Visite ... risquée ?

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Cette journée semblait clémente. Il y avait un peu de vent et quelques nuages parsemaient le ciel, certes, mais Yael n'avait pas eu besoin de mettre de veste pour sortir du dortoir. Elle était tout simplement vêtue de son uniforme, impécablement porté, le moindre détail ayant été revu pour suivre le code vestimentaire du Val des Ombres, bien qu'ici, le fait de se confondre parmi les autres ne plaisait pas, on préférait souvent se distinguer. Yael, elle, faisait ça principalement dans l'espoir de ne pas être importunée par quiconque, se sachant relativement susceptible.

Cependant, depuis cette rentrée, une question la tracassait. Il était bien beau de suivre des études dans cette école particulière, mais à quoi tout cela ménerait Yael ? A part tueuse à gages, voleuse ou magouilleuse, elle ne voyait pas beaucoup d'issue. Et ... Et si elle voulait être normale ? Et si elle ne voulait pas rejoindre le coté des "méchants", mais profiter de l'enseignement de cette école pour se maitriser et apprendre une multitude de choses qu'elle ne pourrait sans nul doute n'apprendre qu'ici ? Cette vision des choses avait-elle déja été abordée par un membre du corps enseignant ? Et bien Yael allait le découvrir, à ses risques et périls.

Elle n'était cependant pas totalement inconsciente, et ne voulait pas se risquer de se retrouver en face à face avec certains de ses professeurs qu'elle jugerait de ... taré. Calypso Edoneth restait la seule envers qui elle pensait pouvoir se confier un minimum. Certes, elle était aussi un peu décalée et n'avait pas des idées parmi les plus bienveillantes, mais elle était un peu comme Yael, non ? Elle aussi devenait incontrolable et violente durant ses moments de crise, alors peut-être ce lien unique ferait d'elle la mieux placée pour conseiller Yael ... ou pas.

Ce fut donc avec un certaine appréhension que Yael se dirigea vers l'appartement de la directrice de son pêché. Son coeur s'accélerait à chaque seconde qui la rapprochait de l'imposante porte de bois qui était la seule entrée visible vers le lieu de vie de Calypso.

Arrivée face à cette même porte, Yael mit plusieurs minutes avant de se décider. Elle était consciente des risques, sachant que par ici, torturer n'était pas un problême, et que les gens aux idées trop pacifiques n'étaient pas les bienvenues. La main tremblante, elle donna deux faibles coups sur la porte, attendant une éventuelle réponse, mais esperant désormais que sa directrice de pêché était absente.

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Les appartements de Calypso, le haut lieux des colériques. Un endroit agréable puisqu'en extérieur et très pratique. De plus il y trouverais peut-être un peu de sa matière première favorite dans l'éllaboration de pigments et de peinture. Il venait tranquillement. Habilé comme à son habitude. Il s'approchait des portes en bois. Il était habitué passer dans le coin de temps en temps. Bien qu'il n'ait jamais vraiment pénétré les appartements, il attendait parfois à l'entrée. Mais pour une fois, il n'était pas le seul en ces lieux. Il arriva juste après Ael, sa démarche était rapide et élégante. Avec ses cheveux émméchés et la fourrure du col manteau, il avait un côté un peu bestial. Une chaine pendait à son pantalon et il avait un sac presque vide de couleur sombre en bandoullière.

Il observa de ses yeux bleus dépareillés (bleu glace d'un côté et bleu sombre de l'autre) la jeune fille qui tocquait désespérement à la porte. Desespéremment non à cause du nombre de coup mais à cause de la conviction qu'elle y mettait. Il s'approcha d'elle, et, lui saisissant la main lui dit :

"Mademoiselle... Mademoiselle, si vous venez déranger notre chère dame colère, il faut lui montrer de la force. Sinon ele ne fera qu'une bouchée de vous."

Il donna trois coups puissants dans la porte avec son poing. Comme si son poing était un marteau. Il se pencha et fit un sourire aimable à la jeune fille. Il posa le bout de ses doigts de la main droite tendus sur son torse.

"Je suis Benedikt. Je n'ai rien à voir avec votre maison rouge, mais j'aime assez sa couleur. Oserais-je espérer qu'une jolie fille comme vous me révèle son nom ou une façon de la nommer ? Je ne suis pas là pour vous nuire, je viens juste demander un peu de... peinture à madame Edoneth..."

Son sourire s'étendit un peu et ses yeux se fermèrent. lui donnant un air encore plus aimable et charmant. Il se redressa et s'appuya à la porte. Attendant le moment fatidique ou ele se retirerait un peu sous lui. Mment auquel il se reléverait ou se vautrerait.

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Yael étouffa un sanglot lorsqu'elle vit une main s'approcher de la sienne. S'il y a bien une chose à laquelle elle ne s'attendait pas, c'était que l'on puisse se montrezr désireux de venir à sa rencontre, à la rencontre d'une jeune fille peut-être trop pacifique pour être aimée de quiconque dans cette école ...
Cependant, l'élève qui l'avait importuné ne semblait pas agressif ou potentiellement dangereux, du moindre au premier abord. Certes, il avait les yeux vérons, l'un étant plus foncé que l'autre, mais n'en demeurait pas effrayant, d'autant plus que c'est avec une courtoisie distinguée qu'il s'adressa à une Yael assez surprise, étant déja énormement stressée à l'idée de se dire que la directrice de la Colère pouvait faire irription d'un moment à l'autre.

Ses paroles firent légérement sourire Yael qui restait vigilente. Elle savait pertinement qu'au moins la moitié des élèves du Val des Ombres avait une raison de la haïr, ne serait-ce que par le simple fait que son voeu le plus cher n'est aucun rapport avec des envies de souffrance, de haine, de violence ou de mort.
Sursautant légérement lorsque le grand jeune homme, qui semblait plus agé que Yael, frappa brusquement à la porte, avec une force et une vigueur qui avaient surement plus de chance de faire comprendre à Edoneth qu'un élève puisse avoir une quelconque envie de la voir.

" Je .. J'en suis consciente, merci de ... ton aide "

Elle balbutia timidement ces quelques paroles, commençant à douter du fait que face à elle pouvait se tenir quelqu'un de potentiellement non taré ... Le courtois jeune homme se présenta alors, complimentant une Yael qui rougit tout en lui demandant son nom.

" La jolie fille se prénomme Yael, et ... Si tu le désires, tutoie-moi, je ne suis jamais très à l'aise face à une forme de politesse venant d'un autre élève. Pour ma part, j'ai ... quelques questions à lui poser. "

Bien qu'il n'y ait eu que quelques phrases de prononcées, Yael était surprise. A priori, elle n'avait pas face à elle un orgueilleux, ou une quelconque personne alliant la méchanceté et le mépris à chacunes de ses paroles. Souriant presque à présent, voyant que Benedikt était sous la tutelle du directeur de la Gourmandise, elle reprit.

" Excuse-moi de paraitre surprise, mais àa doit être l'une des premières fois que l'on me parle avant d'essayer de me taper dessus ou de m'insulter ... Ce qui ne mène d'ailleurs généralement pas loin. "

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Benedikt écouta Yael. Puisqu'ainsi elle s'appelait Yael. La jeune fille commençait à se détendre, c'était une bonne chose. Ca ne servait à rien de vivre sous tension permanente. Elle fut apparement surprise que Benedkt lui parle avant de la frapper. Il agita sa main d'une manière féline en souriant et en fermant les yeux.

Voyons voyons.... Pourquoi voudrais-je ouvrir les hostilités ainsi... Certes j'aime le sang... c'est une très belle couleur, la plus belle en fait... Mais tout de même... Je ne fais pas partie de ses brutes qui frappent et pensent après dont il y a de beaux spécimens dans les rangs de la colère et de l'orgueuil ! Je veux juste peindre... Tant qu'on ne m'en empêche pas et que je ne suis pas en grave manque de... de rouge, je reste quelqu'un de tout à fait sociable ! Mais dis-moi... je ne suis pas forcément attentif à tout le monde... en fait tu ne me dis absolument rien...Il prit une mimique contrite.Pourquoi les gens veulent-ils généralement te faire du mal ou te haïr ?

Il faut avouer que Benedikt ne connaissait absolument la fille. Ne pensant que par intérêt en général, il ne s'était interessé à d'autres. Mais bon, lle pouvait faire un allié, un modèle ou au pire une compagnie quelconque. En l'occurence c'était ce rôle qu'elle remplissait en attendant miss Edoneth.

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Yael ne put s'empêcher de lacher un léger rictus face à la feinte de Benedikt. Cependant, elle ne lui avait pas menti en disant qu'elle avait déja eu affaire aux pires personnes de l'école, ceux ne voyant à travers Yael qu'une fille généralement calme et trop normale, et en faisant leur victime favorite. Cependant, il suffisait souvent à Yael de s'enerver, provoquant alors les effets du flux dans son corps, pour les dissuader de recommencer. Ce flux qui coulait en elle, Yael n'était capable de l'utiliser que pendant ses crises. Cette rage se déclenchait avec la montée d'adrénaline provoquée durant chacune de ses fortes colères...

Bien que le jeune homme avait l'air quelque peu maniéré, Yael ne pût s'empêcher de se montrer quelque peu heureuse de constater que le Val des Ombres n'était pas rempli uiniquement de fous furieux histériques, bien que l'élève de la Gourmandise avoua aimer le sang, cela sortant quelque peu du banal.
Sa dernière question déclencha un leger sourire chez Yael, mais un sourire exprimant son dégoût général ...

" Disons que dans cette école, il y a des gens qui ne savent pas rééllement quel point commun ils ont avec l'ensemble des autres élèves ... Et j'en suis. Je suis le genre de personnes que l'on rencontre assez courement de l'autre coté des montagnes, dans le monde normal. Cela fait de moi quelqu'un de généralement trop différente des autres pour être appréciée. Mais quoi qu'il en soit, je reste. Je reste car je sais me défendre, et car je suis tout de même persuadée qu'il n'y a qu'ici que j'apprendrai à résoudre ... Elle hésita quelques instants ... A résoudre mon problême. "

Tout en souriant, elle éspera désormais que Calypso apparaitrait, ne voulant pas forcement entrer dans le vif du sujet, chose qui avait la facheuse habitude de la mettre en colère ...

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Benedikt regarda les montagnes alors qu'elle y faisait allusion. Il n'avait plus trop parcouru cet univers depuis longtemps. Ainsi elle se prétendait "normale". Il éclata de rire. L'un de ses doigts passant entre ses dents alors qu'il se cachait le visage. Bonne blague.

Douce Yael... personne n'est normal. Ici comme ailleurs. J'admet volontier que la majorité du monde pense être dans la normalité. Mais les soit-disants "gentils" sont loin d'être majoritaire. Le manichéeisme c'est comme la physique. Tout est une question de référentiel. Je pense ne pas être méchant. Fondamentalement mon seul désir se tourne vers la peinture... la peinture et les belles femmes, je dois l'admettre. Mais voyez-vous le sang m'attire pour sa couleur. Mon passage ici m'a fait du bien. Dans les mêmes circonstances il y a 4 ans... Sa main vola vers la joue de Yael pour la carresser et glisser sur son cou au niveau de la carotide.
J'aurais coupé à peu près là, histoire de pouvoir peindre un peu plus dans cette couleur rouge qui m'obsède. J'ai changé. Il suffit de peu de choses pour résoudre des problèmes. Si vous avez besoin d'aide pour le votre ou pour un autre. Nous pourrons éventuellement nous arranger. Les gens dans le besoin m'attendrissent. Si vous tombez le bon jour ce sera peut-être gratuit. OH ! Si on vous attaque encore, venez vite me voir bien sûr ! Ce sera un plaisir de vous aider si cela peut renouveller mes stocks ! rappellez-vous juste une chose. Ne me dérangez jamais pendant que je peins à part si vous m'amenez des pots de peinture, même sur pattes Il eut un rictus plus que malsain dans ce denier avertissement. Un malade, le sourire d'un malade. Et ce malade touchait Yael. Son pouce caressa une dernière fois la joue de la jeune fille et se retira de l'endroit avec le reste de la main. Il frappa dans ses mains et re-frappa sur la porte à coups puissants.

Miss Edoneth, vous avez de la visite !

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L'éclat de rire de Benedikt qui suivit la révélation de Yael la blessa presque. S'il y avait bien une chose à ne pas faire, c'était rire de ses propos, du moins à ne pas faire si l'on ne veut pas s'attirer ses foudres. Sa susceptibilité refit surface, et elle serra son poing droit. Non, Yael, non ... Elle devait se contrôler, elle avait à l'instant déclaré que c'était la raison de sa présence ici, il ne serait surement pas judicieux de s'enerver contre un élève ...
Cependant, la usite n'arrangea guère les choses. Etant vexée, Yael vit comme une moquerie le ton et le registre de langue utilisés par Benedikt. Elle ne l'écoutait plus, non, elle se concentrait profondement. Elle savait qu'il en avait fait trop, bien que toute personne rééllement normale ne se serait même pas sentie blessée par une pareille remarque.

Un frisson parcourut le jeune blonde lorsque la main de Benedikt caressa sa joue. Elle se sentit humiliée, mais continuait de resister, elle luttait, son esprit essayait de convaincre son corps ... Elle sentait le flux commençait à agir, ce n'était pas un bon signe. Bientôt, elle serait plus rapide et certainement plus forte que Benedikt, et pourrait par sa violence le blesser.

Trop, c'en était trop. Benedikt retira enfin sa main du visage de Yael qui avait les yeux grands ouverts. Pendant une fraction de seconde, elle sembla dégoutée d'elle même, puis sa peau se mit à rougir, d'un rouge vif tipique du visage d'un enervé.
Alors que le jeune homme tapa violement contre la porte, pour appeller une Calypso qui semblait ne pas venir, Yael murmura, chuchota presque :

" Je t'avais prévenu que j'avais un problême ... prévenu ... "

Son regard était désormais totalement différent de celui qu'elle avait quelques minutes auparavant. Il n'y avait plus rien de charmant dans ce visage pourtant si similaire à celui de la Yael de tous les jours. Juste des traits tirés et agressifs, deux énormes yeux gris dévisageant Benedikt ...

Le coup partit alors. Un poing qui se déplaçait bien plus vite que la normale vint s'abattre sur la joue de Benedikt, un coup empli d'une force qui pourrait surprendre vu le gabaris de celle l'ayant donné, car étant digne des hommes les plus forts.

Invité

La jeune fille avait l'air de le prendre plutôt mal. Très mal en fait. Ce fut sa conclusion quand il se sentit son corp se soulever du sol pour aller s'écraser un peu plus loin. Il avait reçut le direct de plein fouet dans sa bouche. Son sang commençait à couler, dans sa bouche et dans le coin de sa lèvre. Il heurta le sol. Se relevant difficilement il posa un regard différent sur la jeune fille. Le sang qui coulait dans sa bouche cessa de couler et se mélangea avec le sag qui coulait de sa lèvre.

Ce sang là se souleva dans une allure serpentine puis se rengouffra dans la blessure ne coulant absolument plus. Il avait toujours mal, mais au moins il ne saignait pas. Il avait tout à coup envie de peinture et de sang. Un éclair, une flamme traversa ses yeux. Il se contrôla, son visage redevenant sérieux. Il regarda Yael. Dans ce mouvement, il se releva. Otant un de ses gants.

En effet, vous avez un problème de contrôle de vous-même. Vous en avez peut-être un autre, je dois admettre que je m'en badigeonne le coquillard avec le pinceau de l'indifférence. En tous cas, pour votre problème de contrôle... Il avait l'air vraiment énervé, il posa ses mains sur son visage et le tira un peu. Son visage reprit son sourire pasé et un air avenant. ... Je pense être plus à même que madame Edoneth pour ce domaine. Moi ou Valntin Vlash qui est un autre élève... encore qu'il soit un peu moins doué que moi pour imiter la colère et la rage. Enfin... je vous pardonne pour ce coup si aucun autre ne vient.

Il ôta un gant en attendant une quelconque réaction de la jeune fille.

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Bien que physiquement elle ne paraisse pas différente, mentalement, Yael était plus que perturbée. Elle était plus que susceptible et une moindre remarque déclenchait cette colère qui la rendait si dangereuse. Contrairement à certains cas du Val des Ombres, elle était inconstante et sombrait dans une sorte de folie lors de ses crises de folies bien trop fréquentes. Alors qu'elle se croyait normale, Yael se révélait être une perturbée profonde, avec un mal être dont elle n'avait encore jamais rééllement pris conscience.

Le coup était donc parti. Rien de bien dramatique, une petite tape amicale. L'effet du flux avait certes permis à la jeune blonde d'envoyer Benedikt s'écraser sur le sol, après un léger vol plané, mais Yael avait déja été la source de confrontations plus terribles. Elle ne mit que peu de temps avant de comprendre quel effet avait le flux chez Benedikt.

Son énervement, cependant, fut exprimé par les mots. Yael se tenait immobile, serrant ses poings avec une force non modérée, des sa peau commençant à souffrir sous la pression de ses ongles. Le vouvoiement, non, ce n'était pas le meilleur moyen d'apaiser une Yael qui voyait, sous l'effet de la colère, une pure moquerie à travers ce registrre pointilleux.
Ses lèvres tremblaient, ses yeux injectés de sang fixaient Benedikt. Si aucun ne vient ... Yael ... La jeune fille avait la possibilité de redevenir elle-même, il lui suffisait de ...

Soudain, Yael tambourina sur la porte de Calypso. Elle tentait de se focaliser sur autre chose, de se défouler. Sans prêter attention à Benedikt, elle martela de coups la porte, le mur, ne se concentrant que sur ces points fixes.
Quelques secondes plus tard, elle s'arrêta.

" Arrête de me vouvoyer, parle moi normalement, n'utilise ni l'irnonie et ne m'insulte pas, que ce soit gentillement ou pas, et je ne recommencerai plus. "

Invité

Yael avait vraiment l'air différente ainsi. Pour sûr le flux était amusant chez elle. Il la rendait "pas contente du tout", il aurait presque trouvé ça drôle. Mais s'il commençait à trop s'amuser, il pourrait en souffrir vraiment. Bien que l'envie de sortir son couteau et de se battre un peu avec la jeune colérique l'eut tenté. Les douleurs dans sa joue lui firent vite comprendre que c'était complétement idiot. Il se replia donc sur la sule solution qui lui restait s'il voulait voir Ms Edoneth : la mièvrerie. Il se tenait droit, léchant le peu de sang qui avait glissé sur sa main, saississant par précaution son couteau dans la poche intérieure de sa veste et d'une voix monochorde, il dit :

D'accord Yael. Tu te calmes, tu respires, cette porte ne t'as rien fait et tu auras sûrement mal avant elle. Pour l'instant il ne s'est rien passé d'irréparable. Alors tu respires, tu déssères les poings, tu croises les mains et tu fais s'entrechoquer tes pouces pour te détendre, ou tu fais tourner l'un autour de l'autre. Ca marchait avec des gens sanguins comme Hana, mais comme t'as l'air plus intelligente que lui je ne garantie rien...

Son expression demeura plate. Sa voix monocorde et sa main gantée dans sa poche intérieure serrait le couteau, prêt à le sortir pour s'entailler.

Invité

Il ne comprenait vraiment rien ? Un parfait abruti, qui croyait avoir affaire à une nonne juste un peu en colère. Yael sentait ses veines bouilloner d'une rage bien plus importante de celle qu'elle laissait paraitre. Dans cet état, elle était comme le parfait opposé de la petite fille sage et attentive qui habitait généralement de ce corps. En fait, on pouvait comparer cette facette de sa personnalité à une skyzophrénie poussée, tant les deux caractères représentés sont différents.

Son corps entier tremblait, et tenir debout devenait difficile. Cependant, le flux était là. Il augmentait considérablement sa force physique et son agilité, d'habitude très faibles. Ce n'était pas quelques mots de moraliste qui allait arranger l'affaire. A vrai dire, sous l'effet de la rage, ce n'était pas rééllement les mots qui affectaient Yael, non, loin de là. A part quelques phrases bien senties qui pourraient avoir un effet limité, la plupart des tentatives de conciliation menaient à un empirement considérable de la situation.
Cependant, des années passées à subir de martyr qu'est la colère, martyr amplifié étant donné l'attribution du poivoir du Directeur, ont permis à la jeune blonde de garder un minimum de conscience lors de ses crises. Au fond d'elle, quelquechose lui disait de se méfier. En effet, face à quelqu'un de l'école, le combat devenait fréquemment plus compliqué. Là, elle ne serait pas la seule à avoir cet atout considérable qu'est le pouvoir offert par le flux. Risque à prendre ou pas ?

Cependant, la folie ne rendait pas dupe ...

" Qu'est-ce que tu cherches dans ta poche ? Dis le moi tout de suite ! DIS LE MOI ! "

Tout en hurlant, son poing recommença à frapper avec un vigueur étonnante la porte de Calypso.

" ET CETTE AHURIE N4EST PAS CAPABLE D'OUVRIR UNE PORTE ? "

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Oulah.... Elle s'enervait vraiment... Benedikt sortit le couteau de sa poche.

Voilà ce que je cherche, la seule arme que j'ai sur moi et j'vais m'en débarasser pour te prouver que tu peux avoir confiance !

Il sourit. Il fit tourner le couteau entre ses doigts pour le faire changer de main Et s'entailla assez amplement la paume de la main et le gant qui la recouvrait. Il laissa tomber le couteau par terre, la lame se planta dans le sol.

Mince !

Il ôta rapidement son gant entaillé pour serrer sa main avec l'autre. Il continuait de surveiller Yael, il ne saignait que peu, pas vraiment en fait. mais il saissa échapper quelques gouttes. Que la mise en scène soit plus réaliste... Il mima une douleur. Alors qu'il avait un plaisir monumental, la vue du sang et son odeur. Le sentir glisser sur sa peau claire, le voir glisser. C'était difficile de retenir un sourire. Mais il devait s'empêcher de lécher ce sang. A tout prix, sinon celui-ci en appellerais un autre. S'il se laissait tenter, il allait finir par vraiment faire du mal à la jeune fille pace à lui. A chaque entaille qu'il ferait dans la peau de la belle, il gagnerait un peu plus de sang, il le savait. Il savait ce que cela entrainait, il savait. Sa main trembla et son corp tout entier fut parcouru d'un frisson. Il ne devait surtout pas montrer son plaisir. Il n'était pas là pour piller un membre de colère, il voulait juste du sang pour peindre. Juste ça. La tête baissée et en ayant l'air de ne pas vraiment regarder Yael, il articula quelques mots.

Je suis désarmé et blessé, tu pourrais peut-être te calmer maintenant.

Son bras tremblait de plus en plus et sa machoire aussi. Mais ce n'était pas par couleur qu'il tremblait. C'était son conjoint désir qui venait s'inviter, et il n'avait que trop envie de goûter ce rouge.

Là? Pas là? Ils n'allaient pas tarder à le découvrir sans doute pour leur plus grand malheur. Si elle n'était pas là, insister ainsi ne servait à rien, mais si elle était effectivement là, insister ainsi alors qu'elle ne répondait pas car elle ne souhaitait pas être dérangée par qui que ce soit -ou peut-être par Nix-, c'était du suicide pur et simple.

Oh, elle était là Calypso, dans ses appartements, en train de savourer un bon bain chaud, en train de se détendre. En fait... Non, elle ne se détendait jamais vraiment, mais disons que dans son bain, elle se reposait, voilà : elle se reposait.

Quoi qu'il en soit, notre Professeur n'avait, en premier lieu, pas entendu les premiers coups qui avaient été frappés respectivement par Yael et Benedikt. Pourquoi? Mais tout simplement parce qu'elle avait mis de la musique, et que cette même musique était à ce moment-là assez forte pour couvrir ces faibles coups.

Calypso n'avait alors à cet instant aucune idée de la scène qui se jouait devant sa propre porte. Aucune idée non.

Et puis, des coups plus forts. Elle sursauta dans son bain, tendit l'oreille, puis se réinstalla tranquillement dans sa baignoire. La vapeur avait eu pour effet de la calmer juste l'espace de quelques instants et elle avait donc décidé de laisser passer, persuadée que la ou les personnes responsable du bruit allaient partir dans la seconde.

Seulement, personne ne quitta le pas de cette porte. Et les coups se firent alors plus violents, plus pressants. L'eau de Calypso se mit soudain à bouillir doucement : le Professeur dégageait une certaine châleur, son Flux s'était mit à parcourir ses veines de manière rapide et cela n'était absolument pas bon signe. Serrant les poings, elle se redressa et sortit du bain.

Qui osait la déranger? Ici? Chez elle!!!

Elle n'allait pas tarder à le découvrir.

Elle attrapa une serviette, se sécha rapidement le visage, les bras et les mains, enfila un peignoir rouge, et se saisit de son fouet qui n'était jamais loin d'elle. Elle ouvrit violemment la porte de la salle de bain qui se fracassa contre le mur : note pour plus tard, demander à Caliban une nouvelle porte.

Elle s'avança rapidement dans le salon puis dans le couloir qui menait jusqu'à son immense porte en poussant un hurlement digne de sa réputation. Hurlement qui, comme à l'accoutumée, était extrèmement puissant à presque en percer les tympans. Quelques fissures de plus sur les murs, et ceux qui se trouvaient devant la porte avaient pu non seulement entendre le hurlement qui signifiait l'arrivée imminente de Calypso, mais surtout le subir. C'est que c'était vraiment très désagréable.

Arrivée à la porte d'entrée, elle ouvrit cette dernière de manière tout aussi violente qu'elle avait ouvert la porte de la salle de bain. Fort heureusement, la porte d'entrée était beaucoup plus solide et elle résista.

Là, son fouet s'enflamme et dans un geste rapide, sec et précis, elle le fit claquer au sol. Puis elle regarda les personnes qui se trouvaient là.

Yael, une élève qu'elle appréciait assez, et Benedikt.

Regard pour un, puis pour l'autre. Les flammes dansaient dans les yeux de la Colère et ça n'augurait rien de bon.

-ON PEUT SAVOIR CE QUE VOUS FOUTEZ ICI?!!!!

Encore quelques fissures.

Calypso foudroya Benedikt du regard, elle bouillait de rage.

-Qu'une élève de la Colère vienne me voir jusqu'ici peut passer... ET ENCORE.....

Ajouta-t-elle un ton plus élevé à l'attention de Yael.

-Mais toi... Qu'est-ce-que tu viens faire ici? NON, TAIS-TOI! J'VEUX MEME PAS LE SAVOIR!

Les flammes semblaient ne plus vouloir quitter le fouet de Calypso qui ne demandait qu'à aller se poser sur la peau du premier qui l'énerverait encore un peu plus.

-YAEL! TU ENTRES A L'INTERIEUR! TOUT DE SUITE!!!!!

Et elle avait plutôt intérêt à obéir.

-Et toi...

On se calme Calypso, on se calme.

-TU DEGAGES DE MES APPARTEMENTS!!!

On repassera pour le calme. En même temps, elle n'avait aucune raison de s'attarder à discuter avec Benedikt, et n'en avait surtout aucune envie. Elle se retourna, et une fois Yael entrée à l'intérieur, elle claqua la porte, ce qui fit une nouvelle fois trembler les murs. Et à l'intérieur des appartements, on entendit un énorme bruit : sans doute un tableau qui venait de se casser la figure.

(Pardonnez mon retard mais, j'avais pas vu. J'étais pas mal absente ^^" Alors j'espère que ça vous ira ^^)

Invité

L'agacement de Yael atteignait des sommets. Enfin, tout est relatif, car toute moindre remarque finissait par déclencher les plus grandes colères de la jeune demoiselle. Benedikt était un étrange garçon qui semblait cacher quelque chose derrière ses douces paroles, mais la blonde était incapable de deviner quoi.
Colérique ne signifiait pas aveugle, et Yael s'aperçut bien que l'élève de la gourmandise cherchait quelque chose, comme s'il avait quoi que ce soit qui puisse stopper la furie. Aïe aïe aïe, se sentir trahie et ménacée n'aida pas une Yael qui lui ordonna de lui montrer ce qu'il cherchait, tambourinant encore plus fort sur la porte d'une Calypso qui n'était sûrement pas là, mais dont l'obstination à s'imaginer qu'elle arriverait aidait Yael à ne pas comettre l'irréparable sur Bénédikt.

Un couteau ? Etait-il dingue ou inconscient ? Dans les deux cas, ce n'est pas une simple arme qui aurait apaisé Yael. En effet, l'effet du flux améliorant à la fois sa force et sa vitesse avait pour effet de donner à la jeune fille l'impression d'être invincible, et de ne ressentir sur le coup que peu de dégats, ne les ressentant douloureusement que lorsque le flux cessait d'intéragir avec son sang. Ce sentiment d'invulnérabilité était dangereux car l'assurance et la colère transformaient la petite blonde pourtant à l'apparence docile en une personne dépourvue de tout sens, risquant sa vie et celle des autres.
Le geste de prudence adopté par Bénédikt fut donc plus que raisonnable, car il permit de convaincre la blonde de ne pas frapper, du moins pas dans l'instant. Elle resta malgré tout surprise de voir que le jeune homme était assez maladroit pour s'entailler en déposant au sol son arme. Il saignait, d'un sang rouge, de ce sang dont il disait aimer la couleur et bien plus encore il y a encore quelques minutes à Yael qui ne se souvenait cependant plus de ce détail qui lui paraissait désormais insignifiant.

Même sous l'effet de sa colère, Yael remarqua que Bénédikt sembla affecté par sa blessure. Peut-être avait-il rééllement eu mal ? C'était bien le seul genre de moment où la douce Yael pouvait refaire son apparition, car presque rien n'arrivait habituellement à la sortir de la bulle dans laquelle elle s'enfermait à chaque crise enragée. Devait-elle, comme le suggérait Bénédikt, se calmer ? Sûrement ...

Avant qu'elle ait eu le temps d'analyser brievement le pour et le contre, un bruit puissant, voire effrayant, glaça le sang de Yael. Pas de doute, ça ne pouvait être que le hurlement de Calypso. A ce moment précis, elle regretta presque d'avoir eu pour idée de rencontrer la directrice de la colère, ayant quelque peu oublié qu'à coté de Mrs.Edoneth, ses crises passaient pour de vulgaires caprices.

La lourde porte s'ouvrit à la volée, laissant apparaitre une Calypso à priori au moins aussi enervée que Yael, si ce n'était beaucoup plus. Son si célébre fouet s'enflamma, signe que le flux agissait aussi chez elle. Ce même fouet claqua au sol, et la colère de Yael disparut presque aussi sec. C'était la première fois qu'une colère plus impressionnante que la sienne intervenait lors d'une des crises de la jeune blonde, et elle put constater que cela avait pour effet de la stopper net, mais pour combien de temps ?

Le mot "colère" prenait tout son sens lorsque l'on voyait Calypso agir ainsi. A vrai dire, "pêché" était même presque un euphémisme pour décrire la nature de ce sentiment lorsqu'il était incarné chez la directrice de la maison au blason rouge. Le regard qu'elle jeta à Yael élimina les dernières traces de colère chez la jeune fille, qui étant redevenue normale réalisa son retour à la dure réalité. Ce devait être la première fois qu'elle aurait aimé être sous l'effet de la rage, pour pouvoir répondre à Calypso, ou surtout pour ne pas se sentir impuissante et honteuse ...

" Et bien ... On ... Je ... "

Ce murmure faisait office de réponse, mais la jeune Yael n'était même pas sûre que Calypso ait pu l'entendre, tant la tonalité de sa voix différait par rapport aux cris puissants et aux coups violents que donnait encore la jeune élève il y a quelques secondes. Le cri de Mrs.Edoneth semblait presque fissurer les murs, mais cela devait être une illusion, un cri ne pouvait sûrement pas à lui seul abimer un édifice aussi solide ...

Calypso, pareille à un loup affamé, fusilla d'un regard des plus rageux Benedikt en premier lieu ... S'en prendrait-elle uniquement à lui ? Cela pouvait paraitre cruel, mais Yael espérait que oui, tant elle craignait en ce moment précis les différentes tournures que pouvait prendre la colère extrême qui se reflêtait dans le moindre tressaillement de cils de la femme au fouet toujours immolé.
Ouf ... Premier réel soulagement de Yael qui n'en laissa cependant rien paraitre, étant blanche comme la neige peut l'être, et préférant rester silencieuse, baissant les yeux, plus effrayée qu'elle ne l'eut jamais été. En effet, sa visite pouvait "passer". Bien sûr, ce n'était pas la façon la plus optimiste d'annoncer la chose, mais vu l'état d'Edoneth, ce fut une délivrance pour Yael qui sentait que sa vie ne se stopperait sûrement pas maintenant, elle avait devant elle quelques minutes de surcis.

Le blanc neige de Yael devint un rouge pivoine lorsqu'un "ET ENCORE" lui fut hurler dessus ... Aîe ... Comment cela allait se finir ? Et Benedikt ? N'était-il pas blessé ? A priori, c'était le dernier des soucis de Calypso qui aurait probablement agi pareillement, même si l'élève de l'envie aurait été agonisant devant sa porte.

L'autorité et l'intonation qui accompagnèrent l'ordre de Calypso firent que Yael ne se fit pas prier. D'un léger hochement de tête, elle répondit à l'affirmatif, et sans un mot prononcé envers Benedikt, elle entra d'un pas léger et discret. N'osant pas s'enfoncer dans le couloir, Yael resta plantée debout, sur un tapis pourpre, tremblante. Elle entendit le hurlement de sa directrice qui était destiné à un Benedikt qui avait dû, comme Yael, étre totalement pris au dépourvu face au changement radical et rapide de situation.

La porte claqua, et Yael regarda les murs qui l'entouraient. Et bien ... Jamais elle ne l'aurait cru, mais c'était bien de réelles fissures qui déchiraient ce béton qui semblait désormais ne pas être plus résistant que du bois pourri ... Le bruit sourd qui suivit le raisonnement de l'écho de la violence du choc de la porte qui s'était refermée laissa suggérer à la jeune blonde que quelque chose venait de chuter. Et bien, on pouvait rêver de mieux comme entrée chez sa directrice.

" Euh ... Désolée, Mrs.Edoneth, je ne voulais pas vous ... Je n'aurais pas dû, excusez-moi "

C'était sans regarder Calypso qu'avait parlé Yael, sa voix étant encore fragile. Ses bras, tremblants, étaient rigoureusement collés contre son corps, et patiemment, Yael attendait qu'il se passe quelque chose, de pas trop douloureux si possible.

Yael avait les yeux baissés, et semblait bien petite en face de la Déesse de la Colère. Oui, Calypso était extrèmement grande pour une femme et sa grandeur tant que son allure en imposait. Yael aurait pu bomber le torse, aurait pu relever les yeux, aurait pu s'affimer, mais il n'en fut rien. Au contraire, elle se rabaissa et s'excusa. Elle avait, en cet instant, donné l'impression que si elle pouvait se cacher six pieds sous terre, elle l'aurait fait.

Il y eut un moment de silence. Mais il fut bref, très bref.

Ce qui suivit fut assez soudain et douloureux pour Yael. La douleur qu'elle put ressentir sur la joue fut assez importante et pourtant, Calypso s'était contentée de la giffler. Cela dit, vu la puissance de la Professeur d'Initiation à la Fureur et vu la taille de ses mains, il était normal que la giffle soit extrèmement douloureuse. Yael allait avoir un bel hématome. Il n'était d'ailleurs pas impossible que de les jambes de la demoiselle blonde aient vacillées quelque peu sous l'effet de la giffle. Les flammes dansaient toujours sur le fouet du Professeur ce qui traduisait la puissance de sa colère.

-ET CA S'EXCUSE!!!!

Yael, et ses pauvres tympans... Les murs tremblèrent de nouveau quand la voix de Calypso s'élèva dans un cri absolument assourdissant et surtout pour le moins effrayant. La grande main du Professeur saisit alors le menton de Yael avant de la forcer à relever le visage vers Calypso.

-Regardes-moi!!!

Le ton de la voix avait un peu baissé, et même si cela restait très agressif, les murs ne tremblaient plus : c'était bon signe.

-Une élève de MA Maison ne baisse pas les yeux, tu entends?! Jamais, jamais tu ne dois baisser les yeux! Tu es forte, puissante et tu dois le montrer!

Un petit cours particulier d'Initiation à la Fueur? Elle lâcha le menton de Yael, contourna la demoiselle et s'avança doucement dans le couloir tandis que les flammes disparaissaient du fouet.

-Pour éviter de te rabaisser, évites de te mettre dans des situations qui te mettront en position de faiblesse!

Calypso était maintenant arrivée dans son salon et il ne faisait aucun doute qu'elle attendait que Yael la suive. Si elle avait voulu mettre son élève dehors, elle l'aurait déjà fait. La Déesse de la Colère s'avança et s'empressa de ramasser le tableau qui était tombé à terre. Elle l'examina sous tous les angles et esquissa un sourire de satisfaction : il n'avait rien.

-Il faudra que je demande à Caliban de me donner de quoi mieux les fixer.

Elle fit volte-face et et posa son regard foudroyant sur Yael. Cela dit, la tempête semblait être passée puisque malgré les flammes éternelles qui dansaient dans les yeux de Calypso, elle était calmée, et cela se voyait.

-Eh bien qu'attends-tu? Viens t'assoir!

Calypso ne prenait jamais de gants, c'était bien connu. Elle s'installa dans un des fauteuils qui se trouvait près de la cheminée dans laquelle vibrait un feu qui semblait ne jamais s'éteindre, croisa les jambes et attendit que son élève vienne s'installer sur le deuxième fauteuil.

-J'imagine que tu n'es pas venu jusqu'ici par hasard. Que veux-tu?

Il était temps pour Yael de profiter du calme de Calypso. Oui, profiter du calme avant la prochaine tempête.

Invité

Bien, lorsque la porte claque derrière elle, Yael s'estima heureuse de ne pas avoir été victime de la colère plus que visible qui animait Calypso. La jeune blonde, elle, n'éprouvait plus une seule once de rage, n'étant plus que désormais une docile petite adolescente craignant le moindre mouvement de sourcils d'Edoneth.

Puis vint le silence. Certes, il fut très court, mais était suffisant pour faire paniquer Yael. Qu'est-ce que cela présageait ? Qu'est-ce qui avait pu faire taire la furie qui semblait, il y a quelques secondes, prête à faire passer son élève de vie à trépas ?

Un coup, sec, net et puissant. Yael manque de trébucher tant la gifle qu'elle venait de recevoir était forte. Cela n'annonçait rien de bien, et la salive que Yael n'osait avaler par peur de faire du bruit fut bientôt mêlée à un léger flot de sang. Le coup avait provoqué un léger saignement de la lèvre inférieure de la blonde qui préféra ne rien dire, comprenant que se lamenter n'était surement pas la solution à adopter avec Calypso. La joue ayant reçu le coup, elle, était aussi rouge que le peignoir encore humide de celle représentant la colère.
Puis, pour accompagner cette gifle, un hurlement, un cri, une critique. Oui, Yael s'excusait. Mais à vrai dire, elle comprit alors qu'elle n'aurait surement pas du ... Quoi que, quoi que Calypso s'amuse à prétendre, si Yael lui avait tenu tête, elle n'aurait certainement pas écopé d'une simple gifle, loin de là.

L'énorme main d'Edoneth attrapa alors le visage de l'adolescente qui n'eut même pas l'occasion de faire preuve d'une quelconque résistance. Là, face à elle, le visage agressif de Calypso. Ses yeux ne furent malgré cela pas fuyant, car ne pas obtempérer relèverait du suicide.
Bien, la voix restait le moins amical possible, mais Yael ne sursauta pas cette fois-ci.

Une leçon de moral, non, de comportement général, que Yael n'oublierait certainement pas. Bien qu'étant encore quelque peu terrifiée, voire l'assurance de Calypso fit grandir un sentiment nouveau en la jeune fille qui se croyait pourtant dépourvue de toutes intentions néfastes : Une admiration envers cette femme de fer que rien ni personne ne pouvait arrêter. Une sorte d'indestructible obstinée qui savait s'arranger pour que les évènements tournent en sa faveur.

Plus une flamme sur le fouet, surement le moment de montrer que la leçon était comprise. Ecoutant les dernières recommandations de Calypso, Yael s'empressa de répondre d'un ton qu'elle voulut ferme et assuré, bien que sa récente forte émotion la laissait apparaitre comme étant troublée.

" Bien, madame. Mais vous appliquez vos propres leçons à vous-même, comment aurais-je pu me montrer plus forte et puissante que vous ? "

Un brin de provocation à peine perceptible. Oui, Yael n'allait tout de même pas non plus se soumettre totalement à une Edoneth dont le fouet n'effrayait plus.

Sachant que Calypso n'était pas de celle à emprunter plusieurs chemins, la blonde la suivit calmement jusque dans le salon, lieu sombre et globalement ... rouge. Manquant de se heurter à une table basse en suivant la colère, Yael s'empressa de répondre à la demande d'Edoneth en s'installant à son tour dans le fauteuil libre.

La question qu'elle redoutait presque tomba ... La raison de sa venue, ne risquait-elle pas de s'exposer à de nouveaux coups en exprimant le fin fond de sa pensée ?

" Et bien ... Ce n'est pas facile à vous exposer, Mrs.Edoneth. Je ... Je sais bien que l'école du flux est renommée et que tout ceux ayant de sombres desseins s'assurent d'un destin plein d'opportunités en étudiant ici mais ... "

Yael marqua une pause, sa voix étant pourtant parfaitement normale, intérieurement, une inquiétude fondée la rongeait.

" Mais si mes envies sont différentes ? Si j'estime ne pas avoir l'étoffe des héros déchus et que je veux profiter d'une vie ... normale ? Ne vous offusquez pas, mais j'avoue ne pas très bien comprendre ce que ma venue ici m'apporte, si ce ne sont encore plus de problèmes et de crises. Je ne pense pas que mon avenir coïncide avec celui de la majorité des autres présents ici ... "

C'était dit, oui. Désormais, elle attendait, fixant de son regard mystérieux celle qui avait le pouvoir de réduire Yael à l'état de poussière en une fraction de seconde.

[ Retard monstre, j'en suis plus que désolé :s ]

[Pas de problème Wink

]

Yael n'était pas une élève comme les autres, Calypso le savait. Le fait qu'elle ait osé prononcer ces quelques mots en regardant la Déesse de la Colère droit dans les yeux en disait long sur son potentiel, et quel potentiel... Calypso avait remarqué Yael dès son arrivée à l'Ecole du Flux. Elle était une excellente élève.

Allons... Les colères de la demoiselle aux cheveux blonds passaient rarement inaperçues et il ne valait mieux pas se trouver sur son passage quand elle explosait. Quand Calypso assistait à ses colères, un sourire mauvais mais en même temps ravi étirait les lèvres du professeur aux cheveux rouges. Elle avait confiance en Yael, et en son futur.

Seulement voilà, Yael n'était pas comme les autres surtout pour une raison, et elle venait de l'aborder avec Calypso : Yael ne pensait pas être à sa place, elle ne pensait pas devoir faire partie de ceux dont le Destin était de faire le Mal. C'était ce qui rendait Yael si particulière.

Calypso aurait pu piquer une Colère. Elle aurait pu être offensée par de tels propos et rugir de rage avant de réduire Yael au silence... Mais il n'en fut rien. Lorsque Yael exposa son problème, Calypso l'écouta, en silence, avec attention. La tempête semblait passer, du moins pour le moment.

Lorsque Yael eut fini de parler et qu'elle s'enferma dans le silence, Calypso détourna le regard et se redressa.

-Je vais me changer.

Et elle se dirigea jusqu'à sa chambre sans rien ajouter. Calypso ne s'absenta que quelques minutes : Le temps d'enfiler une robe assez simple et légère, rouge, bien entendu. Une fois de retour dans le salon, elle s'avança jusqu'à un petit meuble sur lequel on pouvait voir un très vieux tourne disque. Calypso n'aimait pas ce qui était moderne.

Ce vieux tourne disque avait vu les années passer, sans jamais s'âbimer. Calypso avait réussi à en prendre soin, sans jamais s'acharner dessus.

-Je comprends ton inquiétude.

Dit-elle alors, d'un ton assez calme ce qui était un bon présage. Elle sortit un vieux trente-trois tours du meuble, et avec délicatesse, posa le disque avant de mettre en marche le tourne-disque. Une musique d'un vieil Opera s'éleva alors dans la pièce.

Calypso alla ensuite jusqu'à un autre meuble, prépara rapidement un petit coktail qu'elle aimait particulièrement : Une Tequila Cowboy, un mélange de Tequila et de Tabasco. Que Yael soit une élève ne la dérangeait pas, et elle estimait que cette dernière avait largement le droit de boire un bon verre. Et puis c'était en sa compagnie, alors...

Elle se retourna et revint s'installer dans le fauteuil en face de Yael. Elle lui tendit son verre et dégusta ensuite une partie du sien avant de s'appuyer contre le dossier du fauteuil tout en glissant son regard flamboyant sur son élève.

-Personnellement, je pense que si tu vivais une vie normale, ce serait un gâchis, pur et simple. Tu as un tel potentiel... Tu sais, moi-même, avant de venir faire mes études ici, je ne pensais pas vraiment à faire.. Le Mal...

Elle marqua un petit silence. Repenser à son enfance lui procurait une étrange sensation, un peu dérangeante.

-Sauf que j'étais presque tout le temps en colère, et assez violente. Alors, je n'ai pas hésité une seule seconde quand j'ai reçu ma lettre. C'était pour moi dans l'ordre des choses et je me suis dit qu'au moins, ma Colère servirait à quelque chose. Et regardes-moi maintenant : je n'aurais jamais pensé être si satisfaite de ma vie.

Elle avait juste tué l'ancien Professeur pour prendre sa place...

-Tu parles de crises... Moi je parle de ton moi profond, de ce que tu es, et tu es la Colère. Cette perspective pourrait t'apporter tellement. Et puis ton avenir n'est pas encore tracé et crois-moi : Peu d'élèves parviennent finalement à réussir ce à quoi ils aspiraient en étant ici.

Ce n'était probablement pas ce que Yael avait eenvie d'entendre, mais Calypso parlait avec franchise, sans détour, comme d'habitude.

-Une vie normale... Tu t'ennuierais rapidement. Pour pouvoir profiter pleinement de ce que l'on peut t'apporter, il faut que tu acceptes ce côté de toi. Ce côté ampli de fureur, ce côté qui pour l'instant n'est pas dominant mais qui pourra le devenir.

Elle termina son verre.

-Mais si tu souhaites partir, après tout, nous ne pouvons pas te forcer à rester. Cela dit, je serais extrèmement déçue de te voir partir. Et puis, pourquoi avoir accepté de venir si cela ne te disait rien?

Invité

Le défi était double, Yael le savait. Malgré cela, son mal-être grandissait, et lorsqu'elle décida d'en parler à quelqu'un, le seul nom qui lui vint à l'esprit fut celui de celle incarnant la Colère.

L'adolescente avait osé, et ce courage allait peut-être plaire à une Calypso qu'il n'était pas bon de contrarier. Combien d'élèves du Val auraient en eux trouvé les ressources nécessaires pour venir ainsi s'exprimer face à la Colère ? Ils ne devaient pas être nombreux, mais ça, Yael l'ignorait. A ses yeux, elle n'accomplissait là rien d'extraordinaire. Vivant au quotidien avec un fardeau l'empêchant de se comporter normalement en société, un fardeau devenant dans le doute ou le danger un allié de choix, un fardeau semblable à celui de Calypso, Yael, sans avoir l'orgueil de prétendre pouvoir la comprendre, pouvait avoir un avant-gout de ce qu'était la vie de Mrs.Edoneth, et ce simple fait demeurait être la cause de cette image de sa Directrice qu'avait la jeune blonde.
Cependant, il n'était pas non plus conseillé de venir annoncer une telle chose à Calypso, surtout après avoir été giflée par cette femme. L'amplitude de sa violence n'était plus à démontrer, et se risquer à la contrarier n'avait rien d'un choix judicieux. Cependant, Yael l'avait fait.

Sans haine, ni morts, ni violence. Calypso avait écouté, attentivement, son élève et, après avoir laissé un silence pesant faire douter la jeune blonde, elle partit se changer. L'adolescente se trouvait être encore troublée tant ce qui venait de se dérouler sous ses yeux l'ébahissait. La Colère avait agi avec classe et splendeur.

Voyant qu'une Calypso pouvant être une furie hargneuse et animale se révélait également être une oreille attentive et compréhensive, Yael fut proie d'un premier doute, et comprit également une chose. Le "Mal" n'était pas réellement le choix d'un camp, non, c'était plutôt le fond de l'esprit de quelqu'un, la vraie nature de ses sentiments, son unique objectif. Un brigand pouvait être plus sincère et brave qu'un PDG, et cela, Yael n'y avait jamais pensé. L'essentiel, ce n'est pas le coté pour lequel on œuvre, non, c'est la façon dont on le fait ...

Sobre et élégante, Calypso revint, vêtue d'une robe rouge, couleur qu'affectionnait également -et logiquement- son élève. Ensuite, elle eut un comportement plus que normal, et Yael vit là un moment presque unique et privilégié, comme ceux que l'on passe avec ses amis ou ses proches, un moment que des parents absents et surprotecteurs ne lui avaient jamais offert ...
Un peu de musique, une musique classique et envoutante, accompagnée d'un verre. Pour la première fois de son existence, Yael se sentit rassurée, ne craignant rien. Certes, ce plaisir serait éphémère, mais jamais la blonde n'oublierait le ressentiment qui lui fut offert.

Lorsque tout parut parfait, Calypso entra en scène, répondant aux inquiétudes de son élève.
Ecoutant attentivement le récit de sa Directrice, Yael ne put s'empêcher de sourire en entendant Calypso dire qu'elle aussi n'avait pas toujours aspiré à servir le "Mal". Alors Yael finirait crainte, un fouet toujours en main ?
Les paroles de Mrs.Edoneth étaient sincères et remettaient en question toute cette envie de partir qu'avait l'adolescente. La toute dernière question de Calypso clôtura le bal, laissant une Yael dépourvue.

" A vrai dire, je pensais qu'en venant ici, j'apprendrai à contrôler cette partie de moi que je refoule tant, et au contraire, au Val, elle s'est développée et a presque prit le dessus sur ce que je pense être ma raison.
Mais ce qui me gêne, c'est d'être obligée d'être au même niveau que des personnes dont les crimes n'ont rien de compréhensible, d'ahuris, d'idiots ...
Si je retourne à une "vie normale", mes chances de collaborer avec de tels personnages ne seraient-elles pas réduites ? "

[ Désolé, j'avais zappé :S Je les enchaine ^^' ]

-Absolument rien ne t'oblige à t'allier à des personnes que tu juges indignes de confiance ou avec des personnes dont tu ne comprends pas les crimes. Il existe, même au sein de Val, des personnes qui peuvent te comprendre et qui peuvent être désireux d'aller dans la même direction que toi.

La voix de Calypso était très calme, ce qui était plutôt rare. On pouvait sentir qu'elle pesait chacun de ses mots, et qu'elle essayait au mieux d'aider Yael.

-Si tu t'en vas, les chances pour que tu collabores avec des personnes dignes d'intérêt seront considérablement réduites. Au Val, il y a bien plus de personnes dont le potentiel est prometteur... Comme le tien.

Un étrange sourire étira alors les lèvres de Calypso tendit qu'une étrange ombre semblait danser dans son regard.

-Ce que toi tu appelles raison, j'appelle cela un obstacle à ton épanouissement. Ici, tu peux être pleinement et sans peur ce que tu es. Tu peux te laisser aller sans aucune retenue. Tu peux être toi. Tu peux vivre... Tu espérais que tu allais te calmer? Comment cela serait-il possible puisque tu ne peux absolument pas renier ce que tu es.

Calypso se redressa afin d'aller se servir un autre verre. Lorsqu'elle fut à nouveau installée en face de Yael, la Déesse de la Colère semblait plus décidée que jamais. Il ne fallait pas que Yael quitte le Val, il ne fallait pas qu'elle se retienne, il ne fallait pas qu'elle abandonne.

-J'aimerais que tu comprennes que personne ne t'oblige à faire quoi que ce soit.

Cela était véridique. Mais ces mots en cachaient d'autres qui ne tardèrent pas à arriver.

-Même si tu prétends être venue ici afin de t'améliorer, si je puis dire puisque je ne suis pas d'accord... Même si tu prétends cela, tu ne peux pas prétendre être indifférente à l'idée de t'épanouir dans la Colère. Une partie de toi espérait développer cette partie de toi en venant ici. Ces flammes qui dansent dans tes yeux je les connais bien. Mais plus important que tout cela, c'est ce que tu veux, au fond de toi. Si tu veux vivre une vie normale...

Elle désigna la porte d'un geste majestueux de la main.

-Mais si tu restes... Tu pourras en apprendre plus sur toi-même, tu pourras repousser les limites de ton moi profond... Tu pourras vivre des expériences uniques... Libre à toi par la suite de ne pas suivre le chemin que le Val t'aura montré. Après tout, jamais rien n'est décidé... Mais en partant, tu passerais à côté d'une expérience unique. Tu as tant de choses encore à voir et à apprendre sur toi-même...

Elle but le verre qu'elle avait rempli et le posa, vide, sur la table. Son regard fambloyant s'encra dans celui de Yael.

-Tu as un choix à faire et tu as maintenant toutes les cartes en main pour le faire. Avais-tu d'autres questions?

[Désolée pour le retard U_U]

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