[Libre] Par une nuit sans lune...

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Cassandre n'était là que depuis deux jours, deux tout petit jours et croyez le ou non elle n'en pouvait plus... La petite fille fragile ne supportait rien ici, ni l'esprit malicieux des gens, ni le cadre, ni même l'odeur de l'endroit. Tout, absolument tout suintait le mal... Elle se sentait oppressée et il ne lui avait fallu que deux jours pour perdre le sommeil. Elle avait peur que des gens viennent la brutaliser durant son sommeil. Elle ne risquait pas grand chose après tout Cass ne se laissait jamais faire, mais elle ! Elle, elle avait peur, une peur bleue comme elle n'en avait jamais connu auparavant.
C'est ainsi qu'elle était sortie de son lit, avait enfilé un pull et des chaussures pour sortir de son lit, non sans se cogner et chercher à tâtons ce qu'il lui fallait. Ne pas voir ou presque pas c'était une vrai plaie même si ce truc bizarre permettait de se diriger elle préférait avant. Cass se sentait si bien ici qu'elle s'amusait jusque tard dans la nuit, c'était son élément, le jour elle se reposait la nuit elle vivait jusque tard dans la nuit. Il était environ quatre heures lorsque Cassandre, la gentille Cassandre était sortit dans la coure intérieur espérant voir l'astre de la nuit qu'elle aimait, petite, observer durant de si nombreuses heures...
Elle prit place sur un banc, les jambes repliées et enlacée de ses bras, elle ce protégeait en quelque sorte de l'agresseur étranger. Il n'y avait pas de lune et rien pour la consoler, surtout aps ses yeux qui ne voyaient plus le magnifique spectacle nocturne des étoiles dans le ciel... Rien que des questions sur les raisons de sa venue ici à elle...

"- Cass pourquoi tu m'as amené ici ? Tu sais que je suis malheureuse ? Tu sais que tu me fais du mal ? "

Son expression changea du tout au tout, la douceur qui caractérisait ses traits malgré la peur qui s'en était emparé avait laissé place à de la hargne, une figure plus farouche un comportement plus acerbe face à l'innocence et à la fragilité de "la gentille". Cass avait prit la place de Cassandre et comme si ne nous l'avions pas comprit, sa voix fendit l'air comme un fouet claque. Elle parla de sa voix violente et agressive, effrayant Cassandre comme à l'accoutumée, moins sans doute que d'habitude c'était un mal connu que celui-ci, un fardeau qu'elle portait seule depuis des années.

"- Non mais tu vois pas que je voulais dormir, retourne dans ton lit et tout de suite, j'ai trop la flemme de marcher la gentille. En plus il gèle ici, t'es vraiment qu'une pauvre gourde empotée de surcroîts ! "

Et la gentille Cassandre revint, les larmes aux yeux elle ne s'exécuterait pas cette fois ci, la peur qui lui tenait le ventre était plus forte que celle d'affronter Cass. Les larmes commencèrent à couler le long de ses joues, d'abord en silence puis en sanglotant. Si quelqu'un arrivait c'était certain il ne chercherait pas à comprendre il se moquerait c'était sans aucun doute la fin de ses petit moment tranquille sans avoir Cass sur le dos. Ses larmes coulaient désormais à torrent tant sa tristesse était grande...

"- Evan pourquoi tu m'as laissé, tu me manques trop. "

Elle laissa tomber sa tête sur ses genoux, ses larmes coulaient le long de son nez avant de tomber quelque par sur son pyjama, Cass risquait de revenir mais peut être éprouvait-elle un peu de compassion ou alors était-elle retourner dormir quelque part dans sa tête. Cassandre n'en savait rien et elle n'y pensait pas elle était trop triste.

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Le couvre-feu ? Mais qu’est-ce qu’on en avait bien à faire ? De toute façon, le Règlement n’indiquez pas qu’il fallait « ne pas respecter le couvre-feu de 23h. » ? Si. Donc, en bonne élève, du moins lorsque ça l’arrangeait, la demoiselle respecterait la demande de ce brave Directeur, et de toute son équipe d’Administration. Brave … Le mot était un peu fort … Dans le sens de brave méchant, peut-être … Mais dans celui-ci d’honnête citoyen … Le doute était permis ! Non, pas permis, assuré même ! En même temps, que serait une Ecole de Méchants dirigée par un gentil ? Une con*erie, évidemment.

Jill donc, ne respectait pas le couvre-feu. Pourquoi ? Elle s’était réveillée, d’un seul coup, en sueur, après avoir fait un cauchemar particulièrement désagréable : non, pas de monstres hideux, mais une scène répétée en boucle, qui avait traumatisée la jeune fille plus qu’elle ne l’avouerait jamais. La fameuse scène montrait le corps de sa mère, à la morgue, lors de l’identification. Elle avait tenue à être là, pour voir sa mère une dernière fois, pour pouvoir la mépriser, et cracher sur son corps. Arrivée devant elle, la cadette n’avait pas pu, et s’était contentée de la regarder fixement, sans rien dire. Et cette scène, où elle voyait sa mère livide, recouverte d’un drap vert délavée, se répétait sans cesse dans ce rêve étrange.

Que cherchait à lui dire son inconscient, en lui répétant une scène aussi détestable ? Et pourquoi se rappelait-elle parfaitement de ce rêve, alors qu’il était sensée s’estomper lors de son réveil ? Assise sur son lit, en tailleur, Jill se le demandait. Et comme elle n’avait pas la réponse, et qu’elle ne voulait plus dormir, de peur de refaire ce rêve qu’elle redoutait, l’Orgueilleuse décida de sortir un peu. Sans bruit, l’adolescente s’était habillé, d’un jean et d’un débardeur orange, et avait quitté son dortoir, en prenant soin de ne réveiller personne.

Puis, déambulant un peu partout, sans vraiment savoir où aller, l’élève décida finalement de sortir dehors, histoire de profiter de la fraîcheur. Bravant hardiment la froid, dont en fait elle se foutait totalement, Jill ne remarqua pas tout de suite la jeune fille de la Paresse. Installée sur un petit muret, balançant légèrement les jambes, à la manière d’un enfant, elle regardait le paysage. Evidemment, ce n’était pas vraiment un lieu de comte de fée : des montagnes enneigées, un bâtiment oscillant entre le manoir de film d’horreur et un laboratoire de savants fous, aucune couleur vives … Bref, ce n’était pas vraiment joli, mais ça n’était pas là pour l’être. Au moins, il y avait les étoiles. Eclatantes de lumière froide, elles brillaient comme mille feux, et Jill pensa que la Lune elle-même s’était retirée pour laisser la jeune Orgueilleuse profiter du spectacle. Evidemment, elle plaisantait.

Ou pas.

Oui, pourquoi ce ne serait pas vrai ? N’était-elle pas unique ? Et faite pour régner ? Alors ? Pourquoi la Lune ne s’en serait pas rendu compte ? Vous voyez, c’est tout à fait possible …

Jill aperçut la jeune fille lorsque ses yeux se baissèrent des étoiles, attirés par un bruit ressemblant fort au sanglot. Ses yeux, maintenant habitués à la lumière, distinguèrent bien vite la forme recroquevillée sur elle-même, qui sanglotait pitoyablement, assise sur un banc. Elle n’avait pas du la voir, car Jill s’était mise à l’écart, dans un recoin sombre. Entendant la demoiselle parler d’un certain « Evan », qui avait l’air de lui manquer, elle ne put empêcher l’image fugitive de sa mère dans un cercueil apparaître devant ses yeux. Elle la chassa en secouant la tête, avant de revenir à la forme en pleurs.

L’adolescente se dirigea vers elle, nonchalante, essayant tout de même de garder un minimum de discrétion. Puis, arrivée à sa hauteur, elle s’assit sur le dossier du banc, près de la première occupante. Enfin, elle dit :

- " Tu sais, aucun garçon ne mérite que l’on pleure pour lui …"

Waouh ! Je suis sûre que si vous étiez dans cette situation, ce genre de phrase vous réconforterez beaucoup … Jill, pensant énoncer une vérité première qui ne se discutait pas, reprit :

- " Tu es nouvelle ici, non ? Tu as été rattachée à quelle maison ? "

Il était quatre heures du matin, et Jill Linux faisait la conversation à un personne qu’elle n’avait vraisemblablement jamais vu, et qui pleurait pitoyablement … Etrange, non ?

[Voilà ... ça te va, comme réponse ? ]

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Cassandre avait peur elle entendait des pas se rapprocher d'elle. Peut être que Cass avait raison, après tout son lit était chaud et douillet, en fait non le danger était là partout dans l'école et son lit était sans doute le dernier refuge qu'elle pouvait trouver. Vu l'heure c'était bien simple sans doute un adulte qui faisait une ronde sa première réaction de gentille fille fut donc de s'attendre à des remontrances. Pourtant elle entendit un bruis sourd quelqu'un avait prit place à côté d'elle. Il c'était assis là et avait prit la parole sans aucun geste amicale. Venant de bandits aussi vils que ceux qu'elle avait pu en rencontrer, ces paroles pouvaient paraitre presque aimable voir "gentilles". Cassandre releva la tête et découvrit une jeune fille quelques années de plus qu'elle sans doute. Elle n'arrivait pas à voir son visage juste des couleurs sombre dans cette nuit noire. Pourtant elle semblait percevoir des formes mouvante, le vent qui s'infiltrait jusque dans les vêtements de la jeune fille. Elle entendait des sifflements qu'elle ne percevait pas avant. Pourquoi elle n'en savait trop rien toujours était il qu'elle arrivait à visualiser dans sa tête une image mais sans savoir pourquoi. De toute façon c'était flou, tout flou, vraiment très flou.

"- Tu sais, aucun garçon ne mérite que l’on pleure pour lui … Tu es nouvelle ici, non ? Tu as été rattachée à quelle maison ? "

"- C'est mon frère, pas un garçon... Il me manque. "

Le ton était larmoyant et il exaspérait son autre moi. Cass fatiguée par la soirée voulait dormir, mais Cassandre elle avait trop peur. Aucun danger pour l'orgueilleuse jeune fille à ses côté car la petite fille qui se trouvait près d'elle n'était rien de plus qu'un enfant apeuré qui voulait fuir de cet endroit maudit. On lui avait posé une autre question mais elle ne savait pas trop y répondre elle n'avait rien compris au fonctionnement de son école vu qu'elles n'étaient qu'une. Cass toujours prête à se faire voir des gens qui la fatiguent prit donc la place. Le visage pleurnichard fit donc place à un visage plus sévère, presque colérique, mais fatiguée et bien plus que précédemment...

"- Paresse ma petite dame. Cassandre tu aurais-pu répondre, et va au lit, je veux dormir.
- Je veux voir la lune moi à cause de toi je ne peux plus. Tu es une méchante fille va t'en, laisse moi revoir papa et maman.
- Pleurnicheuse tu va te mettre au lit avant que je me fache.
- Non !
- Raaa tu m'énerves si c'est ça je vais prendre des vacances je compte sur toi pour m'apprendre des trucs et rester en vie ici... Au revoir la gentille !"

Le petit spectacle se déroula sous les yeux de la jeune fille. Cassandre ne le réalisait pas encore mais un vide allait se faire dans son cœur. Cass si vilaine et méprisable qu'elle soit la protégeait elle prenait soin d'elle et même si cela n'était pas simple c'était quelque chose de normal que de l'avoir auprès d'elle de se faire réprimander. Elle avait dit au revoir et pas adieu, elle comptait revenir, mais quand ? Demain, après demain ? plus tard était sans doute plus proche de la vérité...
Durant cette entrevue le visage c'était de nombreuses fois métamorphosé passant de doux à sévère, de larmoyant et triste à colérique et mauvais.
Cassandre continuait à avoir peur et ne plus voir c'était la pire chose qui lui était arrivé depuis son arrivée ici. Perdre la vie est une rude épreuve, bien qu'elle entende mieux, qu'elle sente mieux, qu'elle ressente mieux et même qu'elle goûte mieux la saveur des choses, rien ne lui rendrait sa vue à elle. Cass elle arrivait à se déplacer sans se faire le moindre bleu, Cassandre n'y arrivait pas, elle était toujours en train de tomber, se cogner. Comment pouvait-elle faire son lit ou ranger sans rien voir ? Elle se déplaçait en comptant ses pas, une main contre le mur en espérant que personne ne la bouscule, sinon tout était perdu... Voilà la nouvelle vie de la jeune fille modèle.

"- Pardon, excuse là Cass essaye toujours d'être méchante avec les autres, mais elle est gentille elle aussi. "

Cassandre avait essayé de sécher ses larmes, même esquisser un sourire sur son doux visage, mais rien ne pouvait faire dénouer son ventre, la peur qu'il contenait. Ses yeux rougit par les larmes ne lui apprenaient plus rien un panneau noir c'était formé devant le paysage. Tout un monde de son et d'odeurs avaient remplacés les couleurs elle apprendrait sans doute bientôt à se servir du don de Cass pour se retrouver. Chaque chose serai désormais faite pour être là avec ces caractéristiques précise et rien ne pourrait plus tromper la jeune fille fragile au cœur tendre qu'était la Cassandre que ses parents connaissait. Evan aimait cette Cassandre même si comme Cass il l'exploitait et se montrait parfois violent. Sa véritable nature était autre pourtant contrairement à cette jeune fille il n'avait aucune intuition aucun sens logique aucune soif de connaissance. Bien que le trait dominant de Cass était la paresse, Cassandre elle adorait apprendre et réfléchir. L'équipe avait donc tout pour faire un génie du mal il ne suffisait plus que rassembler l'esprit maléfique en un seul et même être...

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"- C'est mon frère, pas un garçon... Il me manque. "

Evidemment, c’était différent … Il restait un garçon, mais Jill la comprenait déjà plus … Non, elle ne la comprenait pas en fait, mais elle pouvait un peu près imaginer ce que ça pouvait faire… Si Ariana la laissait toute seule, comme avait dit la jeune fille à ses côtés, elle en aurait mal au cœur. Enfin, c’est ce qu’elle pensait : Ariana était quand même un peu celle qui l’avait élevé …
Sentant ses pensées dérivées, l’adolescente avait peur du pire, c’est-à-dire, pensé à sa mère, et préféra se concentrer sur le magnifique paysage, avec des belles fleurs, des jolies zozios qui chantaient, et … et…. Et les papillons qui volaient … Et…

*Hé, me*de !*

Et oui… Il ne servait à rien d’éviter ça… Voilà que le cadavre de sa mère venait la hantée… Pffff, encore à la morgue… Mais qu’est-ce qu’elle détestait cette scène ! Et pourquoi, pourquoi ne voyait-elle plus rien ? Pourquoi seule cette image s’imposait dans sa tête … Elle s’y croyait… Les détails étaient surprenants …Cela ne ressemblait pas à un souvenir enfouie qui refaisait surface, il était trop précis…

Un frisson parcouru la demoiselle, lorsque ce qui n’avait été qu’une image très troublante dans son esprit, devint un rêve éveillé… Elle se vit, petite, les cheveux fraîchement coupés, pleurer à chaudes larmes sur le corps sans vie de sa mère, tout en lui demandant pardon…

Elle n’eut pas le temps de comprendre, que déjà, elle revenait brusquement à la réalité. Un frisson là parcouru, alors que son visage arborait une moue perplexe : jamais elle n’avait pleuré sur le cadavre de sa mère … C’était quoi ce délire ! La nuit cachant ses expressions, elle était un peu près sûr que la fillette n’avait rien vu, et en profita pour se recomposer un visage plus … normale. Jill retira ainsi tout ce qui pouvait être négatif, laissant ses lèvres s’étirer en un sourire ambigu. Ça, c’était des années de pratique ! Dont l’adolescente était fière… Encore une chose de plus…

Prendre le temps de se refaire une expression calma la jeune fille, qui put écouter correctement l’étrange monologue de la jeune « Cassandre ». Elle eut de suite l’impression d’avoir en face d’elle une folle… Oui, une folle : comment appelez-vous une jeune demoiselle qui parle toute seule, en s’adressant à elle-même, et qui change d’expression presque à chaque phrase ? Jill, une folle.

Quoi que.

En fait, il n’y avait pas un nom à ce genre de comportement ? La demoiselle regarda attentivement la Paresseuse, tout en réfléchissant à toute allure… Ne serait-ce pas un dédoublement de personnalité ? Dans le fatras de paroles, elle avait bien reconnu deux intonations particulières, et deux visages différents… Oui, ça devait donc être ça…

Suite à la surprise qui avait traversé son visage, une lueur de compréhension anima ses traits, le monologue de Cassandre prenant tout son sens… Enfin, presque tout son sens … Jill, regarda d’un œil nouveau la jeune fille pleurnicharde aux yeux rougis, et eut un sourire indulgent. Rien dans cette Première Année ne rappelait une futur méchante : elle avait l’air trop faible, trop gentille, trop … Trop. Mais, si Jill avait raison, et elle avait raison, Cassandre avait une double personnalité, et donc, peut-être que seul sa deuxième personnalité avait été accepté dans l’Ecole du Flux… Sûrement.

- " Tu diras à … Cass, ou ton autre toi, quoi, de ne pas m’appeler « ma petite dame », mais « mademoiselle ». "

Elle n’avait adoptée aucun ton particulier. Son ton n’évoquait ni menace, ni conseil amical. C’était juste une information, que Cassandre ferait mieux de ranger dans sa petite tête de pleurnicheuse, et transmettre à sa moitié. Puis, comme elle pensait qu’il n’y avait pas besoin de s’éterniser sur ce sujet, Jill reprit, poussant sa curiosité jusqu’à l’indiscrétion, en revenant sur la double-personnalité de la demoiselle :

- " Ça fait longtemps que l’autre squatte dans ta tête ? C’est arrivé comment ? "

Sa voix laissait passer une once de curiosité, totalement calculé, qui sait ? Le plus probable serait pourtant qu’elle soit réelle, car quand la curiosité prenait l’Orgueilleuse, elle ne calculait plus rien, elle se contentait de la satisfaire. L’adolescente remit une mèche de ses cheveux bruns derrière son oreille, puis se griffa distraitement le bras, laissant sans s’en rendre compte des marques d’ongles sur sa peau légèrement colorée… Tiens, quelle heure était-il ?

[Pas super ... J'ferais mieux la prochaine fois !]

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[Désolé pour le temps d'attente, je suis assez prise en ce moment.]

Cassandre ne voyait rien, mais elle entendait, depuis qu'elle était arrivée ici elle avait même l'impression de mieux entendre... Le ton de son interlocutrice changea et elle s'en rendit compte très nettement la seconde partie de son texte était interrogatif d'une par et trahissait sans doute une certaine envie, celle de connaitre les réponses à ses questions. La première phrase quand à elle était une sorte de mise en garde ou plutôt d'ordre enfin ce n'était pas très facile à décrire c'était sans doute plus simplement un conseil, une invitation. Mais connaissant Cass comme Cassandre la connaissait, il n'y avait aucune chance pour que celle-ci respecte la volonté de la jeune fille.

"- Je ne sais pas, depuis que mon frère est partit. "

Elle n'en dirait pas plus c'était certain, de plus la fragile petite fille était repartie à pleurer à grosses larmes. Une vrai fontaine qu'elle était ce soir. Il fallait qu'elle s'arrête, sinon Cass allait la gronder. Elle serra donc les dents, prit le temps de se calmer pour enfin sécher ses larmes. Elle releva la tête sans la moindre marque d'émotion sur son visage, elle était loin dans ses songes, son cerveau en ébullition, elle essayait de voir la lune mais impossible. C'est alors qu'elle se souvint de la présence de la jeune fille à côté d'elle, enfin jeune sans doute plus vieille qu'elle, elle semblait habituée à l'endroit.

"- Tu peux me dire comment est la lune ? "

Sa voix contrairement à tout à l'heure était cette fois ci fragile, on sentait toute la tristesse suinter de ces mots. Cassandre adorait contempler la nuit, c'était là sans doute sa seule affinité envers le mal. La nuit était depuis toujours assimilée au mal et Cassandre était fascinée de tout ceci. Cass n'avait toujours pas donné signe de vie, mais elle devait être fatiguée, après tout c'était elle qui profitait des journée pour vivre enfin comme elle le désirait. Au loin on entendait un coup de cloche, c'était une église qui sonnait ainsi la demi heure d'on ne savait pas trop quel heure du matin. Le soleil ne tarderait pas à se lever, c'était certain.

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Quatre heures trente. Il était presque quatre heures trente ! Ce n’était pas une heure pour se lever ! Elle aurait du réessayer de se coucher. Là, elle ne pourrait plus dormir, c’était foutu ! Quatre heures… Quatre heures… Pffffffff. Ça lui faisait à peine cinq heures et demie de sommeil… Trop tôt pour avoir une bonne nuit, trop tard pour se recoucher… Soupir… Elle serait forcément de mauvaise humeur… Forcément ! Déjà, elle sentait que si la fillette commençait à la faire ch*ier, elle allait s’énerver… Obligé. Pestant contre son subconscient, car s’était à cause de lui que tout était arrivé, elle l’insultait mentalement, tout en écoutant ce que disait Cassandre.

Et, il y avait quelque chose qu’elle ne comprenait pas. La première année avait un dédoublement de personnalité depuis que son frère était partie… Sûrement le même frère qui manquait à la jeune fille. D’accord, ça, s’était clair. Mais alors, pourquoi avait-elle l’air si triste ? Il était parti. OK. Peut-être n’avait-elle plus aucun moyen de le joindre. OK. Mais il n’était pas mort ?! Donc, dans ce cas là, il n’y avait pas de raisons d’être aussi triste… Et il n’y avait pas de raison non plus à la schizophrénie de Cassandre…

A part si son frère était vraiment mort. Et dans ce cas-là, le choc avait peut-être crée une deuxième personnalité à la jeune fille, pour remplacer son frère perdu. Oui, ça pouvait être ça… cela voudrait donc dire que son frère comptait beaucoup pour la demoiselle, car sinon celle-ci n’aurait pas de deuxième personnalité liée à la mort de son frère… Jill pouvait même avancer que cette deuxième personnalité ressemblait sûrement au frère disparu…

Mais en fait, était-elle sure de tout cela ? Tout ce qu’elle affirmer dans son esprit n’était peut-être que des hypothèses foireuses, sans réels fondements ! Tout partait du fait que son frère était bien mort … Ce qui n’était pas du tout certain ! Et puis, en quoi cela là regardait-elle ? En rien, évidemment … Ce n’était pas du tout ses affaires… Alors, pourquoi s’en mêlait-elle ? Parce qu’elle était curieuse, voilà tout. Et qu’elle avait envie de savoir… Alors en même temps, pourquoi s’en priver…Même si la vie de Cassandre était peut-être dénuée d’intérêt, Jill voulait savoir. C’était important de savoir… La curiosité était plus importante que tout…

L’adolescente fut tirée de ses pensées par les sanglots de la jeune fille. Celle-ci s’était remise à pleurer, telle une fontaine… L’agacement apparut sur le visage de la plus jeune des Linux, qui sentait qu’elle ne pourrait en supporter beaucoup plus… En quoi pleurer allait aider la fillette en quoi que ce soit ? Elle ferait mieux de sécher ses larmes, de relever la tête, et de se comporter normalement !

Jill devait avoir un esprit de persuasion intense, car c’est ce que fit la demoiselle. Elle se calma, et sécha ses grosses larmes. Puis, comme l’avait demandé l’élève à l’Orgueil pour elle-même, elle releva la tête, toutes traces d’émotions disparues de son visage… Ça, c’était une bonne attitude. L’attitude de quelqu’un de fier et de combattif… Tous ceux qui rentraient dans cette école auraient dû l’avoir… Tous… Car ils avaient là la chance de leur vie, celle de devenir des surhommes, entraînés à faire le mal, et à le faire bien… Tout ça grâce à Caliban… Un seul homme… Un génie.

Mais malheureusement, Cassandre n’avait pas du bien comprendre comment se comporter. Car elle se remettait à parler tristement, de la voix d’une petite fille sans défense… Pas bon du tout, ça. Et puis, qu’elle était cette question idiote ? Elle ne pouvait pas la voir elle-même la lune ? Elle n’était pas aveugle, à ce que savait Jill ! Ne voulant pas commettre une bourde, l’adolescente se pencha en avant, pour pouvoir détailler le visage de la jeune fille à ses côtés. Celle-ci était blonde. Sa peau était pâle, tout comme ses lèvres. Elle avait de beaux sourcils, très fins. Le seul élément étrange sur ce visage enfantin, était ses yeux : ils n’étaient pas de la même couleur… Jill ne savait pas comment on appelait ça, mais Cassandre en avait un bleu, et un autre vert…

Ainsi, elle avait l’air assez étrange… Aucun doute, elle était unique… peut-être que l’une des couleurs étaient celles de yeux de Cass, et l’autre celle de Cassandre ? Et que quand sa deuxième personnalité était venue squatter, un des yeux avaient changés de couleur ? Possible. Mais peu probable. Ce qui était sûr, c’est que la jeune fille n’avait pas l’air aveugle… Ses yeux n’étaient pas blancs. Donc, il y avait un problème… Sûrement qu’elle se foutait de sa gue*le… Jill n’appréciait pas.

- " Et bien, si tu veux savoir à quoi ressemble la lune, tu ouvres les yeux bien grands, et tu regardes au-dessus de toi ! Et là, tu verras peut-être que nous sommes une nuit sans lune ! "

Elle se retint de rajouter « Poufiasse », ne voulant tout de même pas que Cassandre se remette à pleurer… Son ton n’avait plus rien de conciliant, elle avait été assez cassante. Mais polie... Et ce n'était pas de sa faute ! Nan, mais ho ! Fallait pas la chercher…

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La petite Cassandre fragile, ne mit pas trop longtemps à avoir une réponse. Ou peut être que c'est la réponse qui ne se fit pas trop attendre, enfin bref sa réponse elle l'a et assez vite...

- " Et bien, si tu veux savoir à quoi ressemble la lune, tu ouvres les yeux bien grands, et tu regardes au-dessus de toi ! Et là, tu verras peut-être que nous sommes une nuit sans lune ! "

Elle fut bouleversée par le ton et la froideur de son interlocutrice, enfin elle espérait vraiment que les choses s'arrangeraient plus tard. Pour l'heure il commençait à se faire tard, elle ferait mieux de retourner dans son dortoir, dormir. Après tout il n'y avait que cela à faire, la lune elle ne pouvait plus la voir, le ciel non plus, c'était une peine pour elle. Cette peine elle devait s'en remettre et assez vite. Peu importe que cette fille soit orgueilleuse ou pas, Cassandre allait s'en retourner vers ses quartiers.

"- Bonne journée. Je vais me coucher. "

Elle se leva, la voix assez faible, et se tourna sans rien ajouter. Elle n'avait pas envie de fondre en larmes, la traiter de tous les noms parce qu'elle était assez stupide pour lui répondre d'ouvrir les yeux ou autre chose. Elle n'avait qu'une envie, se retrouver seule, dans sa chambre de sa petite maison banlieusarde, à l'abri des ailes protectrices de ses parents, dans son cocon familial si agréable. Dans son paradis en quelques sortes. Elle se tourna et fit quelques pas, avant de fermer les yeux et de recommencer à marcher. Elle n'en avait plus besoin maintenant, elle se déplaçait, les mains balayant l'espace autour d'elle pour s'accrocher à la pierre froide du mur, elle entendait le gravier crisser sous ses pas. Un véritable plaisir et en même temps une malédiction de se mouvoir de la sorte...

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L’école abritait bien des gens étranges … Jill le savait depuis longtemps, très longtemps, mais Cassandre était d’un genre nouveau … Elle, elle n’avait pas sa place ici, elle n’était pas faite pour cette école… Jill, se croyait fait pour cette école, car la création du Mr Leviaz rassemblait tous ceux qui étaient exceptionnels, de quelques raisons que ce soit… Alors oui, depuis trois ans, elle ne se considérait plus comme LA meilleure au Monde, mais pensait faire partie d’une élite… Et Cassandre n’y avait pas sa place… Peut-être que son autre elle, si…

Le flot de pensée s’évanouit de lui-même, lorsque la fillette répondit. Jill, oubliant totalement ce à quoi elle pensait, regarda la petite blonde dire qu’elle allait se coucher… Sa réaction n’avait pas été des plus prévisibles… De sa part, Jill aurait attendu une explication, une justification… A croire qu’elle s’était trompée sur le compte de cette jeune élève… Finalement, ça n’avait pas beaucoup d’importance… Cassandre n’avait pas beaucoup d’importance non plus… Elle s’en allait ? Très bien, elle n’intéressait plus Jill… Sa dernière pensée à son sujet, fut qu’elle lui avait souhaité une « bonne journée »…

L’élève à l’orgueil la regarda sans rien dire, se lever, et commencer à marcher, peut-être un peu maladroitement, tout en balayant la pierre de ses mains… Elle ne pensa pas une seconde que cela pouvait paraître bizarre… Qu’elle avait été brusque avait une fillette quasiment aveugle, qui finalement n’avait rien demandé… Non, la fille était partie, et Jill ne s’en occupait plus, elle l’avait oublié…

Assise sur le dossier du banc, la tête posée sur une main, elle resta ainsi quelques minutes, sans savoir quoi faire… Elle n’avait pas envie de rentrer se coucher, mais ne voyait plus l’intérêt de rester là… L’adolescente n’avait pas non plus envie d’aller réveiller sa sœur, bien que l’idée ait pu être tentante à un autre moment… Non, elle n’avait envie de rien, en fait…

Pourtant, Jill se força à se lever, péniblement, avant de prendre le chemin de son dortoir… Ce n’était pas quelques cauchemars qui allaient l’empêcher de dormir correctement. Et puis, autant essayer de rattraper la mauvaise journée qui s’annonçait, en finissant sa nuit… Cela valait le coup d’essayer. Sans se préoccuper de Cassandre, qu’elle ne voyait d’ailleurs plus, elle rentra dans le bâtiment, puis dans ses dortoirs. Enfin, se déshabillant sans bruit, elle s’enfouit sous les couvertures, fermant les yeux …

… Dommage.

C’est tout ce qu’elle pensa, une dizaine de minutes plus tard, alors que le sommeil ne venait toujours pas… Elle rouvrit donc les yeux, et se mit à fixer le plafond, tout en comptant à voix basse, les moutons…

[ Nul ... Le sujet est clos ? ]

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