Australie - Intérieur de la Mine

Tout et Rien Nombre de messages : 185 Date d'inscription : 02/01/2008

Sur sa montre, qu'il fixait désormais depuis des heures, Patrick voyait que c'était le matin, dehors. Cela faisait des jours qu'il survivait plus qu'autre chose, perdu dans cette Mine, avec ses compagnons. Cela faisait des jours qu'il était plus un boulet pour les autres, qu'un véritable membre de la F.I. Mais la chef avait décidé de le garder en vie, alors...

Alors cela ne changeait rien au fait qu'il s'en veuille terriblement, d'être un tel poids. Sans lui, ils auraient probablement trouvé un moyen de s'en sortir. Sans lui, ils seraient loin, en sécurité, et pas perdus dans ce lieu terrifiant. Enfin, terrifiant parce que les gens qui vivaient ici, d'habitude, étaient tous timbrés. Certains pouvaient se battre pour de l'or, après tout, il pouvait le comprendre, mais de là à s'entre-tuer, cela n'était pas dans les cordes du jeune Colérique.

Enfin, d'autres pouvaient le faire. Vivre avec Adam devait lui avoir changé sa vision de la richesse. Le machin blond était un coffre à bijoux sur place, en fait. Il lui adressa un sourire ironique, lui qui ne pouvait déjà plus bouger de sa position allongée, attendant des secours qui ne viendraient peut-être même pas. Bon, soyons honnêtes, il attendait plus la mort que de l'aide. Maggie avait refusé que le Directeur vienne, et il était difficile de savoir s'il allait ou non écouter sa femme.

Le jeune homme demeurait allongé, sans dire un mot, depuis quelques temps. Il préférait oublier ce qu'il se passait autour de lui, faire abstraction des coups de feu, pour mourir dans cette cachette qu'ils s'étaient trouvée. Les yeux mi-clos, il se laissa sombrer dans l'inconscience.

Maragaret Leviaz ferma doucement les yeux, en poussant un faible soupir las. Quelle heure pouvait-il être ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Et cela n’avait pas grande importance, en réalité… Elle ne ressentait pour l’instant pas la fatigue. A moins qu’elle n’ait déjà dépassé ce stade depuis longtemps, pour œuvrer entre la lassitude et la résignation. Que fallait-il faire à présent ? Elle était responsable de tous ces gens qui partageaient avec elle leur situation. C’était leurs vies, qu’elle devait protéger. A elle de faire les choix… Mais quels choix ? Son esprit purement analytique n’en voyait pas. Ou n’en voyait pas encore… Elle n’était pas dans un état qui lui permettait de réfléchir calmement.

Elle se remérorait encore sa conversation avec son mari, quelques temps plus tôt. La femme avait tout bonnement refusé qu’il lui vienne en aide. Hors de question… Rien à voir avec une question de fierté, bien sûr. Mais s’il venait, cela voudrait dire qu’il abandonnait Nix au milieu d’une Ecole de fous. Ou pire, qu’il l’emmenait avec lui. Dans les deux cas, elle était d’ores et déjà prête à lui en vouloir à mort. Peut-être aussi s’inquiétait-elle tout bonnement que lui, risque sa vie ici aussi, avec elle… Mais si c’était bien une des raisons qui lui avaient fait refuser l’aide de Caliban, elle n’en était pas consciente.

Et puis… Elle le connaissait bien assez pour être presque persuadée qu’il passerait outre son catégorique refus. Et si cet abruti venait… elle l’étranglerait sur place, c’était décidé. D’un geste machinal, Maggie faisait rebondir entre ses doigts un porte-clé banal, qu’elle devait avoir habilement « emprunté » à l’un de ses camarades d’infortune, lors d’un de ses moments d’égarement habituels… Elle le lançait donc, puis le rattrapait, au fil de ses pensées, dans un petit bruit métallique qui finit par l’agacer elle-même. Elle rangea l’objet dans la poche de sa combinaison noire, et se détacha du mur sur lequel elle s’appuyait. Le vêtement de Maggie était tellement sombre qu’elle donna l’impression de sortir tout droit du mur lui-même.

Bon, trouver quelque chose à faire. N’importe quoi qui lui donne l’impression d’être utile à quelque chose, ou à quelqu’un… C’était à elle de donner les ordres. Oui, mais quels ordres y avaient-ils à donner ? Elle ne savait pas ce qu’elle espérait, ce qu’elle attendait ainsi, patiemment… Qu’un miracle les sorte de ce guêpier ? Un miracle, ou le Directeur en personne ? Non, pas question que ce crétin mette les pieds ici. La femme secoua vivement la tête sous ses pensées, et le geste fit s’échapper quelques unes de ses mèches ambrées, jusqu’ici entravées par un élastique détendu, au-dessus de sa nuque.

Elle soupira de plus belle, puis fit quelques pas, qui résonnèrent sur le sol en un bruit sourd, jusqu’à l’endroit où Patrick était allongé. Plus précisément, à l’endroit où le jeune homme était en train de se vider de son sang. Margaret se mordit la lèvre, tout en s’accroupissant à son chevet, ses yeux d’un bleu pénétrant sondant le visage inconsient du blessé. Elle n’avait pas l’intention de l’abandonner… Pourquoi ? Parce que. C’était ainsi. Si l’on commençait à faire si peu de cas de la vie de chaque individu… alors Caliban aurait pleinement gagné à la détruire. Parce qu’il s’était fait touché par une balle, ce jeune homme devait mourir ? Bien sûr que non. Le chacun pour soi, dans l’esprit de Maggie, n’avait pas lieu d’être.

Elle tenta un sourire compatissant en direction de l’inconscient, puis passa doucement une main sur son front, pour vérifier sa température. Il était brûlant… et cela ne risquait pas de s’arranger, s’ils demeuraient à attendre sagement qu’il leur claque entre les doigts. Maggie se mordit fortement la lèvre, et avança ses doigts non loin de la blessure ensanglantée de Patrick, penchant la tête pour l’examiner. Bien vite, sa main aux gestes pourtant précautionneux se retrouva teintée d’un rouge inquiétant. Son cœur se serra, et elle redressa la tête. Bon… Si Caliban devait vraiment jouer au con et ignorer son refus, qu’il ramène ses fesses vite fait.

Un peu contradictoire, tout ça… Margaret se laissa tomber sur le sol, assise aux côtés du corps inconscient, sa main revenant vers le front du blessé, comme pour apporter un peu de fraîcheur au milieu de sa fièvre. Elle redressa la tête, au cours de ses soins précaires, pour balayer d’un regard inquiet les autres membres de l’équipe, prisonniers avec elle. Sa voix claire, quoique plus faible qu’à l’ordinaire, s’éleva doucement :

- Question con, mais… Est-ce que tout le monde va bien ?

Ses yeux bigarrés se perdaient dans la lumière chiche du boyau qu'il observait, accroupis et le dos à la paroi il guettais le moindre signe de présence -qu'elle soit amie ou ennemie- à l'entrée de leur "cachette". Dans la plus complète ironie du sort ils avaient trouvé un filon de diamant non récolté dans un renfoncement à l'entrée très étroite, seulement à part comme cachette très provisoire cela ne leur servirait à rien avec un cadavre sur les bras...
Mâchonnant un chewing gum qui avait perdu son goût depuis quelques dizaines d'heures déjà il se demanda une énième fois la raison pour laquelle il était ENCORE de garde, parce qu'à part le fait qu'il le fasse mieux que les autres et qu'ils étaient quasi diminué d'un membre il ne voyait pas de raison qu'il se coltine le tour de garde de la chef.
Enfin le kamikaze à la tête de chimpanzé avait sérieusement douillé cette fois et il avait beau faire son cinéma habituel là il ne pouvait pas être crédible : il souffrait peut être pas mais il allait mourir.
Son poing se serra à cette évocation, il était pas doué aussi l'autre à se jeter ainsi sur les coups de feu, on pouvait pas faire le gilet par-balle humain et espérer survivre dans une mine sans médocs...
Il secoua la tête en lâchant la pierre qu'il tenait en main -qui s'était transformé en or lorsqu'il l'avait serrée- il ne fallait pas que son esprit s'égare, il devait rester concentré, même si la seule chose qu'il observait depuis ces dix heures c'était bel et bien toujours la même roche, toujours le même boyau vide.
Il fut tiré de sa vaine tentative de se reconcentré par la voix de la-dites chef qui demandait si ils allaient bien...
Entendre ça dans ce genre de situation avait de quoi faire sourire, non? En tout cas cela fit sourire Adam et même cela lui fit tourner la tête dans la direction de celle qui venait de parler -ce qui en soit n'était pas une chose extraordinairement intelligente vu qu'il était en train de monter la garde, mais il ne pouvait pas s'en empêcher- et lui répondit avec un ton des plus naturel comme s'il parlait de la pluie et du beau temps, sa voix chaude et profonde résonnant dans leur "cachette".

Si l'on peut dire que le fait que la mousse que je fixe depuis cinq heure du mat n'a pas pris de couleur violette c'est aller bien alors je vais formidablement bien ma chère!

Puis il leva les yeux au ciel -enfin ils se posèrent surtout sur le plafond- et se laissa glisser en arrière pour discuter plus à l'aise tout en crachant son chewing gum en dehors de leur planque et reposa ensuite ses yeux si différents l'un de l'autre sur celle qui les avaient plus ou moins conduit dans ce pétrin.

Par contre si l'on considère que parler dans une mine où tout le monde en veut à notre peau est synonyme d'aller mal... Bah nous sommes mort et enterrés!
Enfin c'est pas tout ça mais vous pourriez me rendre mon porte-clé? Je voulais jouer avec il y a peu et je ne l'ai pas trouvé donc à moins que vous vouliez me voir sonder le sol et retourné le blessé j'aimerais bien avoir un truc pour m'occuper sinon je sens que la mousse en face de moi risque de me voir arriver de près pour me dégourdir les jambes.

En disant sa dernière phrase il avait tendu la main, il n'avait strictement rien contre les crises de cleptomanie de celle avec qui il travaillait et se foutait comme de sa première victime de son porte-clé mais là il avait besoin de s'occuper l'esprit et le corps et non seulement une dispute lui ferait du bien mais aurait l'avantage de tous les occuper un bout de temps en leurs faisant partiellement oublié qu'ils étaient tous piégés comme des rats.

Enfin remarquez si vous demandez à vraiment tout le monde je peux répondre pour le malade hein! Lui il ne va pas bien malgré ce qu'il est capable de débiter comme annêrie et ses accès de folie passagère et le fait que je soit pas médecin je peux vous dire que c'est pas neurologique.

Et sur ces derniers mots il soupira en jetant de nouveau son regard par l'ouverture... Pour découvrir toujours le même boyau avec toujours la même mousse et toujours cette même pierre à ce même endroit, cette même lampe à pétrole crachotant comme si elle allait mourir dans l'heure et cette même...
Il avait néanmoins toujours le bras tendu pour qu'elle lui rende son truc, après tout il avait VRAIMENT besoin de passer ses nerfs sur autre chose que sur quelqu'un à côté de lui.

Tout et Rien Nombre de messages : 185 Date d'inscription : 02/01/2008

[HRP : Bon, pour Lyra, elle est en vacances, et le temps qu'elle fasse sa fiche, bah... je crois qu'on peut se permettre de dire qu'elle suit ^^]

L'inconscience de Patrick ne dura pas longtemps, puisque le monde se mit à trembler autour de lui, et qu'il n'en fallait pas plus pour lui redonner ses esprits. Il se redressa vivement, probablement trop pour quelqu'un qui perdait son sang à vue d'oeil, puis jeta un regard tout autour de lui. Tout vibrait, sous ses yeux, il en avait une expression particulièrement surprise.

Ses poings se serrèrent, Patrick se leva complètement, posa sa main contre l'épaule d'Adam.

-Ils ont décidé de nous éradiquer. Tous. Ils savent que nous sommes là. C'est fini.

Le jeune homme quitta la cachette, sans faire plus attention, son flingue à la main. Il prit une gourde attachée à sa ceinture, en but une longue gorgée. C'était sa propre sueur, c'était son don du Flux. Il ne ressentait plus la douleur. Il restait à effacer quelques agresseurs, pour sortir. Vite.

-Ca va s'écrouler sur nous... FUUUUUYEEEEEEZ !

La fièvre le rendait complètement fou.

Et niveau discrétion, c'était mort. Fallait juste espérer que l'explosion ait dissimulé le hurlement de ce taré qui s'avançait dans le boyau. Droit devant lui.

La voix qui s’éleva suite à la question de Maggie ne pouvait appartenir qu’à une seule personne. La femme haussa un sourcil entendu, un mince sourire tout aussi ironique que celui du jeune homme se dessinant sur ses lèvres. Elle tourna la tête en direction d’Adam, qui semblait vraisemblablement être encore assez en forme pour parvenir à faire de l’humour. Mais nettement moins pour ce qui était de monter la garde, visiblement… Margaret faillit le lui faire remarquer, mais se contenta d’une petite moue enfantine qui fut accompagnée d’un haussement d’épaule. Pourquoi avait-elle demandé à Adam de monter la garde, au fait ? Elle ne s’en souvenait plus très bien. Il avait dû faire quelque chose qui l’avait énervée. Ce type avait le don de la mettre sur les nerfs et de la détendre en même temps. Oui, pas très logique, encore une fois. Comme d’habitude.

Margaret, elle aussi, sentait un besoin viscéral de défouler ses nerfs, mis à rude épreuve, sur quelque chose ou quelqu’un, et personne ne pouvait imaginer à quel point elle se retenait de tous les détrousser, les uns à la suite des autres… juste histoire d’occuper ses mains et son esprit à autre chose qu’à la perspective de mourir enfermés ici. Par sa seule et unique faute. Elle interrompit les soins qu’elle tentait vainement d’apporter au blessé – ce qui n’était évidemment pas simple, sans médicaments – et plissa les yeux en direction de la main qu’Adam lui tendait. Qu’espérait-il, au juste ? Qu’elle lui rende son porte clé ? Il rêvait éveillé celui-là ! Au moins, il avait eu le mérite de détourner l’attention de Margaret, à tel point qu’elle en oublia un instant le nœud qu’elle avait à l’estomac.

Elle éprouvait une furieuse et répressible envie de chercher querelle… et il fallait avouer qu’avec un Adam sur les nerfs, et qui réclamait son bien, ce n’était pas bien compliqué. Maggie baissa légèrement les yeux vers la petite bosse, au niveau de sa poche droite, que formait ledit porte clé dérisoire. Elle laissa passer un bref silence dubitatif, puis finit par murmurer d’un ton sans doute aussi sarcastique que celui du jeune homme :

- Merci beaucoup Adam, pour cette belle mise en lumière de notre situation. Un simple « oui » ou « non » m’aurait entièrement suffi, pour être tout à fait sincère… Mais si j’en juge à votre débit de parole, je suppose que vous n’allez pas trop mal, vu le contexte actuel… C’est déjà un début.

Elle fixa encore un instant la main tendue d’Adam qui réclamait ce qui lui était dû, puis releva ses yeux aux nuances d’azur, pour dévisager le jeune homme, de la même manière que s’il lui était poussé une deuxième tête. Maggie glissa sa main de sa poche, en retira le « précieux » porte clé, et le fit tournoyer autour de son index, tout en ajoutant :

- Quant à cette histoire de porte clé, je suis sincèrement désolée, mais il va sérieusement falloir vous trouver une autre occupation. Sympathisez donc avec cette jolie mousse, si vous y tenez, parce qu’il se trouve que maintenant, ce truc est à m…

Un tremblement de terre empêcha Margaret de terminer sa phrase, mais aussi, sans doute, stoppa une prise de tête ridicule avant qu’elle n’ait lieu… Les mots de la femme se perdirent dans sa gorge, tandis qu’elle sursautait et perdait l’équilibre, se retenant de peu à la paroi rugueuse, tout en évitant, dans un geste instinctif, de laisser échapper le porte clé. Dans ses yeux passa une inquiétude à peine dissimulée, remplacée bien vite par une sorte de fureur qui la fit se relever brusquement, malgré le tremblement de terre, et relever la tête vers le plafond.

- J’y crois pas !!!

Deux solutions : soit il s’agissait d’ennemis, auquel cas ils étaient désormais tous condamnés, soit il s’agissait d’alliés – et notamment de ce crétin de Caliban – et… ils étaient tout autant condamnés, puisque le Directeur avait visiblement décidé de leur faire tomber la mine sur la figure. Maggie n’eut pas le temps de comprendre tout ce qu’il se passait que déjà, leur malade s’était redressé, et pris d’un accès de folie, commença à avancer dans le boyau, droit devant lui… en hurlant, bien évidemment. Bravo pour la discrétion, par-fait…

Cela dit, elle ne pouvait pas lui en vouloir… Elle-même éprouvait une forte envie de hurler des injures. Juste pour se calmer les nerfs. Ou calmer sa peur d’être ensevelie, pour être plus précise. En un geste qui parut irréel face à la situation, Margaret glissa nonchalamment sa récente acquisition dans sa poche, et se précipita sans plus prévenir à la suite de Patrick, courant plus ou moins en zigzag sous le tremblement qui agitait le sol, et faisait frémir ses genoux… et son cœur. Mais qu’est-ce qu’il foutait, bon sang ?

Margaret n’avait pas le temps de réfléchir aussi bien qu’elle l’aurait dû. Quelques pierres sans grand danger tombèrent non loin d’elle, juste au moment où elle saisissait le bras du blessé, d’une main de fer, et le forçait à s’appuyer contre elle, en annonçant d’un ton autoritaire :

- Toi tu ne vas nulle part sans moi, c’est un ordre.

Elle leva les yeux vers le plafond, sourcils froncés, son cœur battant à tout rompre contre ses côtes, autant sous l’effet de la peur que sous celui de l’adrénaline. Bien… à présent c’était quitte ou double. Sans lâcher Patrick, qu’elle tentait de maintenir plus ou moins fermement, elle se retourna vers ses compagnons d’infortune, faisant notamment signe à Adam de bouger ses fesses pour venir l’aider à contenir l’autre taré.
D’une voix étrangement posée, compte tenu de ce qui se passait, Margaret surpassa à peine le bruit du tremblement sourd, au-dessus de leurs têtes, pour annoncer :

- Ok, amis ou ennemis, quoi qu’il nous attende là-haut, il n’y a pas d’autre alternative… à moins que vous ne préfériez mourir enterrés ici, comme l’a si bien illustré notre Adam. D’ailleurs, viens m’aider à calmer ton copain fou, je te prie… Je n’y arriverai pas toute seule.

Maggie était subitement passée du vouvoiement de politesse à un tutoiement empressé, signe qu’elle réfléchissait à toute allure, et qu’elle n’avait pas vraiment le temps de penser à ce genre de détails. Elle déglutit avec difficulté, et fit signe aux membres de s’activer. Ils n’avaient cependant pas besoin d’attendre cela pour le faire…

- Faites gaffe, surtout. On a bien assez d’un blessé cinglé.

Dit-elle en manquant elle-même de perdre l’équilibre, et en évitant de justesse une pierre qui manqua son épaule d’une dizaine de millimètres, grand maximum. Si son mari était responsable de ce… truc, il allait sérieusement le sentir passer. Au bout de quelques minutes de laborieuse progression, à tenter de soutenir – ou de retenir, selon le moment – un Patrick en mode délire, Margaret crut apercevoir, à travers le brouillard de poussière qui les entourait, une lumière qu’elle n’avait plus revue depuis… elle ne savait plus quand. La lumière du jour ?

Le mousse était toujours de la même couleur, paaaarfait... Enfin tout du moins avait-il l'air de nouveau parfaitement concentré à regardé cet excroissance végétale qui rongeait lentement le mur opposé à la sortie de leur "planque".
En réalité il profitait de la verve de celle qui était sensé être sa "supérieur" pour s'échapper un peu de la monotonie de l'attente, et l'attente de quoi déjà? Le rétablissement miraculeux de l'autre timbré? De l'arrivée de renfort improbable? Ou de la mort subite de tout les occupants de la mine? Les trois évènements ayant des probabilités plus ou moins égales il pensa qu'il ferait bien d'en rajouter encore un peu pour le souligner.
Surtout lorsque elle lui répondit -en même temps il s'y attendais un petit peu vu comme elle était possessive- que le porte-clé était à elle maintenant, ça l'arrangeait pour tout dire, après tout ça lui donnait une excuse en plus pour râler et se changer les idées, enfin cette fois-ci au moins regardait-il le boyau en montant un semblant de garde et il tendait toujours le bras lorsque soudain la phrase de Margaret se rompit... Ainsi que la totalité de la mine si on en croyait le bruit de fin du monde et les vibrations qui venaient de le coller à la parois aussi brutalement que soudainement, portant ses deux mains gantées devant lui afin de ne pas s'écraser la figure contre la roche.
Il se releva ensuite en se grattant le crâne et en jetant un regard par l'ouverture, juste à temps pour voir débouler comme un missile à tête chercheuse l'espèce de kamikaze mourant avec lequel il était sensé faire équipe ainsi que sa chef qui avait quasi-immédiatement réagit en rattrapant le bourde du fléau sur patte mais qui, bien entendu, n'avais pas pu empêcher l'autre de braire comme un goret... Enfin pour la différence que ça faisait dans tout ce bordel...
Allez hop, le voilà qui sortait tranquillement de leur planque faisant bien attention d'esquiver les morceaux de roche qui tombaient du plafond -il avait l'air tout ce qu'il y a de plus calme et semblait éviter les débris sans y faire attention-
D'ailleurs une fois arrivé près de Maggie et de P.M. il lâcha un commentaire bien sentit sur la situation actuelle.

Ah ben Ragnarök est en avance sur le planning dites-moi! Enfin je peux l'assommer si...

Sa phrase fut coupée par le regard que lui lança son interlocutrice, mauvaise idée de faire de l'humour dans les plans désespérés? Bah il avait l'habitude, et ce n'était pas ça qui allait le forcer à aider l'espèce de cinglé dont s'occupait Maggie actuellement. Il était bien plus utile à surveiller toute ces fourmis qui s'agitaient dans tout les sens autour d'eux, il grommela néanmoins que "si pouvait lui donner un titre ce serait pas mal de faire dans le genre 'sirène d'alarme d'auto-destruction' pour l'épitaphe".
Autour d'eux avait vraiment l'impression de se trouver au cœur d'une fourmilière où un gamin capricieux à soudainement donné un coup de pied affolant tout le petit peuple à l'intérieur et faisant tout s'effondrer partiellement.
Formation serrée pour ne pas se perdre dans le brouillard poussiéreux, bruyant et agité de cris et coup de feu à la suite de leurs chefs, enfin sauf Adam qui pénétrais régulièrement dans la masse cotonneuse de poussière comme un parachutiste saute dans le vide pour réapparaitre comme il a disparut quelque minute après un trophée doré la main, parfois une tête, une jambe ou une main entourant encore l'arme qui avait manqué de tirer au hasard sur eux...
Puis balançant ces "trophées" dans les plus grosses masses d'ennemis afin qu'ils se battent entre-eux pour savoir qui aurait ce "cadeau du ciel" et vu le monde qu'il y avait dans la mine et les débris chutant peu de monde pourrait en profiter suffisamment avant de mourir, surtout si leurs derniers instants étaient occupés à se battre pour des dorures.
De temps en temps il en touchait même un à la tête qui s'écroulait pendant que ses "camarades" fondaient sur lui comme des vautours affamé par la soif de l'or, un fléau qu'Adam sait parfaitement répandre depuis le temps.
Alors qu'il émergeait soudainement aux côtés de Maggie un sourire aux lèvres, quelque chose attira son attention, la même chose que celle de sa supérieure, la lumière? La lumière du jour? Il allait peut être pouvoir trouver de l'eau -à boire en tout cas- et ça arrangerait ses affaires enfin... Encore fallait-il que ce fut bien la lueur du jour!

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Quelqu'un l'empêchait d'avancer, et il fallait avouer que cela ne lui plaisait qu'à moitié. Patrick n'avait pas la force de se détacher de sa chef, et avait plus tendance à observer cette lumière au-dessus de lui, comme on verrait un don de Dieu. Ils pouvaient sortir. Ils le pouvaient, s'ils ne se laissaient pas prendre par cette fumée autour d'eux.

Patrick sortit son flingue. Plutôt mauvaise idée quand on savait qu'ils ne voyaient pas grand chose, ici. Il jeta un regard presque dément à sa chef, lui esquissa un sourire terrifiant, puis, d'un mouvement de coude incroyable pour un type de son état, se défit de son étreinte, pour filer dans la poussière. C'était un acte digne d'un inconscient, écrasé par le désir de survivre... ou de ne pas mourir seul.

-La lumière du Paradis, au-dessus ! C'est fini, nous sommes tous morts !

Il tira dans la poussière, dans cette fumée qui l'entourait. Il ne visait même plus, et il était fort probable qu'il vienne à blesser un de ses alliés... ou que quelqu'un décide d'en finir avec un fou pareil. Après tout ce n'était pas compliqué, il ne prenait même plus soin de se défendre, et il ne suffisait que d'un coup bien placé pour le faire taire.

-Nous devons tous mourir pour sortir !

Décidément, il en avait, des mauvaises idées. Il sortit de la poussière ambiante, qui le faisait tousser, visant Adam, avec un sourire des plus amicaux.

-Je vais t'aider, vieux. On partira ensemble. Les longs voyages sont toujours mieux entre potes.

Le bruit, les cris, la poussière… Beaucoup trop. Vraiment beaucoup trop. Margaret n’y voyait pas plus loin que le bout de son nez, à travers ce brouillard opaque, et ses yeux la piquaient à tel point que quelques larmes perlèrent le long de ses joues. Etait-ce vraiment de la lumière, qu’elle avait cru apercevoir ? Elle n’en était même plus sûre à présent. Peut-être n’était-ce rien de plus qu’un éclat fugitif… comme ceux qui traversaient de temps à autres le brouillard, des lueurs dorées qui lui signalaient la présence d’Adam, pas si loin que ça. Mais celle qu’elle croyait voir n’y ressemblait pas. Elle était plus pure, plus blanche…

Y avait-il une sortie, juste en face ? Ce filet de lumière ressemblait plus à une illusion, noyé dans le tumulte environnant. Elle ne pouvait pas s’accorder le temps de se poser la question… Tant bien que mal, elle tentait de maîtriser le blessé en pleine crise de démence, tout en essayant de protéger sa propre vie. Ce qui était une tâche ô combien compliquée… A plusieurs reprises, Maggie sentit quelqu’un la bousculer violemment, et perdit l’équilibre, se retenant de justesse. Elle se serait sentie nettement plus en sécurité si elle avait pu sortir son arme. Mais voilà, Patrick ne lui en laissait ni le temps, ni l’occasion.

Jusqu’au moment où il parvint à s’arracher à son étreinte, alors qu’elle vit ressurgir Adam non loin d’elle. Un moment d’inattention, peut-être, ou de fatigue… Elle ne sut pas très bien ce qui arriva, mais avant d’avoir aligné deux pensées cohérentes, elle se sentit rejetée par le blessé dément, et tomba à la renverse. Par réflexe, elle avait activé son Flux, et son coude, qui heurta violemment le sol, s’il fut écorché, résista férocement bien au choc. Margaret senti la poussière devenir plus épaisse, et envahir à la fois sa gorge et ses narines. Elle se mit à tousser en se redressant, tenant cette fois-ci son arme à la main. Patrick n’était pas seulement devenu fou, il était dangereux… Elle l’entendit tirer des coups de feu au hasard, et se redressa d’un bond, par peur qu’il ne blesse certains des leurs.

Un instant, elle voulut lui crier quelque chose, le faire revenir à la raison d’une quelconque manière… Mais une réalité la frappa. Il n’y avait rien à faire… Ses paroles n’avaient plus aucun sens. Et maintenant, qu’était-elle censée faire ? Le souffle court, Maggie essuya d’un revers de main les larmes qui séchaient sur ses joues, et resserra les doigts sur son arme.

- Patrick, reviens ici tout de suite !! Tu es…

… Fou, certes, c’était une évidence, et elle ne voyait même plus l’intérêt de le dire. Mais ce qui l’interrompit réellement dans cette exclamation vaine qui n’avait pour but que de libérer sa panique, ce fut le Patrick en question, qui surgit à nouveau du brouillard, pour menacer Adam. Les yeux embrumés de Maggie analysèrent la scène en une simple fraction de seconde. Il ne lui en fallut pas plus pour prendre une décision rapide. Cette expédition virait au cauchemar… Elle se baissa, attrapa la première pierre qui rencontra ses doigts, et la serra fortement… Le projectile atteignit le fou furieux juste à la tempe, assez fort pour l’assommer proprement, mais pas assez non plus pour le tuer net. Quoique, il risquait de s’en sortir avec une sérieuse commotion cérébrale. Margaret visait étonnamment bien, dans n’importe quelle circonstance.

Si on lui avait dit un jour qu’elle serait obligée d’attaquer l’un des membres de son équipe pour en protéger un autre… La situation était irréelle. Margaret toussa de plus belle, puis marmonna pour elle-même :

- Quel con…

La victime de l’injure en question pouvait être Patrick, tout comme Caliban, qui avait une légère tendance à être coupable de tout, aux yeux de sa femme… Elle tourna rapidement la tête vers Adam, et haussa les épaules à travers le tumulte environnant.

- Désolée. M’énervait trop celui-là.

Tout le mystère était de savoir pourquoi elle s’excusait auprès du type intact, plutôt qu’auprès de celui qui s’était sensiblement pris une pierre dans la tête. Le désordre environnant avait une fâcheuse tendance à brouiller son jugement plus qu’elle ne l’aurait souhaité. Elle se précipita ensuite jusqu’au corps inconscient de Patrick, tout en continuant à marmonner des injures toutes plus exotiques les unes que les autres.

- On peut pas le laisser là. Et je n’arriverais jamais à le traîner toute seule.

Celui qui n’avait pas compris le message était sourd, ou définitivement stupide. Elle darda sur Adam un regard interrogateur et passablement calme, ce qui offrait un contraste saisissant avec les larmes qui perlaient au coin de ses yeux, et ses doigts crispés sur son arme. Elle releva la tête… Et cette lumière ? L’avait-elle donc rêvée ? Elle était si lasse…

Dans un chaos où poussière, coups de feu, cri d'agonie et hurlements terrorisés vous aspire l'attention comme un gourmand vous aspire un Milk-shake à la fraise, l'attention d'Adam, elle, était fixé sur la seule source de danger réelle autour de lui : Un membre de la F.I. à moitié fou qui venait de dégainer son arme.
L'homme que l'on considérait au Val comme la main de Dieu ne bougeait pas, ni pour aider Margaret, ni pour appréhender celui qui venait de se libérer, ni pour esquiver les balles perdues tirées par celui-ci -qui de toute façon se perdirent comme leur nom l'indique- seuls ses yeux s'étrécirent alors qu'ils suivaient les mouvements du fou.
Il se mis lentement sur ses gardes, mains légèrement en avant malgré ses gants, son sourire laissa la place à un masque froid de détermination alors qu'il observait consciencieusement celui qu'il considérait maintenant comme un adversaire, se faisant la remarque que c'était un adversaire bien trop faible pour qu'il voit sa marque et se préparant à bondir dans sa direction pour lui octroyer le voyage qu'il semblait réclamer... Mais dans la solitude il partirait, comme tout ceux qui avaient eu l'audace de se mettre dans ce genre de situation.
Alors qu'il était tendu comme un arc et qu'il allait se détendre pour en finir avec la folie qui venait une fois de plus de risquer leurs vie à tous il vit sa proie mollir brusquement et chuter à terre comme assommé, il venait de se faire voler sa proie, proprement sans avertissement d'aucune sorte ni aucun moyen d'y remédier.
Il grinça des dents tout en tournant ce même regard de prédateur vers une Maggie qui se précipitait au secours du P.C. : Presque Cadavre, il fit un énorme effort pour ne pas poursuivre le geste qu'il avait déjà amorcé et qui signifierait la mise hors d'état de sa chef...
Fermant les yeux et soupirant il avait bien sûr entendu les excuses de celle-ci et les digéra durant quelques seconde avant de se détendre en se disant que de toute manière ce n'était pas une proie qui vaille le coup de se déplacer par lui-même et avouer qu'elle eut put avoir une réaction logique dans cette situation, pas la meilleure mais logique.
Alors il finit par hausser les épaules en souriant à nouveau et en observant une ou deux injures intéressante à rajouter à son répertoire et lui répondit en s'approchant nonchalamment -sans cesser d'être sur ses gardes on était quand même dans une mine en train de s'effondrer enfin ce n'était pas ça qui allait décontenancer Adam- d'elle et en lui répondant avec le plus grand naturel du monde.

Bah il veut faire un voyage si ça avait été moi il aurait prit un aller simple et toujours à mon avis en le laissant là on accèderait à ce qui semble son désir du moment...

Il laissa une pause en regardant autour de lui avec un grand sourire avant d'essuyer les larmes qui perlaient aux bord de ses yeux, foutue poussière il commençait à en y avoir vraiment trop pour que ce soit vraiment intéressant enfin il aimait quand même assez le chaos ambiant ça le changeait agréablement de l'attente qui avait précédé.
Comme si le champ de bataille, ou plutôt l'action lui était naturelle comme à un poisson l'eau est vitale, puis il aida soudainement celle à qui il avait conseillé de laisser tomber en continuant sa phrase.

...et franchement vu à quel point il est chiant je risque pas de vouloir accéder à ses désirs, enfin encore moins que d'habitude, c'est dire!

Puis il soupira encore, toussa à cause de la poussière et avança avec Maggie tout en soutenant l'inconscient -au deux sens du terme- et en sortant son arme à feu -bien qu'il n'aima pas cela il avait du finir par capituler et avouer que c'était pratique de loin et laisser sa chef lui en attribuer une arme qu'il choisit lui-même bien entendu : un USP avec silencieux- et en continuant à parler pour sortir celle qui partageait ce fardeau avec lui de la lassitude qui se peignait sur son visage malgré son calme et sa résolution.

Sinon Ragnarök, là, c'est chouette mais sans la poussière ça aurait été encore plus sympa! Sans le boulet aussi à vrai dire, donc on enchaine? Parce que là il commence vraiment à être lourd...

Ce qui n'était à prendre qu'au second degré parce que malgré toutes les privations qu'ils avaient endurés il semblait qu'Adam puisaient dans des ressources inépuisables dès qu'il se lançait dans un truc. Enfin encore fallait-il qu'il se lance ou qu'on le lance quoi...
Enfin seul son ventre gargouillant et sa bouche asséchée pouvaient témoignés qu'il n'était pas au meilleur de sa forme car sinon il aurait parut aussi à l'aise que dans son bain.

Tout et Rien Nombre de messages : 185 Date d'inscription : 02/01/2008

Patrick assommé, la situation avait l'air, en quelque sorte, plus claire. En effet, les F.I. n'avaient plus à se taper dessus, et, déjà, les coups de feu se faisaient moins nombreux dans ce coin. Il semblait que le gros du combat se soit effacé, et qu'enfin, ne restaient que les plus aptes à tirer. Ou, plus exactement, ceux qui savaient le mieux se dissimuler dans la poussière.

Au-dehors, un combat devait faire rage, aussi. Pour que les explosions se fassent entendre aussi bien, il y avait trois raisons possibles : l'une, cela serait que de nouveau, on attaquait la mine en elle-même, et que le plafond allait leur tomber un peu mieux sur la tête. La seconde serait que les armes utilisées par les combattants seraient du gros calibre. Et la troisième que la sortie n'était pas si éloignée que cela. Comme rien ne s'écroula dans l'immédiat, la première solution pouvait être, heureusement, évincée.

Jusqu'à ce qu'un léger bruit, au loin, se fasse entendre. Des pierres roulaient, quelqu'un hurla : "de l'air", et les combats cessèrent immédiatement. Après tout, il n'y avait rien de plus important que la possibilité nouvelle de manger, de boire, et de voir le soleil, pour ces fourmis enragées. L'instinct meurtrier se tut, les gens accouraient tous vers le même point, vers cette voix, vers cette lumière nouvelle, encore plus présente, encore plus belle après quelques jours d'enfermement.

Ce qu'il y avait là-haut, c'était difficile de le savoir. Au moins, il y avait une chance de pouvoir fuir... et vivre.

Margaret accorda à Adam un regard à la fois étonné et exaspéré. Elle ne s’était vraisemblablement pas rendue compte jusqu’à quel point son intervention avait déplu au jeune homme, ni quelle avait été son intention vis-à-vis de Patrick. Oh, peut-être qu’en toutes autres circonstances, elle en aurait été consciente bien sûr… Elle connaissait bien assez les membres de son équipe pour savoir à quelles attitudes s’attendre de la part de chacun d’entre eux. Et celui-ci en particulier, avait une fâcheuse tendance qu’elle ne s’expliquait pas, à l’agacer et à l’amuser dans le même temps. Quoi qu’il en fût, elle se sentit nettement plus agacée qu’amusée des paroles qu’il prononça… Elle fut surprise, certes, mais cela n’était dû qu’au désordre environnant, et à son propre état de fatigue et de lassitude. Après tout… En tant normal, elle n’en attendait pas moins d’Adam.

Elle éprouva d’ailleurs une forte envie de le lui faire remarquer, mais sa remarque instinctive et désobligeante à l’égard du jeune homme se perdit dans une toux tenace. Maggie secoua la tête, clignant des yeux comme si ce geste dérisoire pouvait chasser la poussière qui lui brûlait les paupières et brouillait sa vue. Il lui semblait que ses mouvements eux-mêmes étaient devenus plus lents, tout comme sa capacité de réflexion… Et elle avait une terrible envie de se laisser tomber au sol pour ne plus en bouger. Là, ce serait si facile… De toute façon, le plafond au-dessus de leurs têtes n’allait pas tarder à s’écrouler, vu les échos des bombes qui se répercutaient dans son cerveau – maudit Caliban – alors à quoi bon ?

Elle sent plus qu’elle ne vit Adam venir à son aide malgré ses paroles contradictoires, qui voulaient sensiblement dire de laisser son ami crever ici, vu le poids qu’il était devenu… Et puis… peut-être allait-il mourir, de toute façon, alors… Le cœur de Margaret loupa un battement, et elle s’accrocha un peu plus en corps inconscient du F.I qui avait été assommé proprement par ses bons soins. Etait-ce une impression due à la fatigue, ou bien les combats et les coups de feu s’apaisaient autour d’eux ? Margaret fronça les sourcils, trébucha, se rattrapa de justesse, puis haussa un sourcil aux réflexions d’Adam.

Elle ne put empêcher une sorte de sourire reconnaissant, tandis qu’elle relevait la tête dans la direction du jeune homme… et autant qu’elle put le voir à travers la poussière qui les entourait, elle lui adressa une grimace moqueuse, tout en lançant aussitôt :

- En parlant de boulet, j’en connais d’autres, figure-toi… Dois-je te rappeler l’épisode du téléphone portable, où ta mémoire est encore assez fraîche ?

Elle lui aurait bien balancé quelque chose à la figure, juste pour le plaisir, mais il se trouvait qu’elle n’avait rien d’autre sous la main qu’un Patrick inconscient – beaucoup trop lourd, donc -, son arme – dont il ne serait pas judicieux de se séparer – et un porte clé qui ne lui appartenait pas, mais dont elle ne lui ferait pas le plaisir de le restituer… Faute de mieux, elle se remit à marmonner des jurons originaux, tout en fléchissant légèrement sous le poids du blessé sur son épaule. Parce que mine de rien, Adam n’avait pas tort… c’était qu’il était lourd, cet animal-là !
Paradoxalement, c’était justement Adam qui, malgré ses remarques ironiques, s’en sortait le mieux. Margaret lui jeta un regard en coin, exaspérée, puis haussa les épaules, tout en réalisant qu’elle avait momentanément oublié l’inquiétude qui lui nouait l’estomac, trop occupées à pester contre le jeune homme. Du coup, elle choisit d’en rajouter une couche :

- Nan mais je vous jure… En venir à s’entretuer dans sa propre équipe. Y a vraiment de quoi se pendre… C’est fou ce qu’il peut y avoir comme solidarité, j’en reviens pas… Je t’en foutrais moi des « on a qu’à laisser le blessé crever, de toute façon c’est ce qu’il désire »… Pfff…

Elle semblait s’adresser davantage à elle-même qu’à Adam, même si le doute était permis… Le ruminement de Margaret fut interrompu d’une part grâce à une pierre qui roula un peu trop près de son oreille, manquant de l’assommer, et d’autre part, grâce à un cri lointain qui annonçait… la sortie ? Le corps de Maggie se raidit, et elle se mit sensiblement à avancer plus vite, comme si l’espoir de sortir de ce trou à rat venait de décupler ses forces et son endurance.

Et elle suivit le mouvement de troupe… Tout simplement parce qu’elle était aussi humaine que n’importe qui ici. Qu’elle avait besoin de lumière… celle du jour. D’un air frais qui ne sente pas les moisissures et on ne savait quelles autres odeurs innommables. Elle le sentit, cet air, sur son visage… Comme une illusion, il caressa ses joues, l’espace d’une brève seconde. Et elle avança encore plus vite, jusqu’à courir maladroitement vers la lumière, traînant plus que jamais le blessé avec elle, tout en murmurant des paroles indistinctes. Il lui vint un sourire indéchiffrable, elle escalada maladroitement le monceau de gravats qui les séparait de la surface de la terre, griffant ses doigts et ses genoux sans même y prendre garde…

Et puis d’un seul coup, malgré la poussière qui l’environnait encore, elle sut qu’elle avait surgit à l’air libre… le vent lui fouetta le visage d’une si agréable façon qu’elle éclata d’un rire incontrôlé, avant de se laisser tomber à genoux sur le sol, lâchant le corps de Patrick sans même s’en rendre compte. Ses yeux douloureux laissaient encore échapper quelques larmes. Margaret inspira profondément… et ce fut l’odeur malsaine de la poudre qui emplit ses narines. Elle redressa vivement la tête. Ils étaient sortis de l’enfer… pour y retomber plus encore.

[HRP : Voilà, comme ils sont retournés à l’air libre, je suppose qu’on va rejoindre le sujet de l’Extérieur de la mine. Nan sans blague XD. Je te laisse répondre là-bas, du coup^^]