Cour Intérieure - Assemblée Générale

Tout et Rien Nombre de messages : 185 Date d'inscription : 02/01/2008

Le temps était clément, et Gilbert Robert n'en demandait pas plus.

Allez savoir comment, dans la nuit, il avait réussi à mettre en place une estrade, branché des micros, et préparé toute une place, dans l'Ecole, pour passer une très bonne Assemblée Générale. Au moins, les élèves n'avaient plus qu'à prendre la parole pour que cette histoire devienne intéressante.

Lui, ne cherchant pas le pouvoir, avait mis plus de temps à encourager les petits groupes qui se formaient. Maintenant, il ne restait plus qu'à les observer se bouffer le nez. Il avait pris un stock de bouteilles de whisky pour la journée. Un peu d'alcool ne pouvait que rendre ce moment plus beau. Et faire un peu plus chier le monde. Que demande le peuple ?

Assis contre l'estrade, le regard vitreux, que ce soit par un jeu d'acteur ou par la trop forte consommation de stupéfiants, il n'attendait plus que l'arrivée de fortes têtes, capables de chercher à prendre la direction de cette Ecole. Il allait de soi que si personne ne revenait vainqueur de cette situation, si le Val du Flux se détruisait ainsi, il ne s'en sentirait que mieux.

Ce n'était pas contre eux. C'était qu'il aimait faire chier.

Bon, c'était bientôt l'heure. Il se redressa, prêt à accueillir comme il se devait les participants à cette Assemblée.

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Jareth avait usé de son don de manipulation à profusion. De cette manière il avait pu former un groupe de stupides brutes épaisses, de quelques personnes assez intelligentes et autres personnes pouvant lui être utiles... Chacun étant persuadé de diriger le groupe et que tout le groupe lui obéissait, Jareth les "conseillant" sur les bons choix... Dès qu'un choix ne lui convenait pas il ne se gênait pas pour "rediriger" l'opinion du groupe... Le groupe n'était pas très important mais suffisait largement pour pouvoir lui servir... Jareth se savait doué mais se rendait pertinemment compte qu'il n'aurait pas pu contrôler un groupe trop important... De plus, s'il devait lâcher ce groupe, il n'aurait aucun problème...

Il arriva dans la Cour Intérieure et observa autour de lui... Une estrade avait été mise en place, ainsi que des micros et tout le matériel nécessaire... Son groupe lui avait l'air... amorphe... Jareth les avait tirés du lit, il n'aurait pas voulu manquer l'Assemblée... S'il pouvait récupérer des alliés de son niveau à cette occasion il pourrait peut-être espérer prendre le pouvoir de l'Ecole... Ce qui serait un tour de force pour un 1° Année... Le seul inconvénient serait le retour du Directeur... Il savait pertinemment qu'il ne pourrait pas lutter si le Directeur revenait... Il céderait alors sa place essayant de s'arranger pour obtenir une place importante dans l'Ecole... Mais son esprit pragmatique lui rappela qu'il fallait réussir à se faire des alliés avant d'imaginer quoique ce soit...

Il aperçut Gilbert Robert dans un coin... Il semblait à Jareth que cet homme qui "dirigeait" pour le moment ne voulait pas contrôler l'Ecole... Il n'aurait pas bu autant s'il souhaitait diriger l'Ecole... Il aurait plutôt travaillé à ré-organiser les élèves, éliminer Nix Leviaz et les professeurs et à préparer le retour du Directur... Soit pour l'acceuillir soit pour l'empêcher de reprendre le contrôle... Il s'approcha de lui et lui demanda...

_C'est vous qui avez installé tout ça ? Jareth ne voyait pas qui d'autre aurait pu le faire... Mais une question lui restait... Qu'est-ce que ça vous apporte ?

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Benedikt arrivait tranquillement dans la cour intérieur habillé comme d'habitude à peu près. Un grand sourire sur les lèvres qui révélait ses canines et lui scindait le visage en deux, il fallait le dire. Des dents blanches encadrées de lèvres rouges. Il trainait derrière lui un drôle de chargement dans une brouette. Tout ce qu'il fallait pour peindre en fait. Il se dirigea tranquillement vers un bord de la salle. Il jeta rapidement un oeil à la salle, il y avait deux personnes, pas de sang ? Non ? Il se pencha. Non plus.... Dommage. Tant pis, ça viendra. Il s'installa sur un bord de la cour et déplia son chevalet tranquillement en sifflotant un air improbable très reggae. Il regarda son chevalet pour bien calculer l'angle le plus intéressant pour sa scène, une fois que celui-ci fut positionné, il sortit toujours en sifflotant une toile blanche de la brouette, elle était fixé sur un cadre en bois clair. Une fois ceci fait, il écarta un peu la brouette, histoire d'avoir de la place. Une fois ceci fait il passa la main dans ses cheveux et on put apercevoir un fil d'écouteur, pas de doute il écoutait de la musique. Il entendait ce qu'il se passait quand même mais ça le mettait de bonne humeur pour peindre. Il prit son pinceau, le mit dans sa bouche, et, reposant son regard sur la salle, vit qu'il n'y avait encore personne de plus. Il s'adossa au mur et sortit une montre à gousset en argent de sa poche intérieure, il la regarda, l'heure approchait. Il fit un sourire enjoué et rangea la montre.

Oui il était enjoué, car avec tout le bordel et la polémique qu'allait causer le débat, il y aurait assurément du sang. Il sortit de la brouette un seau de taille conséquente, le posa près du chevalet. Il se releva et s'écarta. Non.... ça n'allait pas... il manquait quelque chose... Il fouilla un instant dans sa brouette, sortit une palette, il la posa sur le chevalet. Se rééloigna, non il manquait toujours quelque chose... Il retourna fouiller dans sa brouette et en sortit un deuxième seau, plus grand, le posa à côté du premier. Encore quelque chose qui n'allait pas. Il alla chercher une chaise, la posa à proximité, s'éloigna. Et regardant à nouveau de la scène, ça allait mieux mais... Il claqua des doigts. Fouillant encore dans sa brouette, il sortit un verre et une bouteille d'eau. Il posa le verre sur la chaise, le remplit et posa ensuite la bouteille à côté. Parfait !

Un sourire satisfait sur son visage, il releva la tête. Raaaah encore personne, et surtout pas de sang ! Vivement qu'ils arrivent.... En attendant, il sortit son couteau et joua un peu avec.

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Comme tous les autres eleves du pensionnat, Jessy avait entendu parler d'une assemblee generale qui devait avoir lieu ce matin, dans la cour interieure de l'Academie. Prendre le controle de l'ecole? Cela ne l'interessait pas plus que ca. Pour faire simple, si la jeune demoiselle y participait, c'est juste pour avoir une idee de ce que comptait faire Gilbert et ce qui allait se passer. Et puis, avec un peu de chance, elle ferait des rencontres interessantes. C'est donc dans cet etat d'esprit que la jeune latino se prepara.

Une bonne douche lui faisait le plus grand bien. Apres, Jessy passa son uniforme, remodeler a sa maniere, a son style. Une jupe courte noire qui devoilait ses longues jambes fines, une chemise blanche avec un blason mady by Jess' brode dessus, dans les couleurs de son peche et par-dessus, une veste, toujours avec le meme blason. Des bottines en cuir completait le tout. Niveau bijoux, elle portait des anneaux a son oreille, un pircing au nomblir et une bague au majeur de la main droite. Bien entendu, il ne fallait pas oublier son collier, celui qui se transmettait de mere en fille depuis des generation: un pendentif en forme de goutte d'eau, en topaze, attache a une chaine en argent. Le tout etait discret et delicat. Le maquillage restait discret comme toujours. Un peu de crayon, mascara et gloss faisait l'affaire. Pour la coiffure, rien de mieux que les cheveux retombant en cascade dans son dos. Et la voila prete pour participer a l'assemblee generale.

Arrivee a la cour interieure, Jessy ne remarqua que la presence de deux eleves et de Gilbert. La jeune demoiselle ne connaissait aucun des deux. L'un devait etre un nouveau, en premiere annee. Quant au deuxieme, il devait etre d'un ou deux ans son cadet. Oui, surement. En tout cas, la jeune femme etait sure qu'aucun des deux n'etaient chez les avares. Le plus jeunes etait accompagne de plusieurs garcons assez barraque. Des amis? Elle s'en doutait. En tout cas, celui qui semblait etre le meneur etait le plus maigrichon de ceux-la. Quand au cinquieme, il s'etait installer dans un coin, avec tout un necessaire pour une toile devant lui. Mais pour le moment, il s'amusait avec un couteau. Surement l'ennuie.

Jessy se dirigea alors vers une chaise, a la derniere rangee et se fit la plus discrete possible. Aujourd'hui, elle ne voulait pas attirer l'attention, exceptionnellement.

Tout et Rien Nombre de messages : 185 Date d'inscription : 02/01/2008

-Ouais, gamin, j'ai installé tout ça. Avec de l'aide.

Oui, parce que l'espèce de déchet qui était face à Jareth n'avait pas non plus la force de tout faire seul. Il posa son regard éteint sur le gamin, un des plus jeunes de cette Ecole. Il avait su apprendre que c'était un de ceux qui avaient de l'ambition. De toutes manières, dans cette histoire, il comptait surtout sur les verts et les mauves, pour s'exprimer. C'étaient ceux qui avaient le plus de chances d'avoir la volonté de se mettre en valeur, et de devenir directeur.

Savoir ce que cela apportait à Gilbert... et bien, ce n'était pas forcément ainsi qu'il fallait le faire. Du moins, sa réponse laissait à désirer :

-Je ne sais pas. Et toi, qu'est-ce que ça t'apporte, ça ?

Il montra les gros bras qui traînaient autour du petit Paresseux. L'alcoolique était tel qu'il était difficile de savoir s'il était sérieux, ou non. Il observait les gens qui venaient jusqu'ici. Que des jeunes. Intéressant. Donc, en quelque sorte, le Directeur pourrait s'inquiéter du point de vue de ses élèves sur l'Ecole. Il faudrait qu'il pense à le lui faire remarquer, quand il reviendra. S'il revient.

Gilbert se redressa légèrement.

-Alors, intéressé par le pouvoir, gamin ? Pas tellement, de mon côté, si c'était ça ta question. J'te le dis, ça ne sert à rien, le pouvoir.

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Elvira était entrée en silence. Elle regardait d'un air distrait les gens qui arrivaient, repéra "l'artiste" comme elle l'appelait, qui sortait plus du lot avec son chevalet, d'autres élèves qu'elle connaissait de vue... Et Gilbert Robert, qui semblait discuter avec un élève. Un rictus se dessina sur les lèvres de la jeune fille.

*Ce qui est sûr, c'est que son physique ne participe pas à son charisme.*

Ce mec la rendait dingue. Il n'était rien. Il sortait de nulle part avec sa bouche en coeur et réussissait à foutre un bordel monstre dans l'école. Mais merde, on était au Val ici! C'était pas n'importe quels petits ados rebelles travaillés par leur hormones qui habitaient ici! Eh bien non, c'était encore pire. Il suffisait que ce mec se pointe, sorte un "Et pourquoi pas vous?", et toute l'école se déchirait pour savoir qui avait la plus grosse... Euh, non, pardon, qui était le plus apte à devenir directeur. Pathétique. Elvira avait l'impression d'être une personne supérieurement intelligente au milieu d'une bande de bœufs. Merci Gilbert... Gilbert, seul et moche. Au milieu d'une bande de psychopathes. Et pas un gugus qui pensait à l'égorger proprement. Hop, c'était fini, on en parlait plus.

L'avare grogna et remua sur sa chaise. Elle était assise à l'envers, les bras posés sur le dossier, et elle observait. Elvira était une fille de l'ombre, c'est tout. Et même si ça la démangeait de botter quelques culs, elle s'abstiendrait. Elle se contenterait d'observer les évènements. De voir qui était l'ennemi, et qui était l'allié. Inutile de demander de quel côté était la jeune fille. Soit, elle avait un peu tiqué en apprenant que Nix prenait la tête de l'Ecole, mais c'était provisoire, et après tout, Calypso la soutenait, et la professeur était beaucoup plus... impressionnante. D'ailleurs, l'absence de Nix était assez inquiétante. L'assemblée n'avait pas encore commencée, mais elle s'était attendue à la voir débarquer très tôt pour émasculer proprement le fouteur de merde. Elvira se mordilla les lèvres. On aurait dit que personne ne réagissait, que c'était normal de voir Gilbert Robert foutre la merde. C'était inquiétant. Le fait que Caliban s'en aille avec quelques personnes pendant "quelques jours", n'expliquant rien aux pauvres élèves qu'ils étaient, c'était aussi inquiétant.

Elvira soupira, bailla et posa la tête sur ses épaules. Il était tôt... Enfin, quoi qu'il se passe, elle arriverait toujours à survivre. Elle se ferait un petit coin dans l'ombre jusqu'à ce que ça s'arrange, et voilà. Elle effleura le poignard qui reposait sur sa cuisse. Mieux valait venir armée... Elle avait l'intuition que l'assemblée se finirait en un gros bordel sanglant. Et le bordel, c'était idéal pour voler en toute tranquillité... Ya pas de petits profits.

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Assemblée Générale… Assemblée Générale…

Oui, c’était ça. Le 15 Octobre se tenait l’Assemblée Générale… Et Jill tenait à y participer ! Pourquoi ? Tout d’abord parce qu’elle était curieuse… Toujours cette même curiosité. Savoir ce qui allait se passer lui donnait envie… Envie de connaître tout les prétendants au titre de Directeur. Et il devait sûrement en avoir… Ils étaient tellement tous co*s…

Et dire que cela avait commencé avait l’annonce du Directeur, le 13 Octobre, soit deux jours auparavant. Mr Leviaz avait annoncé qu’il s’absentait quelques jours… Sans donné de raisons précises, évidemment. Tous ce qu’il y avait à savoir, c’est que ce serait Nix et Calypso qui prendrait la Direction de l’école… Jill s’en foutait complètement…

Pourtant, à partir de ce moment là, ça avait été l’effervescence ! A croire que plus personne n’avait été capable de réfléchir correctement… Boosté par un certain Gilbert Robert –un conn*rd de première, qui existait juste pour faire chier le monde- des petits groupes d’élèves s’étaient formés… Et pour quoi ? Pour prendre la place de Nix Leviaz, qui serait la nouvelle Directrice. L’homme, que Jill n’avait quasiment jamais vu auparavant, bien qu’assez pour se faire une opinion très concrète, avait installé partout des pancartes, incitant à la… Zizanie. Eveiller les désirs de pouvoirs chez les élèves de l’Ecole du Flux n’était pas vraiment une bonne idée… Mais vraiment pas… L’adolescente vit des groupes se former, avec tous un seul but : accéder au pouvoir…

C’est vrai que c’était tentant… Jill le reconnaissait volontiers… Diriger une Ecole tel que celle-ci serait une véritable poussée pour la carrière de tous méchants… Mais, si l’Orgueilleuse avait des ambitions, elle n’était pas non plus suicidaire ! Non mais oh ! Ils croyaient vraiment que Nix et Calypso allait les laisser faire ? Que lorsque Caliban reviendrait ils allaient avoir une chance de s’en sortir ? Mais ils rêvaient éveillés ceux-là ! Le Directeur était un méchant !! Un méchant !! Il allait tous les réduire en bouillie, sans autre forme de procès ! Est-ce que certain avait un cerveau ?!

Alors, bien que Jill ait voulu réussir ce tour de force qui consisterait à s’emparer du pouvoir, elle y avait renoncé… Elle préférait les voir tous s’engueuler, et rire doucement de leurs conneri*es, plutôt que d’y participer… En fait, c’était simple, elle ne voulait pas de la famille Leviaz comme ennemi. Enfin… Les deux derniers membres de la famille Leviaz… Mais c’était déjà suffisant ! Amplement suffisant ! L’adolescente préférait cent fois que Caliban ou même sa fille prenne la Direction, que tous ses abrutis… Le véritable génie, ce n’était pas Caliban ? C’était lui qui avait mis en place cette école, qui avait trouvé les professeurs, qui avait mis au point le Flux… Cet homme, que la jeune fille admirait grandement, méritait bien qu’elle le soutienne…

Donc, Jill s’était levée tôt, ce 15 Octobre, pour assister à cette Assemblée Générale… Elle s’était habillée en vitesse, enfilant sa tenue d’élève, et sa cravate jaune, puis était descendu en cuisine, se chercher un fruit. Et tandis qu’elle croquait dans une pomme rouge, elle pénétrait dans la Cour Intérieure… Qui d’ailleurs, n’en était plus vraiment une ! Totalement ébahi, la jeune femme regardait avec stupéfaction l’estrade, et les micros, apparut d’on-ne-sait-où. Et c’était ce gros type alcoolique qui avait installé ça ? Pas tout seul, c’était sûr.

Toujours aussi stupéfaite, Jill regarda les quelques élèves présents… Elle reconnu l’élève à l’Avarice, connu pour ses vols… Un peintre, à la Gourmandise, plus vieux qu’elle, qu’elle avait du voir deux ou trois fois… Un p’tit entouré de sa bande d’imbécile, et une autre grande, assez belle, en retrait. Il n’y avait pas encore grand monde, mais s’était déjà ça… S’installant le plus loin de possible de Gilbert, qu’elle détestait vraiment, elle attendit la suite…

Il en avait entendu parler, tout le monde en avait entendu parler dans l’Ecole du Flux. Caliban s’était absenté pour une durée indéterminée et de sombres raisons sur lesquelles il ne s’était pas étendu. Durant son absence, il avait confié la tête de l’école à sa fille, Nix, bien trop jeune pour endosser une telle responsabilité. Cette petite prétentieuse détestée de tous ne ferait certainement pas un bon chef. Elle serait bien pire que son père, qui n’était déjà pas un cadeau.

Seulement, la petite Nix, cette fille fière et têtue, s’était trouvée mal bien vite, pour d’obscures raisons qui trouvaient parfois réponses dans les rumeurs soufflées dans son dos, au cœur des sombres couloirs du château. Un second flux, disaient-elles, pernicieuses et cruelles, qui aurait eu raison de la santé de fer de cette fille au tempérament en acier. Sa protectrice en chef, Calypso Edoneth, l’avait recueillie dans ses appartements pour la protéger, et la tête de l’institut était désormais branlante, hésitante. Elle ne tenait plus droit, et c’est pour ça que ce vieux ronchon de Gilbert avait organisé une Assemblée Générale de tous les élèves afin de désigner l’un d’entre eux comme le futur directeur de l’école, en remplacement de Caliban Leviaz, disparu de la circulation.

Valentin s’était donc rendu à cette assemblée, la première de la sorte qui ait eu lieu au Val, avant tout par curiosité. Il ne s’était pas posé la question de savoir si un accès éventuel à la place qu’il avait toujours désirée lui était possible. Connaissant les saletés de gosses élèves dans cette maudite école, il ne faisait aucun doute que cette réunion finirait dans un bain de sang tiède et puant le mal, le sadisme et la violence. Il déplorait totalement cette attitude merdique qu’offraient les petites frappes de l’école, et était arrivé dans la Cour Intérieure avec un demi sourire las, son œil bleu luisant comme s’il avait du affronter seul toutes les misères de ce monde cruel et ingrat.

Il était vêtu de son éternel habit noir déchiré, tout en restant élégant. Son foulard mauve était toujours noué autour de son cou de manière aléatoire, si bien qu’il flottait souvent au vent, parmi ses mèches blanches plaquées sur son visage pâle par le doux vent dans la cour. Il n’avait pas réellement observé qui était déjà là. Il avait juste remarqué Benedikt, armé d’un chevalet et de deux sauts encore vide, dont le futur contenu ne laissait pas la place aux doutes, en connaissant les gouts de l’artiste qu’il était… Goûts d’ailleurs forts rougeoyants, s’il en était.

Il s’était avancé au centre de cette cour, de sa démarche nonchalante et aérienne, et s’était arrêté net en voyant les micros et la scène disposés là par Gilbert Robert l’alcoolique au service de l’anarchie dans l’école. Valentin n’avait jamais réellement compris son utilité, à ce vieux débris engouffrant des litres et des litres d’alcool sans arrêt, comme le montrait la réserve de bouteilles qu’il avait prise pour profiter du spectacle.

Valentin avait alors regardé autour de lui, voyant près du vieux un groupe de petit merdeux menés par un gosse de la paresse, qui voudrait sans doute envoyer ses congénères au contact avec les autres élèves ayant eu la même idée stupide. Valentin savait que cette course au pouvoir n’était qu’une mascarade, mais il n’avait pas envie de tomber sur un directeur pire que celui qu’ils avaient pour l’instant. Et puis… ça serait une magnifique vengeance pour l’œil qui lui a été arraché d’enlever cette place privilégiée à Caliban le grand, créateur de cette école maudite dans laquelle il moisissait depuis maintenant plus de six ans. Ça serait une vengeance comme il n’avait jamais eu l’occasion d’en avoir…

Son œil unique se posa sur la scène, avec une lueur d’envie…

« Huhuhu… »

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Jareth sourit faiblement à Gilbert Robert... Ce que ça lui apportait ? Le pouvoir ? Bien sûr Jareth était intéressé par le pouvoir... Mais si le directeur décidait de revenir il lui laisserait la place sans aucun problèmes... Ce que ça apportait à Jareth était tout simplement la satisfaction d'avoir participé à ce qui allait se passer... Surtout qu'il n'allait même pas se salir les mains ou faire le moindre effort... C'était de plus une occasion de s'exercer à son passe-temps favori : la Manipulation... S'il pouvait accéder au poste de Directeur ce serait bien évidemment tant mieux mais ce n'était pas le but principal de Jareth, son but étant de laisser les brutes qui l'accompagnaient cogner sur d'autres brutes sans cervelles pendant qu'il serait tranquillement assis à profiter du spectacle...

_Oh ! Le pouvoir ne m'intéresse pas particulièrement... Je viens profiter du spectacle disons... Bien sûr si l'occasion de devenir directeur se présente je n'hésiterais pas mais au retour de M. Leviaz il récupèrera sa place... Bien sûr, ceci serait tout à mon avantage, étant en 1° Année j'aurais réussi un tour de force... Mais je ne suis pas d'accord avec vous, le pouvoir ne sert pas à rien... Sur ce je vous laisse... Avec votre whisky... Jareth n'était pas du genre méchant mais... quoique si... Jareth était du genre méchant mais le vieil homme sentait l'alcool à plein nez... Il retourna vers son groupe toujours aussi amorphe qui avait profité de la discussion de Jareth pour s'asseoir, et certains s'étaient même endormis... Jareth les prévint qu'il s'absentait un moment et s'écarta un peu d'eux pour voir les nouveaux arrivants...

Une jeune fille s'était assise en retrait, un peintre avait installé son chevalet avec deux seaux à côté, un envieux était aussi arrivé ainsi que deux autres filles. Jareth s'assit en retrait de son groupe, derrière eux à quelques rangs d'écart... Son groupe étant prévenu ne s'inquiéterait pas de son absence, Jareth n'était même pas sûr qu'ils se seraient inquiétés s'il n'avait pas prévenu... Si ça tournait à la "bastonnade" ils fonceraient tous dans le tas sans se préoccuper de là où se trouverait Jareth, c'est à dire derrière eux, profitant du spectacle... Il n'avait plus qu'à attendre maintenant....

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Assemblée Générale.
Lionel avait éclaté de rire - intérieurement, histoire de ne pas casser son image - lorsqu'on lui avait expliqué ce qui se passait. Une "Assemblée" pour décider de qui prenait le pouvoir dans l'école puisque le moche en chef, le bourreau sadique, Mr Leviaz s'était barré en Papouasie ou n'importe où, mais assez loin pour que certains se prennent à se rêver chefs. Pathétique.
Le Mexicain avait été séduit par le concept de l'école. Apprendre à être "méchant", ce qui sous-entendait pour lui "décupler son efficacité sur le terrain", joli programme. Et puis dans un lieu qui se présentait comme l'antichambre de l'enfer, en plus. Voilà, voilà. Et lorsque vient le moment de la passation de pouvoir, peut-être provisoire, que fait-on ? On annonce que tout le monde va faire une belle grande ronde, et lever la main pour dire "moi je veux que ce soit machine la cheffe". Et lorsque la démocratie aura été respectée, tout le monde s'en ira content et respectueux envers le vainqueur du jour. Mouhahaha.
Bon. Lionel caricaturait, dans son esprit. Il savait bien que tout ne se passerait pas si facilement, c'était d'ailleurs pour ça qu'il avait affûté son cran d'arrêt, histoire de, au cas où. Mais quand même, le symbole oscillait entre pathétique, lamentable et pitoyable. Le vote n'aboutissait jamais à rien d'intéressant. La lutte, par contre, si. Alors lorsqu'on se revendique "haut-lieu du mal", on a la décence de ne pas prétexter une légitimité républicaine pour annoncer ce qui va devenir un grand pugilat, ou peu s'en faut. Ce serait comme se forcer à être ridicule, comme jouer Mozart à la guitare électrique. Une faute de goût.
D'ailleurs, parlant de musique, il avait bien évidemment accroché ses écouteurs à ses oreilles, comptant sur son baladeur pour lui permettre de somnoler tranquillement en cas de discours soporifique - et il n'attendait rien de plus de l'abruti qui avait mis en place la petite réunion type scout. Et en l'honneur de la lutte (finaaaaale ?) à venir, il écoutait un de ses morceaux préférés. Il ne savait pas qui l'avait écrit, mais trouvait qu'il dégageait une puissance incroyable. Une immersion dans les ténèbres d'un autre standing que ce Val qui ne cessait de le décevoir. Les gens dedans, non, mais le concept était infiniment prétentieux, finalement. Dans le monde, des centaines de quartiers chauds pouvaient se prétendre au moins aussi représentatifs du mal. Même si souvent moins diversifiés.
Il regarda les personnes déjà présentes. Des groupuscules, évidemment. Sourire désolé. Lorsqu'on veut être efficace dans une bataille, on n'arrive pas en bande, on arrive dispersé. Par tous les côtés. Sinon, c'est comme se balader avec des pancartes "frappez-nous, on est les méchants". Mais bon. Chacun sa stratégie, après tout. Lui ne trouvait pas d'utilité particulière à diriger cet endroit - déjà, il était trop jeune, et puis à quoi bon décupler le nombre d'ennemis et le risque de se faire poignarder sans crier gare ? - et il arrivait donc totalement neutre. Au moins, le coccus lui permettrait peut-être de trouver son camp pour la suite des évènements, qui allait évidemment être la plus importante. La lutte de l'ombre, les coups bas. Le vrai combat pour le pouvoir.
Il ne vit pas de visage véritablement connu, si ce n'est celui de deux filles qui avaient aussi été étiquetées pingres, comme lui. Il s'approcha d'une des deux, qui somnolait. Elle avait une réputation de pickopcket. Manque de pot, lui n'avait rien à se faire tirer, si ce n'est son baladeur. Mais piquer le lecteur de musique de Lionel revenait à peu près à arracher l'os de la gueule du rottweiler affamé. Elle pouvait s'y tenter, mais faudrait assumer les conséquences ensuite.
Ses articulations le laissant pour le moment en paix, il s'assit à côté d'elle, ôta un écouteur, et mit ses mains derrière la tête. Sans rien dire. Il estimait que la jeune fille devait être assez maligne pour faire des choix judicieux au moment opportun. Autant être près d'elle à cet instant.

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Pourquoi faire l'effort de participer à cette manifestation ? Yael ne le savait pas complètement, c'était plutôt par envie de voir ce qui se tramait que ce matin là, elle quitta son dortoir à neuf heures, vêtue de l'uniforme de sa maison, porté sans la moindre distinction.
En effet, elle n'avait pas pu ne pas être mise au courant. Partout l'on en parlait, des affiches circulaient même. Un vieillard pathétique ayant un physique disgracieux et repoussant, avait décidé que les élèves du Val ne pouvaient rester insensibles à cette passation -aussi courte soit elle- de pouvoir. Et à vrai dire, sur ce point, Yael était d'accord. Comment peut-on prétendre être le leader cruel d'une école censée être celle des plus grands criminels si, au moindre soucis, on ne tente même pas de laisser à ses élèves les plus prometteurs l'occasion de faire leur preuve ?

Certes, Nix n'était surement pas la plus stupide de toute, mais cette nomination n'allait pas lui faire que des amis ... Surtout si, même aidée de la Colère, elle demeurait être incapable de s'affirmer en un pareil moment. Fille du Directeur, peut-être, incapable d'assumer ce poste, surement.

Arrivée dans la cour, la jeune élève de la colère reconnut quelques visages, notamment celui de Benedikt, un élève de la gourmandise qui était entouré d'un bien étrange arsenal de peinture ... Elle préférait ne pas se frotter à lui, à leur dernière rencontre, c'était l'intervention de Calypso qui avait évité une confrontation directe entre les deux adolescents.
On pouvait également remarquer un premier année particulièrement moche, tant il était pâle. Il semblait être de la paresse et avait un air orgueilleux qui énervait légèrement Yael. Il était le genre de personne qui avait un don pour la vexer rapidement et déclencher l'effet de son flux.
Trois élèves de l'avarice semblaient ne vouloir attirer l'attention, deux filles relativement calmes. A coté d'une réputée pour avoir la main baladeuse, un autre de l'avarice, un garçon. Il était d'ailleurs particulièrement mignon, très typé et relativement grand. En le voyant, la jeune Yael sourit, bêtement, en espérant alors ne pas avoir été vue. Qu'elle était bête, et gentille aussi, que foutait-elle là, merde ?

Jill, il lui semblait que c'était le nom de l'orgueilleuse en retrait. La réputation de Gilbert semblait se confirmer, l'odeur qu'il dégageait avait conduit la majorité de ceux présents à ne pas trop s'approcher de la scène.
Pour finir, elle remarqua Valentin, l'homme-miroir, un éternel rêveur bien plus dangereux qu'il ne le laissait voir. Yael s'en méfiait, surtout depuis la nuit passée avec lui dans la salle commune, il y a quelques jours ...

Privilégiant ses gouts, Yael se dirigea en direction de la chaise libre, à côté de ce garçon de l'avarice, et s'assit sans demander son avis. Les joues légèrement rosées, elle lui murmura :

" Il se passe quoi ici ? Que fout ce vieux déchet puant l'alcool dans l'école ? "

Tout en parlant, elle sortit de sa poche droite un paquet de chewing-gum, goût menthe des bois s'il vous plait. Elle en prit un, puis en proposa un à son voisin, se fichant totalement de celle de l'avarice étant pourtant à deux chaises d'elle.

Connaissez-vous Liz Mc Leabhar ? Si non, je vais vous dire les deux choses à savoir d'elle : elle était un cas de rejet qui la poussait à ne pas savoir faire la différence entre le vrai et le faux, et elle n'était pas méchante. Bon, elle était trop tordue pour être une parfaite innocente, mais elle n'avait pas cette même tendance que ses pairs à tuer, torturer, déchiqueter, démembrer, et tout le tralala. Ce qui intéressait Liz, c'était les livres, et d'ailleurs, elle en portait un dans sa sacoche habituelle, qui pendouillait au rythme de ses pas, installée en bandoulière, peuplée aussi de divers instruments pour aller piller des bibliothèques mal gardées.

Le pouvoir, il fallait bien l'avouer, elle s'en foutait royalement. D'une part parce qu'elle ne pourrait pas en profiter, d'autre part parce que... et bien parce que le pouvoir n'étant pas un livre, il ne l'aiderait en rien dans sa vie. De même, ce pouvoir-là n'étant pas valable dans sa campagne écossaise, la jeune rousse aux gestes vifs n'avait pas envie de s'embarrasser de ce pouvoir, alors qu'elle n'aspirait qu'à devenir une paysanne avec une charrette. Et des poules.

Seulement, même si elle s'en foutait, elle avait dans ses bras un papier. Et pas n'importe lequel, puisqu'elle tenait là un discours. Un discours. Liz Mc Leabhar, souffre-douleur attitré d'une partie de l'Ecole, allait prendre la parole devant tout le monde. Et le moins qu'on puisse dire, c'était qu'elle n'en avait pas besoin pour se faire remarquer : elle ne portait pas l'uniforme de l'Ecole, elle portait un simple jean taille basse, et un petit sweat bleu avec une cible noire écrite dessus. Pour souligner ironiquement son statut dans cette Ecole.

Et, rapidement, avec une tartine de chocolat dans la main, elle traversait la foule, se moquant totalement des regards. Elle reconnut quelques personnes, certes. Des gens de son année, des Avares... Valentin, aussi, auquel elle adressa un sourire trop amical pour être franc, puis s'arrêta face à Gilbert Robert - et remercia intérieurement son pouvoir de ne pas faire n'importe quoi, heureusement que prendre la parole devant toute une foule ne lui faisait pas grand chose - :

-J'vais parler au micro. Pour ouvrir c't'histoire. Et j'peux vous aider à gérer le débat, s'v'voulez. En pr'nant les notes.

N'attendant pas de réponse, puisqu'elle jugeait qu'elle avait tout dit et qu'il n'y avait pas de raison de l'envoyer chier, la miss monta sur l'estrade, et se plaça devant le micro. Elle souffla dedans - par chance, il était éteint - , puis l'alluma, pour le prendre entre ses mains agiles, avec un grand sourire.

-J'crois qu'j'suis un peu connue dans l'coin, mais au cas où : ch'uis Liz Mc Leabhar, Avarice, 3ème Année. Bonjour les salopes, et bravo à tous pour votre courage de vous êt'e levés c'matin. Surtout pour une connerie comme cette putain d'Assemblée. Et un coucou spécial à ceux qui r'grettent d'être là et qui comprennent pas la moitié eud'c'qui s'passe !

Elle était de bonne humeur : "salope", pour elle, c'était affectif. Quelqu'un d'autre aurait dit "les potes", par exemple.

-J'me présente pas pour devenir chef eud'c't'histoire d'Ecole de merde, parce que ça m'intéresse pas, et pis le grand patron apprécierait probablement pas qu'on fasse ce genre eud'chose pendant son absence, et pis franchement, qu'est-ce que vous avez à foutre d'une carotte comme patron ? Mais j'vais prendre des notes eud'c'qui s'dit là, et aider machin qui pue à gérer les passages des gens pour qu'y causent.

En espérant que les autres élèves s'accrochaient pour suivre ce qu'elle disait. La carotte, d'ailleurs, c'était comme ça qu'elle se définissait à cause de son pouvoir.

-Mais j'ai un ou deux trucs à vous dire avant. R'gardez, j'me suis habillée, c'matin, comme je voulais. J'vous force pas à aimer mon style, mais j'pense que c'est plus sympa que les uniformes, de se saper comme on le sent. Alors, chais pas c'qui va s'passer aujourd'hui, mais j'aurais bien aimé qu'on puisse afficher nos styles comme on l'sent. J'crois que cette tendance aux uniformes nous enferme tous dans des carcans, et c'est pas top.

Elle jouait avec le micro, dans ses mains, et fixait avec une intensité particulière les gens qui étaient déjà là, et ceux qui arrivaient petit à petit.

-Et pis j'voudrais vous faire voter un truc. Voilà, j'trouve qu'il y a quelqu'un qui me tape un peu sur les nerfs dans cette Ecole... et puis je crois qu'avec ses "huhuhuuuu" et "héhéhé", et bah y gave un peu tout le monde. J'parle de Valentin, c't'échec scolaire. Alors, je vous propose un petit jeu avec lui.

Sourire éclatant.

-On va voter à main levée, mais même si c'est pas accepté, vous avez le droit de le faire quand même, hein. Alors : j'vous propose qu'à chaque fois qu'l'un d'entre nous le croise dans les couloirs, jusqu'à la fin de ses études, y lui donne un coup dans ses couilles.

Elle posa son regard sur Valentin. Décidément, elle était rancunière.

-Voilà, en attendant quelqu'un s'décide à venir se proposer comme boss du merdier, qui veut bien faire comme ça ? Ceux qui sont d'accord lèvent la main.

Invité

Les gens arrivaient petit à petit. Elvira tapotait la chaise de ses doigts, essayant de faire passer le temps par ce geste machinal. Elle s'arrêta lorsque un avare s'approcha de sa place. La jeune fille lui lança un regard en coin, une tactique fréquemment utilisée par elle, qui permettait de détailler les gens en leur faisant croire qu'on en avait rien à faire d'eux. Toute une technique. La voleuse allait à l'essentiel: est-ce qu'il a un truc à voler? Est-ce qu'il a l'air intelligent? Est-ce qu'il est plus fort que moi? Réponse: non, oui, et oui. Elvira soupira de résignation: Lionel avait beau être plus jeune, il était largement plus grand qu'elle. Elle devait d'ailleurs être l'une des plus petite pensionnaires du Val. Mais enfin, c'était un gros avantage pour se faufiler un peu partout sans être vue. Et pour l'apparence, tant pis. On pouvait pas tout avoir.

Nouveau regard, plus franc, au garçon qui avait décidé de s'asseoir à côté d'elle. Elle ne le connaissait pas, mais il avait l'air blasé. Excellent point. Les gens blasés dénotaient d'une intelligence plus élevés que les excités qui convoitaient le pouvoir la bave aux lèvres. La jeune fille écouta un instant le faible son qui s'échappait de l'écouteur sans pouvoir reconnaître la mélodie. C'était du classique apparemment, plutôt rare mais pas si étonnant que ça. Il faudrait qu'elle s'en rappelle, au mieux, elle pourrait essayer de lui refiler des disques qu'elle avait volé et qui traînaient dans sa cachette... Mais marchander avec un avare, c'était jamais une partie de plaisir... Parce qu'Elvira regardait Lionel depuis un moment, il eut droit à un sourire contrit et un demi haussement d'épaule, qui signifiait dans sa langue:

"Hey! Toi aussi tu te demandes ce que tu fous là, et pourquoi on est tombés aussi bas? Copain!"

Oui, l'Elvira n'était pas très sociable. Mais comme elle se rendait compte que les gens, en général, avaient du mal à décoder son langage corporel, elle ajouta un:

"Tu es venu pour quoi, toi?"

A vrai dire, c'est une question qu'elle aurait aimé se poser à elle-même. La voleuse s'attendait à des attentats, des cris, des pleurs, des chaises fracassées, et le plus jouissif, la mort de Gilbert Robert. Ou la montée au pouvoir d'un pauvre inconscient qui se serait fait lentement massacrer pour son arrogance... Quelque chose quoi. Mais rien. Les gens étaient-ils vraiment je-m'en-foutistes? Avaient-ils peur d'un Caliban absent? Non, ça n'allait pas du tout! Il n'y avait qu'Elvira qui avait le droit de réagir comme ça. Au lieu de ça, on se retrouvait avec une assemblée apathique. La jeune fille fronça les sourcils et regarda à la cantonade, essayant de repérer le gugus qui allait tout déclencher. Parce qu'il allait forcément se passer un truc. Il le fallait. Cette... Tranquillité... C'était bizarre quoi! Allez les gens, vous êtes tous des psychopathes non, vous gênez pas, laissez exploser vos pulsions! Tiens, en parlant de ça... Une jolie coléreuse venait de s'asseoir à côté du blasé mélomane. Elvira savait qu'il ne fallait pas toujours se fier à ses apparences -et une banalité, une. Mais blague à part, la Colère était ce qu'il leur fallait. Colère envers l'alcoolique, un directeur et sa fille absents, des élèves qui ne faisaient qu'attendre. La blonde chuchota quelque chose qu'elle ne put saisir, pas plus que le chewing-gum pourtant si gentiment proposé à son voisin. Elvira grimaça. Doublement frustrant pour une voleuse. Mais bon, elle avait l'habitude qu'on l'ignore, elle-même s'appliquait pour ça depuis sa première année.

*Pfff... C'est quoi ça? Pourquoi tous les petits se rebellent contre leurs aînés? C'est une mode ou quoi?*

Peut-être que la coléreuse lui en voulait. Peut-être qu'Elvira lui avait piqué un truc. Mais non, elle s'en souviendrait. Elle se serait déjà prit son poing dans la figure si ça avait été le cas... Souriant à cette pensée, la jeune fille posa la tête sur ses bras pour continuer à râler mentalement en toute sérénité. Jusqu'à ce que Liz se mit à crier dans le micro. Tant pis pour le repos, enfin un peu d'action. L'avare releva la tête, agita mollement un bras et cria un:

"Ouaiiis!"

En réponse au coucou que Liz lui lançait. Coucou, moi aussi j'en ai marre. Et puis elle réalisa. Liz. Le légume. La fille dont le Flux se déréglait. L'un des exemples qu'on utilisait pour faire flipper les nouveaux. "Regarde, si ton Flux se rebelle ton futur ce sera ça." Liz, donc, qui s'exposait sur une estrade pour y lancer des conneries. La cible était très bien trouvée. Il y avait une chance sur deux pour qu'elle se fasse défoncer la tête. Et elle s'attaquait directement à Valentin en plus. Elvira connaissait Liz. Pour une bonne raison: quelqu'un qui perd le sens de la réalité perd le sens des valeurs. Et donc des objets. Très intéressant, une proie presque trop facile. La jeune fille avait prévu de lui dérober quelques trucs, sans aucun remord. Elle lui laisserait ses livres, c'était le plus important pour elle. Enfin bref, cette nana était tarée. Définitivement. Et elle mettait de l'ambiance. De toute façon tout était ridicule ce matin. Alors pourquoi se fixer des limites? Encore plus profond dans le n'importe quoi! Elvira rigola doucement. Et, fidèle à elle-même, elle attendit les réactions des autres.

D’autres personnes arrivèrent, pêle-mêle, sans que Valentin leur accorde la moindre attention. Non pas qu’ils n’étaient pas intéressants, ou surprenants, mais il était ailleurs, tout simplement, et la réalité l’avait abandonné, en quelque sorte. Il fixait toujours ce micro, de son œil unique, et il avait oublié tout le reste. Il ne restait devant lui que ce microphone sur pied, symbole fictif d’un pouvoir qu’il n’avait jamais pu atteindre, qu’il n’avait jamais essayé d’atteindre tellement il était inaccessible, et qui se dressait aujourd’hui là, à portée de main, à quelques pas de lui. Il était si simple de s’en emparer, il était si proche… Tout devint blanc autour de l’appareil posé sur l’estrade. Il n’y avait plus rien d’autre que Valentin face au micro. Son œil brillait d’une lueur inquiétante, mêlant désir ardent de s’emparer de cette arme absolue, et envie malsaine de faire durer ce moment de délice suprême pour lui qui n’avait jamais osé prétendre à un tel titre… Il y avait pensé, certes, plusieurs fois même, à se hisser à la place de Caliban le cruel, mais jamais il n’avait cru cet acte possible. Et là, tout d’un coup, tout devenait si facile.

Abandonné à sa fantaisie illusoire, Valentin ne remarqua même pas l’arrivée de Yael, qui lui fit un sourire narquois auquel bien sûr il ne répondit pas, totalement indifférent à la jeune élève de la colère, qu’il n‘avait même pas aperçue. Il restait là, dans son rêve tout blanc, dans cette éternelle étendue immaculée, plus pure que tout ce qu’il avait jamais pu observer, que ce soir au fond de sa cave ou dans cette sombre école. Et tant de blancheur était rassurant. Il n’y avait que lui, personne d’autre. Pas de quoi être jaloux, puisqu’il était seul, l’unique à prétendre à cette arme de pouvoir, ce symbole écrasant qu’était le micro.

Mais alors, une tache apparut dans son rêve, une tache noire, qui vint jurer atrocement sur le tableau vierge dans lequel il s’imaginait, et cette tache noire approchait, insouciante, du précieux micro. Valentin voulut crier, mais sa voix fut étouffée dans sa gorge alors qu’il reprenait conscience de la réalité. La tache qui avait obscurci ses idylliques pensées n’était autre que cette petite peste de Liz Mc Leabhar, dont le coup de genou laissait un arrière goût amer dans la bouche de Valentin, ainsi qu’une aigreur pernicieuse qui revenait à chaque fois qu’elle se trouvait en sa présence. Comme à chaque fois, il avait l’impression que l’horrible douleur qui l’avait surpris ce jour là revenait dans ses parties intimes, bien que ça n’était qu’illusoire.

La jeune fille, qui n’arborait pas la tenue règlementaire de l’école, encore qu’on ne pouvait dire que les habits déchirés de Valentin étaient réglementaires, s’approchait du micro pour s’en saisir, et commença ainsi un discours décousu et parfaitement ignoblement prononcé. Oui, c’était bien elle, la tache noire qui avait tout gâché. Elle était fière, la petite, sur son estrade. Elle se prenait pour la princesse de l’assemblée, certainement. La rancœur inonda l’esprit de Valentin, et il écoutait les mots de Liz sortir de sa bouche comme si chacun était une larme de poison qui s’écoulerait le long d’une plaie béante de son âme.

Mais alors, elle proposa un jeu, un de ces jeux qu’adoraient les petites frappes des premières années, et les grands abrutis des terminales, et Valentin en serait l’hypothétique victime, si ce vote abscons et sans intérêt était validé par la vile populace peuplant la cour intérieure. Et ce peuple ne se laisserait pas si aisément berner par la petite voleuse irlandaise. De nombreuses rumeurs courraient sur le pouvoir de Valentin. Beaucoup ne connaissaient pas réellement les limites de ce pouvoir, et on disait dans les couloirs que quoi qu’on fasse à ce garçon, tout se répercutait sur soi par la suite. Oui, Valentin aimait son pouvoir. Les autres élèves ne pouvaient utiliser le leur sur lui sans prendre le risque d’être durement puni par eux-mêmes… Sans compter le fait que ça ne ferait rien à Valentin.

Souriant d’une manière plus que malsaine, Valentin ne laissa pas le temps aux autres élèves de se porter au choix qui leur avait été proposé. De sa démarche aérienne, insouciante, il s’approcha de l’estrade, l’air innocent, tout en continuant de fixer la petite Liz dans le regard. Il était bien plus grand qu’elle, et lorsqu’il posa son pied sur l’estrade, avec la plus grande délicatesse, il la dépassait de haut, et lui sourit, tout en poussant son petit rire habituel, qui dénotait le manque de contrôle qu’il avait sur lui-même dans ce genre de situation…

« Huhuhu… »

Puis, dans un geste rapide et souple, qui ne laissa pas le moindre accroc, ni la moindre chance à Liz de le prévoir ou de l’éviter, il avança à grande vitesse sa main aux longs doigts vers la gorge offerte de la jeune fille. Aussitôt qu’il sentit la peau tiède en sa possession, il referma sa poigne et serra sur le cou de Liz, plus précisément sur sa carotide, et sa jugulaire, lieu mortel s’il en est. Ce n’était pas pour lui faire mal, cette fois, c’était une toute autre douleur qui allait s’offrir à la petite Liz… La perte de ses sens, du contrôle d’elle-même. Elle avait cherché Valentin, et elle l’avait trouvé, bien qu’il ne soit en rien énervé. Et son attitude nonchalante détonnait d’ailleurs étonnamment avec ce qu’il était en train d’accomplir, ce qui pouvait aux yeux des autres comme laisser planer un doute. Était-il réellement en train de l’étrangler ?

Il allait de soi qu’il ne se laisserait pas faire, cette fois, si elle se débattait. Au moindre mouvement, il resserrerait davantage la force de sa main sur la gorge de la jeune fille, sans la moindre hésitation, et son autre main libre permettrait de la tenir à distance, elle et ses coups en traître.

Aussitôt l’avait-il attrapée à la gorge qu’il avait approché sa bouche du micro, dardant la foule des élèves de son inquiétant œil de verre, ainsi que de l’autre, son vrai œil, qui semblait si innocent et pur. Il parla alors aux élèves, d’une voix emprunte d’une douce folie…

« Condisciples…huhuhu…Voyez comme il est dangereux de lancer de tels jeux contre moi. Je suis persuadé en mon fort intérieur que jaaaaamais il ne vous est venu à l’esprit de marquer votre accord à cette proposition sans sens… J’ose espérer que vous ne tiendrez pas rigueur à cette petite insolente de tout ceci…Qu’elle aille en paix là où je veux la mener…huhuhu. »

À chaque mot, il resserrait de plus en plus son étreinte sur les vaisseaux sanguins de la gorge de la petite Liz, coupant toute arrivée du précieux flux vital qu’est le sang au cerveau de la jeune fille. Même s’il serrait fort, il donnait l’impression de n’octroyer qu’une douce caresse, si ce n’était les marques mauves de ses ongles et de ses longs doigts qui commençaient à apparaitre sur la peau de Liz…

Elle n’aurait pas dû… Ô non, elle n’aurait pas dû…

[HRP : je me permets de répondre, comme ça n'engage que Valentin.]

Liz fixait Valentin, qui avançait vers elle. Elle n'avait pas l'air de ressentir la moindre crainte, comme si elle n'attendait que le moment fatidique où il serait face à elle. Et elle le laissait venir, un sourire empli de défi aux lèvres. Soit elle était encore plus inconsciente qu'à son habitude, soit elle avait un atout dissimulé quelque part.

Il tenta de la tuer. L'étranglement, pur, et dur. Et si dans un temps normal, elle aurait paniqué et perdu le contrôle, elle demeurait là, à le fixer, alors que son souffle devenait plus ardu à chaque instant. Liz Mc Leabhar ne lâchait pas des yeux ce type, immense face à elle, comme s'ils n'étaient plus que deux, et qu'il n'y avait pas toute une Assemblée en train de les fixer.

Son sourire ne disparaissait pas, même quand il alla parler au micro. Au contraire, elle semblait agir comme si elle avait tout prévu, et comme si elle gardait une maîtrise incroyable sur la situation. La preuve, alors qu'il commençait à la serrer un peu trop, elle fit pivoter son centre d'équilibre. Ne tenant plus que sur un pied, elle balança son autre genou contre l'entre-jambe de son agresseur. Avec autant de douceur que la dernière fois. Donc, de toute sa force.

Et vivement, elle fit jaillir ses lames de lancer, profitant de la douleur de l'adolescent. L'une d'entre elle sectionna le lobe gauche de Valentin, elle plaqua celles qu'elle tenait de sa main droite contre ses parties génitales, et l'autre contre la gorge de Valentin.

-Alors, j'émascule ?

Et elle reprit, d'une voix plus faible, qui ne s'entendit pas dans le micro, cette fois-ci :

-J'ai passé une excellente nuit, mon état de rejet s'est estompé : j'contrôle parfaitement mon pouvoir, et j'sais c'que j'fais. Alors, j'm'suis dit qu'j'allais profiter d'la journée pour m'venger. T'es le moins à plaindre pour l'instant, salope.

Son air habituellement si innocent devenait presque assassin.

-La prochaine fois je n'arrêterai pas mes lames. T'as essayé d'me tuer, et Dieu sait c'que t'as fait d'autre à mon corps... J'crois qu'ça t'intéress'rait de venir en Enfer avec moi.

Elle relâcha la pression. Et elle prit le micro de sa main gauche.

-Y s'passe quelque chose avec le Flux. J'vous conseille d'faire gaffe. Ha, et c't'histoire d'Assemblée, alors que les Flux sont bizarres, j'ai comme l'impression qu'c'est... du suicide collectif.

Hop, elle s'installa dans un coin de l'estrade, un bloc-notes entre les mains, prête à noter tout ce qu'il s'y disait, après son intervention. Elle venait de les mettre en garde, mais ne semblait pas plus inquiétée que cela...

Tout et Rien Nombre de messages : 185 Date d'inscription : 02/01/2008

Gilbert sourit doucement au gamin de première année. Sincèrement, il ne savait pas lui-même s'il avait raison, ce petit, de faire ainsi. On allait juste dire que le Directeur avait un mauvais caractère suffisant pour ne pas être aussi prévisible, et... sympathique. Il lui semblait que le gamin jouait un peu trop avec le feu pour ne pas se brûler.

Enfin, ce n'était pas son problème, et d'un simple geste de la main, il le salua pour le laisser aller s'installer. L'Assemblée se complétait petit à petit, et les gens intéressés commençaient à prendre place. Ils discutaient beaucoup, tous. Peut-être même que Gilbert ressentait cette espèce d'électricité assez particulière, qui précédait les grands moments.

Vint Liz, qui prit la parole, et lui proposa de l'aide. A vrai dire, il s'en foutait, mais si elle voulait jouer à la secrétaire, elle pouvait toujours le faire. Ce n'était pas un problème, ça allait occuper ce pauvre déchet qu'elle était, et... bref, il la regarda prendre la parole et proposer que les gens s'habillent comme ils le veulent. Bah... C'était totalement inintéressant, et ce n'était pas cela qui allait mettre en place la zizanie qu'il avait prévue.

Le garçon qui rejoignit Liz, par contre, se laisser visiblement manipuler par ses envies de meurtre. Bon, cela ne fonctionna pas, et la gamine put se protéger et prendre son rôle de secrétaire. Dommage. Le fauteur de trouble se redressa, de cette démarche proche du zombie, et toisa l'assemblée de son regard mort. Il grimpa sur l'estrade, puis prit à son tour le micro, non sans observer ce pauvre Valentin avec mépris.

-Ne vous inquiétez pas, cette fille est tarée. C'est Liz.

Il en avait suffisamment entendu parler pour savoir ce que cela voulait dire : elle n'était absolument pas douée avec le vrai, le faux, et tout le tralala pour qu'elle puisse dire la vérité. Et puis, le trouble, ce n'était pas à elle de le donner, mais à lui. Non mais, il ne fallait pas non plus lui prendre le premier rôle. Et puis, visiblement, il ne tenait pas à ce que ces jeunes repartent d'ici.

-Enfin bon, commençons. Quelqu'un veut se proposer comme Directeur ? Quelqu'un a des idées ? ... je pense qu'on peut retenir celle de Liz sur les vêtements.

... en effet, parce qu'il ne lui était pas difficile de savoir pourquoi le Directeur avait imposé des uniformes. Il haussa les épaules, l'air encore plus négligent qu'à son habitude. Ce qu'il ne sentait pas, lui, humain normal, c'était que Liz n'avait pas tort : le Flux se comportait de manière étrange, même s'il était très difficile de le sentir pour un infecté normal. Une sorte de fatigue, légère, mais présente, s'emparait de l'Ecole, s'évaporant soudainement par à-coups, deux fois de suite, avant de revenir.

Invité

[Excuse-moi Yael]

Lionel avait machinalement ôté un de ses écouteurs, au cas où son avaricienne de camarade ait envie de lui parler. Puis il replia son pied au dessus de son genou, par confort. Il était parfaitement installé pour entendre déblatérer les neuneus successifs à la tribune. Enfin non. Il n'était pas aussi catégorique avec tout le monde, mais il trouvait le terme encore bien trop gentil pour Gilbert Robert, un exemple-type de personnage ne rendant pas hommage à la race humaine. Une des justifications possibles pour que Dieu décide de tout reprendre depuis le début. Avec des gens qui sentent bon.

Enfin non, d'autres élèves arrivaient, qui avaient eu la bonne idée d'économiser un peu de temps sur la perte qui allait immanquablement suivre. D'abord une jeune fille euh...qu'il avait déjà vue, c'était certain, mais quand, où, et quel était son nom et son pêché, il aurait été bien incapable de le dire. Lionel n'était pas particulièrement physionomiste, ou du moins il n'associait pas avec les données importantes qui devaient correspondre. Elle souriait, ce qui indiquait soit une naïveté aussi volumineuse que le bide du gros qui lui pourrissait sa matinée, soit qu'elle venait d'identifier une source de satisfaction future. C'était vague, mais dans le doute Lionel pencha pour la seconde solution. Le tour de taille de Gilbert était trop imposant. Et puis il y'a eu Liz, une autre de l'avarice - quelqu'un de sensé, donc - qui ne se borna pas à faire acte de présence avec option "j'improvise en cas de grabuge". D'ailleurs, il le dit à Elvira.

Par ennui, parce que c'est la suite des évènements qui va être intéressante, pas cette réunion moisie.

Bizarrement, il avait le sentiment qu'ils partageaient le même détachement vis-à-vis de l'inévitable empoignade à venir. Lionel était pensif. Est-ce que le directeur l'avait fait exprès pour les tester, de se barrer sans mot dire, du jour au lendemain, en laissant tout aux mains d'on ne sait pas trop qui ? Ou bien il était d'un manque d'organisation dramatique ? Si la deuxième réponse s'avérait juste, le Mexicain se promit de tout faire pour aider à l'installation d'un directeur responsable. Même un lieu aussi freelance que cette Ecole du Flux requérait un minimum de gestion, sinon, tout allait partir en déliquescence à vitesse grand V.

La jolie jeune fille qu'il n'arrivait pas à remettre s'était assise à côté de lui, et il se dit qu'il n'était pas si mal entouré, si l'on oubliait le fait que l'une de ses deux voisines avait les mains un peut trop baladeuses. Elle le questionna sur Gilbert. Il eut un très léger sourire. Comment répondre par autre chose que l'ironie quand le sujet était si...visuellement et moralement criticable ?

Il a du confondre le chemin de sa piaule avec celui de l'école en revenant du bar. Quant à ce qui se passe...ça se passe de commentaires, justement.

Clin d'oeil. Plus ils étaient de neutres, plus il serait facile pour eux de choisir le bon camp au moment opportun, en faisant pencher la balance. Le discours de Liz débuta alors, et Lionel ne put s'empêcher de se mettre la tête dans les mains. Oh mi dios. Elle faisait partie du même pêché que lui, et elle se comportait comme la dernière des colériques primaires. Elle jetait de l'huile sur le feu avec un détachement qui faisait frémir. Il reconsidéra la situation. Elle avait forcément quelque chose à gagner à se comporter comme ça. Il devait manquer une case dans son raisonnement. Le seul point qu'il approuva directement fut la proposition de martyrisation génitale. Il n'aimait pas ce type, Valentin. Alors si on pouvait se faire plaisir...

Il se redressa. Sa voisine était peut-être une Coléreuse ? Il se félicita de toujours garder ses pensées pour lui.

L'intéressé sembla n'avoir qu'un sens de l'humour très approximatif, et les deux commencèrent à se battre pour voir qui avait la plus grande - force. Match nul, à priori, bien qu'il semblait que Valentin l'emportait, puisque Liz proposait une méthode qui réduisait à néant ses espoirs d'amusement. C'est à ce moment que Lionel fut pris de plusieurs petits coups de fatigue. La terreur des testicules leur dit que c'était le Flux. Encore une raison de ne pas apprécier le directeur. Douleurs articulaires insupportables, et maintenant maux de tête. Avec un peu de chance, il ne serait pas un légume à quinze ans.

Du coup, il rangea son baladeur dans sa poche, avec un regard en coin pour Elvira - tu le touches, j'te bouffe. Il lui fallait toute son attention pour pouvoir réagir. Parce que ça allait être nécessaire. Dans un avenir pas forcément lointain. C'était sûr. Et ce n'étaient pas le fait que Don Loco reprenne la parole qui allait le faire changer d'avis sur le sujet. De l'action, vite, sinon il se tirait pour s'allonger. Cette torpeur l'irritait. Il jeta quelques regards à droite et à gauche pour voir comment réagissaient les autres élèves. Peut-être que l'habitude qu'il avait prise de souffrir à cause de ce p***** de Flux allait enfin lui être utile ?

[HRP : Les Eden voyagent, ils viennent de l'Infirmerie.]

Quand Duncan Eden arriva au niveau de l'Assemblée, avec son panier de fruits et légumes, il secoua la tête, ses cheveux longs et ondulés fouettant l'air autour de lui. Il avait un sale coup de barre, vague et désagréable, qui lui coupait tout effet jouissif de la situation. Enfin bon, il n'allait pas se faire avoir par une sensation de fatigue. C'était un Eden.

Sa discussion avec sa jeune cousine lui avait remis un peu les idées en place. Il savait où ils en étaient, en quelque sorte, et suffisamment pour ne pas oser y penser réellement. Il savait qu'ils ne pouvaient pas se séparer. Et la perspective de passer encore un bon moment ensemble ne pouvait que le réjouir. Autant que les caresses volatiles et intimes d'Eva. Pour l'instant, il préférait mettre ce sujet de réflexion dans un coin bien lointain de son cerveau. Pour, peut-être, y songer plus tard, en privé, avec elle.

Ils avaient retrouvé leurs armes, ils étaient repartis vers leur but premier de la journée : emmerder le monde. Duncan espérait que cela lui change les idées, plutôt que de se perdre dans son désespoir d'être momentanément incapable d'avoir une relation sexuelle. Il resserra son étreinte autour du poignet d'Eva, et d'un regard du coin de l'oeil, lui montra tout l'attirail de Benedikt.

-1000 points si on touche sa toile, sans le toucher lui. Avec des tomates, bien sûr.

Il adressa un clin d'oeil à Eva.

-Bonne chance pour le match, chère adversaire.

Et là où certains auraient serré la main du-dit adversaire, il lui offrit un baiser des plus passionnés, avant de s'installer dans un coin de l'Assemblée, bien loin de Benedikt, pour que cela soit encore plus drôle de le viser. En fait, Duncan Eden était pile à côté de Jill Linux. Il ne la connaissait pas, puisque ce n'était pas une élève de sa cousine, mais lui adressa un sympathique sourire, avant de poser les fruits et légumes à ses pieds.

L'homme remit en place son MP3, au cas où cela devienne dangereux. En gros, cela consistait à avoir préparé la chanson à écouter s'il appuyait sur play, et à mettre un de ses écouteurs en place. Il ne fit pas lire le morceau : pour l'instant, ce n'était pas la peine. Un regard pour la jeune fille de l'Orgueil.

-Salut. J'espère que je ne gêne pas et que je ne suis pas à côté de quelqu'un qui prend trop au sérieux la situation. En fait, voilà, je vais faire un petit match de tennis avec la professeur de la Luxure... et éventuellement les élèves qui seront de son côté. Si tu veux te servir de mes projectiles pour m'aider, ou simplement pour les balancer au visage de qui tu veux, tu peux. Je crois que les gens s'ennuient, on va les secouer un peu.

Il montra Benedikt du doigt :

-Mille points pour nous si on touche la toile du peintre en herbe. Avec une tomate.

Duncan choisit justement une belle tomate parmi son panier qui aurait pu faire une salade de fruits-jolis-jolis-jolis (pardon, pas pu m'en empêcher XD), se redressa, puis visa et lança de toute sa force de mâle bien entraîné, la toile encore blanche du garçon de la Gourmandise. Et le bel homme avait cette sale tendance à bien viser. Et un regard pour Eva, à laquelle il tira la langue.

Le match venait de commencer.

-Protège ta tête, la miss, je crois qu'on a des pommes qui risquent de nous tomber dessus.

Fallait pas s'asseoir là. Sauf si on voulait lancer un fruit à figure de la prof de la Luxure.

Invité

Jill, qui n’avait rien d’autre à faire pour le moment, regardait tout autour d’elle, ne se gênant pas pour dévisager tout ce beau petit monde… Elle évita de laisser son regard errer sur l’autre pourriture de Gilbert, parce que sinon, elle serait obligé de quitter l’Assemblée, et qu’elle, elle avait envie de connaître la suite … Cela promettait d’être vraiment trop marrant… En plus de l’alcoolique, et de toutes les autres personnes déjà présentes lorsqu’elle était arrivée, Valentin Vlash fit son arrivée. Lui, elle le connaissait seulement de réputation… Ce devait être le seul élève qui avait réussi à redoubler une année à l’Ecole du Flux… Ou deux, Jill ne savait plus… Mais ce qui était sûr, c’est qu’il avait dû être beau, avant de se faire éborgner par le Directeur… Maintenant, la demoiselle le trouvait un peu morbide, et ses « hu hu » l’énervait grandement…

Ensuite, la jeune fille vit arriver un autre garçon, dans le genre totalement opposé de Valentin, mais beau gosse aussi… Comme quoi, les méchants garçons ça existaient vraiment XD. Le garçon était plus jeune qu’elle, d’après ses souvenirs, et elle s’en détourna bien vite, avant de voir arriver une élève à la Colère… L’élève à l’Orgueil ne la connaissait pas, mais elle avait l’air sympa comme fille… Dans le sens pas trop folle. >-< Et enfin, la personne qu’elle aimait le plus dans cette école arriva : Liz Mc Leabhar. Cette fille, avec son accent quasiment incompréhensible était excellente… Le fait qu’elle soit un rejet était certes problématique, mais finalement, Jill s’en moquait…

Elle regarda donc un grand sourire aux lèvres, l’adolescente à l’Avarice, en même année qu’elle, prendre la parole. En effet, elle était montée sur l’estrade, et avait empoigné le micro, sûrement dans l’intention de faire un discours …

[…]

L’orgueilleuse avait du faire un effort phénoménal pour ne pas éclater de rire… Nan, vraiment, cette fille était trop ! Une fois qu’elle eut finit son discours, en proposant de voter de mettre un coup dans les « couilles » de Valentin, Jill se préparait à applaudir, et à lever haut la main, en accord avec la jeune fille… Malheureusement, elle n’en eut pas le temps, car Valentin, qu’elle avait totalement oublié entre temps, était montée sur l’estrade… C’est vrai qu’il n’avait du que moyennement apprécier les paroles de Liz…

D’ailleurs, il le confirma, en tentant d’étrangler tout simplement la pauvre élève à l’Avarice… Jill, décida qu’elle ne devait en rien intervenir, et que si Liz devait mourir aujourd’hui, et bien se serait le cas… Après tout, ce ne serait pas la première élève à perdre la vie, non ? Tant pis si l’orgueilleuse l’aimait bien, finalement, ça ne la regardait pas…

Mais, Liz ne devait pas mourir aujourd’hui. Avec brio, elle se tira de la situation, et la retourna même à son avantage, sous le sourire de l’adolescente… Jill ne peut s’empêcher de pousser un petit « ho » de déception, quand la jeune avare relâcha quasiment indemne Valentin… Dommage… redevenant très sérieuse, elle nota dans un coin de son esprit qu’elle n’était pas la seule à penser que le Flux avait été modifié…
Et malheureusement, comme pour gâcher son début de journée qui s’annonçait très bien, ce puant de Gilbert vint parler au micro. Elle lâcha un grand « Tssss », sûrement perceptible pour certain, mais pas pour le principale intéressé –trop loin-, et détourna la tête avec mépris… Juste au bon moment pour voir arriver un… un homme. Et quel homme ! Jill arqua un sourcil appréciateur en voyant le physique idéal du nouveau venu… Il y avait un nouveau canon à l’école, et ils n’étaient pas encore présentés ?! La moue qu’elle avait faite en voyant l’alcolo, disparut en un rien de temps, laissant place à un sourire mi-figue, mi-raisin…

Nan, elle ne le connaissait pas, et elle allait directement remédier à cette erreur… D’ailleurs, elle n’en eut même pas le loisir, car le jeune homme le fit à sa place…

Lorsqu’il parla de la prof de la Luxure, elle eut une petite grimace, en voyant en effet Eva Eden non loin… Ce n’était pas une personne plus désagréable qu’une autre, elle était juste TROP belle… Un peu comme le garçon, mais lui, c’était différent… Elle eut un grand sourire, lorsqu’il parla de secouer un peu tout ces gens, et elle acquiesça énergiquement… L’adolescente le regarda lancer, admirative, en direction de la toile blanche du peintre gourmand… Dommage pour lui… Pour autant, la demoiselle ne put s’empêcher de pouffer…
Sans s’occuper de la vague mise en garde de l’homme, elle dit :

- " Bonne idée, je veux t’aider !! "

Grand sourire…

- " Qui je veux ?... OK !! "

S’emparant alors d’un belle tomate rouge, prise dans le panier à côté d’elle, Jill visa avec soin une certaine personne, encore sur l’’estrade… Et enfin, de toutes ses forces, elle lança le projectile sur Robert Gilbert… Joyeuse, du seul fait de pouvoir lui en lancer dessus, elle en reprit une, et lança :

-" 1000 points ? J’suis sûr que j’peux y arriver !"

Recommençant sa manœuvre, elle lança une belle tomate rouge, en direction de la toile plus aussi blanche du gourmand… C'est vrai que c'était beaucoup plus marrant que de suivre l'Assemblée... Finalement, l'autre loque n'avait pas eut une si mauvaise idée en faisant cette Assemblée, ça permettait au moins de rencontrer du monde , et à lier connaissance ...

- " Tu t'appelles comment ? "

En commençant par celui à côté d'elle...

En arrivant à l’endroit où se déroulait une pseudo-Assemblée Générale, qu’ils avaient bien l’intention de transformer en bataille de fruits, Eva arborait un sourire radieux qui lui faisait sensiblement trois fois le tour du visage, sans exagérer. Pourquoi ? Excellente question. Peut-être avait-elle décidé d’effacer toutes les pensées parasites et moroses, pour se concentrer sur ce qui paraissait être… quelque chose de franchement prometteur. Ses yeux d’émeraude brillaient d’une lueur de malice et de sadisme mêlé, à la manière d’une enfant à l’attitude vaguement inquiétante. Et une enfant qui était tout sauf vêtue comme telle… Sous la légère brise qui traversait la Cour intérieur, la robe couleur de sang de la jeune femme flottait le long de ses cuisses, laissant planer un énorme doute quant à la possibilité qu’elle ait seulement pensé à enfiler des sous-vêtements.

Chose fort peu probable. La Luxure balaya du regard la masse des élèves rassemblés, et esquissa une petite moue purement amusée, qui la rendit involontairement plus séduisante qu’elle ne pouvait l’être au départ. Dangereuse, certes, mais séduisante… Ses yeux furent attirés par la magnifique toile blanche de Benedikt, tandis que Duncan resserrait son étreinte sur son poignet… et lui lançait un défi. Milles points, hein ? Tant que ça ? C’était affreusement tentant… Un blanc si propre…

Eva laissa échapper un petit rire tiède, puis baissa la tête vers ses propres munitions, pour choisir avec soin une tomate d’un rouge pur, et d’une consistance particulièrement précaire. Parfait. Projectile paré. Et elle n’eut que le temps de subir délicieusement le baiser de son cousin, avant que celui-ci n’aille s’installer à son poste, après lui avoir souhaité bonne chance. Le match était commencé… Eva ne se fit pas prier. Après une grimace de défi à l’attention de son cousin, elle chercha rapidement un endroit convenable, assez loin pour que viser la toile soit plus amusant, et assez bien placé pour qu’elle puisse s’en prendre à n’importe quel élève qu’elle apercevrait.

Ah… Son attention fut attirée par Liz, assise un peu à l’écart… A une place tout à fait stratégique, dont on pouvait aisément surveiller tout le monde. Paaarfait. Du coin de l’œil, elle vit Duncan s’installer non loin d’une élève de l’Orgueil, et commencer à s’en faire une alliée… Ben tiens… La jeune femme haussa les épaules, au moment précis où son cousin touchait la toile du peintre.

- Pfff… Alors là mon grand… Tu ne vas quand même pas t’en tirer aussi facilement…

Eva posa son panier de fruits juste à côté de Liz, et lui adressa un sourire rayonnant, avant de mimer un coup de coude complice en direction de la jeune fille, à qui elle murmura :

- Eh… Ca te dit une petite partie de tir aux élèves ?... Y a bien assez de munitions pour ça… et je suis sûre que ça en décoincera certains. Faisons les bouger un peu, ces tas de gens amorphes…

La professeur adressa un clin d’œil à l’élève de l’Avarice, qu’elle n’avait pas la chance d’avoir à son cours d’Option. Dommage, cela aurait pu être amusant, d’ailleurs… Elle l’aimait bien, Liz. Une fille qui sortait de l’ordinaire. Et puis, elle l’avait surtout beaucoup amusée, le jour où elle s’était décidée à martyriser les « machins » de Valentin. Tiens, en parlant de lui…

- Ah au fait… Tu vois le mec là-bas, avec sa toile – qui n’est plus tout à fait blanche – c’est un copain de Valentin… Le but c’est qu’on lui refasse son tableau à notre manière. Attention…

A peine avait-elle fini sa phrase qu’elle prit un tout petit temps d’hésitation pour viser, et lança son projectile en direction de la toile, qu’elle toucha également, bien qu’avec moins de force que son cousin.

- Et hop, milles point pour nous !!

Elle adressa à son cousin un grand signe de la main, narquoise, puis remarqua que l’équipière de Duncan prenait son travail très à cœur, puisque l’organisateur pitoyable de cette satire d’Assemblée venait de recevoir une belle tomate en pleine poire. Ah ah ah, que de jeux de mots… Cela n’empêchait pas qu’il risquait de gagner, avec une acharnée pareille.

Bien, bien, bien… Elle choisit une belle pomme, la lança habilement au travers de la foule, juste pour le fun de savoir sur qui le hasard la ferait tomber, puis poussa légèrement le panier devant elle. Devant elle, il y avait entre autres Lionel, Elvira et Yael qui formaient un trio prometteur, s’ils voulaient bien lui faire la gentillesse de participer à cette mascarade. Alors elle leur lança gaiement :

- Que ceux qui s’ennuient n’hésitent surtout pas. Y a en pour tout le monde ! Le but c’est de rabattre le caquet au play boy et à l’Orgueilleuse d’en face !! Ceci étant, visez surtout ceux qui vous agacent le plus, ça sera toujours ça de gagné !

Tout et Rien Nombre de messages : 185 Date d'inscription : 02/01/2008

Cour Intérieure - Assemblée Générale EA125

Gilbert Robert n'avait pas prévu que cela se passe ainsi. Voir les observateurs de l'Assemblée commencer à faire n'importe quoi n'était pas dans le plan. Et ce trouble qui commençait à naître, entre les fruits qui se balançaient, n'était pas le bienvenu. Simplement parce qu'il avait désormais le visage plein de tomate, et que ses petits yeux moches lançaient des éclairs de rage. Il en vint d'ailleurs à frapper du pied sur son estrade, comme un gamin capricieux auquel on était en train d'enlever son nouveau jouet favori.

Le vieux jeta des regards furibonds aux Eden, et à Jill, qui avait de la chance d'être loin de lui, sinon elle aurait su ce qu'était un alcoolique en colère. Qu'elle lui manque de respect, c'était une chose, mais ce n'était pas une raison pour lui jeter des fruits. Bon, tant pis, il aurait aimé s'amuser un peu plus avant de lancer son atout, mais sa colère l'aveuglait de trop. Il sortit un téléphone portable, puis le posa contre son oreille rebondie, les yeux plissés de rage, après avoir pris un numéro archivé en mémoire.

-Réveille-toi, c'est l'heure.

Non, ce n'était pas l'heure, il était en avance, mais rien à foutre. Il esquissa un sourire des plus sadiques en fixant les jeunes, puis le bas de l'estrade s'ouvrit, pour laisser passer une jeune femme aux cheveux d'un blanc nacré, et avec une jambe métallique. Celle-ci portait plusieurs armes à feu sur elle, allant de l'automatique au truc totalement inconnu. D'ailleurs, vu certaines de ses armes, d'une technologie surprenante dans son évolution, on pouvait se demander si elle n'avait pas de liens avec le Directeur.

Elle fixa l'Assemblée, sans sembler heureuse, ni mécontente, de les voir. Juste, elle les regardait, et ils auraient pu être des moucherons à écraser, que cela ne lui aurait pas fait plus d'effets.

-Vous vous trompez, Gilbert, ce n'est pas l'heure. Je vous tiens comme responsable de notre avance.

Et dans son ton filait une menace certaine, comme s'il lui aurait fallu d'une pulsion pour éliminer le type avec son portable.

-Extermination du Flux lancée.

D'une vitesse surprenante, elle lança une grenade sur un coin de l'Assemblée. En fait, il fallut attendre que l'arme explosât pour savoir ce dont il s'agissait. Le geste était trop parfait pour savoir l'arme qu'elle prenait dans ses mains. Et l'explosion, produite dans un endroit volontairement éloigné et détaché du reste de l'Assemblée, pour laisser souffler un vent de panique, ne laissa qu'un survivant. Un type qui avait apparemment un pouvoir défensif, et qui avait l'air d'avoir vu sa vie défiler devant ses yeux.

-Mode opératoire : chasse.

Là, la femme-robot était prête à faire des jolies dégâts dans cette Ecole qui ne devrait même pas exister, d'après ses supérieurs.

Invité

Jareth était en train d'admirer le spectacle... Oui, il considérait ça comme un spectacle, les disputes entre Liz et Valentin ne différenciait pas des courantes disputes entre élèves... Il était donc en train d'admirer le spectacle quand une tomate s'écrasa sur la tête de Gilbert Robert... Jareth eut un franc sourire là où un autre aurait pu éclaté de rire.. Un des projectiles, fruits et légumes en l'occurrence, atterrit sur la toile du peintre qui s'était installé là, et qui n'était pas tout à fait banche puisqu'un projectile, une tomate plus précisément, était déjà atterrit dessus... Jareth trouvait tout cela franchement comique... Mais le début de rire, chose rare chez lui, commençait à se former dans sa gorge il eut un violent choc qu'il ne put qualifié mentalement que d'"éclaté" à la tête... La Pomme que la prof de Luxure avait lancé au hasard avait eu la bonne idée de se cogner à la tête de Jareth... Bien entendu elle avait éclaté, laissant des morceaux un peu partout sur la veste du jeune homme et aussi, et même surtout, lui avait enduit le visage d'une sorte de "compote" de pomme fraîche...

Jareth avait quand même pas mal d'Orgueil et une bonne estime de lui-même donc cette situation plus que gênante le dérangeant un peu il se leva, essuya ses lunettes d'un revers de manche et se dirigea vers Duncan et sa coéquipière, et n'attendant même pas une quelconque autorisation envoya de toute ses forces une tomate qu'il choisit pour sa maturité sur la tête de la Professeur de Luxure... Autant dire qu'énervé comme il l'était il ne risquait pas de manquer sa cible ou de manquer de force dans le lancer et effectivement il ne manqua pas sa cible et mit assez de force dans le lancer...

_Non mais oh... déclara-t-il seulement...

Il se retourna alors entendant une voix derrière lui s'adresser à l'alcoolique qu'il avait quitté précédemment... Il vit la jeune femme cyborg lancer une grenade dans un coin de l'Assemblée et vit ses effets dévastateurs... Il avala sa salive... Il espérait qu'elle n'aurait pas l'idée d'en lancer une dans ses environs...

Liz releva son visage vers la professeur de la Luxure, quand celle-ci s'approcha d'elle. Elle était déjà en train de s'apprêter à noter tout ce qu'elle pouvait entendre, dans un sérieux presque étonnant de sa part - qui cachait bien évidemment quelque chose, parce qu'une Liz sérieuse, on n'avait jamais vu ça - . Et puis, finalement, le sérieux de Liz était quelque chose de bien volatile, quand il ne s'agissait pas de voler des livres. Elle haussa les épaules, rangea ses affaires dans sa sacoche, et fut bientôt attentive à ce que lui disait le professeur Eden.

Le but du jeu, visiblement, c'était de définitivement foutre en l'air cette mascarade, et de s'amuser bien autrement. Bon, en quelque sorte, cela ne la dérangeait pas plus que ça. Après tout, elle avait dit ce qu'elle avait à dire, et n'avait pas plus fait attention aux réactions des autres. L'effet recherché ayant été la rage de Valentin, ce qui eut effectivement lieu, elle n'avait donc plus grand chose d'autre à faire que de noter.

Alors ce fut avec un sourire des plus sincères et des plus amusés qu'elle prit une pomme dans sa main.

-Vous avez choisi un tireur d'élite, professeur.

Et elle se servit de sa légère tendance à jeter des choses avec précision, pour rajouter mille points à leur effectif. Et toc, elle n'était pas là pour se laisser avoir sur ce qu'elle faisait de mieux - après voler des livres, mais là, personne n'allait chercher à l'écraser pour ça - . La jeune fille prit une poire, prête à attaquer à son tour Gilbert, quand sa prof proposait à d'autres de les aider, quand la situation tourna au vinaigre - ce qui, pour une carotte, n'était pas ce qu'il y avait de mieux - . En effet, elle n'avait absolument pas prévu de se faire manger par l'espèce de vieux qui pue, ni par son alliée, d'ailleurs.

D'une vitesse peu commune, la poire changea de place pour se retrouver par terre, poussée par trois couteaux de lancer dans la main droite de Liz. Bien sûr, elle n'était pas bête au point de penser que cela aurait un effet quelconque sur cet ennemi. Dans sa main gauche se trouvait un téléphone portable, du genre bien trop cher pour qu'il lui appartienne, et que personne ne lui ait volé. Une récente acquisition, donc. Elle choisit un numéro dans le répertoire, puis se plaça derrière son siège, pour s'en servir momentanément de bouclier.

-Réponds réponds réponds réponds !

Et effectivement, les tonalités cessèrent pour faire entendre une petite voix.

-C'Liz. On a un problème à l'Assemblée, Nix... t'as réussi à dormir cette nuit ?

Question à l'apparence con, mais c'était Liz, et elle avait fait une étrange rencontre, la veille au soir.

-Ok, bah... euh... tu t'y f'ras. Donc on a un problème. Gégé est accompagné d'une fille bizarre, genre en métal... Oui, en métal. J'voudrais savoir si ton père sait faire les filles en métal.

La réponse qui se fit entendre, relativement forte parce que Liz avait mis le haut-parleur de son téléphone pour prendre d'autres couteaux, l'air sévère, annonça qu'en théorie, son père n'avait jamais fait ça, mais qu'il en serait capable si l'envie l'en prendrait, même si elle ne pensait pas que cela l'intéresse. Il y avait dans cette voix une désillusion, comme si ce qu'elle disait, elle n'y croyait plus qu'à moitié. Nix n'avait jamais utilisé ce ton de voix en parlant de son père.

-Ok, donc tu penses que si on a une fille en métal de l'Ecole, c'est lui ou pas ?

D'après Nix, les deux cas étaient possibles.

-On fait quoi alors ?
-On détruit ces merdes immédiatement. Rangez-vous aux avis des adultes, généralement ils peuvent gérer les états de crise. J'arrive. Ne faites pas dans la demi-mesure, et n'hésitez pas à tuer le Qui Pue avec.
-Bien mademoiselle la Directrice !

Un regard à Eva. Elle allait lui montrer avec autre chose qu'elle savait parfaitement tirer sur les gens. Une de ses lames quitta sa main, et se planta dans le coeur de Gilbert Robert. Et d'un. Elle tourna son visage vers sa prof, attentive. Liz était d'une maîtrise de ses sentiments assez exemplaire. Son état de carotte habituel était d'un bon entraînement pour ce genre de situation.

-Professeur, comment on fait pour la fille ?

Invité

Jill, après avoir lancé ses fruits mûrs sur Gilbert et la toile du peintre, ne s’arrêta pas là. Elle se préparait à en lancer une autre, un peu au hasard –pour pouvoir encore plus foutre la merde- quand un p’tit paresseux vint piquer dans le stock de munition. L’orgueilleuse loin de se fâcher de cette intrusion, eut au contraire un grand sourire, quand le petit nain tira sur Miss Eden, dans l’intention de la toucher. Elle éclata de rire, puis lui dit :

- " OUAIIIIS !!! ça, ça vaut au moins 2000 points ! "

Puis, continuant sur sa lancée, elle en envoya une tomate dans le camp adverse, sans viser personne en particulier, juste pour s’amuser un peu. Se retournant une nouvelle fois vers le jeune garçon, elle rajouta :

- "Tu peux continuer à en lancer, si tu veux, si on veut avoir une chance de les battre, il faut être plusieurs … "

Voyant que Liz avait marqué 1000 points, elle n’en dit pas plus, avant de reprendre un beau fruit, et de le lancer une nouvelle fois sur la toile… Mais cette fois-ci, elle l’a rata, et toucha plus précisément le peintre, qui devait ne pas être très heureux… Sa réaction fut un simple « oups », avant de sourire… Il fallait espérer qu’il ne lui en voudrait pas, le grand gourmand…

Mais avant qu’elle ait l’occasion de poursuivre cette magnifique bataille, un événement imprévu ce produisit : l’estrade s’ouvrit, pour laisser passer ce qui ressemblait à un … robot. Non, en fait c’était plus subtil que ça, c’était un mélange entre une femme et un robot… Elle avait l’air quand même dangereux, cette fille, même de loin… D’ailleurs, Jill trouvait qu’elle pouvait très bien être une création du Directeur… Le savant fou pouvait très bien faire des trucs dans le genre… Mais pourquoi ? Voulait-il punir les élèves qui avaient osés faire une Assemblée Générale ? Tout cela était-il une mise en scène ? Le Directeur s’en allait, l’autre alcoolique en persuadait certain de prendre sa place, et le robot apparaissait pour tuer tous les intéressés ? Possible…

Et si, au contraire, le truc à moitié humain n’avait aucun rapport avec le Directeur, son but restait le même : tuer tout le petit monde présent… Elle semblait d’ailleurs sans donner à cœur joie… Avant que l’adolescente ait pu faire quoi que ce soit –le quoi que ce soit aurait sûrement été de déguerpir au plus vite- une bombe –ou un truc comme ça- explosa dans un coin de l’Assemblée, assez éloigné de Jill, qui tua quelques élèves… Tant pis. De toute façon, ils seraient mort un jour ou l'autre, non ? Autant que ce soit avant de rater leur vie, et de gâcher celle des autres ...

Et comme un problème ne vient jamais seul, immédiatement après, Jill remarqua que Liz parlait au téléphone… Mais, en fait, ce n'était pas un problème XD. Son interlocuteur restait mystérieux, mais, suite à sa conversation, la rejetée du Flux tua tout simplement Gilbert d’une lame dans le cœur. La jeune femme, qui avait suivit la scène, applaudit la scène de toutes ses forces, tout en criant des « OUAIS !!!! Bravo LIZ !!! ». Elle s’arrêta bientôt, lorsqu’elle se rendit compte que le problème principal n’était toujours pas réglé… En effet, la femme-robot n’était pas morte… En plus, elle avait l’air quasiment invincible… Et ça, ça pouvait quand même être un problème... Même pour des êtres parfaits comme Jill ...

S’adressant donc à Duncan, elle lui dit :

- " Je vais rejoindre le centre de commandement –elle désigna Eva et sa troupe-, pour connaître les instructions… "

Oui, un centre de commandement, car, là, on était quasiment en état de guerre ... XD Donc, il fallait utiliser les grands mots et les grands moyens !Puis pour elle-même, tout en se frottant les mains :

- " Va y avoir du sang … "

Traversant donc l’Assemblée, elle se dirigea vers Eva et Liz, tout en évitant soigneusement l’estrade… Arrivée devant eux, elle prit la parole :

- " Qu’est-ce qu’on fait, chef ? "

Le mot « chef » était peut-être un peu fort, mais la jeune fille était de bonne humeur… Et puis, Eva était de lion la plus responsable de tous les adultes présents, non ?

Bof, ce post -_-

Invité

"Par ennui, parce que c'est la suite des évènements qui va être intéressante, pas cette réunion moisie."

Son compagnon d’Assemblée avait fort bien résumé la situation. Elvira hocha la tête, avant d’ajouter d’un ton cynique :

« Et même, je commence à douter de ça… »

Après tout, ça faisait un moment que les choses avaient commencé, et un évènement intéressant –dont elle pourrait tirer un quelconque avantage, donc- il n’y en avait pas eu. La jeune fille fronça bien les sourcils lorsque Valentin alla gaiement étrangler Liz. Elvira n’aimait pas trop les élèves de l’Envie. On aurait pu croire le contraire, étant donné que l’envie, ça la connaissait. Elle désirait les propriétés des autres, ce n’était pas un secret. Oui, mais la jeune fille était à l’Avarice. L’envie lui faisait peur. C’était un sentiment dévorant. Le genre qui vous pousse à faire n’importe quoi. A négliger vos limites. Et à vous faire souffrir. Un vrai truc de masochiste, dont Valentin était le parfait exemple. Alors non, Elvira ne l’aimait pas. Il l’effrayait. En le regardant, elle voyait ce qu’elle pouvait devenir si elle perdait le contrôle. Mais cela n’arriverait pas, évidemment. L’avare fut soulagée de voir Liz le punir comme il fallait. A sa place, songea-t-elle, elle lui aurait certainement enfoncé son couteau dans la gorge. Mais pas sur la scène d’une Assemblée pleine de monde. Elvira leva les yeux au ciel, ne sachant pas trop comment réagir. Ce débat pas encore commencé tournait au règlement de compte grand-guignolesque. Mais quelle importance, après tout ? Elle n’était attachée à personne, dans cette Ecole, à part elle-même.

*Un parfait spectacle… Il y a les acteurs torturés, les retournements de situation… Et le public bien sûr. Et puis quoi, après ?*

La jeune fille soupira, failli détourner son attention au moment où Liz prononçait une phrase énigmatique à propos du Flux. Tout de suite plus captivée, elle se redressa légèrement sur sa chaise pour fixer l’autre avare. Le Flux, c’était sa vie. Le seul truc qui la rendait exceptionnelle. Fallait faire gaffe avec ça. Mais tout de suite après, elle lâcha un deuxième soupir. C’était Liz, elle était folle ! Elle nageait sans cesse entre délire et réalité, alors pourquoi chercher à décrypter ses paroles ? Elvira se rassit et fixa d’un œil morne l’apparition du vieil alcoolique sur la scène.

*Dans deux secondes, je me casse.*

Non, Elvira, tiens bon. Tu es censée te tenir au courant du plus d’évènements possibles pour éviter que ça te retombes sur la gueule plus tard. Avec un peu de chance, tu profiteras même de la pagaille qui ne saurait tarder pour te remplir les poches. Et foutre un traître coup de pied à un Gilbert à terre. Alors pitié, cale ton petit cul sur cette chaise et attends. Une grande fatigue la prit soudain à la gorge, refluant pour venir se loger définitivement au creux de ses membres. Elle s’était levée trop tôt, ça devait être ça. La tête à nouveau sur ses bras, Elvira rata l’arrivée du professeur de la Luxure avec son panier de fruits, assistée par Liz. Rata le pourrissage de la toile du peintre. Mais elle vit avec plaisir la face de Gilbert se recevoir une tomate bien mûre. Sifflotant de surprise, elle se tourna pour chercher qui avait eu la bonne idée de faire taire le vieux qui n’avait rien à faire dans cette école. Et faillit se recevoir un autre fruit à visée clairement meurtrière. Bon d’accord, humiliante au pire, mais quand même. Baissant la tête en jurant, elle évita le projectile.

« Qu’est-ce que c’est que ce bordel encore… » Marmonna-t-elle.

Elvira en avait marre. Ras-le-bol. Elle s’était gourée de scénario. Venue pour voir une guerre sanglante pour obtenir la place convoitée de Directeur, elle se retrouvait propulsée dans la quatrième dimension des chaussettes volantes. Ou plutôt des fruits volants, mais qu’importe. Quand on était méchant, on ne frappait pas les gents à coups de nourriture. Il y avait vraiment beaucoup, beaucoup de trucs qui faisaient plus mal. Alors pourquoi ? Qui venait de transformer cette assemblée en bataille de fruits ? La jeune fille n’eut qu’à se retourner pour avoir sa réponse. Eva Eden, bien sûr. Une des rares personnes ici qui semblait pouvoir tout prendre avec détachement. Un peu trop, peut-être, songea Elvira alors qu’une pomme s’écrasait à côté d’elle. Cette femme, elle l’évitait le plus possible. Complètement imprévisible, donc dangereuse, et affreusement belle. Affreusement pouffe. Un sourcil levé, la voleuse la regarda avancer avec une horreur contenue vers le petit groupe hétéroclite qu’ils formaient, Yael, Lionel et elle.

-Que ceux qui s’ennuient n’hésitent surtout pas. Y a en pour tout le monde ! Le but c’est de rabattre le caquet au play boy et à l’Orgueilleuse d’en face !! Ceci étant, visez surtout ceux qui vous agacent le plus, ça sera toujours ça de gagné !

Eva leur envoyait toute sa grâce et sa joie à la tête. Ecarquillant les yeux, Elvira se questionna. Que faire maintenant ? Céder à la folie ambiante et lancer des tomates pourries dans la foule ? Elle regarda ses deux voisins, haussa les épaules et énonça :

« C’est pas tout, mais j’ai une réputation à tenir moi… »

A savoir : je suis associable, discrète, j’observe les autres et je ne me mouille pas. Elle croisa les bras, mais loucha quand même sur les petits objets responsables d’un aussi grand foutoir. Remarque, il y avait bien deux ou trois personnes qu’elle aurait aimé aligner en toute discrétion… Alors qu’elle y réfléchissait, elle rata à nouveau quelque chose qu’elle n’aurait pas dû : un Gilbert Robert tout de suite beaucoup plus dangereux, qui lâcha son chien de chasse cyborg dans la foule.

L’explosion la surprit, chose qu’elle détestait plus que tout. Elvira hoqueta discrètement en voyant les dégâts et surtout, la femme électronique qui les avait causés. Ses cheveux se dressèrent sur sa tête.

*Finalement, les fruits c'est bien...*

Ca, c’était pas de la technologie courante. Et ça sentait très mauvais. La jeune fille se mordit les lèvres, réfléchissant à toute allure. Elle n’avait aucune idée de ce qui se passait, mais c’était autrement plus important qu’une histoire de direction... Caliban ? Etait-ce lié à son absence ? Evidemment, mais de la quelle manière, c’était la question. Se baissant en un instant, la brune fronça les sourcils. Merde. Il fallait qu’elle se tire. Vite. Il suffisait d’une autre grenade et s’en était fini de sa trop courte vie. Mais traverser cet endroit en plein chaos, risqué. Surtout si elle s’approchait de la folle armée pour sortir. La jeune fille sortit son poignard d'une main qui tremblait légèrement. Elle avait peur, ça oui. Elle était totalement dépassée. Elle se tourna vers Eva, qui se trouvait être par défaut l’entité la plus compétente près d’elle. Et pour une fois depuis qu’elle était là, capta quelque chose d’important. A savoir, une Liz en pleine conversation téléphonique qui énonça un « Madame la Directrice ». Pardon ? Depuis quand l’avare était intime avec Nix, si c’était bien elle ? Que foutait Nix d’ailleurs ? Elvira ne lâcha pas Liz des yeux, parce que décidément les choses n’étaient pas normales aujourd’hui. Elle la vit avec détachement tuer Gilbert. Il fallait bien que cela arrive… Etrangement, la voleuse hésita. Puis, après un moment, se tourna vers Eva et Liz en jurant, enjamba une chaise à terre et apostropha la lanceuse de couteaux, essayant de contrôler sa voix.

« C’est le moment de lâcher tout ce que vous savez. »

Court et simple. Pour l’instant, Elvira ne comprenait rien et c’était dangereux. Elle comptait bien se tirer dès que possible, mais sans savoir comment, le désir de décrypter cette affaire l’avait retenu. En tout cas, elle n'allait sûrement pas prendre part au "commando Eva Eden qui se formait". Merci, je ne suis pas encore suicidaire.

*Si je meurs à cause de leurs conneries, je reviendrai les hanter jusqu’à la cent vingtième génération…*

[HRP] Pas le temps de me relire ni d'écrire tout ce que j'aurais envie, mais bon xD [/HRP]

» Un cour presque comme les autres...