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| | Petit incident technique... | |
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Eva Eden
Luxure ~ Professeur
Nombre de messages : 804 Age : 36 Localisation : Dans un coin sombre de l'infirmerie... ou des douches communes ! Métier ou année d'étude : Professeur - Responsable de la Luxure Date d'inscription : 04/01/2008
| Sujet: Petit incident technique... Lun 21 Jan - 17:10 | |
| L’eau était infiniment chaude. Brûlante, presque, sur les épaules de la jeune femme… Si chaude, d’ailleurs, que la vapeur commençait à se former autour de ses pieds, de sorte qu’elle n’apercevait même plus ses orteils à présent. Les parois vitrées de sa douche également étaient rendues opaques par la condensation, et on se demandait si Eva n’était pas tout bonnement en train de s’étouffer à l’intérieur. Mais non… La professeur de la Luxure avait cette tendance à ne pas sentir les extrêmes de température. Oh, pour sûr, elle n’était pas ce qu’on pourrait appeler quelqu’un de frileux, puisque ses vêtements dégageaient la plus grande partie de sa peau à nue, même en plein hiver… Et là, sous une eau brûlante, elle semblait ne pas ressentir la douleur. Au contraire, la sensation de brasier enflammait les pores de sa peau, et détendait ses muscles. Elle ne connaissait rien qui soit plus agréable que cette sensation-là… enfin, si, une seule chose. Que nous ne nommerons pas ici, pour ne pas choquer les éventuelles âmes innocentes qui parcourraient ses lignes en cet instant précis.
Eva laissait donc l’eau caresser ses formes, les yeux fermés, attrapant au passage quelques gouttes importunes qui glissaient sur sa joue, avec le bout de sa langue. Impossible de savoir depuis combien de temps au juste la jeune femme restait ainsi sous une eau brûlante, mais ses doigts prenaient lentement une couleur rouge légèrement inquiétante, signe qu’elle devrait sortir d’ici peu, avant de perturber complètement sa circulation sanguine. Elle n’en avait cure, bien entendu… Elle se pencha, saisit sa bouteille de gel douche qui exhalait un parfum sucré lorsqu’elle en laissa glisser quelques gouttes sur sa main, puis en passa tranquillement sur son corps, créant de la mousse odorante qui retomba paresseusement le long de ses jambes. Et bien sûr, il fallait chanter… Toujours chantonner sous la douche, on ne pouvait pas y couper. La voix d’Eva, bien qu’atténuée et modifiée par l’écho de sa salle de bain, avait un accent chaud et accueillant, presque subtile et nuancé, qui contrastait grandement avec la teneur de ladite chanson qu’elle murmurait du bout des lèvres, tout en se savonnant :
- On aura beau dire tout ce qu’on voudra… Oui, c’est un drame déplorable, c’est pas la fin du monde, mais n’empêche… C’est certainement désagréable… Quand c’est mou comme un ver à pêche, quand ça veut jouer les timides… Le cou cassé, la tête en bas… Plié comme un p’tit vieux plein de rides, à l’âge fringant des soldats…
Les interprétations auraient pu être multiples, après tout… si ce n’était pas Eva qui chantonnait ainsi. Avec un naturel absolument déconcertant, bien sûr… La porte de sa salle de bain était même grande ouverte, comme si la pudeur n’avait jamais – ô grand jamais – été de rigueur chez elle. Ce qui était bien évidemment le cas. Les bulles s’écoulaient encore sur ses hanches, lorsqu’elle versa du shampoing sur ses cheveux sombres, et entreprit de les masser consciencieusement, un éclat violet foncé parcourant par moment la blancheur du savon dans ses mèches plaquées au-dessus de sa tête.
- Oui, c’est un manque de politesse, quand ça s’met pas au garde-à-vous, quand ça donne des signes de faiblesse, avant même de se tenir debout. Quand ça a pris la décision de succomber à la paresse, qu’ça reste sur sa position, devant la pl…
Ce qui avait interrompu l’envolée lyrique d’Eva ? Et bien… tout simplement, puisqu’il faut dire les choses convenablement : un problème de plomberie. En plein milieu de sa phrase, l’eau aussi brûlante soit-elle venait de s’arrêter tout net de couler, la laissant trempée des pieds à la tête, les yeux à moitié plissés pour éviter d’avoir du shampoing dans les yeux… sans parler de ses cheveux et de son corps, encore couvert de mousse. La jeune femme arqua un sourcil surpris, tenta à plusieurs reprises de refermer et de rouvrir le robinet… sans que rien ne se passe. Alors l’agacement commença à pointer derrière l’émeraude ravissante de son regard, et elle devint légèrement grossière, s’exclamant soudain :
- Bordel de merde !! Qu’est-ce qu’il se passe encore ?
Elle bondit hors de sa douche, sans se soucier le moins du monde de faire goutter de l’eau un peu partout sur son carrelage, et croisa un instant son reflet dans le miroir. Elle se trouva si pitoyable, avec ses mèches de cheveux trempées et pleines de savon retombant progressivement et pathétiquement sur ses épaules, qu’elle éprouva une forte envie d’éclater de rire. Son propre sourire, dans la glace, la calma quelque peu… Oui, mais ça ne changeait pas son problème principal, ça. D’un geste habitué, elle saisit la première serviette qui lui tomba sous la main, d’une taille restreinte, mais plus ou moins respectable pour la Professeur de la Luxure, et l’enroula rapidement autour de son corps couvert de savon.
- Rien ne marche comme il faudrait dans son Ecole, c’est fou ça !!
Donc nulle doute à avoir : c’était au Directeur lui-même que la jeune femme allait s’en prendre, quand bien même il n’avait rien à voir dans cette malencontreuse panne d’eau sans doute temporaire. Dégoulinante d’eau et de shampoing, le corps luisant de l’onde chaude laissée sur sa peau, Eva sortit en trombe de ses appartements, et entama une marche déterminée, pied nus dans les couloirs. Le moins que l’on pouvait en dire, c’était que l’on pouvait pratiquement suivre la professeur à la trace, vu les traces d’eau, et les quelques bulles qui retombaient derrière elle. Elle croisa quelques élèves, à qui elle adressa, comme à chaque fois, des sourires charmants, comme si son accoutrement n’avait rien de si extraordinaire, tout en marmonnant entre ses dents des paroles inintelligible.
Au détour d’un couloir, elle prit le virage tellement serré qu’elle ne vit pas la personne arriver en face d’elle, et la percuta de plein fouet. Si cela avait été n’importe qui d’autre, il aurait pu éventuellement souffrir, et s’en souvenir toute sa vie, vu l’éclair de sadisme qui traversa le regard de la jeune femme. Mais elle se rendit compte une fraction de seconde avant de commettre l’irréparable, qu’il s’agissait en fait de celui qu’elle cherchait, justement. Caliban. Eva fronça les sourcils, tandis qu’une mèche de plus retombait lamentablement, trempée, le long de sa joue. Elle voulut mettre les poings sur les hanches, mais elle n’était pas en mesure d’y parvenir, pour la simple et bonne raison qu’elle maintenait malgré tout un semblant de serviette autour d’elle. Cela ne l’aurait pas gênée de la lâcher, d’ailleurs… mais elle ne se fit pas la réflexion tout de suite. Et elle s’exclama :
- Ah vous voilà, vous !! Justement, contrairement aux apparences, je vous cherchais figurez-vous… Est-ce que vous pourriez m’expliquer pourquoi je suis obligée de me balader dans les couloirs, trempée et pleine de savon, hein ?
La jeune femme esquissa une petite moue suite à ses propres paroles, fit un vague geste de la main, l'un de ses jolis yeux vert soudainement fermé suite à une goutte de savon qui venait l'y importuner, puis elle reprit :
- Oui, enfin je veux dire… Hors habitudes, bien entendu… Quel est responsable de la plomberie dans cette Ecole ? J’ai deux mots à lui dire !! C'est vous hein, vous avez coupé l'eau exprès, je suis sûre que vous en êtes parfaitement capable ! | |
| | | Caliban Leviaz
Envie ~ Directeur
Nombre de messages : 1050 Age : 36 Localisation : Dans son labo, dans son bureau... des endroits comme ça. Métier ou année d'étude : Directeur et Professeur responsable de l'Envie. Date d'inscription : 30/12/2007
| Sujet: Re: Petit incident technique... Lun 21 Jan - 17:53 | |
| Caliban était, étrangement, en train de se balader dans les couloirs de la Luxure, non seulement parce qu'il avait des papiers à y récupérer, mais aussi parce que se promener dans les couloirs était une des occupations qui lui prenait le plus de temps. Parce que demeurer toute sa vie derrière son ordinateur pour surveiller les gens ne l'intéressait pas plus que cela.
Il se promenait, donc, avec une chemise en carton remplie à raz-bord de feuilles étranges... enfin, étranges dans le sens qu'elles étaient tapissées de codes binaires. De son pas vif, et assuré, il filait vers son laboratoire pour pouvoir y vérifier ce qu'il avait découvert. Il était donc en plein travail, la preuve en était que ses cheveux étaient légèrement relevés par un peu de gel, pour éviter de lui tomber devant son seul oeil vif.
Malheureusement pour lui, quelqu'un vient le percuter dans sa marche rapide. Et pas n'importe quelle personne, non. Quelqu'un de trempé, et en serviette. Bon, il ne s'en étonna pas, il n'était pas non plus dans les quartiers de la Paresse. Seulement, Caliban Leviaz n'appréciait pas voir sa blouse blanche trempée. Et le choc l'avait décoiffé, en plus... sans compter le vol des papiers codés qui se prenaient soudainement pour des flocons de neige.
-Hrrrmf.
Une brève et intense douleur au niveau de la tempe de la Professeur de la Luxure put se faire sentir à la suite du vague grognement de la part du Directeur, qui, par habitude, avait utilisé ses pouvoirs pour utiliser le Flux de la jeune femme. Sauf que dès qu'il l'eut reconnu, il cessa ce qu'il lui faisait subir. Il n'alla pourtant pas jusqu'à s'excuser, il ne fallait pas rêver non plus. C'était elle qui l'avait percuté, c'était elle qui devait demander pardon. Voilà la règle... à ses yeux.
Bon, elle avait un problème de tuyauterie ? Rien que l'idée fit rire intérieurement le chef de l'Ecole. Il la laissa débiter toutes ses remontrances, sachant parfaitement qu'il n'était en rien responsable de ce problème. Caliban se contentait d'avoir un oeil vague et un haussement d'épaules, du haut de son quasi-deux-mètres.
-Je vois. Je ne suis pas responsable de tout ce qu'il se passe chez vous, mademoiselle Eden, mais je vais m'occuper de votre problème de... tuyauterie.
Il n'y avait pas de mot qui l'amusait plus, sur le coup.
-Vous m'excuserez un instant, cependant, vous avez fait tomber à terre mes dernières recherches dans votre inattention perpétuelle, et vous allez devoir demeurer dans votre agréable tenue - j'ose comprendre qu'elle ne vous gêne pas plus que cela - dans les couloirs, le temps que je range cela. En espérant que mes travaux soient toujours visibles après leur rencontre avec une charmante jeune femme nue et mouillée... Et d'ailleurs, je suppose que si votre situation vous avait tant gênée, vous auriez pris la peine de... vous sécher un peu, et de mettre au moins un peignoir. Les serviettes ne me dérangent pas, donc je ne vous ferai pas de réflexion à ce sujet.
Son oeil pâle qui glissait sur les feuilles pleines de 0 et de 1 semblait trouver une certaine suite et une certaine logique dans tout ce qu'il avait inscrit, puisque rapidement, il avait rangé ses papiers dans sa chemise cartonnée, avec un sourire presque satisfait. Caliban songea cependant qu'il aurait pu agir plus rapidement.
Il se redressa. Le Directeur ne se dérangeait pas pour observer le corps presque nu de celle qui se trouvait face à lui, mais il n'arborait aucune expression particulière. Rien de plus sadique, de plus intéressé ou de plus dangereux que d’habitude. Il y avait presque de quoi s’en réjouir.
-Bien. Je tiens à vous faire remarquer que ce n'est pas de ma faute si vos tuyaux sont bouchés, après tout je ne suis pas en train de déterminer où ça coule dans cette Ecole, je suis en train de faire des recherches pour certains logiciels à la demande de monsieur Mammon. Mais, je peux vous aider.
D'un geste vague de la main, il retira la goutte de savon sur le visage de la jeune femme.
-Je vous vais devoir vous suivre, donc, si vous acceptez d’arrêter de vous coller à mes notes. J'ai mon attirail sur moi, à moins que vous n’ayez fait je ne sais quelle bêtise, cela devrait aller.
Où ça sur lui ? Il entrouvrit sa blouse blanche, dans les poches de laquelle se trouvaient en effet quelques outils, pour souligner ses dires. En dessous, il était vêtu d’un simple costume noir, avec une cravate comme celle de ses élèves. La tenue avait l’air simplement un peu plus riche que celle des jeunes.
Il posa son regard sur Eva. Il attendait visiblement qu’elle ouvre la marche jusqu’à ses appartements.
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| | | Eva Eden
Luxure ~ Professeur
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| Sujet: Re: Petit incident technique... Lun 21 Jan - 19:41 | |
| Que Caliban ait porté une corbeille de fruits plutôt qu’une chemise pleine de feuilles et de notes n’aurait pas changé grand-chose à l’indifférence royale d’Eva à ce sujet. A vrai dire, c’était tout juste si elle s’était donné la peine d’observer lesdites feuilles tomber sur le sol les unes à la suite des autres. Oups… C’était le premier mot qui aurait pu lui venir à l’esprit, malgré tout, bien qu’elle n’éprouvât pas une once de regret. Sauf que le mot qui franchit ses lèvres en réalité ce fut quelque chose qui ressembla à un :
- Aïeuu !!
Subit et très bref. Aussi bref que la douleur l’avait été. Pendant une toute petite seconde, Eva avait ressenti une vive douleur au niveau de sa tempe, et avait plaqué ses doigts sur sa peau à cet endroit précis, dans un geste purement instinctif, et qui n’aurait certainement pas réussi à stopper la souffrance, de toute façon. La professeur de la Luxure jeta à son Directeur un regard furibond, entre amusement et reproche. Elle n’était pas si stupide… elle avait bien compris que Caliban venait d’agir par réflexe. Et qu’il s’était interrompu aussitôt qu’il avait constaté que c’était elle. Elle se contenta donc de marmonner, accompagnant son grognement d’un haussement d’épaule comique :
- Eh ben c’est pas la galanterie qui vous étouffe.
Bon, visiblement, elle n’était pas du tout partie pour s’excuser, alors que vraisemblablement, c’était à elle de le faire. Non, elle ne voyait pas en quel honneur elle pourrait bien lui dire pardon. Et puis quand bien même elle saurait être en faute… il manquerait plus qu’elle présente des excuses, maintenant ! Une fois ses propres protestation terminées, elle baissa donc ses yeux d’émeraude en direction des feuilles chiffrées qui jonchaient toujours le sol, l’air vaguement intéressé. Jusqu’à ce qu’elle redresse la tête en direction du visage de Caliban, soupçonneuse… Soit elle avait perdu toutes facultés intellectuelles lors de cette rencontre imprévue, soit elle décelait aisément ce qu’on appelle communément de la moquerie, dans la voix et les propos de son Directeur. Et contre toute attente, cela la fit sourire.
Oui, parfaitement… Des problèmes de tuyauterie. Il pouvait bien le répéter autant de fois qu’il le voulait, ça ne changeait pas le fait qu’elle avait de problème de tuyauterie, na. Cela dit, ce qui la surprit momentanément ce fut de constater qu’en dépit de l’arrivée légèrement agressive d’Eva, il acceptait si besoin était de régler son problème lui-même. Etrange… et depuis quand Caliban Leviaz daignait abandonner ses chiffres et ses calculs pour… ça ? Insensible aux sous-entendus du Directeur, qu’elle captait pourtant mieux que personne, Eva Eden croisa les bras, retenant sa serviette de peu sous son geste, et s’adossa au mur en se contentant de regarder Caliban ramasser ses papiers lui-même. Aurait-elle pu au moins esquisser un geste pour lui venir en aide ? Non, stratégiquement, ce n’était pas forcément une bonne idée, d’offrir son aide à un homme comme lui… Et puis bon, elle n’en avait peut-être pas l’envie non plus, au fond. Alors, tout en le laissant ranger convenablement le tout dans sa chemise cartonnée, elle se permit quelques commentaires, sachant pertinemment que tout n’était qu’un jeu :
- Je vous signale soit-dit-en-passant que pour un homme qui dit ne pas faire de réflexion à ce sujet, vous n’arrêtez guère, si je ne m’abuse… Et puis de toute façon je n’ai pas de peignoir. Je n’ai jamais rien vu de plus moche… Cela dit, je vais vous expliquer un principe essentiel : on peut difficilement se sécher convenablement quand on est couvert de savon… Or, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué – ce qui me paraît fort surprenant, d’ailleurs, vu vos réflexions dont je ne me plaindrais pas pour l’instant – j’en suis couverte… De savon, j’entends.
Eva esquissa une petite grimace, justement au moment où une bulle de savon glissait d’une de ses mèches de cheveux, pour retomber paresseusement sur son épaule, et en épouser lentement les courbes, pour redescendre petit à petit jusqu’à ses doigts. Chose qui la démangea consciencieusement, et qu’elle ne s’empêcha pas de préciser :
- Parce que figurez-vous que ce n’est pas franchement agréable comme sensation. Je vous le confirme.
Elle se tortilla légèrement dans sa serviette, laissant le Directeur observer à sa guise ce qu’il voulait au moment où il le voulait, et les yeux de la jeune femme s’arrêtèrent un court instant sur les chiffres des feuilles qui disparaissaient à présent complètement entre les bras de Caliban. Dire qu’Eva comprenait parfaitement ce que tout ceci voulait dire, c’était un peu exagéré. Mais ces notes ne la laissaient vraisemblablement pas si indifférente, et c’était une lueur de compréhension qui brillait dans son regard. Regard qui se rembrunit cependant lorsqu’elle apprit que les feuilles et les calculs en question étaient en réalité adressés au professeur de l’Avarice. Eva haussa à nouveau les épaules et s’exclama :
- Et bien Monsieur Mammon, je l’emm***, voilà ! Il survivra sans ses logiciels… moi sans ma douche, certainement pas. Et si je voulais faire un mauvais jeu de mots, je dirais que si vous n’êtes pas là pour déterminer où ça « coule » dans cette Ecole, pourquoi donc s’appellerait-elle l’’Ecole du Flux ? Ne répondez surtout pas, c’était naze, je vous l’accorde.
Eva esquissa un fabuleux sourire charmeur dont elle avait le secret, laissant Caliban retirer d’un geste vague le savon qui coulait sur son visage. Un simple contact physique avait tendance à changer considérablement l’attitude de la jeune femme. Enfin… tout dépendait bien sûr de son humeur initiale, des circonstances, et du geste en question… Et là, vu les paroles qui suivirent… le regard de la professeur de la Luxure s’alluma d’une lueur intrigante. La jeune femme pencha légèrement la tête sur le côté pour toiser son Directeur de ce même air à la fois mystérieux et engagent, puis, une fois de plus, elle haussa les épaules, de manière purement machinale, pour répliquer d’une voix chaude :
- S’il n’y a que ça qui vous dérange, je peux éventuellement me coller à autre chose qu’à vos notes…
Eva se mordit la lèvre sensuellement, autant par effet de style, que pour s’empêcher de laisser échapper un petit rire, sous la phrase « J’ai mon attirail sur moi… » Non, vraiment ? Bien, soit elle avait les idées naturellement mal placées – ce qui était vrai – soit cet homme était parfaitement conscient d’enchaîner sous-entendu sur sous-entendu. La jeune femme se contenta d’hocher la tête en guise d’approbation, lorsqu’il lui montra son « attirail », ce qui eut pour simple effet d’envoyer des gouttelettes un peu partout autour d’elle, puis elle se décrocha du mur pour passer devant lui et le mener jusqu’à ses appartements. Ben oui, soyons stratégique… autant rester devant. Dans son dos, la serviette se soulevait progressivement au rythme de ses pas, frôlant par moment l’indécence suprême. Et par-dessus son épaule, elle ne put s’empêcher d’ajouter :
- Je tiens à préciser tout de même que cette fois-ci je n’ai absolument fait aucune bêtise… Ce n’est pas toujours ma faute si mes tuyaux sont bouchés, vous l’apprendrez par vous-même.
Et lorsqu’elle termina cette phrase ô combien poétique, ils parvenaient jusqu’à la porte grande ouverte de ses appartements. Le jeune femme s’effaça pour le laisser entrer, et faillit refermer la porte derrière eux, par simple habitude. Ce qu’elle ne fit pas. A la place, Eva pointa du doigt en direction de la salle de bain également ouverte, et que l’on pouvait difficilement louper. Plus loin, les draps de soie de son lit étaient toujours aussi défaits… était-ce donc leur état permanent ?
- La salle de bain est par ici, je suppose que vous devez vous en souvenir.
Et la jeune femme adressa un clin d’œil malicieux à l’intention du Directeur…
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| | | Caliban Leviaz
Envie ~ Directeur
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| Sujet: Re: Petit incident technique... Mar 22 Jan - 1:14 | |
| -Ma femme n'aurait pas été d'accord avec vous au sujet de la galanterie. Mais le débat sera bref : elle est morte, et vous ne vous comportez pas comme une dame. Mais je peux être gentleman si vous le désirez... les efforts, je sais les faire.
Il ne fit pas de réflexion quant à la certaine tendance à ne pas s'excuser de la part d'Eva. S'il s'attardait sur ce genre de choses avec ses professeurs, il risquait d'en avoir pour des siècles. Il ne savait pas, d'ailleurs, si un seul d'entre eux prenait le temps de s'attarder sur une notion, même vague, des bonnes manières. Probablement que non. Lui, au moins, en avait un soupçon.
Caliban rangeait ses feuilles avec un ordre précis, oui, et sans faire de réflexion quant à l'aide qu'aurait pu lui apporter la professeur de la Luxure. Elle avait probablement raison de le laisser se débrouiller seul. Toute aide aurait pu être très mal prise. Très très mal prise, même. Mais il souriait aux réflexions qu'elle lui renvoyait au sujet de ses moqueries. Bon, il était vraisemblablement d'assez bonne humeur, pour demeurer à quatre pattes avec un sourire semi-amusé/semi-sadique, face à une femme nue. Il n'en avait même, apparemment, rien à faire.
Quand il se redressa, il remarqua un regard presque trop intéressé à son goût sur les feuilles qu'il tenait. La question était : Eva Eden connaissait-elle le code binaire ? Le Directeur jugea que ce n'était pas important, et se contenta simplement de hausser les épaules, comme si cela n'était pas important. Son avis sur monsieur Mammon ? Très simple : il lui avait demandé une amélioration de logiciel pour un de ses cours, il l'avait préparée. Pas par sympathie extrème, pas pour lui faire plaisir, non, mais il fallait bien s'occuper des élèves.
-En effet, votre jeu de mot manquait de... hum... bref, vous pourriez faire mieux.
Et puis s'ensuivit un regard qui aurait mieux fait de ne pas exister. Parce que se montrer ainsi face à l'Envie était le meilleur moyen de trop l'intéresser. une lueur presque dangereuse s'installa au creux de l’œil de Caliban, en entendant le ton, et la proposition d'Eva. Il s'approcha doucement d'elle, avec son sourire désormais sadique...
-Vous me tentez... mais sauriez-vous répondre à mes attentes ?
Il n'attendit pas la réponse, et continua le chemin derrière elle, non sans laisser son regard happer les courbes de la demoiselle qui ouvrait la marche. Oh, la situation devenait plus que dangereuse. Si l'Envie et la Luxure allaient vers le même but, cela pouvait être interminable... ou presque.
Caliban passa la porte devant la jeune femme, lui jeta un regard étrange, en haussant les épaules. Oui, il savait parfaitement où était la salle de bain. Mais avant d'y aller, il tendit un de ses grands bras, avec ses mains d'artiste, et ferma la porte.
-Vous oubliez vos habitudes, miss ?
Un oeil terriblement envieux vers le lit, une main qui, étrangement, se retrouva à frôler le postérieur de la professeur, et le voilà parti vers la salle de bain. Il prit soin de couper l'eau avant d'entrer dans la douche, puis se mit à vérifier les jointures du robinet et le pommeau avec intérêt. Par soucis de perfection, il resserra tout.
Avant d'entrer dans la douche, il avait retiré sa blouse, sa veste et ses chaussures, ainsi que ses chaussettes, bien sûr. Il n'allait pas non plus prendre le risque d'être trempé. Puis il se redressa, sortit de la douche, et se dirigea vers un coin sombre de la salle de bain, pour retirer une petite partie du mur qui n'avait pas l'air, jusqu'à ce qu'il y touche, faite pour bouger. Derrière, il y avait un nombre inconscient de tuyaux. Clé à molette à la main droite, lampe torche à la main gauche, le borgne commença son travail...
-Décidément, personne n'a suivi les plans chez les plombiers, pour la construction de cette école. Je savais que je devais faire tout tout seul. Je le savais. J'avais pas le temps...
Il grognait un peu en travaillant... bon, c'était normal, il faisait ça souvent.
-Oserais-je demander quelque chose en échange de mon service ? Quelque chose que vous me donnez bien envie d'avoir, évidemment...
Dernière édition par le Jeu 14 Fév - 1:19, édité 1 fois | |
| | | Eva Eden
Luxure ~ Professeur
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| Sujet: Re: Petit incident technique... Mar 22 Jan - 15:21 | |
| Eva s’était contentée d’une petite moue purement sceptique alors que Caliban s’était mis à évoquer sa femme. A vrai dire, la professeur se moquait pas mal de ce genre de détails, mais elle ne s’attendait simplement pas à ce qu’il mentionne sa propre femme dans un moment tel que celui-ci. Et d’ailleurs, qu’il soit galant ou non n’avait pas plus d’importance. Eva n’avait qu’une très vague notion de ce que pouvait bien être la galanterie… pas grand monde s’était déjà montré galant avec elle. Et ce, simplement parce que Caliban avait raison : elle ne se comportait pas comme une dame. Et elle s’en réjouissait, d’ailleurs. Elle fut soulagée de l’entendre dire. Le contraire l’aurait effrayée. Alors elle ne dit rien, notant seulement au passage que son Directeur devenait de plus en plus conciliant, puisqu’il allait jusqu’à se proposer de faire des efforts… Très bien, soit ce n’était pas vraiment Caliban… soit elle n’avait pas eu à faire plus qu’à le percuter à moitié nue, pour attirer son intérêt.
La deuxième solution était certainement la bonne, et celle qui lui parut la plus alléchante, à vrai dire… D’autant plus lorsqu’elle fixa son attention sur le sourire sadique du Directeur, qui s’approchait sensiblement d’elle pour la mettre au défi de répondre à ses attentes. Oh, vraiment ? Le regard d’Eva semblait briller d’un feu vert pur, un feu tentateur… mais dangereux. Dangereux pour elle, ou pour les autres ? Le doute était permis… Et peut-être était-elle parfaitement consciente de ce qu’elle faisait. Oui… bien sûr qu’elle en était consciente. Sinon, jamais elle n’en serait arrivée là, c’était aussi simple que cela. Alors ce fut un bref murmure, suave et léger, qui franchit les lèvres attirantes de la jeune femme, comme un défi délicieux :
- Et vous… sauriez-vous répondre aux miennes ?
Eva ne vérifia même pas si l’homme avait bel et bien entendu ce qu’elle venait de lui murmurer. Peu importait au fond. Elle donnait l’impression, justement, que rien n’était véritablement important. Rien ne la touchait assez peut-être… Non, c’était faux. Bien au contraire. Eva était sujette aux passions les plus brusques et les plus inattendues, qui lui traversaient soudainement l’esprit ou le corps, qu’elle soit couverte de savon ou non. Alors la jeune femme arborait un sourire qui par moment, ressemblait au sadisme intéressé que dégageait Caliban… à ceci près qu’elle rayonnait également d’une sorte de chaleur qui semblait provenir de son corps lui-même. Comme si l’on s’attendait presque à voir l’eau sur sa peau devenir soudain vapeur. Ce qui n’arriva pas, bien entendu… En revanche, le regard intrigant d’Eva croisa celui, étrange, de son Directeur, alors qu’il referma la porte derrière eux.
Eva avait-elle laissé précisément la porte ouverte dans le but de s’assurer qu’il prenne l’initiative de la fermer ? C’était une hypothèse parmi d’autre, puisqu’elle ne laissa rien paraître de sa surprise suite à ce geste… Bien au contraire, il y eut ce qu’on appelle communément de la satisfaction, sur son joli visage aux allures de tentatrice à la fois prête à tout, et intouchable. Oui, intouchable… Eva souriait d’un air charmant, allumait l’intérêt de son interlocuteur par son regard d’émeraude et par les courbes de son corps… mais elle demeurait encore inaccessible. Incroyablement inaccessible. Oui, la professeur de Luxure était ouverte à toutes les propositions, comme elle aimait à le clamer dans tous les couloirs… mais elle avait ce petit quelque chose qui empêchait qu’on ne la touche… sans qu’elle ait clairement donné son accord. De peur, peut-être, d’un brusque retournement de situation… Comme un animal prêt à mordre. C’était un défi de plus, sans doute… Une manière d’attiser l’envie… Eva haussa simplement les épaules, comme pour chasser la question de Caliban, qui semblait plus rhétorique qu’autre chose, de toute manière, et capta aisément le regard envieux qui se déposa un bref instant sur le lit. La jeune femme pencha légèrement la tête sur le côté, ses cheveux mouillés retombant les uns à la suite des autres sur sa peau brillante. Oui… c’était toujours l’effet qu’il faisait, ce lit… Etait-ce pour cette raison qu’elle ne prenait jamais la peine de le refaire convenablement ? Ou plus précisément, qu’elle le défaisait stratégiquement ?
Eva arqua un sourcil, non pas surprise, mais satisfaite de constater que l’indifférence de Caliban n’était plus d’actualité, en sentant la main dudit Caliban venir s’égarer consciencieusement au niveau de son postérieur. Elle ne protesta pas. Pourquoi l’aurait-elle fait ? Cependant, elle ne l’encouragea pas non plus… Ne pas le laisser croire qu’il avait gagné la partie. Personne n’allait gagner… Ou peut-être allaient-ils gagner tous les deux, finalement. La jeune femme cligna des yeux et resserra ses mains sur la serviette autour de son corps, comme pour ménager l’envie qu’elle savait s’être emparée du Directeur. Désormais, il n’y avait plus aucun doute à avoir… ses yeux seuls, aussi insondables que pénétrants, suffisaient à trahir le fond de sa pensée. De la seule pensée assez violente du moment… Et si elle ne cherchait pas à la cacher, ce n’était pas car elle n’en était pas capable… mais qu’elle jugeait cela inutile.
A pas de loup, elle entra à la suite de Caliban dans la salle de bain, et observa en silence son manège, vaguement surprise, cependant, de constater que le Directeur était véritablement entré ici pour régler son problème. Non, à vrai dire, elle ne s’était pas imaginé que le savant fou ici présent avait aussi une formation de plombier. Ce qui était visiblement le cas, puisqu’elle le voyait maintenant ouvrir une paroi dans le mur, dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence, et se mettre en devoir de protester contre le travail de ceux qui avait installé tous ces tuyaux à sa place. A vrai dire, Eva ne comprenait pas grand-chose à ce qu’il faisait en réalité, mais peu lui importait… du moment qu’il réparait sa douche, le pourquoi du comment n’était pas utile. Non, absolument pas, même…
Alors la jeune femme, la serviette toujours drapée autour de son corps, quelques bulles de savon éparses glissant encore le long de ses courbes, s’assit tranquillement sur le rebord de sa baignoire, juste en face de l’endroit où travaillait Caliban. Baignoire qui avait des airs de jacuzzi, après mûre réflexion… Eva croisa élégamment les jambes, et posa une main sur son propre genou, pour faire glisser doucement ses doigts humides le long de sa cuisse, tout en esquissant un sourire entendu, lorsque le Directeur demanda enfin ce qui planait déjà dans l’air depuis un certain temps… La jeune femme laissa passer un court instant de silence, l’air impénétrable, puis se mordit sensuellement la lèvre, avant de répliquer d’une voix qui avait à présent une teinte irrésistiblement chaude :
- Humm… Si vous réparez ma douche, bien entendu… Oui, je serais éventuellement prête à vous accordez ce que vous désirerez…
Le contraire aurait été fort surprenant, au fond… Mademoiselle Eden se redressa soudain, prenant soin dès à présent de garder sa serviette pour masquer un minimum aux yeux de Caliban ce qu’il ne pouvait pas encore voir, et fit quelques pas dans sa direction, se plantant juste derrière lui, pour faire mine de regarder ce qu’il était en train de faire. Ce qui était totalement faux… ce qu’il faisait n’avait pas plus d’importance que le savon qui s’égouttait encore du corps de la jeune femme. Eva observait plutôt les mains du Directeur, avec une envie qui croissait à chacun de leurs mouvements… L’homme pouvait sentir, juste dans son dos, le souffle chaud et altéré de la Luxure elle-même… | |
| | | Caliban Leviaz
Envie ~ Directeur
Nombre de messages : 1050 Age : 36 Localisation : Dans son labo, dans son bureau... des endroits comme ça. Métier ou année d'étude : Directeur et Professeur responsable de l'Envie. Date d'inscription : 30/12/2007
| Sujet: Re: Petit incident technique... Mer 23 Jan - 17:08 | |
| Le Directeur avait l'air de s'y connaître plutôt bien dans la plomberie. Ou alors, il cachait tant et si bien son manque de culture qu'il grognait continuellement que ce qu'il aurait fait, lui, cela aurait eu au moins le mérite d'être plus propre. Il fallait, d'ailleurs, reconnaître que pour une fois, il ne disait pas que les autres étaient meilleurs que lui. Donc, en quelque sorte, on pouvait facilement déduire que ce que le Directeur avait sous le nez était purement et simplement du travail très mal fait.
Enfin, il n'avait pas que du travail très mal fait sous le nez, loin de là, puisque son unique oeil vif remontait régulièrement pour observer la femme qui lui faisait face. Oh, il avait appris à la connaître, et il savait que tant qu'il n'aurait pas de véritable autorisation de s'approcher d'elle, il valait mieux qu'il continue son travail de plombier. Il retroussa ses manches, fronça les sourcils. Il devait arrêter de penser à elle s'il voulait terminer rapidement ce qu'il faisait. Cela n'était cependant pas ce qu'il y avait de plus simple : le savon qui demeurait sur les corps d'Eva, et cette serviette, dernier rempart pudique, n'étaient pas là pour le calmer. Les courbes de la tentatrice luisaient légèrement, et le ramenaient régulièrement à cette pensée unique : faire Eva sienne, ne serait-ce que pendant un instant.
Et avec cette pensée, il ne devait pas oublier qu'il était là pour réparer une douche. Chouette.
Elle s'approcha de lui. Trop, probablement, puisqu'il sentit une sorte de frisson lui parcourir le dos, une chaleur autre derrière lui. Elle était là, tout près, et il avait de plus en plus de mal à se concentrer. Ses gestes devenaient même plus fermes, plus décidés à passer à autre chose. Caliban ne voulait pas, cependant, faire du mauvais travail. Alors il tenta de faire, en vain, abstraction. Il n'y arriverait jamais. Pas avec la Luxure derrière lui. Et si elle continuait, elle allait appeler les côtés les plus ombres de son vice.
Oh, il était aussi responsable de la situation. Oui, bien sûr. Mais il aurait bine aimé un peu d'aide. Un refus alors qu'il en était encore temps. C'était trop tard, désormais. Il referma la trape qu'il avait ouverte, se redressa légèrement pour atteindre la douche, dans laquelle il entra. Il crut qu'un peu d'eau froide le calmerait dans ses ardeurs, ou lui changerait les idées. Raté. Parce que l'eau qu'il venait de faire revenir n'était pas froide du tout. Piqué au vif par la chaleur, quelque peu trempé, il referma le robinet en roulant son unique oeil vif derrière ses lunettes embués. Le message était clair : "vous êtes folles de faire fonctionner ce truc à cette chaleur !".
Mais le message fut bref, puisqu'il fixait la Luxure... et que cela n'allait pas l'aider. Il serra ses poings, là, dans la douche, en la dévorant du regard. Son rictus se fit plus sensuel, immédiatement. Et ses longues mains reprirent place contre la couture de son pantalon, sereines, en ayant pourtant une forte envie de posséder la professeur qui lui faisait face.
-J'ai réussi.
Un constat, simple, unique, qui laissait sous-entendre quelque chose de plus profond, bien sûr. Il attendait, maintenant, qu'elle s'occupe de sa part du marché. Mais avant cela, il sortit de la douche, puis retira ses lunettes de couleur trempées, pour les essuyer distraitement sur la première serviette venue.
-Il n'est pas nécessaire, je suppose, de vous dire ce que je désire...
Caliban posa son regard sur la jeune femme, et sourit doucement. Il n’était pas encore au summum de son vice, il pouvait être bien pire. Là, il avait presque à portée de main l’objet de ses actuels désirs, et, cela lui permettait au moins de ne pas devenir trop dément… à moins qu’elle ne fasse quelque chose pour le rendre plus terrible, bien sûr. | |
| | | Eva Eden
Luxure ~ Professeur
Nombre de messages : 804 Age : 36 Localisation : Dans un coin sombre de l'infirmerie... ou des douches communes ! Métier ou année d'étude : Professeur - Responsable de la Luxure Date d'inscription : 04/01/2008
| Sujet: Re: Petit incident technique... Jeu 24 Jan - 1:10 | |
| Si Eva observa intensément le travail de Caliban, ce n’était certainement pas pour savoir s’il savait s’y prendre, ou même pour espérer voir sa douche réparée. Encore que… rien ne pouvait être tout à fait sûr. Mais tout de même… Les yeux précieux de la jeune femme gardaient en leur sein une lueur chatoyante qui suivait agréablement les mouvements des mains du Directeur, qui bizarrement, devenaient plus fermes et plus rapides. Le sourire d’Eva se modifia vaguement… Avait-elle senti ce qu’elle produisait chez l’homme, en cet instant précis ? Etait-elle consciente de jouer un jeu étrange, soudainement ? Peut-être que oui, peut-être que non… Elle aussi, avait doucement changé. Son visage reflétait une sérénité un peu obscure… celle de maîtriser la situation ? Ou bien peut-être celle qui précédait une impulsivité démentielle qui faisait partie d’elle…
La jeune femme cligna des yeux, et soupira légèrement, d’une manière à peine audible, mais particulièrement sensuelle. Et elle détourna lentement le regard… Voulait-elle cesser ce manège ? Observer les mains de Caliban altérait son souffle, et laissait son imagination débordante dresser les visions de ces mains-là parcourant son propre corps. Un frisson incontrôlable lui traversa le dos, et son sourire ne s’en fit que plus grand. Elle adorait ces moments-là… Ces moments où elle se sentait perdre toute maîtrise d’elle-même. Céder… céder à quelque chose qui lui donnait l’impression d’être encore plus invincible. Plus lucide aussi. Et si vivante, surtout… Elle ne voyait plus qu’une chose. Il n’y avait désormais plus qu’une seule chose susceptible d’attirer assez son intérêt.
Cette chose était présentement une personne, d’ailleurs, qui avait les traits et l’apparence du Directeur de l’Ecole du Flux. Directeur qui venait de rentrer dans la douche de la jeune femme, après avoir vraisemblablement clos son travail. Eva croisa les bras, un sourire à la fois lointain et irrésistible ancré sur ses lèvres, tandis qu’elle l’observait mettre en route l’eau, et se montrer passablement surpris par sa température. La jeune femme compris parfaitement le message qui lui valut un tel regard, mais elle n’avait pas du tout l’envie de répliquer quoi que ce soit. Elle se contenta donc d’un de ses célèbres haussements d’épaule indifférents, pour bien montrer que cela n’avait aucune espèce d’importance. Ce qui était le cas, pour l’un comme pour l’autre, visiblement…
Sous le sourire sensuel de Caliban, et sous ce regard qui semblait la dévorer littéralement, Eva sentit sa peau se mettre à brûler doucement, et elle remonta vaguement la serviette autour d’elle, de manière faussement pudique… et on ne pouvait plus calculée, puisqu’elle dévoila ainsi un peu mieux le haut de ses jambes encore humides. La jeune femme se contenta de pencher légèrement la tête sur le côté en guise d’approbation, lorsque le Directeur constata platement que sa part du marché était remplie, et bien remplie. Eva prit tout juste la peine d’ouvrir les lèvres, pour murmurer en retour deux mots qui voulaient dire bien d’avantage. Peut-être un « oui » ?
- Je vois…
Certes… La Luxure resta terriblement immobile, soudainement. Caliban sortit de la douche, légèrement trempé, et vint essuyer ses lunettes sans qu’Eva n’esquisse le moindre geste vers lui, quand bien même, sans doute, elle en aurait éprouvé l’envie. Cela faisait certainement partie du jeu… Peut-être la jeune femme jugeait-elle ne pas avoir assez attisé le désir de son Directeur, pour se permettre de paraître distante. Distante ? Non, elle ne l’était pas le moins du monde… Elle ne bougeait pas, certes… Mais on pouvait presque littéralement apercevoir des frissons traverser sa peau nue, et son regard… quel regard… Il n’aurait pu y avoir plus de passion. La passion démesurée… dans toute sa liberté. Celle que l’on a jamais entravée… Elle la voulait, maintenant.
Alors elle bougea…Elle bougea suite à la demande implicite de Caliban… Elle bougea, et en un simple pas, fut juste devant lui. Il pouvait presque entendre distinctement le souffle de la jeune femme, chaud et irrégulier, comme un bruit hypnotique et grisant. Elle se hissa sur la pointe des pieds, pour relever son visage à hauteur du sien, et ferma les yeux. Les lèvres d’Eva n’étaient qu’à quelques millimètres de celles de son Directeur, et elle les effleura simplement, pour murmurer :
- Ce ne sera pas nécessaire, non… Accordez-moi simplement cinq petites minutes et je suis à vous…
Les doigts de la jeune femme glissèrent le long de la chemise mouillée de Caliban, comme si elle voulait dès à présent la lui retirer, mais elle ne le fit pas… La caresse, douce et fugace, avait des airs de promesse. Et la bouche engageante se déposa juste à côté des lèvres de l’homme, comme une sorte de défi. Eva inspira profondément, laissant son souffle caresser la joue du Directeur, avant d’éloigner légèrement son visage, pour refermer soudainement ses doigts sur la chemise de l’homme, et le mener doucement jusqu’à la porte de la salle de bain. Le mettre à la porte pendant qu’elle se rinçait enfin ? Cela revenait sensiblement à cela, oui… Au détail près, bien sûr que la porte resta stratégiquement entre ouverte, et que Caliban put apercevoir, l’espace d’une fraction de seconde calculée, la serviette tomber aux pieds de la tentatrice, qui s’éclipsa dans sa douche. L’eau s’écoula l’espace de deux ou trois minutes maximum, et du bruit à l’intérieur de la pièce indiqua qu’Eva sortait à nouveau de sa douche… et incitait à l’y rejoindre. Tout en sachant qu’il ne le fallait pas.
Encore une trentaine de secondes insoutenables, et la porte s’ouvrit en grand, révélant une Eva qui n’avait pas tellement changée, si ce n’était que sa peau n’était plus couverte de savon, et semblait un petit peu plus sèche… un petit peu seulement, parce qu’elle n’avait pas pris soin de se frotter outre mesure. Quelqu’un s’en chargerait certainement pour elle d’ici peu. Elle avait toujours une serviette autour du corps, mais qu’elle avait admirablement bien attachée, de sorte qu’elle avait à présent les mains libres.
Mains dont elle se servit pour saisir à nouveau les pans de la chemise de Caliban, et l’attirer soudainement à elle, sans commentaires, ni explications. Comme Eva le faisait toujours… Les lèvres douces et sucrées de la jeune femme rencontrèrent celles de son Directeur. Ce n’était certainement pas la première fois que cela arrivait… ni qu’elle embrasse quelqu’un, n’importe qui, d’ailleurs… Et pourtant, les baisers d’Eva avaient quelque chose de particulier. Comme si aucun d’eux ne se ressemblait, ce qui donnait l’impression à chaque fois, de l’embrasser pour la première fois. Au fur et à mesure de son baiser, la professeur de la Luxure fit sensiblement reculer son Directeur, de sorte qu’il se retrouve finalement assis sur le lit, avant même d’avoir compris ce qui lui arrivait. Eva entre ouvrait déjà la chemise de l’homme avec une dextérité inégalée, lorsqu’elle arracha finalement ses lèvres des siennes, sans doute pour reprendre son souffle. Elle esquissa un sourire malicieux, les yeux brillants, et murmura à nouveau :
- Vous n’aviez pas quelques… codes binaires à vérifier, Monsieur le Directeur…
Elle jouait encore… le but n’était ni de lui rappeler ce qu’il devait faire, ni l’inciter à se reprendre… Tout au contraire. Il fallait lui montrer à quel point il en avait envie… et entre Eva Eden presque nue, et des feuilles remplies de codes binaires, et bien… il avait encore le choix, après tout. La jeune femme esquissa une petite moue charmante, et se pencha vers lui, rapprochant à nouveau son visage, pour l’obnubiler de son regard, mais aussi accessoirement pour lui offrir une vue fort intéressante. La remarque qui suivit, en revanche, fut un peu inattendue :
- Vous avez conscience, j’espère… que je risque ma vie, là…
Allusion, sans doute, à Nix, qui n’appréciait que très modérément qu’Eva Eden rôde trop souvent auprès de son père. La jeune femme avait l’intime conviction que la fille de Caliban serait sujette au meurtre, si elle découvrait ce qu’il se passait ici. Oh, en définitive, cela ne dérangea pas vraiment Eva. Au contraire… cela ne faisait qu’amplifier une passion subite, de la savoir si interdite. Et c’était peut-être un moyen, après tout, de faire sentir à Caliban qu’elle pouvait être presque inaccessible…
Lui assis sur les draps de soie rouge de la jeune femme, elle, était restée debout juste en face de lui, les lèvres à quelques millimètres des siennes, les mains posées sur les genoux du Directeur… | |
| | | Caliban Leviaz
Envie ~ Directeur
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| Sujet: Re: Petit incident technique... Ven 25 Jan - 13:40 | |
| [HRP : bon, je ne suis pas encore dans la dépravation totale comme je sais le faire x), mais étant donné que Caliban a des gestes et pensées osées, sans pourtant faire des choses qui me paraissent trop... trop... je vous mets quand même en garde : /!\ message à caractère sensuel -non, pas sexuel, encore x) - ... l'art et la manière de passer pour une Admin dépravée...]
Le Directeur respira le souffle de la jeune femme qui s'était hissée jusqu'à lui, avec un sourire des plus étranges. Les yeux mi-clos, il avait l'air tout simplement dans son élément. Elle venait attiser ce qu'il y avait de plus sombre en lui, et il ne pouvait pas l'empêcher... il ne voulait pas l'en empêcher. Il préférait la fixer de son regard sombre, frissonner légèrement en sentant son souffle conte sa peau, puis, se laisser porter jusqu'à la sortie de la salle de bain, où il demeura silencieux.
Caliban était peut-être un peu masochiste. Ou, alors, il savait que l'Envie était, au donc, sa force. Si bien qu'il la fixa, de son oeil si pâle, lui derrière une porte entrouverte, elle dans la salle de bain. Il entrevit son but, ce qu'il désirait posséder à cet instant précis. Et il ne s'en sentit que plus décidé. Son regard captait une image violette de la salle de bain, une vapeur qui ne laissait plus que deviner le corps d'Eva. Oh, cela n'avait pas l'air de plus le déranger. Et il fallait avouer que la femme passant ses mains sur son propre corps avait quelque chose de voluptueux et de tentateur. Il fallait qu'il tente de faire mieux qu'elle... de la posséder mieux qu'elle ne pouvait se posséder.
Et puis elle sortit, laissant un peu plus le désir prendre soin du corps de l'homme qui l'attendait. Elle était seule, après tout, et rien ne l'empêchait de venir. Rien ne l'empêchait de quitter son poste d'observation, là, voyeur le regard fixé sur la maigre ouverture qui lui était destinée, de la porte. Il avait les bras croisés, patient, comme enfermé dans son propre monde. Monde dans lequel Eva Eden était entrée... tout en lui proposant de faire partie du sien. Un instant, il vit la porte différemment. Cette porte, ni réellement ouverte, ni fermée, c'était le lien entre leurs deux Péchés. Quand l'un d'entre eux la passerait, ils pourraient se rejoindre, et il n'y aurait, pendant un temps, plus de frontière entre l'Envie et la Luxure. Sans chercher la même chose, ils utiliseraient les mêmes moyens.
La porte s'ouvrit. Il se redressa, quittant le mur contre lequel il était adossé. Là, leurs deux mondes s'entrechoquaient. Là, il était trop tard pour seulement songer à faire demi-tour. Ils allaient s'offrir l'un à l'autre, partager peut-être un peu de solitude. Caliban avait parfois le malheur d'être conscient de ce qu'impliquait son Péché, puis, il l'oubliait, puisqu'il n'y avait rien à faire, puisqu'il se savait, ou se croyait, incapable de combattre sa propre nature.
Si les baisers d'Eva Eden étaient si particuliers, puisque toujours uniques, ceux de Caliban Leviaz avaient aussi étranges : il faisait sentir son désir dans chaque mouvement de ses lèvres, et avait l'air plus de quelqu'un qui conquérait par besoin, qui sentait les gestes de son corps comme vitaux. Si elle ne devenait pas sienne, alors, sa vie n'avait plus aucun intérêt. Si elle devenait sienne, la vie en perdrait tout autant d'intérêt. Il était probablement maudit, au fond de son âme, pour en arriver là. Et Eva n'avait pas l'air de l'avoir rendu suffisamment fou pour lui faire oublier sa tendance auto-destructrice...
Le Directeur était assis sur le lit de la professeur. Sa chemise ouverte laissait voir un corps qui n'avait rien de particulièrement athlétique, mais que sa tendance au bricolage avait permis de ne pas se faire posséder par les rondeurs. La plupart des muscles de cet homme se trouvaient dans ses bras, de toutes manières. Son regard se releva vers les yeux verts d'Eva, quittant les courbes qui lui faisaient face.
-Comme vous l'avez dit vous-même : monsieur Mammon, je l'emmerde. Il patientera le temps qu'il faudra.
Et son regard s'arracha à celui de la jeune femme, pour observer de nouveau son corps, ses courbes engageantes, qui ne devraient plus attendre que ses mains, désormais. Mais elle parla de sa fille, faisant légèrement tiquer le Directeur.
-Si vous jugez que vous risquez votre vie, alors je suis fier qu'elle ait au moins suffisamment de charisme pour vous donner cette impression. Mais il ne devrait rien y avoir à craindre : si elle nous observait, elle nous aurait déjà arrêtés bien avant. Et pour être sincère... je fais selon ce que je désire... et je vous désire.
Il plissa les yeux derrière ses lunettes, puis s'approcha doucement d'elle. Ses lèves rencontrèrent la peau du cou de la demoiselle, impérieuses.
-Je sais que je ne risque pas grand chose, mais c'est vrai que le problème est présent pour vous... alors, avez-vous peur de la mort, Mademoiselle Eden ? Avez-vous suffisamment peur pour ne pas vous laisser tenter par le Désir ?
Il ponctua sa phrase d'un geste : ses mains se posèrent sur les hanches d'Eva, puis remontèrent, doucement, suivant les courbes du corps féminin, s'attardant sur sa poitrine, pour esnutie caresser son visage, et terminer sur ses lèvres. Il brisa le contact. De ses baisers comme de ses mains, et sourit doucement. Chacun de ses gestes prouvaient qu'il était bien avancé dans le désir. Et son oeil brillait d'une envie particulière.
-Vous pouvez encore reculer, professeur...
Faux, ils ne pouvaient plus reculer. Il le savait parfaitement. Plus rien ne pouvait les arrêter.
Dernière édition par le Jeu 14 Fév - 1:19, édité 1 fois | |
| | | Eva Eden
Luxure ~ Professeur
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| Sujet: Re: Petit incident technique... Sam 26 Jan - 17:06 | |
| [HRP : Hum, bon… je sens qu’on va se faire une réputation, dès le départ, tiens… Non franchement on fait fort, au bout de trois ou quatre réponses… Un record ! Tout ça pour dire la même chose… je ne suis pas encore dans la dépravation totale, mais on ne sait jamais, au cas où certains ne voudraient pas être choqués, je préviens de la même chose !^^ /!\ message à caractère sensuel… Eh non, toujours pas sexuel, même si on s’en approche dangereusement… De l’art et la manière de soutenir l’Admin dépravée ! XD]
La respiration de la jeune femme, face au Directeur, avait cet accent de douceur et de luxure, irrégulière, mais aussi chaude et sensuelle que l’avaient été ses lèvres quelques instants auparavant. Eva était à l’aise… incroyablement à l’aise. Tout ce qu’elle faisait à présent, lui semblait naturel. Oui, comme une seconde nature… Ou peut-être la première, la seule digne d’intérêt. Celle qui la dominait toute entière… Elle était si délicieuse, cette nature-là, chaque fois qu’elle la laissait n’en faire qu’à sa guise. Pourquoi s’en priver ? Il n’y avait pas de réponse à cette question… La jeune femme semblait parfaitement maîtriser la situation.
Les baisers de Caliban avaient quelque chose de vraiment délicieux, car elle sentait dans chacun de ses mouvements son envie elle-même s’imposer… Etait-elle consciente des sentiments qui agitaient réellement l’homme en face d’elle ? Pour assouvir ses propres pulsions… peut-être n’en avait-elle pas grand-chose à faire, au fond ? Mais Caliban était l’une des personnes capables d’accéder plus encore à ce qu’elle désirait… Elle n’était que rarement déçue, en règle générale, après avoir fait l’amour… Mais elle n’avait pas le souvenir d’avoir regretté un jour un instant d’abandon grisant avec son Directeur.
Peut-être était-ce en partie pour cette raison que ses yeux brillaient à ce point, observant avec une délicieuse promesse l’intensité de ceux de Caliban, qui ne se gênait pas le moins du monde pour parcourir les courbes de son corps. Ce qu’elle recherchait très précisément, d’ailleurs… La peau de la jeune femme frissonnait par instant, de frustration, ou d’impatience, peut-être… Mais l’impatience était encore plu intéressante à faire languir, Eva le savait plus que personne. Ce fut pour cette raison qu’elle ne sembla nullement surprise d’entendre Caliban répondre à ses quelques réflexions, engageant un semblant de conversation. Les lèvres de la jeune femme esquissèrent une petite moue amusée absolument charmante, lorsque Caliban envoya tout bonnement sur les roses le professeur de l’Avarice, à qui il devait pourtant rendre un petit service. Elle n’en attendait pas moins, à vrai dire… Mais la suite l’amusa plus encore.
Eva devait faire un effort considérable pour modérer l’ardeur qui empoignait son corps comme sa conscience, et parvenir à saisir les mots qu’il prononçait à son intention… Des mots qui lui donnèrent envie de rire. Oui, de rire… Parce qu’il laissait sensiblement croire qu’Eva pouvait éventuellement avoir peur des représailles avec Nix. Au point de refuser un instant de plaisir et de passion subite ? C’était ridicule… Et si plaisant à la fois, qu’elle oscilla entre un rire franc, et un soupir appréciateur en sentant les lèvres du Directeur se déposer dans son cou. Eva fit disparaître l’émeraude de son regard derrière ses paupières closes, et opta pour un soupir sensuel, tout en faisant glisser l’une de ses mains jusque derrière la nuque de l’homme, comme une sorte d’incitation implicite.
Elle arborait un sourire à la fois satisfait et envieux, impatient et amusé… Tout bonnement envoûtant. Et puis les mains de Caliban vinrent enfin frôler son corps, sans pour autant le débarrasser du faible rempart qui protégeait encore, pour si peu de temps, la pudeur de la jeune femme. Jeune femme qui rabattit légèrement la tête vers l’arrière, ses cheveux sombres retombant sur ses épaules. Son dos se cambra vaguement, avec une sorte de grâce désireuse, et elle se mordit la lèvre, pour laisser échapper un soupir un peu tremblant. Signe d’une impatience qui l’emportait progressivement sous les gestes de l’homme…
Et puis il brisa soudain le contact, lui faisant rouvrir les yeux avec une soudaineté presque passionnée. Son regard vert, un peu trouble déjà, comme ailleurs, se posa sur le visage de Caliban, qui disait… disait une chose encore plus stupide que les précédentes. Oui… Cela faisait encore partie du jeu… Alors Eva sourit d’un air enjôleur, et avança son index vers les lèvres de l’homme, dont elle traça délicatement les contours, tout en laissant échapper un rire chaud qui ressembla à un murmure haletant.
- Reculer ?... Non… Vous savez bien que non, n’est-ce pas ?
La jeune femme se penchait de nouveau, pour effleurer la joue du Directeur de la sienne, et murmurer à son oreille, son souffle tiède caressant sa nuque, et sa voix rieuse modulant des intonations envoûtantes :
- Il y a longtemps que vous l’avez compris… que je ne laisse rien entraver ce que je désire… Ni elle, ni vous, ni n’importe qui d’autre… La vie est trop courte pour prendre la peine d’en craindre la mort… Elle viendra bien assez vite, qu’en dîtes-vous ? Et en l’attendant… je veux ce qui me fait plaisir… Et c’est vous qui allez me l’offrir… maintenant…
Eva se redressa lentement, laissant ses cheveux humides chatouiller la peau du Directeur, tandis que ses doigts agiles s’enroulaient voluptueusement autour de son cou, pour redescendre lentement et se frayer un passage à travers les pans de sa chemise entre ouverte, frôlant agréablement la peau nue qu’ils découvraient. La jeune femme ferma à nouveau les yeux, laissant descendre progressivement ses mains, qui traçaient sur le torse de Caliban de ravissantes courbes imaginaires. Qui s’interrompirent soudain, dans le même temps qu’Eva rouvrait des yeux dansants, malicieux. Sa bouche, qui n’allait plus rester bien longtemps avare en baisers, s’étira en un sourire étrange, et elle éloigna ses mains, avec un petit signe de tête en direction de la porte. La voix suave de la professeur murmura pour toute explication :
- Vous m’aviez presque fait oublier la règle numéro une...
Règle numéro une, qui était ? Eva ne tarda pas à répondre à cette question implicite, en se retrouvant, après deux enjambées félines, jusqu’à la porte de ses appartements. D’un geste sec et naturel, qu’elle avait dû effectuer une bonne centaine de milliers de fois, elle tourna la clef dans la serrure, qui émit un faible bruit sourd et métallique, avant de laisser place au silence. Silence ponctué de la respiration toujours aussi irrégulière de la jeune femme.
La professeur de la Luxure revint plus rapidement qu’elle ne s’était éloignée, auprès de Caliban, et enroula à nouveau ses mains autour de son cou, pour murmurer encore :
- Vous comme moi nous savons… qu’il n’est pas possible de retourner en arrière…
Pas possible, peut-être… Mais surtout, elle n’en éprouvait nullement l’envie. Maintenant que chaque pore de sa peau vibrait de la même envie passionnée que sa conscience et son cœur battant à un rythme grisant… il ne restait plus qu’à les assouvir, ces désirs d’un instant… indéfiniment. Pour ressentir avec chaque fois plus de chaleur la sensation d’être vivante. Si vivante… A peine Caliban eût-il le temps de comprendre le sens de sa phrase, ou de se rendre compte qu’elle bougeait encore, que déjà, Eva s’était glissée sur ses genoux, juste en face de lui, et entreprenait avec dextérité de le débarrasser définitivement de sa chemise. Chemise qui se retrouvait jetée négligemment au pied du lit.
Les longues jambes satinées de la jeune femme invitaient aux caresses, et sa bouche au goût de danger se perdait déjà sur la peau de son Directeur, sur ses lèvres, dans son cou, puis légèrement plus bas, en un ballet enivrant et fiévreux. Caliban pouvait la sentir frémir tout près de lui, et brûler tout à la fois… Entre deux baisers, il pu percevoir la voix entre coupée de la jeune femme, qui soupirait doucement :
- Il n’y a plus de professeur… ni de directeur… Eva… Eva c’est mon prénom… Appelle-moi par mon prénom…
Le tutoiement soudain était-il volontaire ou non ? Il était difficile d’en être tout à fait persuadé… Et à vrai dire, c’était sans doute un détail bien secondaire, compte tenu des gestes fiévreux et habiles de la jeune femme, qui poussa lentement son Directeur, de manière à ce qu’il se retrouve allongé sur les draps rouges, juste au-dessous d’elle. Elle qui, bizarrement, n’avait pas seulement songé à retiré la serviette bien futile qui masquait encore des trésors insoupçonnés. | |
| | | Caliban Leviaz
Envie ~ Directeur
Nombre de messages : 1050 Age : 36 Localisation : Dans son labo, dans son bureau... des endroits comme ça. Métier ou année d'étude : Directeur et Professeur responsable de l'Envie. Date d'inscription : 30/12/2007
| Sujet: Re: Petit incident technique... Dim 27 Jan - 1:43 | |
| [HRP : ce sont les persos qui veuillent ça. Voyons... et puis pourquoi tu me soutiens, toi x) ? /!\ message à caractère sexuel. (je vous ajoute la réflexion de la joueuse d'Eva, qui, l'autre jour, a dit quelque chose de bien intéressant : "ça va encore plus leur donner envie de lire.") Nous avons décidé de mettre ça en spoiler. Parce que.] - Spoiler:
Caliban esquissa un sourire, tandis que le doigt de la professeur glissait sur ses lèvres. Son regard s'accrochait aux yeux si étranges de la jeune femme, qui lui fit remarquer quelque chose qu'il savait en effet : il n'y avait plus aucun moyen de quitter le chemin qu'ils avaient choisi. Plus aucun moyen de s'échapper. Ils avaient choisi quelque chose contre lequel ils ne pouvaient plus aller... Voilà : quand l'Envie et la Luxure brisaient leurs frontières pour se rencontrer, c'était de la folie d'essayer de le leur empêcher.
On aurait pu penser qu'il y aurait de l'amour entre eux. Caliban savait que non. Il y avait de l'attirance, certes, mais rien de plus. Rien de plus que deux passions qui s'approchaient l'une de l'autre, et qui se répondaient. L'amour, il ne l'avait connu qu'avec sa femme, et de cet amour était née une enfant... une enfant qui recevait toute l'affection dont était capable son père. Le reste du monde n'avait pas le droit à ce qu'il était avec sa fille. Pas le droit aux mêmes sourires. Eva était, pour lui, un moyen de sombrer dans l'Envie, et, paradoxalement, un moyen de demeurer humain, encore un peu.
Parce que dans ses recherches, dans ses calculs, il prenait soin de braver la Nature, de contourner le possible. Peu à peu, ses connaissances s'étendaient, n'étant jamais ce qu'il voulait qu'elles soient, mais lui permettant de devenir un peu plus qu'un homme. Sa fille lui permettait d'être père, oui, bien sûr, mais Eva lui offrait quelque chose de plus. Elle le voyait comme un homme, pas comme un Dieu, ni comme un père.
Le souffle de la demoiselle frôla son oreille, lui laissant ressentir un vague frisson sur la peau. Il aimait sa façon d'être, défiante, et arrogante, sans pourtant aller jusqu'à ce qu'il détestait de la part des Orgueilleux. Eva savait ce qu'elle voulait, et elle le voulait lui. Son ego ne pouvait en être que flatté, et, pourtant, un court instant, il se demanda s'il en était capable. S'il valait réellement le coup. Après tout, il se dit que cette question n'était pas très importante : il la voulait elle, et il ne la laisserait pas s'échapper. Elle ne le voulait pas, de toutes manières. Ils avaient un but commun : l'autre.
Elle se mit à le caresser. Son regard se perdait dans la volupté de ce geste. Eva devait savoir comment s'y prendre avec lui, depuis le temps. Et il aimait les gestes qu'elle prenait, sentant sa peau vibrer sous les doigts de la responsable de la Luxure. C'était si... En sentant les doigts de la jeune femme s'éloigner de lui, Caliban fronça les sourcils. La règle numéro une ? Probablement une règle pour les élèves de mademoiselle Eden, ça. Elle s'en alla fermer la porte, lui demeurant simplement à la fixer, tout en sentant le Flux battre dans les veines de la femme. Elle était sous les pulsions que lui offrait sa passion. Totalement. Et comme il pouvait ressentir le moindre mouvement de ce liquide dans les veines de la jeune femme, il pouvait en déduire la vitesse des battements de son cœur.
Elle revint vers lui, il ne la quittait pas du regard. Ses seins, nus, semblaient presque l'appeler, tout autant que sa peau réclamait ses lèvres. Eva le sépara de sa chemise, s'installa sur ses genoux, laissant l'homme plisser ses paupières, comme pour mieux l'observer. Non, ils ne pouvaient pas retourner en arrière, bien sûr que non... Et elle déposa ses lèvres sur lui. Sur ses lèvres qui rendirent le baiser avec une envie encore patiente, sur son cou, sur son torse qui brûlait sous elle. Leurs corps étaient si proches, désormais... Il sentait les cuisses d'Eva, installée contre lui. Il la sentait tout contre lui...
Un vague frisson le parcoura encore lorsqu'elle décida, au-delà de briser les limites de leurs vices, d'effacer les notions sociales qu'il y avait entre eux. Lui, ne serait plus Directeur, elle ne serait plus Professeur. Il n'y avait plus qu'Eva et Caliban. Plus que deux êtres qui vibraient dangereusement l'un contre l'autre. Elle en était même venue à le tutoyer, et, il devait avouer qu'il n'en avait plus l'habitude.
Caliban laissa son regard de glace errer encore sur le corps de la jeune femme. Cette poitrine, qu'il observait en contre-plongée, avait quelque chose de terriblement envoûtant, quelque chose qui le poussait à y déposer ses lèvres, comme cela, à la posséder par ses baisers implacables. Et puis il éloigna doucement son visage...
-Ma fille a raison, il serait temps que j'opte pour une lentille, c'est plus pratique.
Et il enleva ses lunettes, qui s'étaient plaquées, froides, contre les seins de la jeune femme -et qui du coup ne laissaient plus voir grand chose- . Il les déposa sur la table de nuit, non loin, qui, d'après ce qu'il imaginait de la professeur, ne devait pas servir réellement à supporter de quoi lire au lit, mais plutôt pour poser ce genre d'objets malvenus dans ce genre de relation.
L’œil de Caliban Leviaz lui donnait une vision tout de même bien plus floue, désormais. Mais pas assez pour le déranger réellement. Et puis, il n'avait pas besoin de voir pour ce qu'il faisait. Il sentait les vibrations du corps de la demoiselle... il sentait ses désirs, et les instants où son cœur devenait plus vif. Les mains de l'homme se posèrent sur la serviette, et la dénouèrent rapidement, pour la laisser tomber à côté de la chemise. Lui aussi pouvait briser des défenses.
De nouveau, il prit le temps de l'observer de son oeil de plus en plus impatient. L'autre suivait, mais, étant donné que c'était un oeil de verre, il n'apportait aucune information, il ne pouvait pas augmenter le désir douloureux de l'homme, en glissant le long d'Eva... Et les longues mains du Directeur décidèrent de nouveau de se poser sur la femme, d'épouser sa peau, là, le long de ses seins qu'il remodelait, pour longer ses reins, et se déposer sur son postérieur. Il laissa s'échapper un soupir empli de désir, soupir qui prit fin entre les lèvres d'Eva, dans un baiser des plus passionnés. Caliban pressa son torse contre la peau de sa partenaire. Un peu plus vers elle, un peu plus loin pour la posséder... et ses doigts la frôlaient, encore et encore, pour tenter d'attiser son désir... non, leurs désirs.
-Eva…
Ses lèvres s’étaient arracher, presque à contrecœur, de la bouche si sucrée de la jeune femme.
-… je t’en supplie…
De quoi parlait-il, au juste, dans ses mots ? De cette envie qui lui devenait douloureuse, impérieuse, et qui ne demandait qu’à vibrer un peu plus avec elle ? Oh oui, il y avait de fortes chances que ce soit cela : elle devait le libérer, et lui donner l’occasion de donner libre court à son désir… ou le torturer un peu plus. Au choix.
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| | | Eva Eden
Luxure ~ Professeur
Nombre de messages : 804 Age : 36 Localisation : Dans un coin sombre de l'infirmerie... ou des douches communes ! Métier ou année d'étude : Professeur - Responsable de la Luxure Date d'inscription : 04/01/2008
| Sujet: Re: Petit incident technique... Dim 27 Jan - 16:58 | |
| [HRP : Niark, je te remercie pour cette magnifique citation, maintenant ils vont tous croire que j’ai l’esprit passablement déplacé ! XD ( ce qui est peut-être vrai, après mûre et intense réflexion !^^ ) Donc inutile de préciser que mon message est sensiblement du même degré que le précédent… Ame pure et chaste s’abstenir !^^] - Spoiler:
La passion… Etait-ce vraiment ce qui prenait vie dans les yeux d’Eva ? C’était si difficile à savoir… Elle-même, peut-être n’en avait pas tout à fait conscience… Pouvait-il véritablement y avoir passion sans amour, dans cette situation-là ? Oui, bien sûr… Pour elle, c’était si naturel, si évident… Comme un besoin vital de se sentir aimée ne serait-ce qu’un instant. Non, pas aimée… Désirée, plutôt. Elle recherchait cet élan de chaleur entre leurs corps si proches, ces frissons qu’elle ressentait traverser sa propre peau, puis celle de Caliban. Lui ou un autre… est-ce que cela aurait fait une si grande différence ? Peut-être… peut-être, oui. Mais Eva n’avait plus la même conscience des choses. Au contraire… c’était l’inconscience, désormais, qui guidait ses gestes, et déterminait ses sensations. Des pulsions indéfinissables, aussi naturelles qu’inquiétantes… Aussi dépourvues de sens qu’assoiffées de contact physique. Pulsions qu’elle voyait s’assouvir… Qu’elle sentait réclamer encore satisfaction.
Et la satisfaction elle-même semblait n’avoir plus de limite… Eva redressa légèrement la tête, ses cheveux noirs aux reflets violets retombant machinalement devant ses yeux qui luisaient d’une intensité presque violente. Caliban interrompit momentanément l’instant de perdition de la jeune femme, en éloignant son visage d’elle, pour lancer une simple réflexion purement pratique.
La professeur de la Luxure arqua un sourcil d’approbation, tout en esquissant un vague sourire en l’observant ôter ses lunettes et les poser – par habitude peut-être – à l’endroit prévu à cet effet. L’allusion à la fille du Directeur aurait pu la couper dans son élan, après tout… Que nenni. Eva n’était sans doute même plus capable de comprendre le sens des mots qui parvenaient jusqu’à elle. Ou plus précisément, elle ne voyait plus l’intérêt de faire l’effort de les déchiffrer. Toute son énergie vitale s’était concentrée ailleurs. Juste à fleur de peau… On pouvait presque sentir son sang bouillonner dans ses veines, glisser voluptueusement sous sa peau vaguement hâlée, aux nuances délicieusement irréelles.
Nuances et reflets que Caliban finit par dévoiler entièrement, débarrassant la jeune femme d’une serviette qui devenaient bien encombrante, en réalité… Les courbes d’Eva s’offrirent tout simplement à lui, avec un tel naturel et une telle sincérité qu’elles auraient pu en couper un instant le souffle. Non pas que la jeune femme soit plus belle ou plus voluptueuse qu’une autre, après tout. Même s’il ne faisait aucun doute que ses formes laissaient rêveur, il y avait autre chose… Une impression presque palpable, autour d’elle. L’observer nue, c’était comme percevoir une partie de son âme. Celle qu’elle dévoilait bien volontiers… Celle qui s’animait d’un feu dangereux mais terriblement tentateur. Etait-ce donc une preuve de confiance ? Ou d’inconscience ? Ce n’était pas seulement le corps d’Eva, qui était nu… mais les désirs qui l’accompagnaient, violents et doux à la fois.
L’atmosphère intime et close de la pièce ne faisait qu’accroître cette impression que la femme au-dessus de Caliban s’offrait toute entière au regard du Directeur… Impression peut-être un peu vaniteuse, après tout… Peut-être voulue. Ou non… Le feu dans la cheminée, semblable à la lumière désireuse de son regard vert, dessinait des ombres sur ses courbes, soulignant agréablement ses hanches d’une vague couleur orangée, mouvante. Une vision irréelle… mais terriblement vraie.
Vraie, car sa peau était presque brûlante, lorsque les mains de Caliban décidèrent finalement de s’y déposer, et de parcourir le corps de la jeune femme, dans des caresses qui eurent pour effet d’accélérer les battements de son cœur, de sorte qu’elle le sentait distinctement cogner contre ses côtes, et jusque dans ses tempes. Elle adorait cette sensation… Cette sensation de perdre soudainement tout contrôle. De se savoir capable de tout… D’entendre son cœur battre plus fort. Se croire plus forte, plus vive… Sa respiration s’était sensiblement accélérée, et affleurait jusqu’à ses lèvres dans des soupirs vagues et incitatifs.
Eva ferma les yeux, laissant, plus que la vue, son sens du toucher l’emporter toute entière vers la dernière limite. L’important n’était pas de savoir à qui appartenait ces mains qui l’exploraient… mais tout simplement de les sentir contre sa peau, attiser son désir, créer une passion qui la perdait. Oh, qui la perdait si agréablement… Peut-être avait-elle déjà oublié qui la caressait ainsi… Comment savoir ? Eva se comportait d’une manière si intime, si proche, dans ces moments-là… Elle donnait l’impression de n’être qu’à celui qui la serrait contre son corps. Mais peut-être n’était-ce qu’une illusion… Il n’y avait rien, au fond, que deux couleurs de peau qui se fondaient en une seule. C’était tout ce qu’elle voulait de lui…
Alors elle l’invita à ne surtout pas interrompre ses gestes, répondant au baiser passionné de l’homme par des lèvres à la fois assurées et instinctives, comme s’il la découvrait à nouveau pour la première fois. Un vrai caméléon… Jamais la même, jamais différente… Il était presque impossible de véritablement la saisir, quand bien même les soupirs chauds de la jeune femme rythmaient les mouvements des longues mains de son Directeur. Elle avait obtenu une partie de ce qu’elle désirait… Ces mains dont elle enviait les gestes quelques instants plus tôt, faisaient déjà vibrer les cellules de sa peau… et germer un désir plus impérieux, lorsqu’elles glissèrent le long de ses reins, puis un peu plus bas encore…
Le dos de la jeune femme se cambra légèrement avec volupté, tandis qu’elle laissait presque docilement Caliban rapprocher leurs deux corps, ses propres doigts glissant naturellement le long de la colonne vertébrale de l’homme, dans des caresses à la fois détachées et on ne pouvait plus intimes. Le sourire d’Eva se modifia sensiblement, à la fois satisfait, et peut-être un brin sadique, lorsqu’elle entendit la supplique soudaine de son Directeur. Cela avait un côté encore plus plaisant, indéniablement… Et une hésitation sembla traîner sur les traits de son charmant visage. Une envie de torturer encore un peu le désir de l’homme… pour accentuer le sien propre ?
Les lèvres de la jeune femme se déposèrent avec une étrange langueur sur le torse de Caliban, pour décrire des courbes et des cercles imaginaires du bout de sa langue, sans montrer le moindre signe de vouloir accéder désormais à sa requête. Requête qu’elle avait parfaitement comprise… mais dont elle retardait l’échéance. Jusqu’au moment fatidique où Eva se redressa lentement, s’humectant les lèvres avec délectation, tout en lui lançant un regard significatif. Regard qui glissa vers la dernière chose qui gênait momentanément la suite des évènements. A savoir : le pantalon du Directeur. Cela ne prit que très peu de temps… Très peu de temps pour les doigts agiles d’Eva, qui se hâtèrent avec langueur et dextérité de libérer Caliban des dernières murailles à son désir. Les restes de ses vêtements glissèrent lentement sur la moquette, rejoignant paresseusement la serviette humide de la jeune femme…
Eva s’accorda alors un moment d’immobilité, qui lui permit de caresser de son regard hypnotique le corps nu qui s’étendait au-dessous d’elle. Son sourire était appréciateur, certes… Mais il était bien difficile de savoir si elle accordait une si grande importance à sa contemplation, à vrai dire… La nudité, la sienne comme celle des autres, était en quelque sorte son quotidien. Elle aurait pu en être blasée… Non. Elle était la Luxure… elle n’en avait jamais assez d’assouvir ses pulsions. Aussi bestiales fussent-elles… Et puis, elle-même, dans cette position, offrait au regard un spectacle plutôt ravissant.
Peut-être cet instant de pause avait-il pour but de ménager encore un peu l’impatience qu’elle sentait poindre chez son partenaire… Toujours était-il qu’elle brisa finalement cette immobilité, pour se pencher à nouveau vers lui, déposer un court instant sa bouche sur la sienne, pour la faire ensuite dériver dans son cou, et entamer une inexorable descente de baisers, le long de son torse, de son ventre… et plus bas encore. Là, les lèvres de la jeune femme se firent terriblement envoûtantes, jusqu’au moment où elle s’interrompit sans plus prévenir, se redressa lentement, et sourit malicieusement. Eva passa une langue avide sur ses propres lèvres, puis, contre toute attente, s’éloigna soudainement de lui, brisant jusqu’au contact de leurs peaux… Pour mieux se rejoindre ?
La jeune femme s’allongea de tout son long sur le lit, étirant voluptueusement ses longues jambes terriblement attirantes, et laissant ses propres doigts frôler les courbes de ses hanches… pour rendre le message implicite encore plus clairement compréhensible. Son regard d’émeraude était bizarrement traversé de sorte d’éclats oranges, éphémère et incontrôlés. Le Flux dans ses veines semblait prendre quelques libertés, ce qui la grisait encore d’avantage. Le murmure d’Eva fut alors aussi irréel que les ombres dansantes sur ses jambes :
- Et bien, montre-moi… Montre-moi ce que sait faire l’Envie…
La main de la responsable de la Luxure se referma lentement sur le drap de soie rouge, qu’elle commença à remonter lentement le long de son corps, comme une sorte de délicieuse menace… celle de masquer progressivement sa nudité, en une fausse et délicieuse pudeur. Pudeur qui n’en devenait que plus envieuse, de voir cette muraille de tissu rouge s’élever doucement pour protéger sa « vertu »…
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| | | Caliban Leviaz
Envie ~ Directeur
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| Sujet: Re: Petit incident technique... Lun 4 Fév - 18:28 | |
| [HRP : ... même chose, même si je juge qu'il est moins terrible que les deux précédents - j'me rattraperai plus tard XD - ] - Spoiler:
Eva avait beau avoir l'air offerte à ses mains, Caliban se sentit rapidement insatisfait. Tout d'abord, parce qu'il pensait à avoir mieux, parce qu'il désirait mieux, il se sentait déçu. Déçu aussi de ses propres capacités. Il devait mieux la faire frémir, mieux la faire trembler de désir. Il n'était pas suffisamment doué pour se plaire. Et ses doigts tentaient d'être bien plus imposants, bien plus implacables, là, le long des courbes d'Eva. peut-être deviendrait-elle un don parfait, elle aussi, sous la forme qu'il recherchait de ses mains. Peut-être qu'il pouvait petit à petit la transformer.
Elle avait une façon d'être bien particulière, quelque chose qu'il était bien difficile de trouver ailleurs. Elle se comportait comme s'il était l'unique, comme s'il était le premier à profiter de son intimité. Et elle le faisait parfaitement. Lui n'était pas dupe... ou alors, il l'était peut-être trop. Dans les deux cas, ce qu'il voulait, c'était réellement passer pour l'unique, et oublier toutes les idées qui lui venaient en lui présentant d'autres hommes, d'autres conquérants, à sa place. Le corps de la jeune femme se cambrait, et lui devait bien s'avouer qu'il devenait jaloux... mais pas d'amour, non, jaloux de ne pas être le meilleur, de ne pas être le seul, de se savoir un de plus sur une liste trop importante. Une bouffée de violence, d'envie de meurtre, le prit, puis plus rien, il reprit un souffle plus désireux, un souffle qui le rendait presque fou d'envie de ce corps qui glissait contre le sien.
Elle déposait ses lèvres chaudes sur son torse, avec quelque chose d'envoûtant dans ses mouvements. C'était peut-être cette nudité, peut-être son désir, à lui, qui devenait presque dangereux. Il ne le savait pas, et, il fallait bien l'avouer, il n'avait pas l'intention d'y réfléchir. Simplement de se laisser aller à son vice, celui qui le poussait actuellement à se haïr de ne pas être meilleur que lui-même. Pourtant, d'un point de vue un peu plus objectif, il fallait avouer que l'homme n'était pas aussi incapable qu'il voulait bien le croire. Caliban n'avait pas un corps particulièrement beau, puisque ses plus belles années étaient parties, mais il portait bien la maturité, et n'avait pas un gramme de graisse en trop. Et puis, son désir était un excellent témoin de ses pulsions.
Eva l'avait libéré un instant. Restait à voir si c'était une bonne idée. Il l'observait de son unique oeil, un sourire presque trop forcé pour ne pas paraître malsain - de toutes manières, il avait souvent l'air malsain quand il souriait -, laissant courir ses expressions sur ce corps nu qu'il fixait sans aucune pudeur. Elle s'offrait à lui, oui, il devait la posséder, il devait devenir le seul, il devait lui faire oublier les autres...
Caliban laissa échapper un grognement rauque quand la jeune femme laissa glisser ses baisers le long de son torse, de nouveau, puis bien plus bas, pour aller jusqu'à prendre l'Envie entre ses lèvres. Il se cambra légèrement, mordant ses propres lèvres pour ne pas faire trop de bruit... même si cela, dans les appartements de la Luxure, pouvait paraître parfaitement inutile. L'homme ne jugea pas qu'elle en avait terminé avec lui, pourtant, quand elle s'éloigna légèrement. il en voulait bien plus. Il la voyait s'allonger, là, les courbes accentuées par les flammes si proches, envoûtante, ses yeux laissant voir des volutes orangés.
Oh, bien sûr, il ressentait les libertés que prenait le Flux dans le corps de la jeune femme face à lui. Caliban esquissa un sourire amusé. Il ne fallait pas grand chose, pour lui, juste un poil de concentration, pour rendre le Flux encore plus liquide... et donc, quasiment incontrôlable pour elle... Cela le grisait, d'ailleurs, de savoir que d'ici peu, elle saurait bien mieux le captiver qu'avant.
Elle avait relevé légèrement le drap de soie rouge, entre leurs corps nus. Il ne comprenait que difficilement le message. Fausse pudeur ? Fin donnée à un échange qui n'avait même pas commencé, à ses yeux ? D'une main gracieuse et autoritaire, il agrippa le tissu, puis fronça le sourcil. Bien peu de temps après, il était lui aussi sous le drap. Et ses doigts couraient le long des courbes d'Eva, allant même jusqu'à jouer avec son intimité.
Lui aussi connaissait le sens du mot patience. Ou plutôt, il voulait augmenter encore son envie, et sentir réellement les pouvoirs de la jeune femme agir sur lui. Caliban esquissa un nouveau sourire, la malice glissant le long de ses yeux...
-Viens la chercher, ma belle... laisse-toi un peu plus aller...
Ils allaient se perdre, vu le chemin qu'ils prenaient... Mais cela lui était bien égal, à lui. Caliban ne ressentait plus rien que son propre désir, qui lui paraissait encore trop faible...
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| | | Eva Eden
Luxure ~ Professeur
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| Sujet: Re: Petit incident technique... Mer 6 Fév - 1:05 | |
| [HRP : idem, même si le mien aussi, est moins terrible, je pense^^] - Spoiler:
Ce fut un léger rire, chaud et sensuel, qui accueillit le geste de Caliban pour retenir le tissu de soie rouge, recouvrant inexorablement le corps de la jeune femme. Un rire un peu étrange, cependant… Mêlant intimité et menace. Un rire prononcé du bout des lèvres, et qui laissait planer une impression un peu malsaine… et peut-être dangereuse. Quelque chose d’imprévisible… Pourtant, Eva n’avait jamais été aussi prévisible que dans un instant tel que celui-ci. N’importe qui aurait pu deviner ce besoin qui la prenait. Et pourtant… pourtant ses gestes et ses façons d’être, subites et inexplicables, étaient aussi changeants que les reflets du feu qui dessinait des ombres sur sa peau.
Ce besoin était gravé dans son sang lui-même, qui pulsait calmement dans ses veines, puis un peu plus brusquement, de manière tout à fait aléatoire. Pour quelqu’un d’autre que Caliban, Eva aurait eu l’air de maîtriser parfaitement la situation qui s’offrait à elle… Oui mais voilà. Ce n’était pas tout à fait le cas… Peut-être n’en avait-elle pas encore conscience… mais rien que son regard qui virait par moment à une vague teinte orange, attestait du contrôle qui lui échappait peu à peu… Au moins de ce contrôle-là. Pour le reste, nul doute qu’elle se débrouillait toujours très bien.
Peu importait à Eva que Caliban soit déçu, qu’il ne se sente pas à la hauteur, ou qu’il la considère elle-même comme insuffisante… Lui, ou un autre… Elle voulait quelque chose. Quelque chose d’impérieux, là, maintenant, sans plus attendre… Quelque chose pour quoi elle tuerait père et mère sur-le-champ, si jamais on venait à le lui refuser. Et son désir à lui, peut-être n’en avait-elle cure… A moins que… A moins qu’elle ne le recherche, malgré tout, pour augmenter le sien. Oui, peut-être… Le drap glissa, aérien, le long des épaules de la jeune femme, tandis qu’elle se cambrait légèrement avec un soupir sensuel, pour accueillir bien volontiers les doigts du Directeur glissant jusqu’aux endroits les plus inaccessibles de son anatomie, et sur sa peau nue… Peau qui était devenue brûlante. Plus brûlante encore que l’eau qui la recouvrait…
La jeune femme ondula gracieusement au-dessous de lui, tel un serpent hypnotique qui chercherait à étouffer sa proie, et sembla se fondre littéralement dans ses bras, perdant ses sens dans ce plaisir si parfait, celui de la peau contre la peau, du souffle se mêlant au souffle, des soupirs aux gémissements incontrôlés… Tout ce qu’elle connaissait par cœur. Par cœur… sans jamais y trouver de déplaisir. Ni jamais s’en lasser…
Là, à la merci du Directeur, Eva parut presque devenir liquide sous ses mains joueuses, poussant de vagues soupirs étouffés par le drap, ou par elle-même. La jeune femme rabattit légèrement la tête vers l’arrière, ses cheveux mouillés se plaquant sur ses joues et contre son front, auréolant son visage d’une obscurité tentante. Ce geste ne fit qu’offrir plus encore les délices d’une poitrine gracieusement dessinée, qui se pressait avec avidité contre le corps de l’homme.
Eva souriait toujours… mais elle gardait résolument les yeux clos. Même lorsqu’elle entendit le défi que Caliban lui murmura… Elle se mordit légèrement la lèvre avec sensualité, sans rien répondre… Sa respiration était infiniment saccadée, les battements de son cœur semblaient vouloir dépasser des records de vitesse, et sa peau frémissait constamment… Mais elle avait l’air incroyablement maîtresse d’elle-même…
Les paupières toujours fermées sous un caprice de la Luxure, Eva glissa ses mains le long du dos de l’homme, pour les remonter derrière sa nuque, en une caresse toute simple, bien qu’insistante… Caliban put sentir, l’espace d’une brève seconde, les doigts de la jeune femme trembler… Et il se produisit quelque chose de bien plus puissant qu’auparavant… Eva était-elle consciente que le Directeur utilisait son pouvoir pour rendre fou les capacités du Flux qui coulait dans ses propres veines ? Elle-même n’aurait su le dire… Elle était vaguement consciente que quelque chose se produisait, qu’elle ne dirigeait pas… Mais ce quelque chose était bien trop lointain de son esprit logique, pour qu’elle puisse le voir nettement…
Ce n’était désormais presque plus son sang, qui courait le long de ses membres, juste sous sa peau… mais le Flux lui-même, devenu plus liquide, plus indomptable sous la volonté de Caliban. Elle le savait, peut-être… Ou peut-être pas. Eva laissa échapper un faible gémissement désireux, et rouvrit les yeux…
Ils étaient oranges… Incroyablement oranges. Terriblement oranges. Si oranges, d’ailleurs, que le feu dans la cheminée, derrière eux, en perdit momentanément son éclat… Cette couleur transformait son visage tout entier, en une expression à la fois effrayante, et absolument captivante. Plus que cela… c’était comme si quiconque croiserait son regard ne pourrait plus jamais cesser de l’observer, elle, son corps, ses courbes, ce désir qui émanait de sa peau, de sa respiration…
Il y eut simplement un vague éclat de surprise, dans ce brasier qu’étaient devenus ses yeux… Oui, surprise, enfin, de comprendre ce qui arrivait… Agréablement surprise. A tel point qu’elle se mit à sourire de plus belle, mais plus de la même façon. Son pouvoir, autour d’elle, modifiait jusqu’à sa façon d’être… Car son expression de visage était à présent presque... féroce et violente. Oh non… ce n’était plus simplement un sourire taquin et satisfait. Fini les badinages… Les caprices avaient disparu.
Ne restait plus que cette expression malsaine, vaguement semblable à celle de Caliban, où son vice tout entier semblait vouloir s’imposer… Ce n’était plus l’envie toute simple d’unir son corps au sien. C’était le plaisir vrai qu’elle pourrait y éprouver. Le plaisir pur, sous sa forme la plus évidente… Oui. Le plaisir semblait s’être brusquement personnifié en elle. Elle était le plaisir. Plaisir auquel on ne peut échapper… auquel on ne veut échapper.
Ses bras doux étaient comme des chaînes solides qui retenaient leur proie dans leur prison de langueur et de démence délicieuse… Et le désir qu’elle libérait grâce à son pouvoir, en devint presque palpable, physique… aussi perceptible que les draps aériens, insaisissables, mais omniprésents autour d’eux… Généré par Eva, oui… mais parfaitement incontrôlable. Et surtout par elle…
Les yeux de flammes de la jeune femme ne voyaient peut-être plus l’homme qu’ils fixaient… Peut-être observait-elle à présent un moyen d’assouvir les pulsions impérieuses qui l’assaillaient… Pulsions qui étaient soudain jumelées avec un certain sadisme… Eva laissa échapper un bref rire étouffé qui s’altéra, puis disparu lorsque les lèvres de la jeune femme vinrent se déposer presque délicatement sur celles du Directeur.
Délicatement ? Oui, pendant une très brève seconde… Mais le baiser qui s’ensuivit, dont l’effet était augmenté par l’accroissement de son pouvoir, devint étonnamment fougueux, jusqu’à la violence désireuse… Au terme d’un jeu haletant de sa bouche et de sa langue, Eva mordit sans plus prévenir la lèvre inférieure de Caliban, si fortement qu’elle en fit perler une goutte de sang… Cette goutte, elle la recueillit avidement du bout de sa langue, qu’elle fit glisser le long de ses propres lèvres, en fermant les yeux… La jeune femme savoura ce goût métallique qui s’attardait dans sa bouche, et qui ne faisait que la griser d’avantage…
Le Flux, dans son corps, accentua encore son effet, et Eva déposa ses lèvres ardentes et sans interdits dans le cou de l’homme, pour y laisser quelques baisers chaleureux, accompagnés bien vite de… de morsures encore plus chaleureuses et incitantes que l’avaient été le reste… Difficile de savoir si elle maîtrisait ou non ce qui lui arrivait… Ses mouvements semblaient lui avoir échappés. Alors que ses dents dérivaient jusqu’à son épaule, les mains d’Eva se remirent à parcourir le dos de l’homme, puis plus bas encore, mais cette fois-ci avec la même violence qui habitait ses lèvres… Dominatrice. Et vacillant plus encore vers la folie.
Ses doigts se crispèrent dans le dos de Caliban, s’y agrippant fermement jusqu’à enfoncer sans hésitation leurs ongles dans sa peau, et le griffer consciencieusement. Ses gestes furent ponctués de quelques soupirs incitatifs, et le corps de la Luxure, toujours aussi souple et ondulant, esquissa un bref mouvement significatif, comme une invitation… Ou pire, une tentation. Eva répéta son mouvement de bassin, une fois, deux fois… en une danse hypnotique, violente et insaisissable, à l’image des flammes qui coloraient sa peau.
Eva parut vouloir dire quelque chose… Elle murmura un ou deux mots, du bout des lèvres, entre deux morsures et un baiser… mais ce qu’elle voulut exprimer fut tout bonnement incompréhensible. L’idée était pourtant là, dans chaque geste violent. Elle n’avait plus envie d’attendre, c’était fini… Impérieuse, drapée dans sa nudité, entourée de la substance même de leurs deux désirs joints, elle semblait prête à tout… pourvu qu’on lui donne ce qu’elle souhaite.
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| | | Caliban Leviaz
Envie ~ Directeur
Nombre de messages : 1050 Age : 36 Localisation : Dans son labo, dans son bureau... des endroits comme ça. Métier ou année d'étude : Directeur et Professeur responsable de l'Envie. Date d'inscription : 30/12/2007
| Sujet: Re: Petit incident technique... Jeu 14 Fév - 19:04 | |
| [HRP : Niark Niark Niark... c'est parti ! ... encore une fois, mon message est minuscule à côté du tien. Je complexe, na.] - Spoiler:
Caliban sentit rapidement l'attirance que pouvait provoquer le pouvoir d'Eva, quand elle rouvrit des yeux orangés sur lui, des yeux de flammes, terribles, qui ne dictaient qu'une envie toute particulière. Il n'y avait plus qu'eux, au final, plus que leurs pouvoirs qui se répondaient, puissants, dans un but ultime. Un but presque commun.
Elle avait un corps magnifique, sous les draps rouges et les flammes qui l'entouraient, elle avait un regard des plus envoûtants, et s'il avait pu songer à autre chose, s'il avait pu se douter de ce qu'il lui arrivait, il aurait senti un vague danger dans leur relation. Peut-être ce même danger que voyait son enfant. Mais il était bien loin de songer à Nix, bien loin de se dire que l'Envie et la Luxure se faisaient de plus en plus imposants entre eux, et que ce n'étaient plus deux corps qui s'attiraient, mais deux Péchés qui allaient se lier. Oui, il revenait à cette vague pensée qu'il avait eu quelques instants auparavant - à moins que cela ne se soit passé il y avait des siècles ? - au sujet de ces frontières qui s'étaient brisées. Là c'était encore plus flagrant, puisque d'eux-mêmes ne demeurait que leur vice.
Certains êtres pouvaient voir en l'acte d'amour quelque chose de doux, quelque chose d'intime. Entre eux, ce n'était pas cela. C'était une violence entre la passion d'Eva et le désir de Caliban. Quelque chose sans sentiment agréable. Eva Eden n'avait pas l'air capable d'aimer, et Caliban avait oublié depuis bien longtemps ce genre de sentiments. Au fond, peut-être qu'ils ne se doutaient même pas qu'il y avait quelque chose de fondamentalement triste dans leur rapport, quelque chose de solitaire.
Il glissait ses mains sur le corps de la jeune femme, en réponse à ses caresses, en réponse à ses baisers. Il ne voulait plus que la posséder, qu'avoir le plaisir et se fondre en lui, n'être plus qu'un, n'être plus que le maître d'eux deux. Non, ses intentions n'étaient pas pures. Ils étaient amants, oui, mais se sentait-il seulement bien dans ce genre de relation ?
La réponse était probablement non, puisqu'il ne pouvait pas posséder à lui seul Eva. Parce qu'elle n'appartenait à personne d'autre qu'à son vice, parce qu'il ne serait jamais le seul à profiter de ce qu'elle pouvait donner. Ils étaient amants, oui, bien sûr. Mais si elle était sa seule amante, il n'était pas unique pour elle. Et parce qu'il était Caliban Leviaz, parce qu'il était l'Envie, cela ne l'arrêtait pas. Au contraire, il voulait la vaincre, il voulait l'enfermer en lui, ou s'enfermer en elle, et la brûler son sous désir.
Elle était le Plaisir et il était le Désir, et leur échange, qui semblait si logique, était en réalité le plus dangereux qui puisse exister. Parce que celui qui osait s'y opposer, celui, ou celle, qui oserait intervenir, y laisserait la vie. Leurs lèvres se cherchaient, leurs corps se rapprochaient, toujours plus, dans un besoin d'obtenir de l'autre ce que l'on ne pourrait jamais posséder assez. Elle brisa son baiser, elle parcourut son corps, elle le lacéra de ses ongles, mais il ne ressentait déjà plus grand chose de la douleur.
Et puis, dans les gestes de la jeune femme, il y avait quelque chose de l'animal sauvage. Très bien, il saurait la dresser comme il le fallait. Caliban attrapa les mains de sa compagne d'un instant, plaquant ses bras derrière elle, la laissant, presque impuissante, sous lui. Et il profita de ce qu'il pouvait observer, des mouvements de cette poitrine qui se dessinaient sous sa respiration. Il sourit, doucement, très doucement, puis décida d'embrasser ces deux seins aux formes si parfaites. Du sang coulait légèrement de ses lèvres, témoin d'un geste de violence, rougissait ces courbes si agréables sous sa langue. Sa main libre se fit baladeuse, plus bas, peut-être trop bas justement, pour jouer avec les sens d'Eva. Elle ne lui résisterait pas, et pas parce que c'était là ce qu'elle voulait, mais parce qu'elle ne pourrait pas faire autrement contre son désir.
Et puis il calma un peu ses gestes, dans un instant propice à faire monter l'impatience de la jeune femme, dans un désir presque sadique de la voir fondre face à lui. Il voulait l'observer, sans défense, armée de sa seule nudité, il voulait voir le plaisir l'appeler encore un peu, avant de se plonger en lui... et cet instant dura une minute, une longue et interminable minute.
Enfin, leurs deux corps ne firent qu'un et entamèrent une danse aux allures, plus probables, de joute... Elle serait à lui. Uniquement à lui.
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| | | Eva Eden
Luxure ~ Professeur
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| Sujet: Re: Petit incident technique... Sam 16 Fév - 13:48 | |
| [HRP : Niark niark niark aussi !!^^ Beuh non, tu racontes n’importe quoi, c’est moi qui complexe !] - Spoiler:
Dangereux… Ils étaient dangereux, oui. Mais c’était justement ce danger qui rendait la peau d’Eva si chaude, sa respiration si hypnotique, ses mouvements si doux et si sauvages à la fois… Elle-même semblait être le danger… Le plus délicieux de tous les dangers. Celui que l’on voit venir, de si loin… sans pour autant éprouver la moindre envie de fuir. Fuir un danger tel que celui-là… c’était tout bonnement impossible. La raison avait perdu jusqu’à son sens le plus évident. Elle perdait la raison, oui, peut-être… ou bien elle la faisait perdre. Qu’y avait-il de plus violent et de plus magnifique que ce qu’il se passait en ce moment précis ? Que ses passions en ébullition, qui faisaient vibrer à un rythme différent chaque atome de sa peau, de ses muscles…
Son corps ne lui répondait plus. Lui avait-il jamais répondu ? Il lui semblait que non… qu’elle était tout autant dominante, que dominée. Il y avait dans cette sensation une infinie délectation… Celle de se savoir en même temps proie et chasseur. Celle de l’incertitude… De ne pas savoir à quel moment son cœur lâchera enfin… à quel moment ses sens se fonderont les uns dans les autres, pour lui conférer cette faiblesse si puissante. Celle de la passion à l’état pur, qui la perd… mais la rend toujours victorieuse.
Ses yeux d’un orange flamboyant ressemblaient à deux témoins de son indomptable folie… Deux phares dans la tempête orageuse et délicieuse d’un échange où la conscience et l’univers lui-même semblaient s’être évanouis. Dissipés… comme la fumée de ce feu qui les consumait tous deux. Oh, peut-être ne brûlaient-ils pas pour les mêmes raisons… peut-être Eva le savait-elle, oui… Mais elle ne savait plus rien, désormais. Et peu importait les but ou les motivations…
A ce stade, à ce danger qu’ils frôlaient tous deux, il n’y avait plus qu’une seule conséquence. Une indicible conséquence qui la faisait frémir des pieds à la tête, à la manière d’une fleur fraichement épanouie… mais une fleur vénéneuse. Et dont les pétales magnifiques s’enroulaient autour de leur proie comme un serpent autour de son déjeuner… Les longs bras doux et sucrés de la jeune femme n’en finissaient plus d’alterner caresses et violence sur le corps de son compagnon, comme mués par une toute autre force… Celle du Flux accentué dans ses veines, peut-être… Ou bien simplement celle de la folie douce ou furieuse qui l’avait gagnée.
Mais ces bras rageurs et passionnés en furent soudain réduits à l’immobilité… Eva n’eut que le temps d’un battement de cil, d’un soupir insatisfait et suppliant, avant de sentir les mains de Caliban se refermer sur ses poignets avec force, pour l’empêcher brusquement de bouger, la laissant aussi impuissante qu’elle aurait aimé l’être… Le visage de la jeune femme, baigné d’une douce lueur orangée, brillait légèrement de transpiration, et dessinait parmi les ombres une expression féroce et inexplicablement satisfaite. Etait-ce donc là tout ce que la Luxure voulait ? Se montrer plus sauvage et plus imprévisible encore… pour mieux être domptée ? Ou bien peut-être pour mieux encore reprendre la joute… se défendre. Redevenir ce danger dans lequel on se perd avec toute la bonne grâce du monde. Le sourire qui lui vint alors ne fit qu’accentuer la lueur tenace de son regard de feu… une lueur de défi. De défi pur. Saurait-il donc faire d’elle un pantin entre ses doigts ? Parviendrait-il à combler le Plaisir lui-même ?
Le message implicite ne dura qu’une simple seconde, avant que les paupières de la jeune professeur ne viennent masquer encore le mystère de ses yeux. Eva se mordit légèrement la lèvre, sans pour autant étouffer un faible gémissement de contentement, lorsque le Directeur, après l’avoir immobilisée, choisit de laisser courir ses lèvres sur sa poitrine, la rougissant de son propre sang… ce sang, justement, perla encore un peu sur la bouche de la jeune femme. Du rouge, sur du rouge… paisible, et terriblement sensuel. Rien de tout ceci n’était désormais calculé… Rien ne laissait croire qu’Eva put maîtriser quoi que ce soit. Elle ressentait chaque contact physique avec plus d’insistance, plus d’intensité à chaque minute… Sa peau incandescente se rassasiait des baisers qu’elle recevait, des caresses aussi… Ses sens attisés par le Directeur faisaient courir des frissons de délice ineffable tous le longs de ses jambes, et brûlaient littéralement ses reins.
Son sang, dans ses veines, filait à une allure vertigineuse, poussé par les battements démesurément rapide de son propre cœur, qui cognait avec une douloureuse intensité contre ses côtes, juste sous cette poitrine qui recevait tant de baiser. Cette poitrine qui se soulevait et s’apaisait irrégulièrement, dans un mouvement obnubilant et incitatif. Les soupirs langoureux d’Eva, eux-mêmes, se faisaient plus rapprochés les uns des autres, comme s’élevant au point culminant… au point de non-retour. Peut-être l’avaient-ils déjà franchi, au fond…
Et puis les gestes de Caliban se calmèrent… tant et si bien que la jeune femme rouvrit les yeux vers lui, la vision rendue floue par le plaisir des sens qu’elle ressentait… et peut-être aussi par la sueur qui coulait légèrement sur son front. Elle ne le voyait qu’à peine, donc… mais peu lui importait. Le voir n’était pas si important. Elle sentait sa peau contre la sienne, la chaleur de ses lèvres, son désir à lui, presque palpable… ce besoin commun à eux d’eux, imminent.
Imminent, mais qui ne vint pas immédiatement, cependant… Eva frémissait toute entière sous le regard du Directeur, qui ne semblait pas si pressé d’en venir à ce qu’ils désiraient tous les deux. Les yeux de flammes de la jeune femme brillèrent d’un éclat d’autant plus dangereux qu’il était impérieux. Attiser le désir était une chose… le stopper de la sorte en était une autre, bien différente. La jeune femme ressentait presque une douleur purement physique d’être privée de la satisfaction de ses sens… Douleur qui se prolongea d’une manière qui lui parut absolument interminable. L’éternité sembla défiler sereinement devant elle, glissant sur son corps séduisant dont Caliban s’abreuvait.
Et puis un sourire sadique lui vint… Un peu féroce, assoiffé d’amour, peut-être. D’un amour physique dont elle ne serait jamais rassasiée… parce qu’elle avait été faite ainsi. Et que pour rien au monde elle n’aurait voulu être autrement… Il attisait son pouvoir sur elle. Elle le savait… elle n’avait pas besoin de le deviner. Tout était si clair… Dans les gestes du Directeur, elle pouvait tout ressentir. Jusqu’au besoin le plus violent et possessif de Caliban. L’espoir qu’il nourrissait soudain de la faire sienne, et uniquement sienne. Cette idée la grisa plus encore… parce que cela ne pouvait signifier qu’une chose : d’avantage de passion… Alors elle parut se soumettre à cet examen, à ce dernier obstacle avant satisfaction. Pour mieux encore en profiter.
Ce qu’elle fit. Le dos d’Eva se cambra soudain lorsque leurs corps se rejoignirent enfin, et un soupir interminable s’échappa lentement de ses lèvres, insaisissable. Ses yeux en furent soudainement plus brillants que le feu de la cheminé lui-même, et le plaisir afflua jusqu’à ses reins, le long de son dos, pour s’immiscer dans chaque parcelle de son corps, la dérobant à elle-même. Son cœur avait peut-être cessé de battre… en tout cas, elle ne parvenait plus à le sentir. Elle sentait à la place un torrent de sensations se déverser en elle, violentes, tendres, nouvelles, indicibles… Et elle répondit. Parce que c’était avant tout un dialogue. Un dialogue de deux corps, de deux couleurs de peau…
Un dialogue… ou peut-être plutôt un combat. Un combat à l’issu duquel il n’y aurait pas de gagnants. Ou seulement des gagnants… Le corps d’Eva semblait avoir un instinct surnaturel, et agir sous le fait d’une volonté propre, et non plus de celle de la jeune femme. Pourtant, c’était bien elle qui répondait à chaque mouvement de Caliban, avec une fougue, une rage et une langueur difficile à suivre… Le rythme en devenait étourdissant, cherchant à noyer l’adversaire sous le flot de la Passion tumultueuse qu’était devenue Eva… L’échange s’éternisa, mêlant respiration saccadée, démence, et possession de l’autre. La jeune femme était devenue comme aveugle et sourde. Seul répondait surtout son sens du toucher, maître incontesté de toutes les émotions diverses qui l’agitaient.
Caliban voulait l’avoir pour lui seul… Elle voulait ce plaisir intense qu’il tentait de lui offrir pour la faire sienne. Elle ne pouvait espérer mieux… si elle avait été en état de s’en rendre compte, peut-être en serait-elle arrivée à cette conclusion. La conclusion que l’Envie était ce qui pouvait le mieux répondre aux attentes de l’inconstante Luxure…
Et il y eut ce moment. Un seul moment… mais un moment qu’Eva chérissait plus que tout. Ce moment, au point ultime d’une interminable lutte sans merci entre deux corps qui se déchirent et se rejoignent, où l’univers lui-même s’ouvre. Où tout devient incroyablement net… Où Eva rencontre enfin le Plaisir à l’état pur, qui l’enveloppe de toutes part, et l’abandonne aussi vite… Fugace, éphémère… mais si fort, qu’elle ne cessera jamais de le désirer encore.
Le corps aussi tendu que la corde d’un arc, au paroxysme du plaisir, la jeune femme gémit, et laissa l’Envie la posséder toute entière, pendant une fraction de seconde…
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| | | Caliban Leviaz
Envie ~ Directeur
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| Sujet: Re: Petit incident technique... Jeu 21 Fév - 19:26 | |
| [HRP : Bon, si tout va bien on pourra repasser en mode non-spoiler d'ici peu XD.] - Spoiler:
Caliban, les yeux mi-clos, débuta sa danse avec la professeur de la Luxure. Jusqu'ici, tout n'était qu'illusion, qu'un avant-goût de ce qu'il désirait obtenir, à la fin. Il avait su la regarder, la juger, la voir s'offrir à lui... ou, du moins, avoir la cruauté de le laisser songer ne serait-ce qu'un instant. Il avait su la toucher, la caresser, posséder un court moment la moindre de ses courbes. Mais ce n'était pas tout, et maintenant qu'elle paraissait presque innocente, presque incapable de lui résister, il pouvait se l'offrir toute entière, en gardant cet espoir qu'il savait vain, de la faire sienne.
Alors il mêla leurs corps, il prit la charge de cette danse, de leurs peaux qui se frôlent, de cette passion qui les brûlait tout autant l'un que l'autre... lui peut-être moins qu'elle, puisqu'il gardait son but dans sa tête : elle. Pour lui tout seul. Alors il se battait pour l'obtenir, contre des multiples images, contre lui-même, arrivant à haïr le moindre de ses gestes, à chercher à faire toujours mieux, à se surpasser à chaque instant. Si Caliban Leviaz était un amant bien étrange, c'était justement par cette lutte qu'il ne faisait pas réellement avec sa compagne, mais avec ceux qui avaient déjà profité d'elle et, plus dangereusement encore, avec ce qu'il faisait un instant avant. S'écraser soi-même, se détruire, effacer chacun de ses gestes pour un autre.
Il le faisait bien. Il se battait avec une maîtrise toute particulière. Et oui, à chaque fois qu'il renouvelait ses assauts, il parvenait à rendre la chaleur de sa peau plus intense et son désir plus imposant. Peut-être qu'Eva aurait pu ressentir le danger, si elle en avait été consciente. Peut-être qu'elle aurait vu à quel point, dans chacun de ses mouvements, Caliban Leviaz semblait se détester... tout en devenant plus puissant et plus présent.
Dans son combat contre lui-même pour posséder Eva, il en oubliait le sang qui coulait légèrement de lui, causé par les griffures de la professeur dont il lâchait les poignets pour l'amener encore plus près de lui. Il en oubliait ce liquide rouge qui quittait sa propre lèvre, pour se mêler à celles de la demoiselle Eden, qu'il embrassait avec une envie non dissimulée. Il en voulait plus, toujours plus, et il était bien décidé à le trouver. Coûte que coûte. Même s'il devait passer par son épuisement, ou par celui d'Eva, cela ne le briserait pas dans sa bataille...
Et encore, bataille était un terme plutôt faible. Le Directeur avait l'air en plein duel à mort. Il semblait que quoiqu'il fasse, cela passerait forcément par sa mort, par un déchirement de son âme. Peut-être qu'Eva n'était déjà plus qu'un gain, qu'une âme qu'il posséderait quand il pourrait effacer une part de lui. La plus faible et la plus détestable de préférence... mais, une pensée le traversa un moment éphémère : rien en lui n'était bon, rien en lui ne méritait de vivre...
Raison de plus, peut-être, pour se tuer.
Il redoubla ses attaques, utilisant toute sa force, toute son endurance, pour amener Eva à devenir sienne, tout en brisant ce qu'il était. La danse devenait terriblement mortelle, entre leurs lèvres, entre leurs âmes qui se rejoignaient et qui brisaient bien des espaces. Caliban sentait qu'elle prenait du plaisir à ce qu'il faisait. Lui recherchait toujours plus.
Même à cet instant fatidique où leurs corps ne firent plus qu'un. Même lorsqu'elle sembla fondre entre ses doigts, lorsqu'Eva se cambra contre lui, il n'était pas satisfait. Il brûlait d'une haine inexpugnable envers lui, il se haïssait pour cette fatigue qui commençait à le prendre. Caliban était sur le point de mettre fin à ses jours, mais, par chance ou par malheur, il était réellement épuisé par cette bataille. Alors il laissa ses yeux se clore, ses doigts se poser sur les hanches de la jeune femme, et son corps immense - non, trop petit - se laissa tomber près d'elle, contre le lit si agréable. Lit qui serait très bien dans sa chambre.
Le Directeur s'endormit, la peau terriblement pâle, les cheveux plaqués à son front par la sueur. Il ne prononça pas une parole, il ne sut même pas se battre pour rester conscient, non, c'était inutile. Il était inutile, face au reste du monde. Etrangement, ses songes le portèrent vers les bras et le sourire de celle qui avait été sa femme, effaçant les restes de cette danse assassine. Et, dans son sommeil, il s'accorda un sourire radieux, un sourire qui n'avait rien de malsain. Un sourire qu'il n'était plus habitué à montrer...
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| | | Eva Eden
Luxure ~ Professeur
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| Sujet: Re: Petit incident technique... Ven 22 Fév - 1:10 | |
| [HRP : précisément, oui !^^ Donc je ne poste pas mon message en spoiler, parce que je n'en vois plus l'utilité, il est tout à fait sobre, je ne pervertirai personne ! XD]
L’oreiller émit un faible froissement de tissu satiné lorsque les cheveux d’Eva vinrent s’y perdre, alors qu’elle laissait sa tête y retomber sereinement. Les muscles tendus de son corps se décontractaient peu à peu, en une torpeur langoureuse dont elle profita encore… Dont elle profitait toujours. Même cet instant de lassitude nouvelle, de plénitude et de flottement qui l’enveloppait lui paraissait délicieux. Elle cligna à peine des yeux, puis poussa un faible soupir entièrement satisfait, presque inaudible, en sentant le corps du Directeur reposer lentement non loin du sien. Elle ne bougea pas… Pendant plusieurs minutes, qui semblèrent bien plus longues à la jeune femme, elle se contenta de rester ainsi allongée, les jambes agréablement engourdies, la poitrine soulevée par une respiration encore fortement irrégulière, et les courbes d’un corps langoureux parcourues de quelques frémissements soulignés par l’éclat des flammes de la cheminée. Eva ne s’était pas endormie… Au contraire, elle avait encore les yeux grands ouverts, fixés vers le plafond et le ciel de lit dont le tissu léger créait autour d’elle une atmosphère d’irréalité.
Pourquoi ne dormait-elle pas ? Pourquoi la fatigue ne l’avait pas atteinte à un même degré que Caliban ? Elle-même n’en était pas tout à fait sûre… Mais elle ne voulait pas s’endormir. Pas tout de suite… Elle n’avait pas besoin de lutter contre le sommeil. C’était la torpeur de ses membres tout entiers qui la maintenait éveillée… La fatigue elle-même lui semblait si agréable, et si digne de la passion qu’elle venait de vivre, qu’elle ne pouvait s’empêcher de s’en délecter tout autant qu’elle avait pris plaisir à cet acte d’amour. Non… Cela n’avait rien d’un acte d’amour. Il y avait eu une lutte… Une lutte sauvage et dangereuse. Eva revivait encore ce qu’il venait de se passer… C’était toujours ainsi. Une seule fois ne lui suffisait pas. Les sensations affluaient à nouveau, souvenirs vivaces, pour maintenir un peu plus longtemps ce qu’elle recherchait tant.
Un léger sourire satisfait illuminait son visage légèrement brillant de transpiration, et l’une de ses mains encore capable de bouger ne serait-ce que d’un millimètre caressait du bout des doigts les draps rouges sur lesquels elle reposait. Elle aimait ce genre de bataille… jamais elle ne pourrait s’en lasser véritablement. Mais cette bataille-là, à l’image de toutes celles qui germaient de ses unions avec le Directeur, avait quelque chose de déroutant. De délicieusement déroutant… Eva avait eu la fugace impression, à travers le plaisir malsain qu’elle retirait de leur joute, qu’elle n’était pas réellement l’adversaire de Caliban… Oh, bien sûr, l’amour charnel n’était pas toujours un combat, pour la jeune femme. C’était parfois tout au contraire, un commun accord, ou bien quelque chose d’encore plus singulier… Mais là où personne ne pouvait imiter le Directeur, c’était dans cette manière de lui faire ressentir qu’elle n’était ni l’ennemie, ni l’amante. Il se battait, oui… Pour l’obtenir, elle. Mais pas contre elle… Contre lui.
La professeur de la Luxure inspira profondément à cette pensée, tandis que son cœur reprenait peu à peu un rythme nettement plus régulier. Avait-elle senti le réel danger dans ce qui venait de se passer ? Etait-elle seulement capable de comprendre les envies de meurtre, de suicide plutôt, de Caliban, qui étaient nées de leur échange ? Et quand bien même elle serait en mesure de le réaliser, y verrait-elle le moindre inconvénient ? Sans doute que non. La Luxure avait eu ce qu’elle désirait sur le moment… ce qu’elle désirera peut-être plus tard, également. Rien d’autre n’avait d’importance… Alors Eva se contenta de se laisser aller à cet instant de béatitude propice à la rêverie… Ses pensées dérivèrent l’espace de quelques secondes là où personne ne pourrait jamais les atteindre, mais elle n’en trouva pas plus le sommeil. Tout au contraire, son corps reprenait des forces, de sorte qu’elle se sentit bientôt le besoin, ou simplement l’envie de bouger.
D’un geste plus machinal qu’autre chose, elle ramena légèrement les draps, les faisant glisser jusqu’au niveau de sa taille, puis se redressa gracieusement sur un coude, tout en pivotant légèrement vers la gauche, pour observer son compagnon du moment. Les cheveux sombres de la jeune femme retombèrent sur ses épaules, tandis que ses yeux en pierres précieuses glissaient sur le corps du Directeur, avec un éclat, certes, mais qui était bien moindre face à ce qu’il avait été. Eva esquissa une petite moue qui ressembla presque à une sorte d’attendrissement, en total contraste avec son regard de pure malice malsaine. Elle observa un peu plus attentivement le visage de Caliban, qu’elle trouva indéniablement épuisé, ce qu’elle souligna simplement d’un petit haussement d’épaule.
Et puis, ce qui attira finalement son attention, ce fut cet étrange sourire, qu’elle n’avait pas l’habitude de voir sur les lèvres de son Directeur. Ce n’était pas sa manière habituelle et malsaine de sourire… Et il lui parut un instant terriblement sans défense. La jeune femme sourit de plus belle à cette pensée, et fit courir naturellement ses doigts le long du torse du Directeur, avant de se redresser en position assise, dans un mouvement étonnamment vif, compte tenu de la torpeur qui avait saisi son corps.
Elle balaya la pièce du regard, puis se glissa hors du lit sans la moindre hésitation, pour se diriger jusqu’à sa penderie, et piocher au hasard une robe de taille pour le moins réduite, à simple bretelles croisées dans son dos, et dont le tissu aérien s’arrêta tout juste en-dessous de son postérieur lorsqu’elle l’enfila. Sans rien avoir mis en-dessous au préalable, bien sûr… Et elle n’ajouta rien, d’ailleurs. Eva avait cette étrange faculté de n’avoir besoin que de cinq secondes pour être plus ou moins « vêtue », et de façon tout à fait agréable pour les yeux… En tout cas, vu la façon négligente qu’elle avait eu de choisir sa tenue, elle ne semblait pas faire attention à son apparence plus que cela. Chose fort surprenante, pour une femme qui passait le plus clair de son temps à séduire tout individu masculin passant dans son sillage.
Le plus naturellement du monde, Eva secoua la tête, passa une main dans ses cheveux comme pour les remettre un minimum en ordre, puis croisa simplement son reflet dans le miroir, ce qui sembla amplement lui suffire. Elle ne regarda pas en direction du lit où reposait encore Caliban, enfila ses talons aiguille, dont elle noua savamment les lacets autour de ses chevilles, puis s’apprêta à sortir, comme si rien ne s’était passé. Comme si elle sortait tout droit de sa douche, qui n’avait jamais rencontré le moindre incident technique. Aucun regret, aucun scrupule… La serrure émit un petit déclic lorsqu’Eva déverrouilla la porte, et la jeune femme interrompit finalement son geste en direction de la poignée, pour pivoter sur elle-même.
La professeur de la Luxure esquissa une petite moue amusée en s’accordant le droit d’observer à nouveau son Directeur dormir paisiblement au milieu de son grand lit… Puis elle s’éloigna de la porte avec un haussement d’épaule. A vrai dire, elle n’avait pas encore trouvé quoi faire de bien intéressant, au sortir de cet appartement… Alors quelques minutes de plus ou de moins, cela ne coûtait rien…. Eva s’assit non loin de Caliban, pour pencher légèrement la tête vers lui, et murmurer d’un ton taquin :
- Toi… J’aimerais bien savoir à quoi tu peux bien être en train de rêver…
Et les doigts de la jeune femme glissèrent à nouveau sur la peau du Directeur, non pas d’une façon tendre et affectée, mais plutôt avec une douceur et une légèreté digne d’elle. Visiblement, elle ne s’ennuyait pas encore de l’observer dormir, mais peut-être cela ne tarderait-il pas. D’ici là, Eva s’abreuvait encore un peu du corps nu de cet amant, et de ce contact physique, si moindre pourtant, d’une caresse sur son torse. Caliban Léviaz aurait pu s’estimer heureux… car rares étaient les hommes qui, à leur réveil, avaient encore Eva Eden à leurs côtés. | |
| | | Caliban Leviaz
Envie ~ Directeur
Nombre de messages : 1050 Age : 36 Localisation : Dans son labo, dans son bureau... des endroits comme ça. Métier ou année d'étude : Directeur et Professeur responsable de l'Envie. Date d'inscription : 30/12/2007
| Sujet: Re: Petit incident technique... Ven 22 Fév - 13:45 | |
| Elle avait des mains douces, si douces, qu'il se contentait parfois de sentir ses caresses sur son visage, sans demander plus. Lui, l'Envie, avait pu, il y avait quelques temps, accepter ce qu'il avait déjà. De ses mains, bien sûr, et de ce sourire rieur. De ce visage aussi si proche de celui de son enfant, alors que leurs deux caractères étaient presque différents... Il rêvait de sa femme, bien sûr, de cette douceur et de cet amusement qui la caractérisaient. Il rêvait du temps passé, malheureusement. Mais cela n'avait pas l'air de lui être désagréable, à lui qui semblait constamment contre le monde entier. Au contraire, il semblait si calme, que cela en aurait presque pu être inquiétant.
Quelques frémissements sur sa peau trahissaient les caresses volatiles d'Eva. Il n'était pas insensible, non, mais peut-être que son subconscient lui envoyait les images d'une autre, agissant de la même manière avec lui. Et après cette haine qu'il avait montrée contre lui-même, il en venait à changer de visage, à changer de façon d'être. Paisible, il l'était, et venant de lui, c'était anormal.
Mais les rêves ont cela de terrible qu'ils ne sont qu'éphémères. Ainsi, les bras de Margaret s'évanouirent, et le lit reprit sa place autour de lui, agréable, certes, mais pas assez pour lui. Pas autant que son rêve. Pas autant que ses souvenirs. Il y avait de ces absences qui ne se faisaient pas moins lourdes avec le temps. Et sa femme était peut-être la plus terrible de toutes... Rapidement, son visage reprit ce qu'il avait de plus dur, de plus inhumain, comme un masque de folie ou de manque d'intérêt qui sombrait sur ses traits, amené par le manque et par le désir. Un instant il n'avait été qu'un homme, mais le revoilà devenu l'Envie.
Il s'étonna de voir ici Eva. Il avait, bien sûr, autre chose à faire que de le montrer, mais il ne savait pas ce qui avait pu la pousser, elle, à demeurer à ses côtés. Caliban s'était réveillé bien des fois seul, dans ce lit, comme si rien ne s'était passé, comme si rien n'avait d'importance, comme si ce combat contre lui-même n'avait servi à rien... et c'était encore plus violent pour lui, encore plus douloureux.
Mais pas cette fois, puisqu'il eut la bonne surprise de voir la femme qu'il venait de posséder pendant quelques instants à côté de lui. Même si elle était - peu - habillée, elle était à l'observer, à glisser ses mains sur son torse.
Il laissa ses mains si particulières errer sur la cuisse d'Eva, puis esquissa un sourire qui, désormais, avait quelque chose de malsain. L'homme amoureux qu'il avait laissé voir quelques instants auparavant était reparti, perdu dans ses propres souvenirs.
-Je rêvais au passé.
Alors il l'avait entendue. Peut-être était-ce simplement elle qui venait de le réveiller. Caliban demeura un instant silencieux, chassant d'un geste de la main les mèches de cheveux qui lui retombaient sur les yeux. Il la fixa, l'air un peu inquisiteur, puis commença à s'habiller, silencieux. Rapidement, il était de nouveau en tenue de travail, vérifiant, les lunettes violettes sur le nez, s'il n'avait pas trop l'air d'avoir dévié de ce qu'il faisait à la base.
-Il ne reste plus qu'à transformer le passé en avenir, bien sûr, mais ce n'est pas aussi simple que cela en a l'air.
Peut-être avait-il envie d'être un peu mystérieux dans ses paroles. Ou peut-être que son envie soudaine de parler à sa fille le déviait de l'endroit où il se trouvait à cet instant précis et de la conscience de la personne à laquelle il parlait.
-Monsieur Mammon va devenir imbuvable, décidément. Mais je ne sais pas si lui dire que j'étais avec toi le calmerait.
Oui, n'oublions pas, à la base il était en train de s'occuper de lui. Mais son sourire signifiait parfaitement qu'il n'était pas plus gêné que cela d'embêter ce professeur. Debout au centre de la pièce, il se contentait de sourire en observant la jeune femme...
[HRP : Hop, si tu veux, tu peux clore le sujet... ou continuer à lui poser des questions x).] | |
| | | Eva Eden
Luxure ~ Professeur
Nombre de messages : 804 Age : 36 Localisation : Dans un coin sombre de l'infirmerie... ou des douches communes ! Métier ou année d'étude : Professeur - Responsable de la Luxure Date d'inscription : 04/01/2008
| Sujet: Re: Petit incident technique... Dim 24 Fév - 13:46 | |
| La curiosité. C’était la curiosité la plus pure que l’on pouvait lire sur le visage de la jeune femme légèrement penchée vers son Directeur. Peut-être était-ce justement ce défaut qui l’avait poussée à se rasseoir non loin de lui pour l’observer attentivement, comme si elle avait pu avoir un espoir de décrypter l’étrange attitude paisible et… humaine de Caliban. Oui, la vérité était bien là… Elle se posait soudainement des questions dont elle brûlait d’obtenir la réponse. Et qui, peut-être, n’auront plus rien d’éclatant, une fois qu’elle les aura obtenues… Habituellement, il y avait longtemps que la Luxure se serait éclipsée, à la manière d’un rêve qu’on ne peut retenir… Là, rêve, elle l’était toujours, mais il avait un côté incroyablement vivace, ce songe.
Eva fronça les sourcils lorsque l’expression qu’elle contemplait méticuleusement jusqu’ici s’éloigna peu à peu, pour laisser bientôt sciemment sa place à celle qu’elle connaissait à la perfection. Celle que tout le monde pouvait voir, dans cette école, sans qu’on puisse déterminer si c’était une bonne chose, ou un très mauvais augure. La jeune femme, elle, ne se posa même pas la question…
Elle sourit légèrement, mi-satisfaite, mi-intriguée, devant le changement radical qui s’opérait sur les traits de Caliban. L’homme en lui-même, était une source de curiosité, à vrai dire… Eva l’observa encore, non pas comme elle aurait regardé une bête de foire, mais comme elle aurait tenté de percer le mystère tenace d’une personne qui lui était par instant complètement inconnue. Parce que ce qu’elle voyait chaque jour, ce qu’elle sentait sur sa peau lorsqu’ils étaient si proches, c’était l’Envie, pure et simple… Si caractéristique… Et ce visage qui venait de disparaître, lui, était rempli de calme et de… faiblesse, oui. D’une faiblesse qui rendait à Caliban quelque chose de fortement semblable à de l’humanité.
Eva ne savait pas si elle devait se réjouir que son Directeur ait finalement chassé l’homme paisible au sourire radieux qui dormait en lui, ou au contraire, en être fortement déçue… Elle choisit, plus simplement, de ne pas répondre à cette question, et de la chasser d’un vague mouvement de tête. Ses yeux suivirent les gestes du Directeur, qui, une fois réveillé, profita visiblement de la présence de la jeune femme, pour glisser ses mains sur sa cuisse. Ce qu’elle ne releva pas, même si ce contact fit frémir légèrement la peau de sa jambe, et que son sourire s’accentua vaguement.
Sourire qui se fit un peu étonné, soudain, lorsqu’Eva entendit Caliban répondre à sa question… Question qui était, à la base, plutôt rhétorique, et qu’elle avait murmurée pour elle-même. La jeune femme redressa la tête pour plonger son regard hypnotique dans celui de l’homme, qui venait d’assouvir sa curiosité. Non… plus précisément, de l’attiser d’avantage. Caliban était quelqu’un de plutôt discret, même si, bien sûr, des bruits couraient concernant la disparition de sa femme… le genre de rumeurs habituelles qu’Eva savait écouter d’une oreille attentive, mais auxquelles elle n’accordait en réalité pas grand crédit. Or, elle avait devant elle le témoin idéal.
Mais elle demeura silencieuse. D’un mouvement gracieux du menton, elle approuva simplement ses paroles, puis l’observa s’habiller d’une manière qui lui était tout à fait propre. A savoir qu’elle ne sembla éprouver aucune gêne à contempler tout à fait naturellement le corps de l’homme qui commençait à se vêtir sous ses yeux. Eva arqua un sourcil appréciateur lorsque le spectacle fut fini, puis se redressa également, réajustant machinalement sa robe qui avait une forte tendance à faire ce que bon lui semblait. Ce qui était sans doute voulu, à vrai dire.
La jeune femme esquissa une petite moue perplexe, et croisa les bras. Transformer le passé en avenir ? La curiosité accrue d’Eva pointa encore un peu plus le bout de son nez, et elle toisa son interlocuteur avec un mélange de sérieux et de légèreté. Un court instant, elle resta interdite, puis finit par répondre, le plus naturellement du monde :
- On ne le transforme pas, le passé… Il est ce qu’il est, il reste à sa place. Il faut juste savoir le traîner derrière soi, sans que son poids nous empêche d’avancer vers ce que vous appelez l’avenir.
Tiens… Le « vous » était de nouveau entré en vigueur, dernier signe que l’intimité qu’ils venaient de vivre s’estompait peu à peu dans les dernières minutes d’un entretien étrange. Eva venait-elle de… donner une leçon à son Directeur ? Elle paraissait simplement constater une évidence, ou énoncer ce qu’elle pensait de tout cela, avec une facilité déconcertante… Facilité qui masquait peut-être en partie sa curiosité maladive d’en savoir plus sur la personne étrange de Caliban.
Oh, elle pourrait lui demander… Lui poser encore quelques questions. Seulement, Eva n’était pas complètement stupide. Elle se doutait bien que si l’homme était effectivement enclin à la conversation, il n’irait certainement pas jusqu’à lui raconter sa vie. Eh quoi, qui sait, après tout ?
La professeur de la Luxure esquissa une grimace comique en songeant à son collègue de l’Avarice, auquel Caliban venait de faire allusion. Ni l’un, ni l’autre, ne paraissait éprouver le moindre remord à mettre des bâtons dans les roues de Salluste. Peut-être même était-ce une habitude, à la base… Eva haussa royalement les épaules, avec toute l’ironie dont elle était capable, et fit un geste négligent de la main, comme on chasserait un moustique importun :
- Oh, ne vous inquiétez surtout pas de ça… Je suis sûre qu’il comprendra parfaitement. Je lui expliquerai moi-même ce pourquoi vous dérivez souvent des services que vous devez lui rendre.
La jeune femme adressa au Directeur un clin d’œil complice. Elle venait plus ou moins de faire remarquer qu’elle pourrait tout autant s’en aller charmer le professeur de l’Avarice, si l’envie lui en prenait. Eva savait-elle que l’idée des multiples amants qu’elle ne tardait jamais d’avoir était détestable pour l’homme en face d’elle ? Si non, il aurait fallu la mettre au courant… Si oui, alors elle jouait avec lui.
Toujours était-il que la jeune femme se retrouva en quelques enjambées, plantée devant Caliban, un sourire malicieux ancré au coin des lèvres. Ses doigts vinrent caresser légèrement la chemise boutonnée comme il faut du Directeur, et elle approcha ses lèvres des siennes, de manière à ce que son souffle tiède vienne se perdre sur la peau de l’homme. Homme à qui elle murmura :
- Ce fut… fort agréable. Il faudrait songer à… réitérer.
La Luxure embrassa langoureusement l’Envie, une dernière fois, avant qu’Eva ne pivote élégamment sur elle-même, pour se diriger vers sa porte et l’ouvrir en grand. Non, ce n’était pas encore aujourd’hui qu’elle pourrait satisfaire sa curiosité envers Caliban. Mais elle saurait trouver le bon moment, elle en était persuadée. Pour l’heure, elle voulait bouger… Fuir l’ennui qui revenait toujours à grand pas, malgré l’intérêt que le Directeur venait d’attiser en elle. Et puis… Il n’allait certainement pas tarder à s’en aller lui-même, occupé comme il l’était… Et elle ne voulait pas le laisser partir le premier. Question de principe.
Alors elle jeta un regard pétillant par-dessus son épaule, et se contenta de lui lancer :
- Claquez simplement la porte en sortant !
… Avant de s’éclipser de ses appartements, sa silhouette élancée s’effaçant au détour d’un couloir…
[HRP : Hop, et bien du coup j’ai choisi de clore, pour pas faire attendre les gens !^^] | |
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