Arrivée [Libre]

Flux quel nom bizarre et pas tellement en accord avec le décor, dans quel institut Faine était encore tombé ? Toujours aussi gaiement, non en-fait tout le contraire, le jeune garçon découvrit cette demeure... non, ce palace...non plus, cette immensité architectural digne des plus grands repères, ou châteaux des légendes et surement que bien plus se cachait au-delà de ce qu'il pouvait en voir. Faine sentait en lui naitre comme un sentiment d'intérêt envers cette école, quoi que la trahison, ce qui en était digne d'en être une, de ses parents, l'avait suffisamment agacé. Comment avaient-ils osés ? Une fois de plus, porter atteinte à sa vie. Comment se rachèteraient-ils ? Quand le fils reviendrai à la maison renvoyer pour bien plus que ce qu'il avait montré déjà par le passé. C'était décidé ! il ne resterait pas une semaine ici, enfin ça c'était avant de voir où il allait séjourner. Il ne se doutait pas plus qu'en ses murs naissaient la graine de nouveaux vilains.

*Franchement le propriétaire doit être un vieil attardé bien sénile et bien trop stupide... laissé cette demeure à toute une bande de jeune débile. Pff une école... quel gâchis !*

Faine commença à se sentir mal quand il pénétra à l'intérieur, était-ce cette masse d'êtres vacant à leur petites occupations, telle des fourmis, ou alors était ce ces costume de toutes les couleurs, du rouge de l'orange du jaune du bleu du vert. Dans quel usine de dingue il était tombé ? Le regard froid, limite sévère il les regardait s'acheminer d'un point à un autre. La demeur des dieux avait été envahi pas des humains au gout vestimentaire plus que douteux, il y avait des plus âgés, ou des gens de son âge, quoi qu'il en soit Faine avait envie de s'en retourner d'où il venait. Etait-ce de la peur, ça Faine ne pouvait l'accepter de lui-même que de craindre, surtout de ça. Le jeune garçon s'avança scrutant dans la masse une réponse à cette énigme, quel lien rapprochait tous ses jeunes ? Parmis les uniforme de couleur, des jeunes surement comme lui des nouveaux. Ses yeux s'écarquillèrent quand il vit que certains se déplaçaient à demi-nus.

*C'est quoi ce délire...*

Faine portait des habits de tous les jours, une chemise mal boutonnée et noire, un jeans sombre en lin tout froissé, des chaussures noires de ville, une écharpe délavée, une vieille ceinture de cuir, sur le dos de ses deux mains luisait en encre d'or un symbole étrange, son symbole, tenant à la main un sac de voyage dont l'état de celui-ci faisait contraste. Ses cheveux toujours de couleurs vertes du haut de ses 1m40. Faine regardait à gauche à droite, tentant de masquer le plus possible le fait qu'il comme les autres, était perdu dans cette immensité.

On aurait pu facilement dire que le jeune garçon allait devoir faire un effort sur lui quant à ses possibilités d'intégration, que savait-il déjà, ses autres camarades qui avaient eu vent pour la plupart, des enseignements qui leur serait donné, vers quel avenir ce nouveau chemin menait, eux avaient une idée ou du moins un songe de ce qui les attendaient en s'inscrivant à l'école Flux. Faine débarquait, sans rien comme atout que sa façon d'être et de penser, pouvait-il simplement s'avancer et dire : Je vais détruire le monde ? Et pourtant cette idée lui était venue, mais ignorant où il était tombé, ce que l'école Flux était, il ne pouvait pas se permettre de beugler quelque chose qui le ferait passer comme un fou parmi ses futures camarades. L'analyse, lui permis de remarquer, que chacun possédaient un symbole. Mais rien ne l'aiguillait sur ce que signifiait.

Le guide lui avait pourtant dit qu'il s'agissait d'une école de méchants... De méchants garçons ? Était-ce une école prison ? On lui avait dit : Orgueil, était-il orgueilleux ? On lui avait dit Selena Rhyn, mais qui était ce ? Son professeur principal sûrement... Faine avait été malade dans l'avion qui le mena, encore chamboulé par les nausées ce qui s'était passé était devenu vague, comme de vieux souvenirs. Faine souffla un coup, réfléchissant. Il était quasiment au milieu du hall d'entrée. Se relevant le jeune garçon scruta les environs à la recherche de quelqu'un qui pourrait l'aiguiller. Il allait devoir faire un effort pour arriver à ses fins, mais Faine était près.

"Y a pas grand monde de disponibles" marmona t il

*je vais tenter une approche amicale*

Faine se dirigea d'un pas hésitant vers une personne quelconque et l'interpella.

"Escusez moi, je suis nouveau dans le coin, je dois me présenter à une certaine Selena Rhyn, pouvez vous me renseigner ?"

Quel dommage que le hall d'entrée soit toujours aussi fréquenté, de jour comme de nuit... ces gamins étaient intenables, et les professeurs ne les rattrapaient pas du tout. Quelle bande d'incapables, tous autant qu'ils étaient !
L'Irlandaise aurait tout donné pour se trouver seule en ces lieux, l'un des uniques endroits agréables, tant le côté gigantesque, monumental vous faisaient paraître comme minuscule, infime petite créature prétentieuse dans un vaste univers qui se retournait facilement contre vous... On était facilement impressionné par ce gigantisme, mais la jeune femme aux cheveux de feu trouvait ça fascinant, voire excitant.
Votre orgueil en sortait vaincu, et vous étiez tenu au respect.
Une bonne démonstration de la réalité des choses, loin de toutes les chimères que vous vous inventiez depuis votre enfance. Quoique vous fassiez, vous étiez pris au piège, et cette conclusion était particulièrement intéressante. L'arroseur arrosé, en quelque sorte...
Si elle avait pu, Morrigan aurait bousculé nombre des membres de l'institution sans ménagement, aurait menacé les plus récalcitrants, mais elle avait un rôle à tenir, que diable ! Elle se devait d'aider les personnes dans le besoin, car il fallait le reconnaître, la plupart des personnes circulant de droite à gauche et inversement étaient bel et bien perdues, au sens propre comme au sens figuré. Un petit plaisir de plus pour l'infirmière du Val des Ombres...
Justement, en parlant de personne perdue, l'une d'entre elles, un jeune homme, paraissait tout particulièrement paumé.
Un nouveau, sans aucun doute possible. Il avait l'air de mener un combat intérieur. Timidité ou incrédulité ? Apparence ou réalité ? Il faisait un très bon sujet d'observation.
Trêve de réflexions, la jeune femme se décida à s'avancer, faisant flotter sa longue et ample robe noire, et alla à la rencontre du pauvre élève perdu. C'est à ce moment précis que ce même élève sollicita son attention. Le fruit du hasard, sûrement... D'un air aimable, mais d'un regard étrange, elle l'observa, le sourire aux lèvres (ce même sourire était ambigu). D'un accent irlandais à couper au couteau, elle lui dit d'une voix douce :

_ Bonjour, mon garçon. Il me semble peu difficile de constater que vous êtes perdu, en effet. Je vous observe depuis tout à l'heure... mais cela n'a guère d'importance, puisqu'en l'occurrence, l'important, c'est vous. Vous devez voir Miss Rhys, dites-vous... bien, je crois que je peux vous aider. N'y a-t-il pas autre chose qui vous intrigue, jeune homme ?

Son regard devint tout à fait... troublant, bien plus qu'il ne l'était déjà, ce qui n'était pas peu dire.
Elle sembla sonder les tréfonds de l'âme de Faine, dont elle ne connaissait pas encore le prénom, et son visage fut comme... transformé... comme si elle cherchait à hypnotiser sa "victime".
Elle était intriguée par ce petit nouveau, comme à chaque fois qu'elle voyait un nouvel arrivant débarquer dans l'institution. Morrigan voulait voir son potentiel et sa véritable nature.
Elle crut deviner qu'il n'était pas particulièrement amateur de relations humaines, donc n'estima pas intéressant de se présenter. Et de toute façon, il finirait bien par la connaître, surtout si dans les prochains jours ou les prochains mois il tombait malade ou était maltraité, par qui que ce soit.
C'est le moment que choisit son chat blanc pour sortir de sa cachette - l'arrière de la robe de sa maîtresse - et se planter devant le jeune garçon, en le regardant les yeux grands ouverts.
Il n'était plus seulement observé par une seule personne, mais par deux.
Le chat était comme une seconde Morrigan...
Ne baissant pas l'intensité de son regard, le sourire de l'infirmière apparut sur son visage. Elle n'avait pas eu besoin de baisser la tête pour noter la réaction de son petit compagnon à quatre pattes. Elles étaient maintenant deux à observer avec intérêt le jeune Faine. D'un regard qui voulait tout et rien dire à la fois.

Faine se retourna, regardant dans les yeux la personne qui lui avait adressée la parole, une étrange silhouette féminine assez grand, enfin du moins, plus grande que lui, des cheveux crépitant de feu et une robe noire, un mélange que Faine perçu comme assez étrange, mais peu importe, il avait beau détester les humains, ça ne l'empêcherait pas d'être aimable et de cacher ses sentiments... du moi pour le peu qu'il en avait. Le jeune garçon fixait les yeux de la jeune femme dans sa tête il décortiquait chaque mot qu'elle avait employé.

*elle a une façon de me regarder... je n'aime pas ça.*

Ces paroles étaient courtoise sans plus, pas de familiarités, mais elle révélait nettement qu'elle l'avait analysé. Cette façon de parler mêlait gêne et méfiance dans l'esprit du jeune garçon, bien que, cette réflection ne dura que quelque seconde, à la fin il semblait pratiquement sûr que cette personne savait s'y faire avec les élèves, qu'il y avait des chances qu'elle ne soit pas un professeur, un surveillant ou quelque chose dans le genre peut être, quoi que, peut être la bibliothécaire ? Non, elle n'avait rien d'une binoclarde sénile... Qui était-elle ? Quelle importance, elle allait le renseigner.

Faine prit sa voix sympathique, dans le genre mec timide et gentil, mais qui ne se laisse pas marchez dessus pour autant.

"Bonjour, oui je cherche le professeur Rhys, ce serait vraiment très aimable de votre part de me guider, je suis perdu ici, d'ailleurs il m'a semblé dire que cette école était pour délinquant ? Ils n'ont pas l'air si sauvage que ça, mes camarades... "

Faine se sentit espionné, jugé, baissant son regard il appercu un chat blanc qui le regardait. Peut être était-ce une erreur de sa part, mais par instinct il s'abaissa oubliant totalement la personne qui lui parlait et tendit sa main droite au chat comme s'il attendait sa réaction, allait-il se laisser caresser ou allait-il répondre agressivement. Il faisait ce geste assurément comme s'il s'attendait à ce que le chat le morde ou le griffer, son regard fixait le chat, le fixait dans les yeux.

L'intensité du trafic dans le hall devenait franchement insupportable. Certes pas oppressante, mais vous portait au-delà de l'agacement. La jeune femme prit sur elle pour ne pas se laisser envahir par ces émotions alors qu'elle venait d'en avoir une très bonne à la vue du nouvel arrivant, quelque peu sur la défensive.
Son chat vit une main s'approcher de lui et ronronna de plaisir. Il avait toujours apprécié le contact des êtres humains, son seul péché étant la gourmandise. Elle aurait d'ailleurs à surveiller son appétit de près, il ne faudrait pas qu'il se laisse devenir obèse et perde de sa superbe. Un animal obèse devenait paresseux, et par cette paresse perdait toute utilité auprès de ses maîtres puisque ses mouvements étaient limités et que ses siestes s'allongeaient considérablement.
Morrigan garda son sourire pendant que Bodhrán exprimait son bonheur.
Pour lui, le nouveau venu était également le bienvenu, et ce sans aucune réserve sous-jacente.
L'animal avait adopté l'élève. Bien. Qu'en serait-il pour elle ?
Elle continua de l'examiner consciencieusement, et se mit à rire lorsque Faine lui parla de la réputation "cachée" de la présente institution. Une école pour délinquants. Oui, on n'en était pas très loin, mais ce n'était pas une mauvaise chose.
Alors l'Irlandaise, se calmant, se pencha vers le nouvel élève et dit d'une voix presque inaudible :

_ Vous vous trouvez ici dans un zoo humain, mon jeune ami. Mais si les animaux ont conscience d'êtres reclus, les humains non, et ne s'en portent pas plus mal. Leur nourriture est l'assouvissement de leurs péchés les plus refoulés, au vu et au su de tous, mais que leur importe, en vérité ! Leur boisson est la réaction de leurs adversaires, et leurs jeux sont la manipulation. Vous devrez prendre garde à vous, à vos faits et gestes, car tôt ou tard, cela se retournera contre vous, et personne ne vous viendra en aide, à moins que vous entriez dans leur jeu et retourniez leurs armes contre eux. Nous ne sommes plus dans la vie que nous avons plus ou moins connu auparavant, monsieur, nous sommes désormais dans la jungle. A vous de trouver l'équilibre pour vous faire plaisir et vous protéger en même temps. Vous ne tiendrez pas, dans le cas contraire.

Son visage, soudain inquiétant par sa neutralité, devint dérangeant par son sourire flottant sur ses lèvres, son maintien droit et son port de tête altier. Elle lui avait dit la vérité telle qu'elle l'avait ressentie depuis ces derniers jours, sans rien lui cacher, et peut-être aurait-elle à le regretter... mais quelque part, elle avait pitié de ce jeune homme.
Mais la pitié n'était jamais une bonne chose, car elle poussait à considérer l'être comme faible, en faisant à sa place le travail critique et le plantant dans la réalité sans lui avoir permis l'adaptation et le moyen de se forger une opinion propre, et donc unique. Non, avoir ressenti de la pitié était peut-être la pire des manifestations sociales, selon l'infirmière.
Bah, de toute façon, il ne devait pas être stupide, s'il ne la croyait pas, il aurait le temps de se rendre compte de la réalité des choses, ainsi que celui de se préparer, et s'il la croyait, le résultat était le même.
Le seul facteur qui déterminerait sa capacité à se faire à cette nouvelle vie en communauté parmi les pires (ou meilleurs, à voir) pécheurs serait celui de l'adaptation, de l'intelligence, de la stabilité mentale et de la facilité à réagir. A se battre, accessoirement, par les mots ou par les gestes. De toute façon, nul ne blâmait ici les "jeux de mains".
Après s'être redressée, elle fit signe au jeune garçon de la suivre, ainsi qu'à son chat.

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