Le Val des Ombres
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 Il était une fois... [Duncan et Nix]

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Eva Eden
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MessageSujet: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyMar 6 Mai - 12:44

Le 27 octobre, vers midi...

- Ooooooooooooooooh Aladdin !!!!!!!

Oui, alors attendez… Pour comprendre l’intérêt de cette exclamation incongrue de la part de notre professeur de la Luxure préféré – enfin plus ou moins – il fallait se replacer dans le contexte. Et il n’y avait pas trent-six milles contextes, bien évidemment… Eva tirait vivement par la manche son cousin, qu’elle devait épuiser depuis déjà une bonne matinée, vu le soleil, haut dans le ciel, qui devait en être à son zénith. Oui, vous me direz, logiquement, Eva n’était pas vraiment d’attaque avant au moins midi, voir une heure de l’après-midi… Mais là, c’était franchement différent. D’une part, c’était les vacances… donc puisqu’on avait le droit de flemmarder au lit, il n’y avait plus aucun intérêt à le faire, et à perdre du temps à s’y ennuyer… Et d’autre part, ils étaient, grâce à son cousin bourré de fric, logé comme des rois dans un des nombreux hôtel du désormais célèbre parc Disneyworld…

Hem, hem… Je répète, Disneylworld, oui, c’était bien cela… Pour des professeurs enseignant le « mal » dans une Ecole de voyous en tous genres c’était… disons, inhabituel, pour rester poli. Mais après tout, c’était bien une destination de vacances digne des cousin Eden, n’est-ce pas ? Ou peut-être simplement digne d’Eva, après tout… Parce qu’il ne faisait aucun doute que c’était l’idée de la jeune femme, vu la lueur pleinement amusée qui illuminait son regard vert, alors qu’elle courait à moitié dans les rues bordées d’attractions de couleurs plus vives les unes que les autres. Comme s’ils se faisaient tous concurrences pour paraître le plus… « disney » possible. Sans compter la musique d’ambiance que diffusaient des hauts-parleurs planqués un peu partout, passant et repassant en boucle des chansons aussi connues que… irritantes ?

La jeune femme éclata d’un rire franc, et lâcha enfin la manche de son cousin, pour s’approcher du pauvre Aladdin, de cette même démarche gracieuse et naturelle qui n’avait pas l’air de vouloir la quitter… Puisque les vacances d’automne n’empêchaient pas un peu de singularité – bien sûr – Eva restait toujours Eva, et la jupe qu’elle portait ne tentait même pas de descendre plus loin que mi-cuisse, fendue presque jusqu’à la taille, et d’une couleur noire qui faisait ressortir le orange vif de son haut qui laissait son dos à nu. Couleur de la Luxure… et couleur d’Halloween, soit-dit-en-passant, ce qui la mettait tout à fait dans l’ambiance de la période des vacances… Elle enroula une mèche de ses cheveux violet-sombre autour de son index, prit un air faussement innocent, et se mit en devoir de mettre Aladdin dans tous ses états…

Lorsque le pauvre jeune homme eut atteint une couleur rouge tout à fait satisfaisante, Eva lui décocha un sourire malicieux, et s’éloigna tout aussi « innocemment » qu’elle était arrivée, pour revenir jusqu’à son cousin… et esquisser une petite moue boudeuse. Quoi ? Etait-ce son cousin qui la mettait d’aussi mauvaise humeur ? Certes, non… C’était que Duncan n’était pas seul. A côté de lui suivait une jeune fille qui n’avait strictement rien à faire ici, au milieu des « gentils » pleins de couleurs et de niaiseries… Une jeune fille qu’elle ne pouvait décemment pas supporter. Mais qu’elle devait pourtant garder avec elle durant trois longues – très longues – journées, parce qu’elle l’avait promis au Directeur… Et parce qu’elle ne revenait jamais sur ses promesses…

La professeur poussa un profond soupir, comme pour se donner du courage. Dire qu’elle aurait pu passer ces trois jours à chercher tous les coins sombres possibles et imaginables en compagnie de son cousin… Et bien non. Il fallait qu’elle se tape miss « Moi je » qui critique tout ce qui bouge, et surtout quand ce sont les Eden, qui bougent… Ca lui apprendra, à faire ce genre de promesses, aussi ! Caliban le sentira passer, c’était une certitude. En attendant, elle offrit à Nix un sourire purement hypocrite, tout en se demandant brusquement ce qu’elle pourrait bien faire pour lui rendre la vie impossible… Bah oui, puisqu’elle l’embêtait par sa présence, autant que cela soit réciproque, non ?

Il passa dans les yeux de la Luxure une lueur à la fois sadique et amusée. Ca y était, elle avait déjà une foule d’idées de choses qu’elle pourrait faire pour attaquer les nerfs de la jeune demoiselle… Et s’amuser un peu, histoire de compenser sa présence déprimante. Alors, tout en passant un bras autour de la taille de Duncan, pour l’attirer légèrement à elle, la jeune femme demanda malicieusement, à l’attention de Nix :


- Alors ma grande, tu veux ramener un souvenir… Je sais ! On va te trouver la robe de Cendrillon, je suis sûre qu’elle t’ira à merveille ! Avec le petit nœud dans les cheveux et les pantoufles de verre… Ta mère sera absolument enchantée !

Le pire c’était qu’il n’était pas certain du tout que ce soit une blague, après tout… Sans doute que non, d’ailleurs. Eva, avec un sourire qui lui faisait trois fois le tour du visage, redressa la tête vers son cousin, et lui planta un baiser sur la joue, avant d’ajouter :

- Hein, qu’est-ce que tu en penses ?… Et il faut lui payer une sucette, à cette petite…

Passant du coq à l’âne sans le moindre problème, la jeune femme pointa du doigt en direction du fameux château, icône de Disney, qui trônait à quelques centaines de mètres de là, juste devant eux. L’exubérance de la Luxure avait quelque chose de franchement déstabilisant, mais pas aussi agaçant que cela aurait pu l’être. C’était un sourire enfantin qui s’étalait sur son visage, et un franc besoin de s’amuser… et après tout, on s’amuse comme on veut !

- Quelqu’un veut visiter le château de la Belle au Bois Dormant ?


Dernière édition par Eva Eden le Mar 6 Mai - 17:33, édité 1 fois
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Duncan Eden
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyMar 6 Mai - 14:19

Pour une fois, c'était plus vraisemblablement Duncan qui avait envie de dormir un peu. En fait, courir dans les rues de Disneyworld, cela le fatiguait plus que nécessaire - il fallait aussi avouer qu'il devait aussi passer un bon bout de temps à se dissimuler, à cause de son pouvoir et de la constante musique d'ambiance - , et, du coup, à force de demeurer aux aguets et de passer de personnage Disney à l'autre, il n'avait qu'une envie : retourner au luxueux hôtel où il avait pris une chambre qui lui avait coûté une fortune - mais si peu par rapport à ce qu'il possédait - .

Cette fois-ci, c'était à Aladdin de subir la Luxure. Lui se contentait de rester à côté de Nix. Même s'il supportait que peu la gamine du Directeur, la conversation qu'il avait eue avec la mère de la petite peste blonde l'avait assez impressionné. Duncan Eden était suffisamment attaché à l'image des mères pour respecter leurs demandes. S'il devait faire attention à la santé de Nix, il le ferait, et il garderait un regard acéré sur la demoiselle - sans le lui montrer, bien sûr, et sans omettre de l'emmerder, cette gamine chiante - .

Enfin bon. Il jeta un coup d'oeil au ciel. C'était l'heure de manger. Et Duncan Eden ne ratait jamais un rendez-vous noté dans son horloge biologique - à noter qu'il avait jeté un oeil au ciel uniquement pour souligner l'heure qu'il était, il n'avait besoin de rien pour savoir où il en était dans la journée. Enfin bon, il jeta un regard tout autour de lui, pour repérer un endroit sympa où manger.

Pour éviter les trop gros problèmes avec ses transformations, Duncan avait pris une chemise ouverte sur son torse, et un pantalon de toile. Le haut était orange, bien sûr, et tout aussi évidemment, son bas était noir. Il avait attaché ses cheveux sombres en un catogan, duquel retombait une mèche ondulée qui avait visiblement envie de souligner la pureté de son regard d'émeraude. Autrement dit, il faisait le beau-gosse qui montrait son torse sans en avoir l'air, et plantait nonchalamment ses poings dans ses poches.


-Elle me fait honte, parfois.

Se contenta-t-il de commenter sur la façon de faire d'Eva avec Aladdin... ou, plus exactement, sur le manque total de discrétion, qui pouvait être encore pire si son pouvoir ou celui de la gamine faisaient des leurs. Il secoua la tête négativement, au retour d'Eva, pour lui faire sentir que ce n'était pas la peine, non plus, de sauter sur tous les Aladdins qui traînaient. Mais, lui, cela ne le dérangeait pas d'être proche du corps de la jeune femme, désormais. Il s'accorda même le droit de passer sa main un peu sous son haut, simplement pour lui caresser les hanches.

-Une sucette ? J'en ai une sous la main, au pire.

Bah bien sûr, merci Duncan pour cette superbe réflexion.

-Enfin bon, avant de passer trois heures à chercher un prince charmant dans le château, j'aimerais qu'on prenne le temps de manger.

Et rater l'heure de manger était suicidaire, avec lui. Il devenait de fort mauvaise humeur quand ses horaires n'étaient pas respectées. D'un geste de la main, il tourna le visage de sa cousine vers le sien, pour l'embrasser passionnément. Duncan avait beau avoir accepté de faire attention à l'Orgueilleuse, il y avait une chose qu'il n'allait pas arrêter pour son bel oeil bleu : profiter d'Eva était plus important que le reste du monde.

Ainsi, après avoir consciencieusement mordillé la lèvre de la Luxure, l'Assistant se détacha d'elle pour se demander où ils allaient manger...
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Nix Leviaz
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyMar 6 Mai - 14:49

Nix Leviaz s'en voulait presque d'avoir accepté de passer des vacances avec les deux débiles de service. Non, mais franchement, elle devait bien être dans un état pas possible pour avoir laissé son père rester sur cette position, et elle devait même être complètement sonnée pour ne pas pousser sa mère à le contredire. Voilà, après tout le mal était fait, elle était arrivée le jour-même en Enfer... ou au Paradis, ce qui était pour elle bien plus terrible.

Sincèrement, aller à Disneyworld était suffisant, pour la punir, non ? Ces machins de toutes les couleurs lui sortaient par les yeux, et ces gens qui souriaient lui donnaient envie d'en prendre un pour taper sur les autres. Et encore, elle était gentille. Le simple fait d'être en contradiction avec les règles de l'Ecole de son père lui faisait mal. Alors bon, là, elle souffrait le martyr, rien qu'en posant son oeil sur les bâtiments qui les entouraient.

Du coup, se trouver avec les Eden, en plus, c'était la cerise sur le gâteau, la flèche plantée dans une autre flèche, la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Elle qui s'était moitié tartinée de fond de teint pour éviter trop de coloration de sa peau, elle qui avait certainement plus de vêtements que nécessaire - il n'était possible que de voir le haut de son visage, son écharpe blanche et noire dissimulant le bas, et des vêtements légers couvrant le reste de son corps -, se traînait la personne la moins discrète du monde. Et il ne fallait pas être devin pour savoir que le cousin de la pétasse était aussi sur la défensive.

En plus elle souffrait le martyr ! Non, mais imaginez : n'avoir quasiment jamais quitté le Val des Ombres, donc les montagnes et la neige, pour se retrouver en Floride, avec une foule immense, et être obligée de dissimuler sa peau. Elle crevait littéralement de chaud, et souhaitait égoïstement qu'il se mette à pluevoir, à neiger, à grêler, ou qu'une pluie d'acide décime tous ces gamins qui criaient partout et qui la bousculaient. Cela ne faisait pas une journée qu'elle se trouvait dans cette saloperie de Disneyworld que tout lui sortait par les yeux. Le rose, le bleu pètant, les débiles habillés en personnages qu'elle ne connaissait même pas - mais qui était tous d'un ridicule surprenant - , les touristes qui faisaient des photos partout où c'était moche - donc vraiment partout - , les vendeurs avec leurs sourires niais, et surtout Eva et Duncan qui se tripottaient et se roulaient des pelles à la moindre occasion. Et sa mère qui lui avait souligné de ne pas s'éloigner d'eux, et de ne pas faire de conneries.

Une fugue ! Elle ne savait même pas ce qu'elle ne donnerait pas pour avoir une occasion de fuguer.

A défaut, Duncan avait l'air de s'impatienter d'elle ne savait quoi - et elle s'en foutait royalement, elle voulait s'enfermer dans la chambre d'hôtel, même si cette endroit suiantait le bonbon acidulé, comme le reste, et la connerie ambiante - , et Eva lui proposa une robe d'elle-ne-savait-qui.


-Et elle a la même habitude vestimentaire que vous, la princesse Papillon, professeur ?

Ouais, était-il nécessaire de souligner que son refus d'apprendre quoi que ce soit de ce monde se sentait même dans son incapacité à retenir les noms des personnages aux tenues débiles ?

-Je refuse qu'un pervers me propose quoi que ce soit, Monsieur Eden, et surtout, je ne veux pas de votre sucette. Je ne veux de sucette de personne, même pas de Dinde, là-bas, même s'il a le mérite d'être traumatisé par vos présences.

Oui, oui, Dinde. Car, Nix, dans son monologue intérieur du "je suis une fille malheureuse, je veux voir mes parents", avait entendu "Ah la Dinde !" à la place de "Aladdin".

-Par contre, je veux bien manger, c'est bien la seule chose que je veux bien ici. Mais, j'espère que ce n'est pas trop demandé, j'aimerais manger dans un truc pas trop rose, pas trop niais, pas trop débile, et avec des gens habillés.

Chiante, hein ? C'était de la faute d'Eva, elle avait commencé la première.

-Non, sérieux, vous comptez vraiment passer ces trois jours ici ?
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Eva Eden
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyMar 6 Mai - 17:32

S’il y avait bien une chose qu’il fallait reconnaître à Eva Eden, c’était qu’elle assumait parfaitement la situation… Un peu trop, sans doute. D’où le problème des deux malheureux qui étaient censés l’accompagner. Deux malheureux, non seulement parce qu’ils subissaient l’exubérance de la jeune femme, mais également parce qu’ils étaient obligés de se tenir sur leurs gardes, l’un comme l’autre, pour éviter de se faire remarquer… Ce qui devenait une tâche franchement ardue, aux côtés de la Luxure qui attirait automatiquement les regards. Quoique… Duncan n’était pas trop mal dans son genre, il fallait bien l’avouer.

Justement, à ce sujet… Eva se permit de profiter comme il fallait de la tenue tout à fait à son goût de son cousin dont elle se rapprochait sensiblement. Et malgré son mouvement de tête négatif, qu’elle fit semblant de ne pas voir, elle le trouvait bien assez sexy pour cesser un instant de courir après tous les personnages de dessin-animé qu’elle croisait à chaque coin de rue. Même plus qu’un instant, d’ailleurs… Elle aurait pu faire savoir sa satisfaction de sentir la main du jeune homme glisser sur sa hanche, d’un ronronnement appréciateur mais… mais Duncan se sentit obligé de sortir une connerie. Connerie qui ne surprit pas Eva, d’ailleurs… A force, elle était plutôt habituée. Et puis il ne lui laissa pas le temps de répliquer quelque chose, et proposa d’aller manger… avant de se permettre un petit détour par les lèvres de sa cousine, qui répondit avec force langueur à son baiser, sans plus se soucier de Nix. Ou de personne d’autre, d’ailleurs…

Lorsqu’il s’éloigna enfin, elle poussa un vague soupir sensuel, satisfaite, puis lui adressa un regard brillant, avant de se contenter d’un haussement de sourcil perplexe, pour aller tapoter discrètement – autant que faire ce peut – Duncan Junior, en précisant à son tour :


- Moi aussi, j’en ai une sous la main, maintenant que tu m’y fais penser… Ceci étant, elle n’est ni à la fraise, ni à la pomme… Ne choquons pas les mœurs, sinon on va se faire gronder par sa maman…

Visiblement, Eva n’avait pas été plus perturbée que cela par la discussion que Margaret avait tenu à avoir avec eux. Enfin… discussion, tout était relatif, concernant Maggie, après tout. Il était plus probable que les cousins Eden aient subi une sorte de monologue de grognements et de menaces, quelque chose dans ce style. Or, les menaces n’étaient pas monnaie courante, avec Eva Eden. Bien loin de là… Cela l’amusait donc, plus que toute autre chose…

Non, rectification… Ce qui l’amusa énormément – et le mot était faible – ce fut de constater, sans aucune erreur possible, la culture arriérée de Nix… Néant, rien, vide absolu… Bon d’accord, cela ne la surprenait pas, compte tenu du père qui l’avait éduquée, et de l’endroit où elle vivait… Eva savait même que la culture « disney » était fortement prohibée, au Val des Ombres. Rien à foutre… Autant connaître « l’ennemi », non ? Ca ne fait pas partie de l’enseignement ? Cela devrait… De toute façon, elle ne parvint pas à s’en empêcher. Entendre Cendrillon réduit à un pauvre Papillon, et Aladdin à une Dinde c’était… c’était si ridicule qu’elle éclata tout bonnement de rire. Sans moquerie, pour une fois… Simplement parce qu’elle trouvait l’ignorance de Nix absolument hilarante.

De fait, il lui fallut plusieurs minutes avant de retrouver un souffle normal, et de maîtriser le fou rire qui l’avait saisie, à tel point que des larmes venaient souligner ses jolis yeux d’émeraude. Entre deux éclats de rire, la jeune femme parvint à articuler, redressant un visage hilare en direction de Nix :


- Ca y est… Elle a décidé de me tuer pour de vrai… La vache, ça fait mal…

Tout en se tenant d’une main à l’épaule de son cousin, la Luxure secoua vivement la tête pour mimer une attitude faussement désespérée. Puis elle passa machinalement une main dans ses cheveux, les yeux rieurs rivés en direction d’une Nix qui, décidément, avait des talents comiques insoupçonné. Rien que ses piles de vêtements les unes sur les autres amusaient considérablement Eva. Et l’entendre débiter de telles… débilités c’était… indescriptible.

La jeune femme se racla la gorge, et se recomposa rapidement une expression faussement sérieuse, avant de s’éloigner de son cousin, pour se glisser derrière Nix, et poser ses deux mains sur ses épaules. Dans sa voix s’entendait encore l’écho d’un rire malicieux, tandis qu’elle se penchait pour préciser :


- Tutututut… Toute une éducation à refaire, c’est une certitude… Bon attention, on reprend depuis le début, ouvre grand tes oreilles… Cen-dri-llon… Répète après moi… Cen-dri-llon… Pas Papillon, patate !… Pour une fille au physique de princesse, tu n’es pas très calée en la matière… Allons, Cendrillon… C’est celle qui a perdu sa pantoufle de verre ! Ne t’inquiète pas, je te raconterai l’histoire ce soir, avant d’aller te coucher…

Eva se redressa, tout en tapotant gentiment – ou sadiquement, tout dépendait du point de vue – l’épaule de Nix. Elle releva un regard taquin vers son cousin, pour esquisser un signe du menton et lui signifier ainsi qu’elle le suivait simplement, là où il aurait décidé de se poser pour manger un morceau. A ce sujet, elle était loin d’être difficile… Et puis, Nix l’occupait beaucoup, soudainement.

- Ceci étant, pour répondre à ta question… Non, les princesses par ici sont un peu frileuses, elles ont du mal à montrer ne serait-ce que leurs jambes… Donc il n’y a aucun problème, cela t’ira comme un gant !

Mais la lueur sadique qui brillait dans les yeux d’Eva laissait penser que ce n’était pas tout à fait aussi sincère que cela… Eh quoi ? Qu’y avait-il de mal à vouloir voir une Nix perdue dans une robe couleur argentée, pleine de paillettes et de froufrou ? Il fallait absolument qu’elle pense à se munir de son appareil photo… Pleine de cette résolution, elle mit les mains sur ses hanches, et ajouta, avec ce même sourire narquois au coin des lèvres :

- Mis à part ça… Ne t’avise plus de traîter Aladdin de Dinde… Enfin voyons, tu n’as vraiment aucun goût, c’est incroyable… Quoique bon, je te l’accorde, celui-ci était un peu cruche… Aladdin, pour ta gouverne, c’est le mec qui a trouvé la lampe merveilleuse… Nan mais sans déconner, tu ne regardes jamais la télé ?

Elle poussa légèrement Nix dans le dos, pour la faire avancer à la suite de Duncan, en direction de n’importe quel restaurant qui voudrait leur servir de quoi se remplir un peu l’estomac, tout ajoutant :

- C’est aussi celui qui chante « Ce rêve bleu »…

Aïe… C’était fatal, il fallait que cela arrive, à un moment ou à un autre… Oui, Nix ne pouvait pas y couper. Eva Eden se mit à chantonner une mélodie de Disney tout en l’accompagnant jusqu’au restaurant, slalomant habilement entre les gens, et évitant par réflexes certains des enfants excités qui manquaient de peu de les percuter. Entre deux couplets, la jeune femme s’interrompit pour préciser :

- Donc oui, on est obligé de rester trois jours ici… Tu as une culture entière à reprogrammer. On a du boulot !

Elle avança un peu plus vite, attrapant habilement Duncan par son jean, pour le faire réduire l’allure, et lorsqu’elle en fut à « Sous le ciel de cristal… », elle posa son joli postérieur sur une chaise, autour d’une table en terrasse. Fort heureusement pour les deux personnes qui l’accompagnaient, le menu suffit à lui faire interrompre son envolée lyrique, et elle se contenta donc de croiser stratégiquement les jambes, en pleine concentration. Derrière elle, deux gamins assis plutôt sous que sur leurs chaises, entre ouvraient la bouche sous la perplexité, les observant comme des attractions particulièrement étranges.
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Duncan Eden
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyJeu 8 Mai - 23:24

Duncan esquissait un sourire presque trop intéressée, quand Eva souligna l'existence de ce qu'il avait déjà sous-entendu en parlant de sucette. Bon, voilà qu'ils faisaient des double-sens débiles, en pleine foule, avec une fille parfaitement insupportable à leurs côtés. Et que, bien sûr, ils n'avaient pas la moindre gêne dans ce qu'ils faisaient. Le jeune homme se contenta de garder un instant son sourire, avant de poser son regard sur la jeune râleuse.

Bon, qu'elle parle ainsi d'Aladdin et de Cendrillon lui était fort bien égal - enfin presque, puisque cela le faisait bien rire, intérieurement - , alors il se permit de nouveau d'observer les alentours à la recherche d'un truc, n'importe quoi, à manger. Cet homme ne supportait pas le moindre retard dans ses horaires, ce qui pouvait déconcerter plus d'une de ses amantes, puisqu'il lui arrivait parfois d'en quitter une en avortant leur relation sexuelle. Mais bon, chacun ses côtés un peu étranges, dans cette Ecole, et dans sa vie en général, et si le sien se résumait à être très ponctuel, c'était un moindre mal.

Bref, Duncan ne portait qu'un moindre intérêt aux explications de sa cousine à la petite "Moi je", et demeurait ainsi à jeter un coup d'oeil plus attentif qu'il n'y paraissait sur les personnes autour d'eux : il verrait ainsi qui semblait sortir de table, donc par où chercher un lieu ou satisfaire sa pulsion pour la nutrition. Et, comme Eva lui faisait en même temps signe de se déplacer, il commença à guider les deux filles vers un pseudo-restaurant - qui ressemblait, au final, plus à un fast food qu'autre chose, mais peu importait, tant qu'il pouvait satisfaire sa faim - .

Cependant, voilà, un malheur n'arrive jamais seul, et alors qu'il grognait intérieurement de ne pas pouvoir manger immédiatement à cause de la foule qu'il fallait pousser à coups de coudes, ils eurent le droit à une chanson, et quelle chanson... Eva avait décidément choisi celle qui restait le plus facilement dans la tête, et celle qu'il allait se retrouver à chanter pour la fin de la journée... peut-être même au lit... non mais avez-vous seulement imaginé un pire tue-l'amour que "je me sens si légèèèêêêreuh" ? Ce fut un vague grognement qui accueillit ses pensées. Mais Eva ne l'entendit visiblement pas.

Pour mettre fin au supplice, à celui qui pourrait aussi fort probablement mettre la furie blonde sur les nerfs, au passage, il désigna une table en terrasse. Et il laissa les deux femmes s'asseoir, avant de se placer en toute conscience de ses actes, à côté d'Eva, passant discrètement ses doigts sur la cuisse de la jeune femme. Les regards des gamins de la table d'à côté ne le dérangeaient pas plus que cela, il leur adressa même un signe de tête viril - parce que Duncan Eden n'est pas très féminin, j'avoue - et plongea son intérêt dans le menu - et pas ailleurs, merci - . Bon, c'était en effet un fast food, avec tous les hamburgers présentés de manière fort appétissantes, mais qui, au final, seront bien moins agréable qu'un corps féminin. Ceci dit, le jour où Duncan Eden trouverait meilleure la nourriture que la femme, il serait bien malade. Trop pour qu'on ne s'en inquiète pas.


-Prenez ce que vous voulez, je paye.


Autrement dit, une fortune colossale peut bien fournir suffisamment de fric pour un MacDo à côté de "Dinde", c'était pas un problème. Sa main glissait subtilement vers l'intimité de la Luxure, comme s'il n'était pas dans un lieu bourré de monde, avec du passage, et des âmes innocentes. Et puis, au bout d'un moment, il osa faire une remarque suicidaire.


-Tu ne penses pas que Nix serait mieux dans une tenue "Pirates des Caraïbes" ? Parce qu'avec son cache-oeil, j'ai peur qu'elle soit un peu moche comme princesse... et au moins, on pourrait être un poil plus discrets.


... suicidaire, je vous l'avais bien dit.


-Et tant que j'y pense...


Il posa son regard sur les gamins qui les observaient, l'air particulièrement désintéressé, et cessa ses caresses sur la cuisse de sa cousine.


-... ça te dirait pas d'avoir un enfant, Eva ?
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyVen 9 Mai - 0:04

Le regard de Nix Leviaz se fit assassin, quand sa professeur partit dans un rire clair, probablement fort moqueur, suite à ses paroles. Quoi ? Qu'est-ce qu'elle avait dit de si terrible pour qu'on puisse se permettre de se foutre de sa gueule ainsi ? La jeune fille n'appréciait guère être traitée de cette manière, et s'apprêtait à faire une remarque bien sentie à Eva. Et puis, allez, elle s'était permise une réflexion sur sa mère, chose qu'il ne fallait jamais faire face à elle, et la demoiselle était partie dans un accès de mauvaise humeur envers sa rivale... enfin, rivale...

-Puissiez-vous vous étrangler la prochaine fois...


Et voilà, la pétasse de service lui donnait des leçons, et c'était encore plus désagréable qu'en cours, cette fois-ci, puisqu'elle était en train de la toucher. La jeune fille étant, par définition, très tactile dans ses rapports, elle ne put s'empêcher de frémir, et donc de maudire mentalement les hésitations que sa professeur avait fait naître en elle, en utilisant son pouvoir, il n'y avait pas encore trop de temps. A cette simple idée, elle se souvint que sa vie avait basculé en quelques jours... et son espérance de vie avait chuté comme si elle avait commencé à fumer dès sa naissance.

Bon, sinon, Eva se foutait de sa gueule, sans savoir que la jeune fille était plus intéressée par ses gestes que par ses paroles, et que, à moitié poussée pour marcher, elle fronçait constamment les sourcils, ce qui lui donnait un air un peu vexé - et le mot était faible - .


-Me raconter une histoire avant de me coucher ? Non, vous savez faire des trucs pareils, vous ?


Ouais, aucun problème, elle pouvait être au moins aussi désagréable que d'habitude, même si son unique oeil signifiait qu'elle espérait autre chose, au moment de se coucher.


-Et votre histoire de princesse sent le coup fourré. Vous ne pouvez pas me faire de compliment sans avoir l'intention de vous foutre de ma gueule après. Donc, je vais m'abstenir de suivre vos conseils, comme d'habitude, professeur.


Les mains plantées dans les poches de son pantalon, elle suivait Duncan, puis eut une mauvaise surprise : celle d'entendre sa professeur de Séduction chanter. Et chanter un truc absolument débile - qu'elle n'allait pas souffrir pendant bien longtemps dans sa tête, puisqu'elle ne connaissait pas les paroles - . Et bien, cela valait le détour... mais elle aurait préféré s'en passer, tout de même. C'était de la déchéance. Elle comprenait mieux ce pourquoi son père avait refusé cette "culture" : les paroles ne voulaient pas dire grand chose de précis à part "oh je t'aime ma choupinette d'amour ! Lalala ! La vie est belle et le soleil brille ! ".

Doutant soudainement, au passage, des tendances sexuelles du-dit Dinde, Nix continuait d'avancer, jusqu'à s'asseoir à la table des deux tarés qui se tripotaient régulièrement, et qui, visiblement, n'avaient aucune gêne à ressentir de la présence de gens autour d'eux. Duncan lui faisait la réflexion de ne pas être discrète et d'attirer l'attention avec son cache-oeil ?!


-Monsieur l'Assistant, s'il vous embête tellement, mon cache-oeil, je peux le retirer. Malheureusement, je crains que ça ne soit pas très discret. Et j'aimerais qu'à l'avenir, vous vous reteniez de faire des remarques aussi désagréables que celles de la femme qui vous sert de... je ne dirai pas cousine... d'amante.


Jetant à son tour un regard bien senti sur le menu, elle soupira.


-Chouette, nous avons le droit entre plusieurs trucs dégueulasses. Je ne m'y connais pas beaucoup dans ce genre de... nourriture. Si vous savez lequel est constitué du maximum de fromage, je le prendrai.


Un regard agressif vers les gamins à côté d'eux, et...

Et Duncan posa une question très intéressante... L'oeil de Nix se mit à briller : la réponse à cette question risquait de lui en dire beaucoup sur sa stratégie à appliquer pour éloigner cette femme de son père.
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Eva Eden
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyVen 9 Mai - 20:18

La jeune femme arborait un sourire phénoménal de bonne humeur, depuis qu’elle avait pu constater par elle-même qu’elle avait d’ores et déjà réussi à taper sur les nerfs de Nix. Là, voilà… Au moins, la présence de la chieuse était plutôt rentabilisée. Au placard, la frustration de devoir se coltiner Miss Moi je… C’était facile, finalement, de l’agacer, au milieu d’un décor rose bonbon et de gamins qui couraient dans tous les sens, riant et s’amusant en toute innocence… Oui parce que… L’innocence, ce n’était pas si facile de la remarquer, sur le visage de Nix. Le cache-œil devait jouer aussi, il fallait bien l’avouer… Eva accorda donc à la jeune fille un regard taquin, sans rien répondre aux remarques qui fusèrent. Parce qu’après tout… Elle s’y attendait. Elle les avait même provoquées, d’ailleurs… Elle les accueillit donc avec un fabuleux signe de tête poli. S’étrangler, hein ? Pourquoi prendre la peine de répondre ? Cela avait beau être une remarque purement mesquine et méritée, Eva savait pertinemment que ce n’était pas une plaisanterie. Si le souhait de Nix avait pu se réaliser, il y avait longtemps qu’elle aurait été retrouvée raide morte dans l’allée.

Chouette, ça lui faisait une belle jambe, tiens… En parlant de jambe… La Luxure arqua un sourcil faussement surpris en sentant la main de son cousin venir se poser avec un naturel déconcertant sur sa cuisse, tandis qu’ils prenaient tous place autour de la table. Elle releva vers lui des yeux malicieux, sentant un frisson agréable et particulier remonter le long de sa colonne vertébrale. Pas plus que le jeune homme, elle ne semblait se soucier des regards innocents qui pourraient éventuellement se poser des questions sur la façon que ce monsieur-là avait de se tenir à table. Elle lui sourit doucement, mais ne fit aucune réflexion… Tout simplement parce qu’il n’y avait pas besoin de parler pour ressentir.

De toute façon, celle qui parlait pour l’instant, était précisément celle dont la présence était la moins nécessaire… Il n’y avait pas à dire, Nix avait une faculté assez incroyable à faire la gueule pour pas grand-chose… mais en contrepartie, quand elle démarrait dans ses remarques caustiques, il devenait hardi de la stopper en pleine polémique. Eva se contenta donc d’un vague signe de la main dans le vide, comme pour chasser des paroles dont elle se fichait pas mal. Elle se permit pourtant une moue faussement déçue, devant le refus – pourtant prévisible – de Nix de porter la fameuse robe de Cendrillon. Quel dommage…
Ce fut donc avec toute l’ironie possible et imaginable, qu’elle rétorqua finalement :


- Roooh, quel dommage… Tu aurais été si mignonne, pourtant… Détrompe-toi, je n’étais pas en train de te faire un compliment, tu sais. Je me foutais déjà de toi, en fait. Ca doit être un état constant… Le jour où tu entendras un compliment de ma part, c’est précisément là qu’il faudra vraiment s’inquiéter… Pour ma santé, bien sûr !

La jeune femme ponctua sa remarque d’un haussement de sourcil comique, avant de tourner légèrement la tête par-dessus son épaule, en se sentant observée. Effectivement, elle l’était, par les deux petits diables planqués sous leur table, sourcils froncés à l’extrême, comme s’ils essayaient de comprendre quelque chose de particulièrement ardu. Eva ne réfléchit pas vraiment, et leur adressa un sourire instinctif, accompagné d’un petit signe de tête qui tranchait avec son attitude habituelle charmeuse au possible. La Luxure cligna des yeux, légèrement déstabilisée par on-ne-savait-trop-quoi, puis reporta son attention vers la fille de Caliban, pour clore ses remarques :

- De plus, pour ta gouverne… Tu ne peux même pas imaginer le nombre de choses que je suis capable de faire avant d’aller dormir… Demande à ‘Can.

Oui, enfin non… Ce n’était pas forcément très judicieux comme remarque, bien qu’elle sache pertinemment que Nix préfèrerait subir « Dinde » chantant « Ce rêve bleu » à tue-tête, que de seulement apprendre ce que la Luxure entendait par là. Ceci étant, elle pouvait aisément le deviner… et imaginer tout à son aise, ce qui pouvait être encore plus déstabilisant, pour la jeune fille. Heureusement pour les nerfs olympiens de Nix, Duncan détournait constamment l’attention de sa cousine par cette caresse le long de sa cuisse, qui avait une forte tendance à remonter plus qu’il n’était nécessaire. Ou précisément comme il était nécessaire, tout dépendait bien sûr du point de vue… La Luxure se mordit donc la lèvre avec sensualité, échangeant avec son cousin un regard brûlant. Visiblement, le menu pouvait toujours aller se faire foutre… quand bien même le jeune homme venait d’annoncer qu’ils pouvaient se servir autant qu’ils le souhaitaient.

Ah, il était stratégique, le Duncan... Le voilà qui se mit à proposer une autre sorte de déguisement à notre Nix nationale. Proposition qui fit légèrement grimacer Eva avec perplexité, et qui entraîna aussitôt un nouveau débit de paroles de la part de la jeune Orgueilleuse. Tiens donc, comme c’était étonnant… La professeur de la Luxure leva les yeux au ciel, et prit un ton faussement suppliant, qui ne rendit ses mots que plus ironiques encore :


- Comment est-ce possible qu’un machin aussi susceptible puisse exister ?

La jeune femme secoua gracieusement la tête, avant de pousser un profond soupir apparemment exaspéré, même s’il n’en était rien, et de reporter son attention vers Duncan. Sa main, tiède, vint se poser discrètement sur celle que le jeune homme avait posée sur sa cuisse, et dont il se servait aimablement pour vérifier de lui-même le fait qu’elle avait sans doute omis de porter des sous-vêtements ce jour-là également. Comme tous les jours, à vrai dire, sauf exception… ou quand elle ne portait que des sous-vêtements. Bref, la question n’était pas là… Eva se mit à tracer des cercles imaginaires sur la peau de la main de Duncan, avec le bout de son pouce, tout en répliquant d’une voix enjôleuse, fondamentalement détachée cependant des gestes sensuels qui se passaient un peu plus bas :

- Si on veut être discrets, on n’a qu’à rentrer directement à l’hôtel… Nan mais vous n’êtes pas drôles, tous les deux. On est là pour trois jours, quand bien même on se ferait remarquer, ces gens nous auront oubliés dès que nous serons remontés dans l’avion…. Une tenue « Pirates des Caraïbes » c’est beaucoup trop sexy, elle serait encore plus ri-di-cule, avec sa tronche de princesse qui a pris un coup de froid…

Eh non, même pas peur. Il fallait bien que quelqu’un le dise, que Nix ne ressemblait pas à grand-chose, avec sa pile de vêtements les uns sur les autres pour éviter que les gens ne remarquent qu’elle avait très probablement le sang d’une autre couleur que le rouge. A vrai dire, cela faisait partie de la liste des détails jouissifs de la présence de Nix parmi eux. Sans parler de la chaleur ambiante, bien sûr. Non, non… Eva ne se sentait pas l’âme compatissante. Encore moins avec elle… Et puis, soyons honnête, il y avait un écart entre une Nix déguisée en pirate et une Nix étouffée par les volants brillants qui agrémentaient une robe aux couleurs pimpantes. Rah, pourquoi Duncan voulait-il lui casser son fantasme du moment ? Certes, fantasme étrange, même pour la Luxure… Eva ouvrait la bouche pour ajouter quelque chose à sa pseudo-argumentation, mais son cousin choisit une nouvelle parade. Un coup-bas, plus précisément.

L’une des seules choses à laquelle Eva Eden ne pouvait pas s’attendre. Et si Nix venait de trouver un nouvel intérêt à cette conversation, la Luxure, elle, sentit son cerveau protester férocement et mettre en marche les sirènes d’alarmes. Facile… Il suffisait de presser de bouton off, et hop, ses neurones se mirent en grève, mode « débile profonde ». Pourquoi ? La vérité c’était qu’elle ne s’en aperçut même pas. La rapide parade de son inconscient pour se protéger de quelque chose à quoi elle ne voulait surtout pas songer n’avait duré qu’une simple fraction de seconde, et n’avait pas même effleuré un soupçon de conscience. Alors Eva ne comprit pas… Et elle le fit avec une sincérité aberrante.

La jeune femme fronça les sourcils, observant son cousin comme s’il venait soudainement de lui pousser une deuxième tête – ou une deuxième autre chose, hein, chacun son interprétation – et ce fut lui qui, à ses yeux, passa pour un fou.


- Mais… Tu veux dire… un de ceux-là ?

La voix d’Eva n’avait aucune teinte d’ironie ou de malice habituelle. La surprise qui se lisait dans ses yeux était réelle… et donc d’autant plus désespérante. Avec une volonté de fer assez impressionnante, son cerveau continua férocement de repousser les barrières de la conscience, l’empêchant de saisir ce qui était évident. Et que son inconscient préférait voir comme une… excentricité de Duncan. Elle pencha la tête en direction des deux enfants qui s’étaient remis à jouer tranquillement, puis vers d’autres, un peu plus loin, qui se baladaient, tenant sagement la main de leurs parents. Le bouton off était décidément bien enclenché…

- Enfin, Duncan… On ne peut pas se servir comme ça. Je sais qu’il y a un choix considérable, mais bon, ça va se voir, quand même… Et je doute qu’on en trouve aux boutiques souvenirs. Bon, on commande, au lieu de dire des conneries.

Et hop, fabuleux détournement de situation, encore une fois sincèrement involontaire, mais ô combien exaspérant. Eva replongea son regard vert au milieu des lettres qui formaient des mots, sur son menu, qu’elle n’arrivait pas à déchiffrer. Forcément, avec un cerveau en grève, c’était délicat de tenter quoi que ce fût de trop intellectuel. Ce qui ne l’empêchait pas de faire semblant.
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyMar 3 Juin - 16:23

-Justement, le but n'était pas qu'elle soit la plus ridicule possible, déjà ?

Duncan haussa vaguement les épaules, l'air perplexe. S'il avait bien compris, il fallait que Nix ait l'air la plus idiote possible dans un déguisement du coin. Une pirate habillée pour affronter le Pôle Nord, à lui, cela lui semblait suffisamment ridicule pour faire la proposition. Il avait même envie de voir ce à quoi cela ressemble, par pure curiosité. Après tout, rien ne les empêchait d'essayer, à part la jeune fille concernée, mais il était clair et net que les deux Eden n'en avaient rien à faire. Strictement rien à faire, d'ailleurs, elle aurait mieux fait de ne pas exister, puisqu'aucune de ses réflexions n'étaient prises en compte.

En même temps, elle n'était pas la mieux placée, Nix, entre les deux cousins Eden. Elle risquait sensiblement de se retrouver dans toutes les mauvaises situations, surtout les plus osées, celles qui, comme l'avait compris l'Assistant, n'étaient pas celles que la fille du Directeur désirait. Et tant pis, il n'allait pas faire plaisir à une gamine pareille : s'il avait envie de s'amuser, il le ferait, même si c'était aux dépends d'une autre. Duncan s'étira doucement, commençant à choisir un truc pour Nix, en se demandant s'il devait prendre ce qui avait le moins de fromage possible, par pur esprit de contradiction, tout en disant :


-Le problème c'est que je n'ai pas envie de me mettre un Directeur à dos, Eva.

Surtout quand le Directeur en question pouvait le tuer d'une simple pensée, c'était pas ce qu'il y avait de plus agréable, ni de plus pratique. S'il faisait attention à ne pas mettre trop en vue la gamine, au moins, il pourrait éviter la torture en rentrant. Bon plan, non ?

-Et je doute que le père de ce machin soit très content d'avoir des problèmes parce qu'une foule a remarqué qu'elle n'était pas normale.

Parce que non, elle ne l'était pas, même pour ceux qui avaient du Flux dans leurs veines. Nix avait quelque chose que même lui, loin d'être spécialiste, jugeait comme étant bizarre. Rien que les nouvelles couleurs de ses veines l'intriguait. Bien sûr, demander au Directeur "c'est quoi le problème de votre fille, là ? " n'était pas conseillé, donc il se contentait gentiment de se taire et de laisser ses réflexions de côté, pour lui, pour ne rien risquer de trop dangereux pour sa vie. Donc, il se contentait d'un sourire, derrière la carte du menu.

Enfin, jusqu'à ce qu'il se rende compte que quelque chose n'allait pas avec sa cousine. Visiblement, sa question laissait Eva profondément perplexe... ou débile, même, puisqu'elle semblait incapable de réfléchir à quoi que ce soit d'intellectuel. Bah voilà, il était mal barré avec une femme pareille. Haussant les sourcils d'un air bien embêté, l'Assistant reposa son regard sur la Luxure, puis entreprit de préciser son idée. Evidemment, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus simple...


-Non, tu n'as pas compris. Les gosses des autres, je m'en fous et on en a plein à portée de main.

Passant une main dans sa chevelure, il ajouta :

-Je te parlais d'un enfant qui serait le nôtre, tu vois. Un qui viendrait de nous. Qu'on aurait fait nous-mêmes, tu comprends ?
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyMar 3 Juin - 18:07

-Je m'en fous de ce que vous faites avant de dormir, professeur, cela ne me regarde pas.

Enfin bon, c'était un mensonge : elle ne s'en foutait pas autant, depuis que la Luxure avait utilisé son pouvoir plus que nécessaire sur elle. Au contraire, elle était parfois peuplée d'images qu'elle aurait préféré ne jamais imaginer, et elle avait un tel besoin de vengeance à ce sujet que cela en devenait douloureux. Nix Leviaz était en colère contre l'affront que sa professeur lui avait fait, et n'était pas prête de laisser passer cela. A côté, toutes les moqueries qu'Eva pouvait lui lancer n'étaient pas importantes.

Haussant vaguement les épaules, comme si de rien n'était, Nix plongea son attention sur le repas. Qu'ils se foutent d'elle, très bien, elle tenterait de leur montrer un peu moins comme cela lui importait. Elle devait moins prendre la mouche, parce qu'ils n'étaient pas sur son territoire, ici. Ils étaient dans le lieu de l'hérésie, lieu qu'il lui fallait éviter coûte que coûte, d'habitude, mais qu'elle n'avait pas le choix de supporter. C'était sa punition, et comme elle n'était pas habituée à voir autant de foule, et que cette foule était constituée uniquement par des ennemis, elle se gardait de trop mettre l'attention sur elle. Physiquement, elle détonnait suffisamment pour que cela soit déjà trop. Et si une quelconque autorité mettait la main sur elle, sur ses pouvoirs, elle pourrait être soit disséquée, soit enfermée, ou... elle ne savait quoi encore de désastreux. Son futur n'était pas entre des barreaux, elle voulait reprendre le travail de son père.

Donc, pour l'instant, elle se contenterait de demeurer sagement assise, un faux sourire aux lèvres, même si elles étaient plus ou moins dissimulées sous son écharpe. Elle aurait presque eu l'air innocent, si, bien sûr, nous ne la connaissions pas comme étant plutôt tarée. Nix pouvait passer pour bizarre, donc, mais comme sage, aux yeux des autres.

En plus, formidable maîtrise de soi-même pour quelqu'un qui était aussi bonne dans les cours de sa soeur, Nix parvint à ne faire aucun commentaire au sujet de sa soi-disant non-normalité. Qu'il aille se faire voir, cet Assistant. Son père avait visiblement fait une belle bêtise en le prenant dans l'équipe pédagogique : ils n'avaient pas besoin d'un type pareil, après tout. Loin de là, il était inutile et ne s'occupait qu'avec les élèves. Donc, rien qui ne puisse les faire avancer dans leur développement du Mal.

Cependant, il avait, pour une fois, eu une excellente idée : occuper la Luxure. Si elle acceptait de lui faire un enfant, Eva serait obligée d'arrêter de voir ailleurs, pour éviter que ce ne soit l'enfant de quelqu'un d'autre. Elle ne toucherait donc plus à son père - ni à elle, d'ailleurs, tant mieux - , et tout irait bien. Si elle n'acceptait pas, le simple fait d'avoir vu sa professeur dans le stade débile valait le coup de venir ici, et l'oeil de la demoiselle en témoignait, chargé d'amusement presque moqueur. Si elle avait cru un jour voir la Luxure perdre sa maîtrise de soi, elle ne l'aurait pas cru.

Elle brûlait d'envie de demander à sa professeur si elle savait comment on faisait les enfants, juste pour voir sa réaction, mais les potentiels éclats de rage qui sortiraient de cette question risquaient de ne pas être bien discrets... quoi que, après tout... la Luxure avait elle-même décidé de laisser tomber la discrétion.


-Vous savez comment on fait les enfants, j'espère, professeur ?

Voilà, ça, c'est fait. Un serveur s'approcha d'eux pour venir prendre commande...
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Eva Eden
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyMer 4 Juin - 0:00

- Nan, mais c’est naze.

Voilà, ce fut tout ce qui franchit les lèvres d’Eva en réponse à la question au sujet du déguisement de Nix. Parce que oui, le stade débile, vraisemblablement, n’empêchait pas de former des phrases plus ou moins cohérentes, voir même certaines pensées assez logiques… Enfin, logiques pour Eva, bien sûr. Et logiques, dans la mesure où lesdites pensées n’approchaient pas de trop de la véritable question qui aurait dû attirer son attention et qui était… importante, c’était un euphémisme. Et bien non… Elle ne pouvait tout simplement pas s’y concentrer. C’était comme si son inconscient lui-même tentait tout ce qui était en son pouvoir pour l’empêcher d’ouvrir les yeux sur l’évidence même.

Ses yeux, d’ailleurs, elle se contenta de les poser en direction de Nix, tentant un court instant de la visualiser en costume de pirate. Après tout, c’était une diversion comme une autre pour ignorer comme il se devait un cousin avec des idées soudainement très étranges… Eva n’essaya pourtant pas d’argumenter davantage. Pas le courage... ou pas la capacité d'esprit, plus probablement. Ou encore, elle n’en voyait plus l’intérêt… Non, c’était catégorique. La robe à froufrou l’emporterait forcément sur le costume de pirate, il n’y avait rien à en redire… D’ailleurs, volontairement ou non –elle n’était plus très sûre de rien- sa conscience se mit en devoir d’imaginer Nix dans un costume ravissant, la parant de nœuds roses avec l’aide d’une imagination qui venait à sa rescousse… Un sourire lointain ornait son visage aux traits étrangement calmes, mais sur la table, ses doigts tapotaient nerveusement, trahissant d’un trouble que l’on n’aurait pu remarquer autrement. Mis à part sa capacité à ne rien comprendre de ce qu’on voulait lui expliquer.

Son cousin pouvait même se demander si elle prenait seulement la peine de l’écouter… Sans doute, oui. Mais pour un regard extérieur, rien n’était certain. La vérité c’était que la jeune femme accordait une attention toute particulière à quelques unes des paroles de Duncan… pour écarter avec soin certaines autres. Parfait… C’était facile, il suffisait de penser à autre chose. De glisser subtilement la conversation vers un autre sujet. Ils n’en manquaient pas après tout… Depuis quand son cousin avait peur de l’intervention du Directeur ? Eva arqua un sourcil, tandis que son cerveau en grève, qui prenait soin de filtrer chaque information, se disait que c’était un sujet tout à fait potable pour occuper une jeune femme qui risquerait de frôler la crise de nerfs, s’il lui permettait de songer à… Bref.

Donc les arguments principaux de Duncan pour sauver de Nix du supplice de la robe de princesse, c’était : a) le Directeur-Père très mécontent b) le risque de se faire remarquer. Et bien c’était naze, il n’y avait pas d’autre mot. Qu’est-ce qu’il avait aujourd’hui à vouloir absolument casser son plaisir de faire tourner Nix en bourrique ? Depuis quand donc se mettait-il en devoir de la défendre même involontairement, cette cassa-bonbon ? Il n’était décidément pas drôle… C’était du moins vers cette pente-là que son cerveau machiavélique l’entraîna… tout le monde sait que la meilleure défense c’est l’attaque, n’est-ce pas ? Alors Eva haussa les épaules, comme elle savait si bien le faire, avec cette grâce sensuelle qui n’interrompit pas pour autant le tapotement de ses doigts.

Sa voix était légère, douce, amusée… mais la jeune femme parlait indéniablement plus vite qu’à l’ordinaire, lorsqu’elle ouvrit finalement la bouche pour répliquer, sans pour autant redresser son regard vers celui de son cousin. Hors de question, c’était une très mauvaise idée.


- Je te signale pour information, et au cas où ce détail t’ait échappé, que c’est le père lui-même, qui a pris la responsabilité de nous confier sa fille. Je ne sais pas quelle idée tordue lui est passée par la tête à ce moment-là, mais le fait est qu’il assume les conséquences de ses actes. Caliban est parfaitement conscient de ce qu’il a décidé, en nous forçant à l’emmener avec nous. Et je n’ai pas l’intention de le laisser gâcher nos vacances… De plus, j’ignorais qu’il te faisait peur, tiens.

Cela aurait pu passer pour une simple plaisanterie… Après tout, ce genre de taquineries sortait constamment de la bouche de la Luxure, ce n’était pas spécialement un scoop. Et pourtant, il y avait quelque chose, dans le fond de sa voix, qui laissait penser qu’elle n’avait jamais parlé aussi sérieusement. Et qu’elle était… sur les nerfs, précisément. Elle avait beau ne pas regarder Duncan, il y avait une sorte d’agressivité qui émanait soudainement d’elle, alors même qu’elle n’avait pas seulement abordé le seul sujet vraiment sensible. S’en souvenait-elle seulement ? Elle ne pouvait guère, vu le blocus étroit que son cerveau maintenait fermement… Alors son inconscient, lui, continua sa mission et son travail parfait de mise à distance. Eva avait l’air prête à mordre, tout en respirant le charme et la sérénité… Curieusement contradictoire. Mélange complexe et… explosif.

Ses yeux verts se baissèrent à nouveau en direction du menu, tandis qu’elle plissait le front, mimant une réflexion intense pour choisir son plat. Ses lèvres s’ouvrirent encore pour ajouter, sans aucune considération pour la personne dont elle parlait :


- Et puis bon, je suis désolée de t’asséner une vérité si traumatisante, mais cette fille n’est pas normale de base. Avec le sang couleur arc-en-ciel, avec un Flux tout simple, ou même sans Flux du tout, elle se ferait tout de même remarquer… Ca ne fait pas grande différence.

Après tout, cela aurait pu être pris pour un compliment, non ? En un sens, à travers les paroles d’Eva, on pouvait comprendre que Nix ne passait effectivement pas inaperçue, peut-être grâce à cette sorte de charisme qui émanait d’elle, que la Luxure avait sans doute remarqué. Mais non… Il y avait du mépris, pur et simple, dans la voix de la jeune femme. Un mépris qu’on n’avait jamais pu sentir aussi distinctement. Habituellement, elle ne montrait que cette malice et cette légèreté face à la présence de sa rivale… Ici, autre chose se manifestait. La meilleure défense, c’est encore l’attaque… oui, oui, il s’agissait donc bien de cela.

Mais réflexion faite, ce n’était pas réellement après Nix que la Luxure en avait… Bien au contraire. La jeune élève venait d’être reléguée au rang de figurante, quoi qu’elle puisse dire ou faire. Si Eva vit son air amusé, voir moqueur, elle n’y prêta pas plus d’attention qu’à un sandwich pourri abandonné sur une table. Rien à foutre… Absolument rien à foutre, que cette petite peste se fasse un plaisir d’assister à cette scène… Quelle scène, d’abord ? Il ne se passait rien… Rien du tout.

Faux. Rectification : Duncan était en train de préciser ce qui avait été savamment transformé par son cerveau gréviste… et malgré tous les efforts de ce-dernier, il n’était plus en mesure de brouiller assez les informations pour qu’elles ne puissent atteindre la conscience à fleur de peau de la demoiselle. Les doigts d’Eva cessèrent leur tapotement, et se crispèrent sur le menu, tant sous la colère, que par besoin de se raccrocher à quelque chose. Bien, vite… Trouver autre chose à songer… Trop tard…

Déjà, ses pensées dérivaient vers la perspective nette et précise que son cousin avait dessinée devant ses yeux. Une foule de question prenait vie, effrayantes, insupportables… Qu’entendait-il exactement par là ? Pourquoi demandait-il une telle chose ? En avait-il eu envie depuis longtemps déjà ? Etait-il seulement sérieux ? Qu’était-elle réellement devenue à ses yeux, à présent ? Pouvait-elle seulement être la mère de son enfant ? N’était-ce pas déjà l’enfermer ? Son enfant… cela voulait-il dire qu’il n’y aurait plus qu’eux deux ? Qu’elle devrait se défendre tout ce qui jusqu’ici n’avait plus de limites, dans ses aventures de sensualité ? Lui demandait-il tout simplement de changer ?

Trop. Trop c’était trop. Pourquoi cet abruti avait-il décidé d’en parler précisément maintenant ? Elle n’avait pas envie de réfléchir à cela pour l’instant… Ni pour l’instant, ni devant Nix, ni entourée de tous ces gosses, ni… ni jamais, en fait. C’était une question qu’il n’aurait jamais dû poser, voilà tout… Sauf qu’il l’avait fait. Et qu’il fallait bien qu’elle réponde quelque chose, non ? Alors qu’Eva cherchait rapidement une parade qui ferait taire les paroles effrayantes de son cousin, ce fut Nix, qui, involontairement, lui offrit le moyen de fuir… D’accord, c’était une moquerie. Une remarque bien sentie pour se foutre ouvertement d’elle… Mais cela ferait l’affaire. C’était parfait.

Si Nix s’attendait à un retour de bâton, à une moquerie rapide et efficace, ou à une potentielle fureur, nul doute qu’elle devait se trouver bien surprise de voir Eva étaler une serviette en papier entre elles deux, emprunter d’un geste vif le stylo du serveur qui approchait, et répondre aussitôt, son débit de parole toujours plus rapide qu’à son habitude :


- Mais bien sûr ma grande, attends, je vais t’expliquer… Excusez-moi monsieur, je vous emprunte ça deux minutes et ensuite je vous commande quelque chose…. Alors voilà…

Et sous les yeux de Nix, la Luxure se mit en devoir de dessiner un schéma plutôt détaillé et malheureusement fort réaliste de la manière dont on fait les bébés, numérotant les étapes avec soin, indiquant les mouvements et potentiels trajets avec de jolies flèches, sans oublier une magnifique légende fondamentalement inutile compte tenu de la véracité des esquisses.

- …. Là, et notre coco après son parcours du combattant, féconde donc sa dulcinée l’ovule, qui l’attendait patiemment…

Sur cette magnifique conclusion, Eva adressa à son élève un charmant sourire, puis remit le stylo entre les mains d’un serveur au teint un peu rouge, légèrement décontenancé devant la leçon qu’il avait surprise bien involontairement. Si la jeune femme avait l’air plus calme, comme apaisée par sa propre explication scientifique de la chose, elle n’en resta pas moins dans un état inhabituel. Ce fut à peine si elle jeta un dernier regard au menu, avant de passer enfin commande, fixant le serveur d’un regard de pierre précieuse envoûtant, comme pour chercher une nouvelle échappatoire:

- Vous me mettrez simplement une salade, s’il vous plaît… Je viens de perdre mon appétit.

La jeune femme baissa enfin ses yeux admirables en direction de son cousin. Des yeux qui voulaient dire quelque chose de bien particulier, mais qu’il était si difficile d’interpréter… Elle semblait lui en vouloir pour quelque chose. L’avoir prise au dépourvu, peut-être… Ou bien se permettre de discuter d’une telle chose en public, sous le nez de Nix, qui plus est. Mais peut-être était-ce aussi le seul moyen qu’elle avait pour prendre de la distance… Du bout des lèvres, elle articula enfin, mi-furieuse, mi-effrayée :

- On en reparle plus tard, si tu veux bien.
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyDim 27 Juil - 12:47

La jeune fille laissa s'échapper un soupir de ses lèvres princières, même s'il était dissimulé derrière son écharpe, pour montrer à sa manière à quel point elle n'avait rien à faire de la situation donnée, et à quel point, définitivement, elle s'ennuyait royalement ici. Elle se demandait bien ce qui avait motivé son père à l'amener avec cette furie, et même si c'était une punition bien trouvée, cela ne l'empêchait pas de penser qu'elle aurait été mieux chez sa mère, ou à l'Ecole du Flux, chez elle. Ici, tout respirait les bons sentiments, la putridité totale de la niaiserie et de la gentillesse, et ses yeux étaient noyés sous des couleurs chatoyantes et joyeuses. Bref, elle était en pleine hérésie, et le simple fait d'être assise à cette table lui donnait le sentiment de trahir son père.

Mais bon, la question n'était pas là, et quitte à vivre une torture, elle devait en profiter pour se nourrir, avec de la bouffe qui, rien qu'à la description, lui semblait déjà dégueulasse. Bien sûr, ce qui l'intéressait réellement, ce n'était pas ce qu'elle observait sur ce papier magnifiquement moche, un peu rose bonbon et bleu pastel, c'était la conversation autour d'elle. Oui, celle qui parlait d'une Eva enceinte, et donc, d'une Eva fidèle à son cousin - et avec un peu de chance, le caractère incestueux de cette relation tuerait la salope - , et pas à courir trop près de son père. Parfait. Elle se devait de soutenir l'idée, qui allait dans son sens. Duncan allait peut-être profiter d'une alliée, même si Nix ne voyait pas encore comment aider le connard qui se trouvait à sa table. Oh, et puis elle le détestait suffisamment bien pour ne pas avoir envie de l'aider, justement, mais pour le bien-être de son père, elle pourrait faire n'importe quelle concession.

Elle réfléchissait justement au moyen de mieux aider Duncan à mettre enceinte Eva, ou du moins à la convaincre de ne pas se balader quasiment à poil dans les couloirs pour que n'importe qui la prenne dès qu'il en a envie, quand elle se mit à lui expliquer comment on fait les bébés, avec forces de petits dessins qui gênèrent le pauvre inconnu qui voulait leur vendre de la bouffe dégueulasse. Nix n'avait peut-être jamais fait ce qui était dessiné là, mais elle vivait à l'Ecole des Ombres avec le pouvoir de voir à travers les murs - enfin, à la base c'était ça, mais maintenant elle avait gagné le pouvoir de cracher du sang de toutes les couleurs... - , et même sans vouloir tomber sur ce genre de visions, elle avait pu voir nombre d'élèves s'envoyer en l'air. Probablement plus que le serveur qui n'avait pas l'air dans son assiette, et qu'elle décida d'agresser un peu, pour la beauté du geste :


-Non mais arrêtez d'avoir l'air choqué, même un puceau devrait savoir ce genre de choses.

Et encore, venant d'elle, c'était plutôt gentil. Elle posa sa main gantée sur le dessin, le froissa au possible, le roulant en boule, pour le balancer derrière son épaule.

-Très instructif, Eva, mais j'ai une réflexion à vous faire.

Dans un geste charmant, la jeune fille tendit la main pour la poser sur le poignet de sa professeur, de laquelle elle voulait capter l'attention ne serait-ce qu'un instant - on ne pouvait pas trop en demander non plus à une abrutie, non ? - , pour murmurer doucement :

-Je ne vais pas critiquer la bonne idée de mon père, qui a réussi à trouver une punition que je ne supporte qu'à peine, mais voilà, je vais me permettre de vous dire quelque chose : que vous soyez la Luxure et que vous portiez à coeur de vous taper tout le monde dans l'Ecole, après tout, dans un élan de générosité, je pourrais tenter de le comprendre et de l'accepter. Encore faudrait-il que la générosité soit au programme de cette Ecole, et vous savez très bien que nous n'en entendons pas parler. Mais sincèrement, vous êtes adulte, non ? On ne vous demanderait pas un semblant de maturité, un semblant d'intelligence ?

D'un geste vague de la main, elle désigna la foule autour d'eux.

-Tous ce que vous prononcez m'est effrayant. Vous n'avez pas un soupçon de responsabilités. Peut-être pensez-vous que ça ne pourrait pas être pire que dans l'Ecole où mon père nous observe, mais il y a des types pires que lui, et vous devez bien le savoir. Alors par pitié, mettez de côté votre connerie pendant ce voyage, histoire de ne pas se mettre en danger plus que maintenant. J'ai autre chose à faire que de capter l'attention. Vivre, par exemple.

Un soupir, elle lâcha sa professeur, regarda le pauvre type qui ne comprenait rien et qui attendait qu'on prenne une commande, et lui ordonna :

-Vous m'amènerez un sandwich au fromage, là.

Puis, sans prévenir, elle se leva brusquement, puis demanda au serveur où étaient les toilettes, avant de se diriger dans la direction proposée.
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptySam 9 Aoû - 22:36

Ce que la jeune fille n'avait absolument pas prévu c'est qu'une personne costumée sorte brusquement des toilettes dans lesquelles elle voulait rentrée. Et pas n'importe quel costume mais bien celui de Minie, une tête de souris énorme avec un noeud rose dans les cheveux, des cils interminables, une robe de couleur bleu pastel, courte et faite de plastique indéformable -qui laissait voir légèrement les dessous blanc non mais les Disney des fois je vous jure...- des jambes noires et des chaussures à talon aussi énormes que du même rose horrible de son noeud.
Enfin jusque là c'était déjà un supplice de se faire bousculer par une telle monstruosité émergeant des toilettes, mais l'horreur l'attendait dans le miroir des toilettes de femmes. En effet, son pouvoir venait, une nouvelle fois, de faire des siennes.
Son corps c'était transformé en l'abominable Minie géante, détruisant ses vêtements et la faisant ressembler à cette horreur sur patte, quatre doigts gantés de blanc, une peau noir et aussi solide que du plastique, un visage de souris, une robe bleue indéformable, des sous vêtements blanc coton apparent, des chaussures à talons mais bien sûr le tout à l'échelle d'un costume, sans oublier la queue!
Il y avait quand même de quoi rendre fou la plupart des gens, heureusement pour elle elle pouvait se mouvoir plus ou moins normalement -considérant sa taille- et il semblait que les choses essentielles de sa tenue -ses sous-vêtements et ses gants- semblaient amovibles et souple, au contraire de sa robe, son horrible noeuds et de ses abominables chaussures, autre détail assez marrant était que la queue semblait vivante et s'agiter réellement en réponses aux émotions bouillonnantes de la "jeune fille".
Le pire étant peut être qu'elle se sentait nue malgré le fait que Minie portait des vêtements, parce que même ces vêtements c'était des morceaux d'elle et elle allait devoir chercher la réponse à une question existentielle de tout gamin connaissant Mickey et compagnie, les personnages de dessin animés vont-ils aux toilettes?
Les toilettes étaient bien heureusement désertes, enfin pour le moment du moins, ainsi personne n'avait eu l'occasion d'admirer la transformation de Nix, dommage peut être...
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Duncan Eden
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyDim 17 Aoû - 5:47

Il était facile de penser que, homme d'instinct, Duncan Eden ne réfléchissait pas suffisamment à la situation dans laquelle il était, aux problèmes qu'il pouvait faire naître avec sa simple idée de faire des enfants, et à la gêne que Miss Parfaite pouvait bien donner. En réalité, il avait sorti ce qui lui passait par la tête, au milieu de tous ces gamins. Non, ce n'était pas des paroles qu'on lançait en l'air, et il ne l'avait pas fait en espérant qu'il n'y ait aucun lendemain à ses propres mots. En réalité, ses désirs de l'instant lui paraissaient flous, mais ils étaient forts d'une certitude. Il savait qu'il proposait quelque chose de difficile, de dangereux, quelque chose qu'Eva n'aimerait pas entendre, mais il fallait que ses mots franchissent ses lèvres, et ils l'avaient fait. Avec ou sans Nix, avec ou sans le reste du public, les gamins autour, les gens et le boucan qu'il y avait autour d'eux, il devait le faire. Et maintenant, l'air ironique qu'il arborait avec quelque chose de douloureusement adorable.

L'homme n'avait pas l'air d'écouter les deux demoiselles à ses côtés. Pas plus qu'il ne semblait intéressé par le repas, même s'il savait probablement ce qu'il allait manger, et combien de temps il lui restait avant d'avoir faim. Doucement, il caressait la table, dessinant des formes rondes et suaves en partant qu'une goutte d'eau qui n'avait pas été essuyée après le départ de ceux qui étaient à cet emplacement avant eux. Nix exposait les problèmes qu'il avait déjà remarqués, ce pourquoi il ne serait pas très intelligent de montrer plus que nécessaire leurs pouvoirs : ils étaient déjà suffisamment des cobayes de laboratoires pour ne pas avoir besoin d'être disséqués. Duncan Eden préférait largement être en possession de la totalité de son corps et de ses capacités physiques, pour pouvoir s'adonner à sa passion, à cette chose qu'il partageait avec sa belle cousine qu'il dévorait du regard, sans en avoir l'air.

Sans en avoir l'air, parce que ses yeux brillaient d'un humour noir, comme un nouveau retranchement, derrière lequel il dissimulait une déception. Il s'attendait à ce qu'elle refuse, sinon elle aurait réagi autrement. Et il commençait à se demander s'il voulait réellement un enfant. Si ce n'était pas une idée en l'air lancée par son instinct. Non, bien sûr que non, puisqu'il n'était pas homme à revenir sur ses décisions. N'empêche, cela le rapprochait peut-être trop d'elle. Elle allait donc, puisqu'il avançait, le fuir. Ou lui demander de partir. Rapidement, son regard se ferma un peu plus sous une moquerie irréelle. De l'extérieur, il avait l'air de se moquer de tout : de l'explication sur le sexe, du serveur qui patientait sagement, d'Eva qui paniquait - cela devenait clair - et de Nix qui faisait sa Nix.

Au bout d'un moment, Eva prit commande, Nix aussi, et la gamine s'en alla aux toilettes. Il attendit une poignée de secondes, histoire que la furie blonde soit hors de portée, puis se pencha légèrement sur le pauvre serveur, en lui adressant un sourire complice :


-Si vous ne mettez pas de fromage dans votre plat au fromage, je payerai le double.

Le pauvre garçon face à lui ouvrit des yeux ronds, soudainement mal à l'aise par ce qu'on lui demandait.

-Pfff, les gens honnêtes avec des bons sentiments me fatiguent. C'est à vous de voir si vous voulez de l'argent, mais vous avez bien vu que cette gamine est insupportable. Et pour moi ce sera le plat du jour. Maintenant circulez, vous avez du boulot, mon brave.

Duncan posa son regard vif sur le serveur qui s'en allait, un peu pataud. Pendant quelques instants, il serait seul avec Eva. Des instants probablement avortés par le retour de Nix qui aurait lieu d'un instant à l'autre. L'Assistant soupira, posa de nouveau sa main sur la cuisse de la Luxure, en se tournant vers elle. Ses mots se brisèrent sur ses propres lèvres. Il se demandait comment exprimer ce qu'il ressentait, comment dire ce qui éloignerait certainement Eva. Parce qu'elle allait vouloir le quitter.

Cela ne l'empêchait pas de la caresser avec un naturel déconcertant pour les passants.


-Eva. Tu sais, rien ne t'empêche de me dire non. Rien ne t'empêche, non plus, de dire que j'abuse et que je dois prendre le premier avion pour disparaître quelques années.

Et il était sincère. Il le pensait vraiment, il sentait qu'elle ne voulait pas de cette idée d'enfant, pas de cette perspective d'avenir qui avait un moment illuminé quelqu'un qui vivait dans l'instant présent. Ses lèvres frôlèrent l'oreille de la demoiselle, mais il ne fit aucune avance supplémentaire. Duncan profitait simplement de l'odeur suave de la Luxure, soufflant légèrement dans son cou, ses doigts tremblants sur sa cuisse. S'il avait l'air sûr de lui, s'il avait l'air inébranlable, au fond de lui, ce n'était pas le cas. Et elle le connaissait suffisamment pour le deviner.

Ses lèvres se déposèrent dans le creux du cou d'Eva, puis il se redressa, un sourire faussement amusé au coin des lèvres.


-J'ai une de ces envies de sexe... pour me changer les idées de tout ce rose bonbon. Non, sérieux, tu ne penses pas qu'il manque un peu d'orange, par ici ?
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Eva Eden
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MessageSujet: Re: Il était une fois... [Duncan et Nix]   Il était une fois... [Duncan et Nix] EmptyLun 18 Aoû - 0:31

La Luxure n’était pas dans son état normal… Pas plus, vraisemblablement, que celui qui venait de faire vaciller ses quelques certitudes. Si Eva évitait désormais de fixer le regard de son cousin, prenant un soin méticuleux à montrer une mauvaise humeur justifiée, elle n’avait pas besoin de l’observer pour comprendre que quelque chose n’allait pas. N’allait pas comme d’habitude. Elle sentit son cœur remonter jusqu’à ses lèvres, et sa respiration se bloquer dans sa gorge. Elle entre ouvrit la bouche, silencieuse. Ne pas le regarder… Elle aurait dû se sentir agacée. Fondamentalement vexée, même, qu’il ait osé la mettre ainsi au pied du mur, dans une telle situation… Sauf qu’elle n’y arrivait pas. Elle avait mal au cœur, et c’était tout ce qu’elle retenait… Elle étouffait, purement et simplement. Quelque chose la rattrapait. Quelque chose qu’elle s’évertuait à fuir. Mais quoi ? Et pourquoi ? La jeune femme cligna des yeux, le dos peut-être un peu trop cambré, signe qu’elle était dans un état de nerfs assez impressionnant, même s’il fallait la connaître sur le bout des doigts pour s’en rendre compte… C’était donc un langage tacite que seul son cousin pouvait comprendre.

Tandis que Nix balançais une réflexion au serveur simplement pour se dégourdir un peu –ce qu’Eva fit admirablement bien semblant d’entendre et de trouver amusant – la Luxure avala difficilement sa salive, et glissa un regard vers la main de Duncan, posée sur la table. Ses yeux d’émeraude, entre fascination et peur, suivirent le mouvement hypnotique du doigt de son cousin traçant des cercles avec une goutte d’eau qui traînait là. Pour une raison qui lui échappa, cela eut tendance à la calmer petit à petit… Les battements de son cœur ralentirent considérablement leur allure, même si un léger frisson s’immisça, téméraire, le long de sa colonne vertébrale. Et maintenant ? Maintenant une autre parade… Et si elle fermait les yeux ? Si elle faisait semblant de ne pas voir, de ne pas sentir ce qu’il se passait dans la tête de son cousin ? Peut-être se trompait-elle… peut-être pas. C’était si difficile… Lui aussi, venait de se retrancher derrière ce qu’il savait faire de mieux. Les Eden avaient une façon toute particulière d’ignorer ce qui leur tenait le plus à cœur. L’ironie du jeune homme lui faisait mal… Pas pour elle. Pour lui… Plus encore lorsqu’elle comprit qu’elle en était entièrement la cause.

Troublée, confuse, il ne lui restait plus qu’une seule chose à faire… Laisser la Luxure, celle que tout le Val des Ombres connaissait, reprendre ses droits et la protéger de ce qu’elle ne pouvait pas même envisager. Son sourire, tout aussi digne de l’ironie de son cousin, av ait l’habituel charme auquel on ne résiste pas, et la nonchalance aisée de celle qui ne peut être touchée par rien de ce qui l’entoure. Faux-semblant… Eva Eden savait s’y prendre mieux que personne. Elle se raccrocha, en désespoir de cause, à la présence d’une Nix qu’elle aurait pourtant volontiers fait fuir, en toute autre occasion.

Nix, qui était en train de parler, d’ailleurs… Que disait-elle, exactement ? Eva n’en avait pas écouté un seul mot, perdue dans des pensées confuses et la contemplation du mouvement hypnotique de son cousin, non loin d’elle. Elle avait l’impression diffuse de sentir la respiration du jeune homme plus près d’elle que ce n’était le cas. Il y avait d’autres battements de cœur que les siens. Etait-il si proche que cela ? Non, c’était elle, qui tremblait intérieurement, remplie d’une appréhension qui lui nouait l’estomac. Il avait fait un pas de plus… Un pas de trop. Allait-elle donc faire la seule chose qu’elle se sentait capable d’entreprendre ? Fuir, chaque fois qu’il avancerait ? C’était si facile… Elle ne savait pas quoi faire d’autre. Non… Elle était terrifiée d’envisager seulement autre chose. Mais pourquoi avait-il posé cette question ? Elle ne savait même plus si c’était à lui qu’elle en voulait, ou bien plutôt à cette attitude stupide de rejet que les tremblements de son corps lui imposaient. N’était-ce pas sa nature ? Oh, c’était si simple, de se cacher derrière une excuse aussi stupide…

Et pendant que son cœur cognait contre son tempes en un rythme lancinant, Nix terminait un discours qu’elle n’avait pas écouté le moins du monde, même si son attitude extérieure laissait penser le contraire. Eva était tournée vers sa rivale de toujours, ses yeux d’émeraude brillant d’une lueur ironique, posés sur le visage de l’adolescente, terriblement amusés. Son sourire narquois lançait un défi silencieux à la jeune fille, alors que la Luxure posait son menton sur sa main, son coude appuyé sur la table. Elle n’avait rien perdu de sa grâce nonchalante. Rien perdu non plus de ce séduisant naturel qu’elle ne maîtrisait pas. Mais quelque chose n’allait pas… Avec une indifférente quasi impressionnante, elle observa la main de Nix, posée sur son poignet comme pour capter son attention. Elle arqua un sourcil, se demandant vaguement ce que cette chose faisait sur sa peau, sans pour autant esquisser le moindre geste. Pas le courage. Elle avait la sensation presque certaine qu’il lui suffirait de bouger seulement d’un cil pour perdre tout ce qu’elle avait réussi à maintenir jusqu’ici, de calme et d’ironie malicieuse. Tout ne tenait plus qu’à une simple respiration… Et craquer, devant Nix ou devant lui seul… ce n’était pas même envisageable.

Alors qu’elle en arrivait à cette conclusion, elle vit avec horreur Nix se lever, quitter la table, et prendre apparemment la direction des toilettes, les laissant seuls avec le serveur qui attendait les dernières commandes. La situation n’était plus troublante… elle était surréaliste. Eva aurait donné n’importe quoi pour voir la jeune fille de l’Orgueil revenir sur ses pas et se rasseoir avec eux, lui offrant une porte de sortie parfaite. La jeune femme ne put empêcher une moue de pure ironie en songeant au plaisir que cela aurait pu procurer à Nix, si elle avait seulement pu deviner ce qui agitait en ce moment les pensées de celle qu’elle détestait le plus au monde. Pensée futile, qui lui échappa aussi rapidement qu’elle était arrivée, même si elle tenta de s’y accrocher désespérément, pour ne pas faire face à ce qui était juste à côté d’elle… A savoir : un cousin qui venait de prouver qu’il était prêt à se rapprocher d’elle davantage que ce qu’elle avait imaginé. Et que ce qu’elle se sentait capable de faire. Elle n’était pas à la hauteur. Est-ce que… c’était déjà le moment de lui demander de partir ? Il fallait bien que cela arrive, non ? Cela arrivait toujours…

Comme en écho à ses propres pensées douloureuses, elle entendit la voix de Duncan énoncer ses craintes à haute voix, après avoir taquiné à son tour le serveur – qui était devenu lui aussi un moyen pratique de se défouler, malheureusement pour lui -. Il lui fallut une maîtrise assez impressionnante d’elle-même pour se forcer à ne pas sursauter lorsque la main de son cousin se posa à nouveau sur sa cuisse, entamant des caresses d’un naturel déconcertant. Pour que la Luxure se sente surprise de ce genre d’attention… il fallait qu’elle soit véritablement à fleur de peau. Doucement, elle ferma les yeux, laissant les paroles de Duncan inscrire plus encore en elle cette perspective qu’ils n’arrivaient jamais à effacer, tous les deux.

C’était à elle de parler, non ? A elle de dire quelque chose… Sa gorge lui sembla la brûler littéralement, et Eva ressentit l’incompréhensible besoin de fondre en larmes, réalisant que quoi qu’elle dise, ce ne serait pas le bon choix. Le dos contre le mur d’une impasse imaginaire, elle frissonna de plus belle, malgré la proximité du corps de son cousin, dont elle sentait le souffle tiède caresser agréablement la peau de sa nuque. Malgré elle, un léger soupir courut sur ses lèvres, tandis que celles de Duncan effleuraient son cou… Elle tremblait toujours. Trop, sans doute, pour ne pas dévoiler à son cousin tout ce qu’elle aurait voulu cacher. Elle avait tout simplement peur d’ouvrir la bouche, redoutant les mots qui franchiraient ses lèvres sans qu’elle les ait voulus.

Ses doigts, indépendamment de sa propre volonté glissèrent vers ceux de Duncan, se posant sur cette main qui explorait sa cuisse, le forçant inconsciemment à cesser ses caresses, ne serait-ce que pour un petit instant. Les gestes de son cousin n’étaient qu’une façade de plus. Un moyen de reculer le moment de parler… Eva tourna la tête vers lui, les yeux brillant d’une lueur qui ne lui était pas habituelle… mais que Duncan pouvait trouver familière, sans pouvoir s’expliquer pourquoi. Elle l’observa un instant, silencieuse, lointaine… Il n’était ni intouchable, ni sûr de lui. Au contraire… Elle savait qu’elle était une de ses faiblesses. Une sensation de tiédeur incontrôlée l’envahit soudain, faisant louper un battement à son cœur. Elle cligna des yeux… La seule chose qu’elle désirait vraiment, c’était le protéger.

Elle ne comprit pas très bien quel était ce sentiment diffus qui la poussa à relever le menton de Duncan avec le bout de son index, le forçant à croiser son regard. L’instinct… L’instinct pur. Eva ne chercha pas à comprendre… Elle avait une furieuse envie de l’embrasser, comme si brusquement, cela pouvait être le remède à tout ce qui n’allait pas. Ses lèvres chaudes effleurèrent celles du jeune homme, en un manège doux et langoureux qui s’attarda délicieusement. Eva écarta légèrement son visage, si peu que son cousin pouvait encore sentir la respiration irrégulière de la jeune femme caresser voluptueusement ses lèvres. Les yeux clos, elle s’entendit prononcer quelque chose…


- Je… ne suis pas sûre de grand-chose… Mais je sais que je ne veux pas que tu t’en ailles. S’il te plaît, ne reparle plus jamais de partir sans que ce soit moi qui te l’ai demandé. Est-ce vraiment moi qui cherche à fuir… ou toi, qui ne cesse de vouloir rebrousser chemin tout en avançant ?

Elle ignorait si sa question nécessitait une réponse ou non. Quelque chose lui piquait les yeux, elle soupçonnait fortement quelques larmes, qui n’hésiteraient pas à s’en échapper, si elle n’y prenait pas garde. Son cœur accéléra ses battements contre ses côtes, comme un indice plus flagrant encore, pour un Duncan assez proche d’elle pour le remarquer. Elle se surprit même à craindre que son cousin ne l’entende littéralement, ce cœur qui n’en faisait qu’à sa tête… Mais il fallait encore qu’elle dise quelque chose. Sa voix était étrangement douce, et presque dénuée de cet accent hypnotique et charmeur qu’elle utilisait pourtant naturellement.

- ‘Can… Laisse-moi juste un tout petit peu de temps. Je… n’arrive pas à réfléchir comme il faudrait. J’ai surtout peur de… ne pas être à la hauteur de ce que tu attends de moi.

Sa respiration s’interrompit brusquement, Eva prenant tout juste conscience de ce qu’elle venait de dire. Alors c’était par cela qu’elle était effrayée ? Ce n’était pas tant la perspective d’un avenir avec lui qui la paralysait, mais celle de le trahir ou de le blesser, parce qu’elle n’aurait pas été assez forte ou assez déterminée pour s’en tenir à ce qu’elle lui aurait promis. Elle s’en savait incapable… Ou plutôt, elle s’en croyait incapable. Incapable de quoi ? De faire un enfant, ou de n’être fidèle qu’à un seul homme ? C’était étrange… La perspective d’un enfant, qui pourtant n’était pas anodine, ne lui venait pas automatiquement à l’esprit… Elle l’envisageait comme quelque chose d’irréel, d’illusoire… Une vision que venait de lui dévoiler son cousin… Et l’obstacle à cette prise de conscience de la réalité d’un enfant qui serait eux, c’était cette peur viscérale que sa propre nature opérait en elle. Elle se pensait incapable de la dompter. C’était ainsi… Elle n’avait vécu qu’en suivant la moindre de ses pulsions. En somme, c’était tout ce qu’elle savait faire… Le reste la laissait démunie.

Sa main se referma doucement sur celle de Duncan, tandis que ses yeux glissait vers les enfants de la table d’à côté, qui semblaient toujours aussi perplexes devant l’étrange jeu auquel les cousins Eden jouaient. Un léger fourmillement qu’elle n’aurait su qualifier naquit au creux de ses reins lorsque l’un des deux petits garçons osa lui adresser un petit sourire. Puis la voix de Duncan parvint à nouveau jusqu’à elle, faussement taquine, comme pour chasser par des mots incroyablement naturels, ce qui ne pouvait pas l’être.

Elle ne put s’empêcher de sourire malicieusement à sa proposition on ne pouvait plus claire, rassérénée… Savamment, il l’entraînait vers un terrain connu. Peut-être le seul remède contre le malaise qui semblait avoir pris possession d’Eva. Malaise si grand, d’ailleurs, qu’elle réalisa subitement qu’elle n’avait pas encore ce besoin vital et oppressant de parcourir langoureusement le corps du jeune homme. Pourquoi ? Oh, il lui faisait toujours un effet bien particulier, brûlant ses reins rien que par sa présence tout près d’elle… mais elle se savait capable de retenir ses pulsions. Etrange… inquiétant. Cela la paniqua presque… Alors, dans un mouvement un peu trop pressé pour ne pas paraître angoissant, elle glissa ses mains derrière la nuque de Duncan, et se pencha pour l’embrasser de plus belle, avec une passion aussi brusque que charmante. Ses doigts se mirent à courir dans le dos du jeune homme, et atteignirent savamment son postérieur, dont ils prirent possession, juste avant que les lèvres d’Eva ne s’arrachent de siennes. Et la jeune femme se surprit à murmurer, les yeux mi-clos :

- On enferme Miss Parfaite dans les toilettes, et ensuite je te montre ce orange qui te manque…

Etait-ce vraiment ce qu’il leur fallait à tous les deux ? Elle était loin d’en être sûre… bien au contraire. C’était peut-être une erreur… Peut-être était-ce s’aveugler davantage. Mais elle avait si peur, soudainement, qu’il n’y avait que cette passion rassurante pour les plaisirs de la chair qui puisse la ramener à elle-même. Que ce soit une bonne ou une mauvaise chose n’entrait pas en ligne de compte.

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