Absurde combat ou Duelicieux?

Envie, pêché qui courant dans ses veines aussi sûrement que son maudit Flux, maudit une fois de plus parce qu'il était la cause de cette situation totalement absurde... Comment pouvait-il se retrouver ici? Lui? Après tant d'année à s'esquiver, subir et échapper c'était LUI qui avait provoqué quelqu'un en duel dans l'arène... Encore cette situation n'aurait pas été si grave si cela avait été un élève -qui lui aurait sûrement ri au nez et l'aurais attaqué de suite- sauf qu'il avait été chercher un des pires adversaire qui soit... Adam Naglareffe... Évidemment pour un envieux qui connaissait les grand personnage de l'histoire du Val il ne pouvait pas se tromper, il allait devoir affronter la Main de Dieu en duel.
Envie, ça oui il avait envie de rester "en vie", c'est pourquoi il se demandait ce qui lui avait pris d'aller déranger le professeur des pouvoirs pour lui demander d'arbitrer leur duel... Évidemment il n'était pas entièrement inconscient, il savait qu'en faisant cela il déléguait à Mr. Dièsinam la responsabilité et les règles édictées pour le duel, mais pourquoi était-il allé chercher le prof fantôme, même le professeur de la Paresse semblait avoir plus de présence -sous sa forme spirituel évidemment- que la loque miteuse qu'étant le responsable de la Gourmandise et ce n'est pas peu dire.
Il était indéniable qu'il lui enviait son détachement permanent et son attitude "je-m'en-foutiste" mais ce n'était pas à proprement parler des qualités qui l'aiderait LUI dans ce duel, un juge qui se foutait de tout ce qui se passait... Et il avait dût promettre de laisser le prix de sa victoire à cet vieille pantoufle pour le décider et s'il perdait -ce qui était certain-, s'il restait envie -ce qui était beaucoup moins certain- il devrait payer le prix deux fois, une fois pour le gagnant ET une fois pour l'arbitre... On avait rien sans rien dans cette école, il le savait depuis longtemps mais là cela lui semblait un marché assez inégale et le seul qui était lésé c'était lui bien entendu...
Ces pensées tournoyaient dans la tête de Lennan alors qu'il trainait les pieds vers l'arène où devait s'annoncer le duel, en tout cas c'est ce qu'il avait crié à la tête du F.I. lorsqu'il l'avait croisé au détour d'un couloir agenouillé devant Nix... Et comme à ce moment là il avait par mégarde été assimilé par un fleuret la nature profonde de l'arme l'avait forcé à clamer un duel juste et équitable face au "faquin" qu'il avait sous les yeux. Faquin qui avait sourit et accepté avec une révérence de se mesurer à lui si il en trouvait le cran...
De toute manière ce n'était pas comme si il avait eu le choix, si il n'affrontait pas la Main de Dieu ces condisciples se seraient rués par dizaine pour l'amener ficelé à celui-ci pour qu'il se fasse rétamé... Pour le plaisir de le voir se faire rétamer... Aussi entra-t-il dans l'Arène et constata avec horreur que les gradins étaient remplis, les rumeurs circulaient vite au Val des Ombres, mais avec une plus grande horreur que son adversaire l'attendait au centre de l'Arène torse nu! De ce qu'il avait lu au sujet d'Adam, les seules fois où il montrait la marque de son pêché c'était à ceux qu'il faisait regretté d'être vivant et finissait par tuer violemment... En déglutissant il s'avança et fit la seule chose qui lui passa par la tête, il se mis lui aussi torse nu en rejetant sa chemise au loin, ôtant par la même occasion ses claquettes qui le gêneraient sûrement s'il devait courir, esquiver, plonger, tomber... Enfin... Rester Envie.

Un soupire désespéré s'échappa des lèvres de Noïtrid alors qu'il levait les yeux au ciel à l'entrée de Lennan, surtout lorsqu'il le vit se mettre à moitié nu comme l'espèce de cinglé fanatique qui se faisait acclamer au centre de l'arène les yeux fermés et attendant son adversaire. Qu'est-ce qu'il était allé se mêler de cette affaire? La compensation était certes non négligeable mais prendre le rôle d'un arbitre de duel ne l'enchantais pas vraiment, aussi avait-il concocté un petit quelque chose qui pourrait peut être sauver la vie au gamin ET lui rapporter ce qu'il avait promis, voir même plus.
Il finit de tracer le cercle noir qui englobait les neuf dixième de l'arène et ne laissait presque que les gradins -l'écart qu'il avait mis entre le cercle et les gradins lui permettrait d'observer tout en les laissant s'entre-déchirer- en dehors, puis il s'appuya nonchalamment au bord d'un des gradins pour observer la situation. Au centre du cercle noir, Adam -il avait appris son nom d'une discution houleuse avec Caliban- torse nu et yeux fermés, directement en face de lui et ayant à peine franchit le cercle comme par inadvertance se trouvait son adversaire. Si le torse du F.I. était blanc de non-exposition au soleil celui de l'élève de l'Envie était livide, comme si il n'y avait pas vraiment de sang circulant dans son corps, évidemment Adam était musclé même si c'étaient des muscles secs ils semblaient d'acier mais c'était peut être à cause de sa pose -cet espèce d'hurluberlu était genou en terre et bras écarté, ses yeux bigarés fermés et dirigés vers le ciel, ses dents se dévoilant dans un sourire satisfait- par contre le torse d'Adam ne valait même pas la peine qu'on l'appelle ainsi...
Si on accordait pas tout son attention aux participants -ce qui était difficile vu le cinéma de l'excentrique et la peur visible du rachitique- on pouvait voir des objets disparates qui semblaient avoir été "oubliés" sur le sable de l'arène, armes et objets apparemment inutiles parsemait l'air de combat.
Il décida enfin de se secouer, plus vite il en aurait terminé plus vite il pourrait faire ses expériences sur le corps d'Adam, il n'avait pas oublié qu'il faisait partie des rares rejetés par le Flux et qu'il avait survécu pas loin de cinq année dans cet état et dans l'école et il avait hâte de pouvoir tester certains produits que Caliban lui permettrait surement d'élaborer -si il l'incluait à l'expérience évidemment- aussi se racla-t-il la gorge et annonça d'une voix forte et maitrisée.

Que le silence s'établisse, en tant qu'arbitre du duel je vais énoncer ses règles.

Évidemment le silence ne se fit pas parce qu'il avait haussé la voix, il n'était pas orgueilleux LUI et donc pouvait bien voir que rien ne ferait le silence à part l'imminence du duel, cependant le bruit courut dans les gradins et le silence se fit à mesure que chacun entendait que seul lui pouvait faire débuter le duel et que pour cela il réclamait le silence. Une fois le silence établi il édicta les règles rapidement toujours à voix forte et maitrisée.

La mort n'est autorisée qu'avec l'acceptation de l'arbitre, l'air de duel est délimitée par le cercle noir précédemment tracé. Toute personne étant à l'intérieur est considérée comme faisant partie du duel, toute personne en sortant -que ce soit sa volonté ou non- est considérée comme perdante et devra payer le tribu que demande le gagnant.
Le duel se déroulera jusqu'à ce que l'arbitre décide qu'il se termine et le gagnant sera bien entendu désigné par l'arbitre.

Et voilà... Il laissa ses mots résonner dans l'esprit des spectateurs, il venait tout de même d'admettre n'importe qui à l'intérieur du "duel" qui pouvait tout à fait se transformer en rixe général. Cependant cela l'aurait étonné, Adam Naglareffe n'était pas un adversaire que l'on prenait à la légère et comme personne ici ne se faisait assez confiance pour l'attaquer en nombre et que rien ne prouvait que même en nombre il laisse quiconque gagner hormis lui-même cela refroidirait suffisamment de gens. Tout en encourageant les imbéciles qui prenaient à la légère le F.I. à se jeter dans la bataille, cela avait des chances d'être très intéressant. Mettant fin au suspens il annonça soudainement.

COMBATTEZ!

L’humeur de Margaret se résumait en peu de mots : elle avait envie de se pendre. Ou d’étrangler quelqu’un, au choix. Tout dépendait de la victime en question, en fin de compte. Le souffle court, elle traversait les couloirs de l’Ecole à une vitesse qui la surprenait elle-même. Après tout… était-ce vraiment utile de se mettre dans tous ses états à cause de rumeurs qui n’étaient, peut-être, qu’un ramassis de mensonges ? Le problème c’était qu’elle avait une très mauvaise intuition… Ou plutôt, elle savait pertinemment Adam capable de ce que l’on racontait dans les couloirs, à travers des rires et des murmures excités. Il ne pouvait pas se tenir tranquille deux minutes, ce grand dadet. Non, mais franchement… Maggie siffla entre ses dents, exaspérée, et accéléra l’allure en direction de l’arène.

D’après un groupe d’élèves de la Luxure – décidément bien informés – le membre de la F.I avait été provoqué en duel par un élève de l’Envie – un suicidaire, très probablement – mais plutôt que de décliner le défi comme il aurait été intelligent de le faire, Adam avait décidé de massacrer un jeune élève. Subtile, subtile. Elle aurait deux mots à lui dire, dès qu’elle lui tomberait dessus, à celui-là. Même pas fichu de passer inaperçu, alors qu’à peine quelques mois auparavant, personne n’était censé connaître l’existence des Factions. Son existence, à elle aussi, d’ailleurs. La femme du Directeur s’arrêta un court instant en sortant à l’air libre, histoire de reprendre son souffle. Elle leva les yeux au ciel, et se demanda une fois de plus quelle mouche l’avait piquée lorsqu’elle avait accepté de diriger cette bande de… de… Bref. Il ne fallait pas généraliser non plus. Adam ne résumait pas tous les F.I. Fort heureusement. Il n’empêche qu’il avait un don assez extraordinaire pour faire en sorte de l’agacer prodigieusement.

Mais ce n’était pas une raison pour s’en prendre à un élève. Margaret se mordit la lèvre, tout en reprenant sa semi-course jusqu’à l’arène, d’où s’échappaient déjà des cris de jubilation qui lui donnèrent presque un haut-le-cœur méprisant. Qui était ce jeune homme aux tendances suicidaires qui avait eu la formidable idée de provoquer en duel l’homme le plus orgueilleux au monde ? Elle n’était pas sûre d’avoir envie d’obtenir la réponse à cette question. La seule chose qui lui importait, pour l’instant, c’était d’empêcher son imbécile de collègue de n’en faire qu’à sa tête. Peut-être Caliban ne s’offusquerait-il pas de la mort d’un élève, après tout… ils étaient au Val des Ombres, non ?

Peut-être bien, oui. Mais Maggie n’était pas ainsi. Elle connaissait mieux que quiconque – ou presque – le dangereux pouvoir d’Adam, et ne souhaitait à personne la malchance de devoir l’affronter. Son sang bouillonnait contre ses tempes, signe qu’elle n’allait pas tarder à perdre patience. La fureur noyant le reste de ses pensées et de ses sens, elle n’eut pas l’occasion d’entendre les quelques paroles de l’arbitre du duel, tandis qu’elle approchait de l’entrée de l’arène. Seuls ses yeux répondaient encore à son contrôle. Bouche entre ouverte, elle observa les gradins bondés avec stupéfaction et horreur mêlées, puis arqua un sourcil en reconnaissant le professeur de la Gourmandise qui avait eu la judicieuse idée d’aller vérifier ce qu’il se passait sous sa jupe, lors de la soirée d’Halloween.

Pas bon pour ses nerfs, ça. Qu’est-ce qu’il fichait ici, celui-là ? Avait-il besoin de se mêler d’une affaire qu’il aurait dû régler ? Margaret secoua vivement la tête, et sans avoir compris ce que signifiaient les règles du jeu annoncées par Noïtrid, se précipita au centre de l’arène, droit sur un Adam au sommet de sa forme, c’est-à-dire en pleine crise de fanatisme. Les joues rougies par la course et par la colère qui la gagnait rapidement, la femme du Directeur surgit aux yeux de tous, sa chevelure ambrée balayant son dos comme une flamme rageuse. Sa tenue noire qui épousait ses formes pour lui laisser une totale liberté de mouvements tranchait sur le sable blanc de l’arène, et contrastait tout autant avec la peau pâle du torse nu d’Adam. Maggie ressemblait presque, de loin, à une ombre… Une ombre qui se planta juste devant le F.I en transe. Mains sur les hanches, elle planta ses yeux bleu-sombre sur le visage d’Adam, et s’entendit s’exclamer :

- Eh ohw ! C’est quoi ça ? Est-ce que je peux savoir ce que tu fabriques exactement ?

Si un regard avait pu tuer, Adam Naglareffe n’aurait sans doute pas survécu plus de deux secondes face à celui de sa supérieure. Supérieure qui savait pertinemment à qui elle avait affaire, et qui ne se faisait pas d’illusion… Il ne l’écouterait pas. Il ne l’écoutait jamais. A croire qu’il ne servait pas à grand-chose qu’elle puisse avoir une quelconque autorité sur lui. Son attention focalisée sur Adam, Margaret tournait le dos au second adversaire, qu’elle n’avait pas même remarqué pour l’instant.

La voleuse accorda à Noïtrid un regard fondamentalement méprisant, histoire de bien lui faire sentir qu’il ne valait guère plus que les deux combattants, puisqu’il encourageait au combat. D’ailleurs, son tour viendrait bien vite, à lui aussi. Perdant patience, Margaret posa une main sur l’épaule d’Adam et tenta de le forcer à se relever en continuant de s’exclamer :

- Bon, ok, arrête tes conneries maintenant ! Je ne sais pas ce que tu avais l’intention de faire, mais je te l’interdits formellement. Tu n’es pas là pour massacrer des élèves, mais pour assurer leur sécurité, je te rappelle. Et ce n’est pas parce que celui-ci est un peu suicidaire que…

Elle interrompit sa phrase au moment où elle se retournait pour montrer le malheureux élève en question. L’agressivité succéda à la colère, sur les traits de la voleuse. Lennan. Elle ne l’avait aperçu qu’une ou deux fois, rôdant autour de sa chère Nix, mais cela lui suffisait pour le reconnaître en un clin d’œil. L’horrible tentation de laisser Adam régler son compte à ce petit malade qui se permettait de faire la cour à sa fille s’immisça en elle, qu’elle chassa d’un battement de cil.

- Jeune homme, je vous conseille de vous retirer avant qu’il ne soit trop tard.

Une part d’elle souhaitait presque qu’il soit déjà trop tard, en réalité. Cette pensée lui fit naître un petit sourire qui l’effraya elle-même. Chassant ces étranges pensées de sa tête, elle releva son regard vers la foule qui l’entourait, et clama :

- Vous pouvez vous en aller, il n’y a plus rien à voir !

Ce qu’elle ignorait très certainement, c’était qu’elle avait sciemment pénétré dans le cercle, ce qui faisait d’elle un combattant de plus au milieu de l’arène.

Le centre d'attention, le centre de l'arène, la Main de Dieu, lui, Adam Naglareffe torse nu pour la première depuis il ne savait combien d'années restait à genoux le visage tourné vers le ciel les yeux fermés à savourer les murmures de la foule, la sensation d'être lui, d'être vivant aux yeux de tout ceux qui étaient présent. Il ne regrettait absolument pas d'avoir accepté cette offre de duel, à la base il n'avait accepté que parce qu'il n'avait plus entendu de véritable déclaration de duel en bonne et due forme depuis son départ du Val et qu'il était surpris que les jeunes s'en rappellent encore.
Il se devait de montrer l'exemple lui avait-on dit, cela prenait en compte les duels à son avis et il allait faire un exemple, montrer de quel façon il fallait gagner un duel : Sans se retenir, peu importe la force de son adversaire, ça aurait été une insulte à celui qui l'avait provoqué -bien entendu il ne fallait pas provoquer en duel quelqu'un qu'on écrase facilement, ça n'avait rien d'exemplaire même si ça pouvait être réjouissant- et à lui-même que de se sous-employer!
Ses lèvres étirées en un sourire satisfait ne firent que frémir lorsqu'il entendit qu'ils avaient un arbitre et qu'il "interdisait" la mort comme sentence, comment pouvait-il estimer qui serait le vainqueur? Personne n'était mieux placé que la Main de Dieu pour savoir lorsque Justice était rendue! Si peut être Dieu lui-même à la réflexion... Enfin il y eut un élément extrêmement positif dans le blabla inutile de celui qui semblait se prendre pour Dieu, il autorisait quiconque -voir encourageait au ton qu'il avait pris- voulait se mesurer à eux à le faire. A ces mots il découvrit même ses dents dans un sourire qui illumina son visage -objectivement on aurait plutôt dit un sourire sadique- ça ce n'était pas, mais alors pas du tout, une mauvaise idée! Voilà qui était prometteur, il était venu pour un duel et il aurait un combat!
Il se rendit compte qu'il avait peut être passé un temps assez long dans cette position lorsqu'il entendit des pas crisser sur le sol de l'arène, à la façon dont ils approchaient ce n'était pas son adversaire, mais manifestement les pas de quelqu'un de furieux et de féminin -ou alors d'un homme très efféminé- alors il ne fut pas surpris d'entendre la voix de Maggie s'élever devant lui en lui demandant ce qui se passait et en lui demandant d'arrêter ses conneries. Eh bien elle était charmante de venir aussi vite à lui, après tout il n'avait pas envisagé qu'elle ne puisse pas être au courant de ce qui se passait ici, tout le monde devait savoir ce qu'il faisait!
Par contre il fut agréablement étonné en sachant qu'elle venait d'entrer dans le cercle et donc dans le combat, décidément ce serait un très bon exercice! Il y avait longtemps qu'il ne s'était pas mesuré à sa chef et ça avait été un grand plaisir car il n'avait pas eu à se retenir. Il comprenait qu'elle veuille encore se mesurer à lui et qu'elle prenne comme alibi de trouver cela choquant et de vouloir faire semblant de les stopper. Il l'entendit même se retourner dos à lui pour lui laisser un point d'avance, ou alors tentait-elle de le sortir de sa transe auto-admirative -il n'avait aucun mal à reconnaitre qu'il s'admirait, il le faisait souvent et parfois les autres se mettaient à l'écart par respect ou le ramenait sur terre afin qu'ils puissent l'admirer aussi- par cette attitude désinvolte? Peu importait au final cela revenait au même pour lui, se relevant lentement dans le dos de la jeune femme il lui attrapa avec délicatesse mais vivement le bras pour le ramener derrière son dos et la coller à lui en lui murmurant à l'oreille d'un voix chaude et vibrante.

Eh bien "Maman", si tu voulais te mesurer à moi tu n'avais pas besoin de ce prétexte, je comprend qu'on puisse vouloir atteindre ma perfection et le seul moyen pour y parvenir c'est de m'affronter mais je pensais sincèrement que tu n'oserais plus... La dernière fois qu'on a fait ça on c'était bien amusé pourtant, j'espère que tu ne va pas te retenir parce pour ma part ça ne m'a même pas effleuré l'esprit. J'attends que tu ai bien compris que je soit sérieux pour te lâcher, après tout je suis trop parfait pour profiter de l'avantage que tu me laisse ainsi... Ne soit pas surprise voyons tu sais ce que tu risquais en t'immisçant dans mon duel aussi déséquilibré soit-il.

Tout le monde pouvait voir Adam "maitriser" Maggie avec un sourire mais personne ne pouvait voir ou entendre qu'il lui parlait et encore moins ce qu'il lui disait, il y fit très attention. Parce que si ce duel aurait vite été expédié il avait une adversaire très intéressante sous la main à présent et qui avait sa pleine et entière attention malgré le fait qu'il la tienne avec une délicate fermeté. Il en profita pour sentir son parfum avec un sourire, les femmes sentaient tout de même sacrément bon même durant un combat, fugitivement il se demanda si sa perfection souffrirais qu'il ajoute une odeur autre que la sienne en mettant du parfum mais il haussa les épaules en trouvant cette remarque futile et totalement idiote, il était parfait c'est tout

[HRP: Désolée du retard, je suis actuellement en train de me dépatouiller avec une dissert' de philo... tout écrit au brouillon, reste plus qu'à recopier, en espérant que ça soit pas trop long. Si c'est le cas, je m'en excuse et me prosterne bien bas...]

Lilith était assise en tailleur sur l'immense matelas du dortoir de la Luxure. Un coude appuyé sur son genou soutenait sa tête, légèrement penchée en avant, et un ouvrage aux pages jaunies et relié de cuir reposant sur ses jambes. Elle était là, assise en sous-vêtement (pas étonnant pour une luxurieuse) feuilletant avec interêt l'Agrippa, qu'Adélaïde venait de lui envoyer. Elle remarqua que plusieurs des élèves les plus âgés (ou pas) partaient par grappes de quatre ou cinq, mais n'y prêta pas attention, dans un premier temps. Puis son oreille perçut une bribe de conversation :

"Qui a défié Adam?
- Je sais pas, un sixième année. Une histoire de nana, je crois...
- Mais il est complétement maso, il va se faire massacrer!
- Et alors, c'est son problème! Allez, vient, l'Arène va être remplie avant qu'on arrive..."

C'était donc vrai! un pauvre fou avait provoqué Adam Naglareffe en duel... La jeune fille eut un haut-le-coeur de dégoût, comme à chaque fois que le FI s'incrustait dans ses pensées. Depuis qu'il avait cherché à l'humilier pendant le cours de Bio où elle avait fait irruption par erreur, elle caressait le doux rêve d'éventrer Adam d'un coup de ciseau, d'arracher ses entrailles à mains nues (ou avec les dents en cas de difficultés, peu importait du moment qu'il souffre), de les lui faire manger, de lui arracher les yeux, de lui enfoncer des clous rouillés partout dans le corps... Puis, quand elle se serait bien amusé, de le plonger dans un bain d'acide. La jeune reine des succubes haïssait beaucoup de gens, méprisait la quasi-totalité de l'univers, mais ce n'était pas comparable à la haine viscérale qu'elle portait au FI. Elle referma l'Agrippa avec force, faisant sursauter un couple enlacé. Elle irait voir ce duel : dans l'état où elle était, voir du sang lui ferait du bien. Et s'il appartenait à Naglareffe, sa félicité serait totale.

La jeune fille se leva et ramassa son livre, puis traversa le matelas d'une démarche ondulante qui lui attira les regard interessé d'une bande de garçons qui restaient encore dans le dortoir. Elle s'habilla, sans oublier de glisser ses ciseaux dans son porte-jaretelle et un scalpel dans sa botte, puis sorti après avoir adressé un petit signe de la main et un clin d'oeil à ses camarades de péché.

Mordillant une de ses dreads, Lilith se rendit dans l'Arène, regrettant de devoir passer si près des dortoirs de la Colère. Peut-être même qu'Araménis serait là. Elle ne l'avait pas revu de son aveu, deux jours auparavant. Et lorsqu'elle l'avait quitté, il était bien en rogne contre elle. Certes, elle n'avait pas fait énormément d'efforts dans cette histoire, mais avait horreur de reconnaître des torts, et n'était pas la seule fautive.La jeune fille s'assit dans l'Arène, et observa le cercle noirs, et tout les objets coupant, perçant ou contandant qui traînaient autour : ça, ça sentait la grosse arnaque... Elle regarda les deux adversaires qui s'affrontaient déja du regard. Ah, ben, en fait... nan. Adam s'exhibait, comme d'habitude. L'autre avait l'air d'un accro à l'ordinateur, avec sa peau trop pâle. Chance de réussite de battre l'autre égocentrique : nulle. Disons, très faibles, si son pouvoir d'Infecté était intéressant. Et Noïtrid Diésinam, rebaptisé plutôt affectueusement "la larve" par Lilith, était l'arbitre (encore une arnaque). Il énonça les régles, insistant sur le fait que quiconque entrait dans le cercle serait considéré comme participant à la lutte : il fallait assumer les conséquences de ses actes.

Etendant cela, Lilith eut l'irrésistible envie de se jeter dans le cercle. Voilà l'occasion tant espérée de planter ses lames dans la chair de Naglareffe! Mais minute, un peu de réfléxion de fait de mal à personne. La Larve avait parlé d'un tribut a payer. Or la jeune fille avait peu d'économie : pas question de filer son fric à cet huluberlu! Mais... mettons que le FI gagne. Peut-être voudrait-il la tuer? Et elle pourrait être blessée... Oh, qu'importait! Perdre du sang, quelques doigts, un oeil..; tout cela était bien bénin face à l'intense satisfaction de blesser Adam! En admettant bien sûr qu'elle réussisse à le toucher, ce qui restait bien incertain. La luxurieuse jouait avec le percing de sa langue, s'interrogeant sur ce qu'elle devait faire. Elle vit sans réellement la voir la femme du dirlo s'avancer, furibarde, vers le FI. Et voilà, une adversaire de plus. Sa voisine de gauche dû remarquer sa nervosité, car elle glissa perfidement :

" Tu as peur de voir ça? Retourne dans ta tour, alors!
- Ferme-la, je réfléchis.
- Impossible, ceux de la Luxure pense qu'avec ce qu'ils ont entre les jambes! Moi, je suis ici parce que la violence, j'adore ça!
- Ah, tu aimes le sang?"

Lilith se gratta la cheville. L'instant d'après elle effleurait la joue de l'Envieuse dans la plus douce caresse qu'il soit. Caresse qui arracha pourtant un cri à son adversaire : une longue estafilade d'où suintait le sang courait maintenant sur sa peau. Lilith rangea son scalpel dans sa botte, et reprit:

"- ça tombe bien, moi aussi.
- Laisse tomber, Mo', intervint sa greluche de copine, c'est Machin Sevoth, tu sais, elle a redoublé, c'est une associable de premier rang...
- C'est exact, je suis une associable, sauf si tu es lesbienne, et dans ce cas, rendez-vous ce soir dans les douches!"

La reine des succubes se leva, et s'éloigna, se rapprochant par la même occasion du bord des gradins. De l'autre côté de l'Arène, elle crut apercevoir une frimousse aux cheveux blanc.

- Qu… qu’est-ce que…

Maggie cligna des yeux, stupéfaite. Et immobilisée. Adam venait de lui saisir le bras sans plus de prévention, bloquant ses mouvements et la ramenant jusqu’à lui en un geste qu’elle trouva particulièrement déplacé. Outrée, la voleuse tenta de se débattre un instant, mais la prise du F.I parut sans faille, et elle ne réussit qu’à obtenir une vive douleur à l’épaule. Non mais il était devenu complètement fou, celui-là ! Non seulement il s’en prenait à un élève –stupide, l’élève, mais bref, la question n’était pas là – mais en plus il l’agressait, elle, maintenant. Ce mec avait perdu la tête. Ou alors il s’ennuyait et cherchait à l’énerver. Et bien… c’était plutôt réussit.

Margaret esquissa une grimace instinctive en sentant le souffle d’Adam lui chatouiller la nuque, sa soudaine proximité la mettant relativement mal à l’aise. Si la situation en elle-même n’avait pas suffit à briser le reste de patience de la femme du Directeur, les paroles du jeune orgueilleux y parvinrent sans peine. Non mais… pour qui se prenait-il, cet abruti ? Comme si elle avait vraiment tenu à l’affronter… Maggie leva les yeux au ciel, exaspérée. Elle s’en fichait pas mal, de perdre ou de gagner, surtout contre lui. Et quand bien même elle se souvenait s’être beaucoup amusée lors des quelques duels d’entraînements qu’ils avaient eu l’occasion d’avoir… elle n’était certainement pas d’humeur à tenter quoi que ce soit maintenant. Surtout compte tenu de la manière si subite qu’il avait eu de la maîtriser sans peine. Un coup à son ego ? Non. Margaret se fichait pas mal d’être humiliée. Elle était simplement énervée qu’on ose l’immobiliser de la sorte sans même prévenir… et qu’on se permette par la suite de la « menacer » d’un duel. Non, non et non… Elle n’avait pas l’intention de se donner en spectacle, il rêvait éveillé, celui-là.

La femme du Directeur inspira profondément, tentant de refouler la vague de colère qui noyait presque sa vision. Dans les tribunes, les élèves s’agitaient plus encore, et les cris fusaient. Evidemment… La femme de Caliban Leviaz lui-même combattant un membre des Factions devait être un spectacle d’autant plus intéressant qu’un lamentable élève de l’Envie suicidaire qui provoque en duel la « Main de Dieu ». Où était-il, Lennan, d’ailleurs ? Margaret n’avait pas franchement le temps de le vérifier, mais elle espérait vaguement qu’il ait suivi son conseil et soit parti sans demander son reste. Cela valait mieux pour tout le monde.

Maintenant, pour Adam, il était préférable qu’il la relâche immédiatement avant qu’elle n’explose. Et qu’il cesse immédiatement de la renifler comme ça. Oh, elle n’aimait pas ça du tout ! Margaret se tortilla encore un peu, comme une enfant tentant d’échapper à l’emprise de sa mère. La façon qu’il avait de la tenir, de lui parler, de respirer son odeur… tout ça la mettait plus mal à l’aise encore. Et tous ces gens, là, autour, qui ne faisaient rien de plus qu’encourager à la rixe… Il n’y en avait pas un seul pour rattraper l’autre. Même le professeur de la Gourmandise –surtout lui- était fondamentalement inutile. Après avoir énoncé des règles qui avaient échappées à Margaret, il s’était éclipsé dans un coin des gradins, affalé comme il l’était à l’ordinaire, et presque… plus du tout intéressé par ce qu’il se passait. Tu parles d’un arbitre !

La voleuse toute d’ombre vêtue secoua la tête, balayant par la même occasion le visage de son adversaire avec les flammes de sa chevelure.

- Tu es complètement fou, Adam. Je t’ordonne de me lâcher immédiatement ! On n’est pas en train de jouer ni de s’entraîner ! Je refuse d’être ton adversaire. Arrête de nous donner en spectacle !

Evidemment, elle savait son discours inutile. Mais hurler lui faisait un bien fou, quand bien même sa voix avait quelque chose d’un peu trop hystérique à son goût. Et puis son bras bloqué dans son dos commençait sérieusement à l’incommoder. Bon. Ca suffisait. C’en était trop. La voleuse ferma yeux et laissa le flux glisser le long de ses veines, ressentant plus intensément les effets sur son organisme. Elle avait été la première à tester les effets de l’étrange invention de Caliban. Elle la maîtrisait mieux que personne à présent. Très vite, les os de son corps, raffermis par l’action du Flux, devinrent aussi durs que du diamant.

Il ne lui en fallut pas plus pour marcher sur le pied d’Adam d’un violent coup de talon. Là, bien fait… Vous avez déjà reçu un coup de pied par une personne possédant les os les plus durs de la terre ? Et bien, on ne vous le conseille pas. Adam venait tout bonnement de se faire écrabouiller quelques orteils, et Margaret ne regrettait nullement son geste. Profitant du geste de surprise du F.I et de sa très probable douleur, elle s’extirpa de son étreinte, se retourna vivement, et lui asséna un puissant coup de poing en pleine mâchoire, toujours armée de ses « super-os ». Le choc lui fit entendre un horrible craquement qui ne venait certainement pas de ses propres doigts. Oups. Elle grimaça. Elle y avait peut-être été un peu fort… Mais tant pis.

Il n’avait qu’à pas faire l’abruti, aussi. Sans l’ombre d’un remord, Maggie vit Adam s’effondrer devant elle dans le sable de l’arène, assommé par le choc. Pfff… quel gâchis. Elle haussa les épaules. Elle n’aimait pas laisser place à la violence, et encore moins blesser quelqu’un de son équipe. D’autant plus qu’il n’était pas un mauvais agent… malgré sa tendance à faire n’importe quoi. Elle s’agenouilla, vérifia qu’il n’était qu’estourbi, puis le tira par les poignets pour l’éloigner du centre, histoire qu’aucun des élèves ne profite de la faiblesse momentanée du F.I pour s’en prendre à lui. Notamment Lennan, qui serait probablement trop heureux d’annoncer qu’il avait remporté ce duel.

Son travail accompli, Margaret se retourna, mains sur les hanches… Quelques élèves se battaient déjà dans l’arène, et les cris d’enthousiasme se mêlaient aux cris de douleur. Elle se mordit la lèvre. Dans les gradins, quelques jeunes gens tentaient d’en pousser d’autres jusqu’au cercle de combat délimité par Noïtrid. Elle poussa un soupir. Il fallait à tout prix cesser ce carnage. Et elle n'y arriverait pas toute seule.