Le Val des Ombres
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilRechercherDernières imagesPartenairesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

 

 Après la bataille

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
Caliban Leviaz
Envie ~ Directeur

Envie ~ Directeur
Caliban Leviaz


Nombre de messages : 1050
Age : 36
Localisation : Dans son labo, dans son bureau... des endroits comme ça.
Métier ou année d'étude : Directeur et Professeur responsable de l'Envie.
Date d'inscription : 30/12/2007

Après la bataille Empty
MessageSujet: Après la bataille   Après la bataille EmptySam 22 Mar - 14:09

[HRP : suite de Besoin de lui parler.]

Quelques coups à sa porte. Caliban releva le regard de ses calculs sur l'ordinateur, pour soupirer. Ce n'était pas le moment de le couper. C'était rarement le moment de le faire, d'ailleurs, d'où l'intérêt de forcer les gens à frapper à sa porte - il était fondamentalement impossible de rentrer sans en avoir l'autorisation, à moins d'être un des deux Leviaz - . Cependant, il changea l'écran de son ordinateur, pour avoir un lien avec les caméras de l'Ecole, et plus exactement celles de son couloir. Ce qu'il vit sur l'image lui fit rater un battement de cœur.

On pouvait reprocher bien des choses à Caliban Leviaz. Se servir des gens comme de cobayes sans éprouver le moindre remords, avoir des liens avec des enfants dont il aurait pu être le père, d'être un tueur en série, et de faire du trafic d'armes peu appréciables - si l'on pouvait seulement apprécier une arme, bien sûr - , ajoutez à cela qu'il avait un caractère de cochon, et qu'il était l'Envie. Cela, je vous l'accorde, ne faisait pas de lui l'homme le plus attachant du monde. Mais il y avait une chose qui était, en Caliban, toute à son honneur : l'amour qu'il portait à son enfant. Et à sa famille, plus exactement. Bien sûr, vous pensez qu'aimer une enfant comme celle-là n'était pas des plus remarquables. Mais c'était sa fille, et cela avait une tendance à être plus important que le reste. Elle avait beau avoir un aussi mauvais caractère que le sien, depuis quelques années, ils étaient presque tout l'un pour l'autre. Frapper Nix, c'était attaquer son père, et vice-versa. Songez donc à la position malheureuse - si l'on peut dire cela comme ça - d'Eva.

De ses jambes immenses, le Directeur parcourut en quatrième vitesse la distance entre son bureau et la porte de ses appartements. Mesurer presque deux mètres, cela aidait à marcher rapidement... ou à courir, presque. La porte s'ouvrit en un coup vif, et Caliban put constater les dégâts avec plus de facilité que sur un écran. La lèvre ensanglantée d'Eva, tout d'abord, puis les poignets de sa fille, inconsciente, entre les bras de la professeur de la Luxure. Pas besoin d'être un génie pour savoir qu'il y avait anguille sous roche, et qu'il s'était passé quelque chose entre les deux filles.

Rapidement, il prit sa fille dans ses bras, pour la serrer contre lui. Son oeil, implacable, souligna l'ordre qu'il prononça :


-Rentrez, professeur Eden.

Pas bête, il se doutait que ce qu'il s'était passé avait un rapport avec sa dernière soirée avec sa fille. Donc, Nix était probablement partie parler avec Eva. Et cela s'était mal passé. Mais à quel point ? Qu'est-ce que la professeur de la Luxure avait donc fait pour avoir les lèvres dans un tel état ? Il entra dans le salon, déposant sa fille sur le canapé qu'elle chérissait tant - et si elle savait seulement pourquoi... - , puis se tourna vers Eva.

-Asseyez-vous là.

Il montra un fauteuil, qui n'avait pas l'air plus dangereux qu'un simple fauteuil. D'un tiroir, il sortit quelques produits indéterminés, et du coton. Il imbiba le coton d'un de ses produits, puis s'agenouilla devant la professeur.

-Je vais vous passer ce coton sur votre plaie. C'est pour éviter les infections. Ca va être froid, mais ça ne devrait pas piquer.

Et aussitôt dit, aussitôt fait. Doucement, le Directeur entreprit de nettoyer la plaie d'Eva, en fronçant quelque peu les sourcils. Ceci fait, il prit un nouveau coton, et réitéra sur les poignets de son enfant, tout en vérifiant si elle ne saignait pas ailleurs. Ses doigts perdus dans les reflets blonds de la demoiselle, il fronça les sourcils.

-Dites-moi, au juste, que s'est-il passé ?

Son oeil pâle se déposa sur le visage d'Eva.
Revenir en haut Aller en bas
https://val-des-ombres.forumsrpg.com
Eva Eden
Luxure ~ Professeur

Luxure ~ Professeur
Eva Eden


Nombre de messages : 804
Age : 36
Localisation : Dans un coin sombre de l'infirmerie... ou des douches communes !
Métier ou année d'étude : Professeur - Responsable de la Luxure
Date d'inscription : 04/01/2008

Après la bataille Empty
MessageSujet: Re: Après la bataille   Après la bataille EmptyMar 25 Mar - 1:34

Eva poussa un vague soupir soulagé lorsque la porte du bureau du Directeur s’ouvrit vivement, à peine quelques secondes après qu’elle eût frappé comme elle le pouvait. La jeune femme n’avait ni plus, ni moins d’aplomb qu’à l’ordinaire, alors qu’elle aurait peut-être dû être dans ses petits souliers, de ramener la fille du Directeur elle-même en si mauvais état… d’autant plus qu’elle était pleinement responsable de cet état-là. On pouvait reprocher beaucoup de chose à Eva Eden, et dans cette histoire, il était indéniablement certain qu’elle n’était pas toute blanche… qui l’était vraiment, d’ailleurs ? Mais une chose était certaine : la Luxure assumait pleinement ses actes, quelles que pussent être les conséquences. Ce fut donc un visage particulièrement calme, presque ordinaire, qu’elle afficha face à Caliban, quoique vaguement plus grave… La malice et la taquinerie venaient d’être momentanément reléguées au second plan, pour laisser pleinement place à une assurance et une lucidité de la situation qui ne faisait aucun doute. Un soupçon de danger, aussi, derrière ce regard d’émeraude… à moins que ce ne fût qu’une impression habilement calculée.

La crainte, elle n’y paraissait nullement. Ni crainte, ni appréhension, ni même surprise…Ce qui parut étonnant, pourtant, ce fut de constater qu’Eva ne rechigna pas à exécuter l’ordre qu’elle entendit. Libérée du poids du corps immobile de Nix, la jeune femme fit quelques pas à l’intérieur, ouvrant et fermant ses mains comme pour tester l’articulation de ses doigts. L’élève était plutôt légère, à vrai dire… mais la porter d’un point de l’Ecole à un autre, c’était une autre affaire. Et la Luxure n’était pas du genre à refuser de montrer ses faiblesses… Elle afficha donc pleinement une certaine fatigue, et consentit de bonne grâce à s’installer sur le fauteuil que Caliban venait de lui montrer.

Elle n’avait pas encore seulement descellé ses lèvres ensanglantées. Pas utile, sans doute… Elle laissa simplement son regard vert errer sur une Nix profondément endormie par ses soins, sur le canapé du Directeur, avant de reporter son attention vers l’homme qui lui faisait face, et qui ouvrit un tiroir pour en sortir quelques produits… Les yeux de la jeune femme semblèrent juger le moindre détail, avec un détachement hors du commun. Comme si tout, en cet instant précis, avait été parfaitement normal… alors que rien l’était moins que cela…

La Luxure n’était pas stupide. Tout au contraire, elle savait faire preuve d’une intelligence parfois fortement dangereuse… Eva était parfaitement consciente de ce qui pouvait passer par la tête de Caliban. Elle savait qu’elle allait devoir rendre des comptes… expliquer pourquoi Nix lui revenait dans cet état. Ou pourquoi elle-même était quelque peu amochée… Le Directeur n’était pas assez stupide pour qu’elle cherche seulement à lui mentir. Et elle n’en avait de toute façon nullement l’intention… Advienne que pourra… C’était une des devises de Mademoiselle Eden, qui garda un sang-froid déstabilisant tandis que Caliban appliquait un coton imbibé d’alcool sur sa plaie, agenouillé devant elle… Certes, la situation avait quelque chose de très irréel… Après tout, s’attaquer à Nix, c’était s’attaquer au Directeur lui-même. Eva était presque certaine qu’il pouvait devenir fou, à n’importe quel moment… Alors que faisait-elle encore là ? Pourquoi le laissait-elle la toucher, en risquant qu’il s’en prenne soudainement à elle, sans plus prévenir ?

Parce qu’elle n’avait pas peur de lui… Et peut-être certaines personnes auraient-elles appelé l’attitude de la jeune femme l’inconscience pure et simple. Oui, peut-être… Peut-être Eva aimait-elle frôler cet instant de danger magnifique et terrible, où sa vie et sa conscience ne tenaient plus à grand-chose d’autre qu’à un esprit dément. Une respiration… La jeune femme ferma les yeux, comble de l’inconscience, et esquissa une petite grimace enfantine, pour signifier, effectivement, que les soins piquaient quelque peu… Puis, tandis qu’il s’éloignait pour s’occuper de Nix – étrange, d’ailleurs, qu’il n’ait pas commencé par elle – Eva se permit un murmure simple, dénué de toute sa légèreté habituelle :


– Merci.

La formule de politesse avait une consonance infiniment neutre, à faire froid dans le dos… A vrai dire, la situation elle-même, avait un aspect terriblement malsain. Nul ne pouvait savoir ce qui allait se produire… Si. Eva connaissait déjà cette ultime question qui franchit les lèvres de Caliban. Celle qui aurait dû franchir ses lèvres dès le départ, s’il avait été une personne comme les autres… Mais voilà, ce n’était pas le cas. Eva rouvrit les yeux, et les posa sur le visage de celui qui semblait presque la juger. Elle était sereine… pas une once de culpabilité ne venait ternir la perfection séduisante de ses traits. Si ce n’était, peut-être, cette lèvre coupée…

Eva ne sourit pourtant pas, cette fois-ci… Elle laissa passer un silence peut-être un peu tendu, mais sans animosité de sa part… Sans doute réfléchissait-elle simplement à la manière dont elle allait devoir répondre à la question… A moins qu’elle n’ait déjà pensé bien à l’avance, à ce qu’elle allait devoir faire. Cela ne semblait pourtant pas être dans sa façon de faire… Eva était spontanée. Terriblement spontanée. Alors elle le fut encore, même à cet instant :


- Votre fille est passée me voir à mes appartements… Elle a été particulièrement polie, j’avoue avoir été très surprise de son attitude… Elle voulait me parler de quelque chose d’important à ses yeux, je l’ai fait entrer, et je l’ai écoutée…

La voix naturellement chaude de la jeune femme avait le timbre d’une narratrice remarquable, comme si Eva racontait une histoire extérieure à elle-même, et qui ne la concernait ni de près, ni de loin… Et cependant, son magnifique regard vint se poser sur le visage serein de la princesse endormie. Elle esquissa un vague sourire, qui parut tendre, l’espace de quelques secondes :

- Elle voulait connaître la nature de la relation que j’entretenais avec vous… Elle craignait pour votre santé, et me suggérait… ou m’ordonnait, pour votre bien, que je ferme mon lit à toutes autres personnes que vous… à moins que je ne le ferme à vous-même.

Les yeux d’Eva revinrent se river dans le regard du Directeur, comme pour chercher son approbation à quelque chose… Caliban devait se douter, lui, à quel point la demande – ou l’ordre implicite – de Nix était particulièrement désuet et irréalisable… Elle n’esquissa pourtant aucun haussement d’épaule agaçant, comme on aurait pu s’y attendre, et se contenta d’un faible mouvement de tête entendu, avant de reprendre calmement :

- Ma réponse négative ne lui a nullement plu, comme vous auriez pu vous en douter… Et elle a donc opté pour la solution intermédiaire. A savoir : tenter de m’étrangler…

Comme pour souligner sa version des faits, Eva redressa légèrement la tête, pour mettre un peu plus en lumière son cou à la peau agréablement hâlée, qui était désormais striée de marques rouges profondes, signe évident que Nix n’avait ressenti aucune hésitation. Et cependant, la jeune femme n’avait pas l’air de chercher à défendre sa propre conduite… elle constatait, platement, ce qui s’était produit, comme on le lui avait demandé… Après tout, peut-être le Directeur approuverait-il l’initiative de sa fille. Combien d’élèves, ici, avaient déjà tenté d’assassiner quelqu’un, sans qu’il n’y ait eu de suite au crime ?

Eva glissa son index dans son cou, caressant paresseusement sa peau, tout en continuant, le regard sans faille levé vers son Directeur. Il n’en était que plus délicat de décider qui jugeait vraiment l’autre…


- Bien sûr, il m’a été obligé de me défendre… D’où les marques que vous avez nettoyées sur les poignets de votre fille… Je la savais trop enragée pour seulement tenter de la calmer… J’ai donc voulu lui montrer ce qu’il m’était possible de faire… grâce à ce Flux que vous m’avez gentiment prêté…

Oui, prêté… Le terme était habile et exact. Eva était on ne pouvait plus lucide à ce sujet… Le pouvoir prodigué par le Flux dans ses veines ne lui appartenait pas pleinement. Il logeait en elle, certes… elle en était l’enveloppe, charmante… Mais rien de plus. Le tout n’était que la propriété de Caliban. Et elle l’admettait bien volontiers.

- Mais votre fille a une résistance assez impressionnante face à l’activité de ses phéromones… et elle a réussi à me mordre. C’est tout à son honneur…

La Luxure passa son index sur le bord de sa lèvre blessée, avec la plus grande précaution, comme pour essayer de constater des dégâts qu’elle ne pouvait pas voir. Et dont elle se fichait pas mal, à vrai dire… Elle conclut donc son récit simplement :

- Et puisque je ne pouvais pas cesser l’activité de mon Flux sans risquer qu’elle ne me saute à nouveau à la gorge, ou même pire… Je l’ai endormie de façon indolore, vous n’aurez qu’à le lui demander… A présent…

La ton de la jeune femme s’affermit quelque peu, et son visage, encadré de cheveux si sombre, se redressa légèrement, avec une assurance presque obnubilante. Non, Eva Eden ne manquait certainement pas de cran… Et sa beauté naturelle en était fortement accentuée, de sorte qu’on oubliait presque le détail non négligeable qu’elle était littéralement en culotte face à son Directeur.

- … s’attaquer à Nix, je le sais, c’est vous toucher vous-même… J’en étais parfaitement consciente, du début à la fin…Punissez mon audace, punissez mon « crime », vengez votre enfant et son innocence… Vous en avez la légitimité… et je ne chercherai pas à vous en empêcher. Je préfère souffrir ou mourir de vos mains que des siennes… De la colère justifiée d’un père, plutôt que d’un élan d’autorité d’une jeune fille à qui je ne dois rien…

Eva respirait une étonnante sincérité, alors qu’elle terminait de parler…Pas la moindre appréhension. Un calme olympien, irréel. Splendide… et mortel. La Luxure disait-elle la vérité ? S’était-elle préparée à n’importe quelle vengeance, de la torture à la mort, sans une once de regret ? Peut-être bien…
Revenir en haut Aller en bas
Caliban Leviaz
Envie ~ Directeur

Envie ~ Directeur
Caliban Leviaz


Nombre de messages : 1050
Age : 36
Localisation : Dans son labo, dans son bureau... des endroits comme ça.
Métier ou année d'étude : Directeur et Professeur responsable de l'Envie.
Date d'inscription : 30/12/2007

Après la bataille Empty
MessageSujet: Re: Après la bataille   Après la bataille EmptyMar 25 Mar - 13:57

Caliban posa son regard sur la professeur de la Luxure, lorsqu'elle le remercia. Il attendait surtout l'explication des événements. Que ce soit le démenti ou l'approbation de ce qu'il imaginait déjà, il lui fallait savoir. Pour, peut-être, juger de quel serait le sujet de son énervement. Pour prononcer les mots que l'on devait déjà imaginer sortir de sa bouche. La violence, la haine, celle d'un père qui protégeait, à tout prix, son unique enfant.

Et puis Eva commença son récit, avec un ton parfaitement bien détaché, comme si elle ne parlait pas d'elle, comme si elle ne parlait même pas de Nix. Si aucune haine, aucun sentiment ne se trahissait dans la voix de cette femme, il n'en voyait pas moins bien la scène, et fronçait ses épais sourcils à ces images. Il avait peut-être l'air plus dangereux, ainsi, debout, face à la jeune femme. Mais si son poing se serrait, si son visage était déformé par une évidente colère, il n'y avait aucun moyen de savoir vers qui elle était tournée. On se doutait, cependant, que Caliban Leviaz aimait trop sa fille pour lui en vouloir.

Lorsqu'Eva termina son discours, il n'eut pas de gestes violents comme on aurait pu s'y attendre. Il se dirigea vers le canapé, releva quelque peu sa fille encore inconsciente, pour placer sur ses genoux le visage de l'enfant. Ce n'était pas pour autant plus rassurant ainsi. Le pouvoir du Directeur n'avait pas besoin qu'il soit proche de quelqu'un pour lui infliger souffrances ou bienfaits. Il soupira quelque peu, l'air pensif. Penser que la professeur de la Luxure, dans un élan d'héroïsme, d'assurance ou d'arrogance, l'impressionnait, c'était totalement irréel. Ils le savaient très bien, elle comme lui, qu'il avait tous les pouvoirs dans cette pièce. Qu'il pouvait la tuer en un clin d'oeil. Et cette confiance en elle de la part de la jeune femme était plus dangereuse qu'autre chose, face à l'Envie.


-Vous avez eu raison de vous défendre.

Ah, c'était nouveau. Probablement pour la première fois de sa vie devant quelqu'un d'autre, le Directeur prenait ouvertement un autre parti que celui de sa fille. Dommage que nix ne puisse pas l'entendre sur le coup.

-Je n'approuve pas la manière que vous avez employée, et vous devez vous en douter. Non, vous avez dit vous-même que vous en étiez parfaitement consciente. Mais face à une telle agression, j'imagine que vous n'aviez pas beaucoup d'autres choix. A part la tuer, bien sûr, mais ma réaction aurait été toute autre dans une telle situation.

Il esquissa ce sourire malsain, entre l'ironie et l'amusement, qui lui était si caractéristique... et que sa fille savait reproduire à la perfection. C'était un trait sur le visage des Leviaz.

-C'est moi qui lui ai demandé de vous parler plus poliment, et de chercher à se faire comprendre autrement qu'en vous lançant des objets au visage. Visiblement, elle n'a pas su tenir sa parole. Je comprends bien sa colère et ses inquiétudes, oui, mais les manifestations de celles-ci sont parfaitement inappropriées. Donc, je juge qu'elle a tout aussi tort que vous, dans cette histoire.

Le Directeur fixait le visage presque parfait de la Luxure, de son oeil encore vif. Si le fait d'avoir perdu un oeil se voyait sur la jeune fille qui ne le cachait pas, le père avait un regard suffisamment posé pour que son oeil de verre passe pour un oeil encore vivant. Porter des lunettes aidait probablement à ne pas regarder partout, il fallait l'avouer.

-Ceci dit, si je compte punir ma fille, je suppose que vous faire payer votre utilisation de votre pouvoir sur elle... Vous avez dit qu'elle avait résisté jusqu'à vous mordre ? C'est très intéressant... Bref, vous avez pris des mesures qui ne me plaisent pas. Vous le savez, mais le simple "je l'ai fait en connaissance de cause" ne me suffit absolument pas. Vous vous en doutez. Vous n'êtes pas ici en vous demandant quelles seront mes réactions. Et je ne vais pas chercher à vous remplir d'un remord que vous ne ressentirez pas. Je commence à vous connaître.

Il leva les yeux au ciel.

-Vous avez agit en professeur, mais j'aimerais que vous n'utilisiez plus vos pouvoirs sur Nix. Je discuterai avec elle de ce qu'il s'est passé selon son point de vue, mais elle sera punie pour m'avoir désobéit. Quant à vous... et bien je sais que me défouler sur vous ne changera rien pour cette fois. Je ne regretterai cependant pas de vous tuer si j'apprends que vous avez fait plus qu'utiliser votre pouvoir... profiter de la situation, par exemple. Ou si cette situation se reproduit.

[HRP : 'vais répondre avec Nix après manger.]
Revenir en haut Aller en bas
https://val-des-ombres.forumsrpg.com
Nix Leviaz
Orgueil

Orgueil
Nix Leviaz


Nombre de messages : 128
Localisation : En cours, au labo ou à la bibliothèque. Si, si, elle bosse !
Métier ou année d'étude : 4e année
Date d'inscription : 06/01/2008

Après la bataille Empty
MessageSujet: Re: Après la bataille   Après la bataille EmptyMar 25 Mar - 15:34

Elle sentit tout d'abord une caresse dans ses cheveux, son visage se soulever sous des doigts qu'elle connaissait à la perfection, puis le réveil vint peu à peu la prendre. Tout était flou autour d'elle. Elle n'avait pas besoin d'ouvrir ses paupières pour s'en rendre compte. D'une part parce que son pouvoir fonctionnait suffisamment pour qu'elle n'en ressente pas le besoin, d'autre part parce que, même sans voir à travers sa propre peau, elle sentait bien ses repères chamboulés par le coup qu'elle avait reçu.

Revenons un peu en arrière. Nix Leviaz était venue, tout d'abord armée d'une politesse un peu surprenante de sa part, dans l'antre du démon. Comprenez qu'elle était arrivée chez Eva sans la traiter de pétasse et autres surnoms déplacés qu'elle lui réservait. Au début cela s'était plutôt bien passé, jusqu'à ce que la professeur de la Luxure annonce qu'elle n'en avait rien à faire de la vie de son père. Et, aussi bien que toucher Nix se résumait par attaquer son père, la réciproque était toute aussi véritable, et cela se solda par une tentative de meurtre. Ce n'était pas la première, et Nix se souvint n'avoir aucunement hésité. En un sens, elle regrettait de ne pas être arrivée à la fin de son geste. Elle regrettait d'avoir été coupée.

En un sens, oui, parce que rien n'était parfait. Cela y compris. Eva avait repris la situation en main, en utilisant son pouvoir. Et Nix se sentait honteuse d'y avoir succombé, et de n'avoir pu répondre qu'en mordant la lèvre de sa professeur. Elle avait encore l'arrière goût de sang dans la bouche, cet arrière-goût particulier, métallique et doux. Cela lui était très douloureux à avouer, et peut-être que là se résumait toute la torture qu'elle avait reçue, mais elle avait apprécié. Et elle détesta encore plus, si cela était possible, Eva pour cela.

L'enfant percevait de loin la discussion, comme si elle était plongée dans un autre monde, dans des ombres qu'elle ne pouvait pas comprendre. Elle soupira quelque peu, pour reprendre son souffle, pour sortir de cette ombre qui la prenait. Elle chercha à se redresser, son père l'en empêcha discrètement, une main sur son ventre. Il n'avait pas tort, elle avait la tête qui lui tournait. Mieux valait rester couchée.

D'un geste, elle détacha le cache-oeil qui lui faisait mal à la tête. Et tant pis si cette pétasse pouvait voir son orbite vide. La jeune fille prit la main de son père, sans prononcer un mot. Il était simple de deviner, au coin de ses lèvres, le regret de le voir soutenir cette femme, et pas elle. Cette femme vers laquelle elle tourna le visage.

Son regard bleu-nuit se fit perçant. Nix pouvait parler du baiser, elle pouvait très bien dire qu'Eva ne l'avait pas immédiatement assommée. Elle pouvait expliquer qu'il y avait un temps d'attente trop long entre l'instant où le Flux de la Luxure s'était mis en place, et celui où elle avait perdu connaissance. Il n'y avait aucun doute, cela aurait pu ranger définitivement Caliban de son côté. Cela aurait presque pu signer l'arrêt de mort d'Eva, et effacé tout risque de punition. Mais il y avait autre chose qui trottait dans l'esprit de la demoiselle, quelque chose de plus étrange encore, quelque chose qu'elle ne comprenait pas. Une faiblesse, probablement.


-Je n'ai rien à ajouter à son histoire, cela s'est passé comme ça.

Aucun doute, elle ne le croyait pas. Et la situation était d'autant plus irréelle. N'oublions pas que le père était en train de soutenir quelqu'un d'autre que Nix, et que la fille n'avait rien à redire à la situation, qu'elle acceptait parfaitement la punition. Alors il y avait deux solutions : soit ils jouaient un jeu, soit il s'était passé quelque chose d'important entre eux, dernièrement.

La deuxième solution était plus vraisemblable, car jusqu'ici, ils n'avaient jamais pris la peine de faire semblant, et si le Directeur ne voulait pas sévir, avec sa fille, il le montrait ouvertement. Sans l'avoir deviné, Eva frôlait un non-dit. Restait à voir si elle allait oser s'approcher de ce silence, et si elle allait tenter de comprendre ce qu'il se jouait ici. La curiosité de cette professeur était suffisamment volatile pour être inattendue.

Nix détourna son regard de nuit qui avait duré, probablement, plus longtemps que nécessaire. Avait-elle réutilisé son pouvoir pour observer ce qu'il y avait sous ce t-shirt ? Ou non ? Rien n'était visible sur son visage et dans ses silences. Elle se contenta de se tourner de nouveau vers son père, contre lequel elle se blottit.
Revenir en haut Aller en bas
Eva Eden
Luxure ~ Professeur

Luxure ~ Professeur
Eva Eden


Nombre de messages : 804
Age : 36
Localisation : Dans un coin sombre de l'infirmerie... ou des douches communes !
Métier ou année d'étude : Professeur - Responsable de la Luxure
Date d'inscription : 04/01/2008

Après la bataille Empty
MessageSujet: Re: Après la bataille   Après la bataille EmptyMar 1 Avr - 1:53

C’était décidément un bien étrange jeu, qu’Eva jouait en cet instant précis, en fixant de ses grands yeux verts un Directeur tout-puissant, qui avait littéralement sa vie entre ses mains. Mais sa vie, la jeune femme y tenait-elle réellement, ou n’était-ce rien de plus qu’une de ces passions éphémères qu’elle voyait passer sans plus chercher à les retenir ? Il y avait dans son maintien quelque chose d’infiniment serein et paisible, qui ne relevait ni l’héroïque et calme sang froid, ni du mépris arrogant et aveugle. C’était autre chose… d’encore plus dangereux, sans doute. Mais dangereux nettement plus pour elle-même, que pour n’importe qui d’autre. Eva faisait-elle donc si peu de cas de sa propre existence ?

Peut-être bien… Et cela pouvait être vaguement agaçant, du point de vue du bourreau, que de voir sa victime lui sourire tranquillement, en attendant le verdict, quel qu’il puisse être. La Luxure n’avait pas l’air assurée de s’en sortir, ni au contraire assurée de souffrir. Elle attendait, tout simplement… De son regard hypnotique, elle suivit les gestes de Caliban vers sa fille, avec un détachement qui n’avait d’égal que son esprit d’observation curieux, qui emmagasinait chaque élément avec un soin méticuleux. Eva se permit un battement de cil surpris, lorsque l’homme parla enfin à la suite de son récit, en tranchant dans le vif… et de son côté. La phrase était brève, mais elle avait de quoi déconcerter… Il en fallait pourtant bien d’avantage pour déconcerter Mademoiselle Eden, cela allait de soi.

Alors la jeune femme se contenta d’un faible mais gracieux et poli mouvement de tête, tout en écoutant presque sagement son Directeur énoncer effectivement les raisons valables qu’elle avait eu de se défendre. Caliban raisonnait en toute impartialité, et elle devait bien lui reconnaître une objectivité fort impressionnante, pour un père si attaché à son enfant. A la prunelle de ses yeux… Eva aurait voulu sourire avec ironie à cette propre pensée, mais elle se contint, bien entendu. Il fallait demeurer un minimum judicieuse… et si sa vie lui importait peu, peut-être, dans un sursaut de conscience, venait-elle de se dire que cela pourrait aussi être amusant, de rester encore un peu.

Eva esquissa donc une petite moue irrésistiblement naturelle, dont elle avait le secret involontaire, puis haussa vaguement les épaules, tout en posant un peu trop innocemment ses mains sur ses genoux, en approuvant d’un murmure incroyablement humble le raisonnement de son supérieur :


- J’avoue ne pas prendre énormément de temps pour réfléchir à ce qu’il convient de faire, quand des mains commencent à se refermer sur ma gorge. Ou plus précisément, j’ai gardé au contraire certains réflexes qui sont parfois désagréables de l’admets… Des restes d’autres tentatives de meurtre. Mais vous avouerez avec moi que si vous m’avez fait don de ce pouvoir, ce n’était sans doute pas uniquement pour faire joli… Je suis consciente que c’est un privilège, alors autant qu’il soit utile à quelque chose d’autre qu’à faire saliver les puceaux… et autres.

La Luxure eut un vague signe de tête nonchalant, comme pour chasser le propre poids de ses paroles, ou en faire une conversation badine, alors qu’elle laissait tout bonnement entendre qu’elle assumait pleinement le fait d’utiliser son pouvoir, sur Nix comme sur n’importe qui d’autre. Et pourquoi diable cette capricieuse aurait-elle droit à un traitement de faveur ? Parce qu’elle est la fille du Directeur… Oui, cela aurait pu être une raison suffisante à n’importe qui. Pas à Eva… Bien entendu. La jeune femme se tut, et laissa le Directeur poursuivre… et continuer vraisemblablement de prendre parti pour elle, en lui expliquant que Nix avait tout aussi tort qu’elle.

Eva masqua son désappointement derrière une petite moue entendue et perplexe, sans pour autant baisser son magnifique regarde envoûtant, directement rivé dans celui d’un homme qui aurait pu la tuer. Et qui le pouvait encore. Elle laissa machinalement glisser ses doigts le long de ses genoux, sans même s’en apercevoir, et pencha la tête sur le côté, songeuse. Caliban avait lui-même demandé à Nix de se montrer polie ? Et dans le cas présent, il admettait de bonne guerre le tort de sa fille dans cette histoire ? Et bien… Eva sentit monter en elle un sentiment purement déplacé envers le Directeur, vu la situation présente. Elle se mordit la lèvre, laissant son regard s’égarer un peu plus en détail sur le corps de l’homme qui la jugeait, tout en murmurant distraitement :


- Oh, ne soyez pas si intransigeant avec elle… Je suis la moins bien placée pour prendre sa défense, et croyez bien que je suis la dernière personne à le vouloir, mais si je veux être tout à fait sincère, je dirais que la réaction de votre fille était purement légitime, quoique poussée à l’extrême… Vous devez bien le savoir, non, que j’ai horreur qu’on m’impose des limites ? Je lui ai sans doute fait comprendre de façon trop agaçante pour elle… A sa place, je me serais certainement étranglée aussi… Et puis, les gens qui en étranglent d’autres, c’est monnaie courante ici… La dure loi de la jungle…

Eva faisait-elle subitement allusion à cette scène qu’elle avait surprise au beau milieu des douches des filles, auparavant, entre un Valentin qui étranglait à merveille une jeune élève qui ne cherchait même pas à se défendre ? Peut-être n’était-ce que des paroles en l’air, après tout… Il y avait quelque chose de fondamentalement malsain dans cette idée qu’elle avait de défendre presque littéralement le cas de Nix, pour rendre son acte légitime, alors qu’elle en était la première victime. Victime qui s’était bien vite transformée en bourreau, ce qu’elle évita soigneusement de souligner, bien sûr…En revanche, elle crut bon de devoir ajouter, dans un murmure tiède :

- … Il faudrait simplement faire attention qu’elle ne soit pas plutôt l’étranglée que l’étrangleur, un jour…

Simple conseil d’ami ? En tout cas, c’était le ton qu’adoptait la Luxure, plutôt que celui de la menace. Et il aurait été fort peu délicat de menacer ainsi la fille d’un homme qui pouvait vous tuer le temps, peut-être, d’un simple clin d’œil. Conseil, donc… D’autant plus étrange de sa part. Peut-être était-elle plus soulagée qu’elle ne le ressentait elle-même, d’entendre Caliban déclarer qu’il n’en viendrait même pas à une quelconque punition pour sa part. Eva sourit légèrement avec malice, et approuva d’un signe de tête entendu. Certes, cet homme commençait décidément à bien la connaître, donc, pour prévoir ce qui était utile, et ce qui ne l’était pas, en face d’elle… Le regard de la Luxure s’égara un peu plus, accentuant l’irréalité de la confrontation. Et elle reprit doucement :

- Mais si elle mord, c’est qu’elle est parfaitement capable de se défendre, cette petite…

Eva ôta une de ses mains de sur ses genoux, pour venir effleurer du bout de son index sa lèvre légèrement enflée, qui prenait une couleur d’un rouge vaguement violacé, et qui la piquait indéniablement. Signe que cela guérissait, certes, mais ce n’était pas tout à fait agréable. Elle grimaça, puis détourna un instant son regard de Caliban, pour le porter vers Nix… et constater que la jeune fille avait vaguement reprit connaissance, et qu’elle avait même retiré son cache-œil, sans plus s’inquiéter de la présence de sa rivale. A vrai dire, Eva n’en avait que faire, de l’apparente vulnérabilité qu’offrait soudainement Nix… En revanche, elle ne put s’empêcher de remarquer – ou de sentir, serait plus exact – les yeux de l’élève posés un instant sur elle.

La Luxure ne sut pas très bien si elle devait en sourire, ou en cligner des yeux de perplexité… Elle choisit donc de ne faire aucun des deux, et préféra entre ouvrir la bouche de surprise, lorsque Nix approuva d’une simple phrase un récit qu’elle savait incomplet. Bien évidemment, Eva avait omis quelques détails… mais elle s’attendait à ce que l’élève en dresse un portrait encore plus monstrueux. Ce ne fut pas le cas, et cela faillit presque la déstabiliser. Plus précisément, cela activa brusquement sa curiosité légendaire, de sorte que son regard se fit plus perçant, passant du père à la fille, avec une rapidité vertigineuse.

Il se passait sous ses yeux un échange silencieux… Quelque chose qui lui échappait. Des non-dits, un silence chargé d’un sens qu’elle ne pouvait saisir. Et cela la frustra plus encore que le désir qu’elle avait pu ressentir envers Caliban, quelques secondes plus tôt. Ok… Il fallait raisonner calmement. Nix lui laissait la vie sauve, quand elle avait une occasion en or de la tuer purement et simplement… était-ce pour mieux frapper plus tard ? Non, c’était comme une sorte de lassitude. Eva n’avait pourtant pas été si violente, si ? C’était autre chose… Rien à voir avec la situation présente. La jeune femme eut presque l’impression stupide que si elle s’éclipsait sans plus de préambule de la pièce, ils n’y verraient que du feu…

Etait-ce simplement qu’ils étaient préoccupés ? Mais qu’est-ce qui pouvait être assez inquiétant pour préoccuper ce genre de personnes ? La question en elle-même avait quelque chose d’excitant… Mais Eva savait pertinemment que sa curiosité ne serait pas assouvie. Du moins, pas pour l’instant, et encore moins par eux-mêmes… Alors elle choisit de faire comme si elle n’avait rien remarqué, et reprit le fil de la conversation, après s’être offert le luxe d’adresser à Nix un mouvement de tête poli.


- Je ne suis pas tout à fait convaincue que ce soit une judicieuse idée, ce que vous m’ordonnez là…Si je n’utilise plus mes pouvoirs sur votre fille, alors je ne les utiliserais plus pour aucun des autres élèves… Plus vous la mettrez à l’écart, plus vous lui offrirez un traitement de faveur, et plus elle commettra d’erreurs… Je lui ai offert la possibilité de s’en sortir seule. Parce qu’elle n’aura pas toujours le privilège d’obtenir l’intervention « divine » de son père. La différence ne fait que l’affaiblir… Et puis, je prône l’égalité, aussi extraordinaire que cela puisse paraître…

La jeune femme se releva sur ses bonnes paroles, et battit l’air d’un gracieux signe de la main, tout en ajoutant, son regard vert, amusé, se plantant dans celui de Caliban :

- Ceci étant… Soyez sans crainte. Je ne profite que de ce que je désire réellement… et contre toutes attentes, j’ai bien d’autres désirs que celui de séduire et de dépuceler votre chère fille… En revanche, j’ai quelque chose à vous proposer…

La présentation pouvait être un peu inquiétante… ou plus précisément, Caliban pouvait supposer que la proposition avait un rapport certain avec les courbes enivrantes que la jeune femme dévoilait en se relevant, elle qui était si peu habillée, comme à son habitude. Et bien non… il ne s’agissait vraisemblablement pas de cela, même si Eva croisa les bras, accentuant par ce geste l’effet déjà engageant de sa poitrine. Ses yeux glissèrent jusqu’à Nix, puis revinrent vers le Directeur :

- Puisque je n’ai pas le droit à une punition, car vous avez supposé – à juste titre – qu’il était inutile de perdre du temps, il convient tout de même de rétablir les plateaux de la balance… Je sais reconnaître mes torts lorsqu’ils sont évidents. Nix sera punie pour son manque de retenue… et pour ma part, en échange, je m’engage à faire très exactement ce que vous me demanderez de faire, lorsque vous réclamerez mes services… A supposer, bien sûr, que vous en ayez seulement besoin.

La jeune femme laissa échapper un petit rire, qui masqua momentanément l’importance d’une sorte de pacte qu’elle venait de leur proposer. En échange d’avoir dépassé les limites envers Nix, Eva proposait une sorte de faveur, qu’il leur était possible d’exiger d’elle à n’importe quel moment, et pour n’importe quel motif… mais pour une seule et unique fois, bien évidemment. N’y aurait-il pas anguille sous roche, par le plus grand des hasards ? Le doute restait entier, surtout qu’Eva ne tentait rien de particulier pour le dissiper.

Elle tendit simplement la main à son Directeur, comme pour sceller leur accord, tout en ajoutant le naturellement du monde :


- Je sens également que je vais bientôt être de trop… Aurais-je l’autorisation de vous laisser entre vous ?

La formule de politesse, sortie tout droit de la bouche d’Eva, perdait toute sa substance, au profit d’une malice à la fois charmante et exaspérante. Le regard de la jeune femme glissa une fois de plus du visage du père à celui de la fille… Décidément, quelque chose clochait. Et ne pas savoir était encore plus frustrant qu’elle n’aurait pu le croire… Elle saurait bien assez tôt percer leur mystère. Ce n’était qu’une question de temps…
Revenir en haut Aller en bas
Caliban Leviaz
Envie ~ Directeur

Envie ~ Directeur
Caliban Leviaz


Nombre de messages : 1050
Age : 36
Localisation : Dans son labo, dans son bureau... des endroits comme ça.
Métier ou année d'étude : Directeur et Professeur responsable de l'Envie.
Date d'inscription : 30/12/2007

Après la bataille Empty
MessageSujet: Re: Après la bataille   Après la bataille EmptyMer 2 Avr - 12:53

Il n'était pas dupe, le Directeur, il sentait bien que quelque chose se passait dans l'esprit de la Luxure, tandis qu'ils parlaient. Elle le regardait d'une manière bien étrange comme détachée de la situation. Comme s'il venait d'attiser quelque chose qui ne devrait pas être... enfin, qui ne devrait pas être en présence de Nix, plus exactement, puisqu'il n'aurait eu aucun problème dans une autre situation.

Caliban suivait donc la discussion en sentant un regard bien particulier le parcourir, peut-être même le déshabiller, tout en sachant parfaitement que ce n'était pas la meilleure chose à faire, avec lui. Attiser l'Envie, ce n'était pas ce qu'il fallait faire à ce moment précis. Ne pourraient-ils donc pas, tous les deux, deviser sans avoir à se chercher l'un l'autre ? D'un point de vue un peu plus objectif, il pouvait comprendre que cela ne plaisait pas forcément à Nix.

Enfin bon... Il fronça vaguement les sourcils quand il entendit le conseil que la femme osa prononcer. Cela pouvait tout aussi bien passer pour une menace, ce qu'il n'approuvait, bien évidemment, pas le moins du monde. Ou alors, Eva était plus touchée qu'elle ne le voulait par le fait qu'il ne se soit pas énervé sur elle, et qu'il la soutienne. Peu importait, puisqu'il demeurait en position de supériorité dans cette pièce, et que si par malheur, il apprenait que quelque chose s'était passé pour son enfant, il serait bien capable de la venger plus que nécessaire... quoique, la vengeance ne serait jamais parfaite.


-Généralement, ce n'est pas en mordant son adversaire que l'on peut se sortir d'un duel. Mais bon...

Il remarqua que sa fille était réveillée, et lui adressa un sourire. Dans le genre punition, cet homme pouvait mieux faire. Mais son enfant venait d'être assommée, donc il agissait avec une certaine douceur paternelle envers elle, pour l'aider à reprendre ses esprits. D'ailleurs, en plein dans son moment de tendresse, il n'apprécia que mal de recevoir une leçon sur sa façon d'éduquer son enfant. Cela se sentit par une vive douleur à la main pour la jeune femme en face de lui, comme s'il venait d'y planter une aiguille. L'effet partit rapidement, mais le message était clair : il y avait des choses qu'il ne voulait pas entendre.

Eva Eden se redressa, et commença une proposition fortement douteuse : elle avait quelque chose à lui proposer, elle qui le dévorait du regard depuis quelques instants ? Comment devait-il prendre cela ? Que devait-il comprendre ? La proximité de Nix, dans une telle situation, était des plus dangereuses. Notamment parce que la jeune fille ne supportait pas les avances de cette femme, et, aussi faible soit-elle, rien ne l'empêchait de chercher à éliminer la professeur.

Heureusement, même si cela le frustra quelque peu, ce qu'elle prononça n'avait aucun rapport avec le sexe, puisqu'elle mit en place une sorte de pacte. Faire précisément ce qu'il réclamerait ? Parfait, il n'en demandait pas plus. L'homme tendit sa longue et gracieuse main, pour serrer celle de la demoiselle, avec un sourire presque malsain.


-Je saurai m'en souvenir en temps voulu, mademoiselle Eden.

Puis il reposa sa main sur le joue de sa fille, ne quittant pas la femme de son oeil clair.

-Vous pouvez partir, en effet, j'ai à m'entretenir avec Nix, merci de votre patience.

D'un signe de tête, il montra le chemin à la professeur. Etrange, que l'Envie n'ait que si peu réagit à cette tendance au désir de la part de la Luxure. Décidément, il devait être des plus préoccupés.
Revenir en haut Aller en bas
https://val-des-ombres.forumsrpg.com
Nix Leviaz
Orgueil

Orgueil
Nix Leviaz


Nombre de messages : 128
Localisation : En cours, au labo ou à la bibliothèque. Si, si, elle bosse !
Métier ou année d'étude : 4e année
Date d'inscription : 06/01/2008

Après la bataille Empty
MessageSujet: Re: Après la bataille   Après la bataille EmptyMer 2 Avr - 13:56

Encore sonnée, la demoiselle ne bougeait presque pas, mis à part le mouvement lancinant de sa respiration, proche de celui du sommeil. Elle ne pouvait pas encore se permettre de se relever, son père le lui avait fait comprendre. Alors elle gardait son oeil mi-clos, posé sur cette femme qui lui avait fait vivre une des pires tortures que l'on pouvait imaginer pour elle. Pourtant, la demoiselle ne semblait pas des plus diminuées. Elle avait une fierté indéniable, même durant cet instant.

Et elle ne quittait pas du regard cette professeur de la Luxure. Pourquoi ? La réponse qui s'imposait était que sa rivale, l'air de rien, faisait du charme à son père. Mais voilà, ce n'était pas tout à fait ainsi que l'oeil de Nix le voyait. Du moins, que son esprit voulait bien le comprendre.

En fait, elle ne savait pas si ces gestes étranges étaient réellement pour son père, ou pour elle. Et le doute lui était encore plus terrible qu'une réponse claire : d'un côté, éprouver ce genre de sensations, pour cette femme, était des plus détestables ; si elle était le destinataire de ces gestes, elle ne supporterait pas d'être ainsi narguée. Si elle ne l'était pas, elle en vivrait une sorte de déception. Dans les deux cas, cela pourrait vite passer. Là, elle ne pouvait qu'observer ce corps, et se poser des questions.

Même si cela ne dura pas longtemps, puisqu'Eva annonça qu'elle n'était pas un objet à séduire. Ok, très bien, c'était rassurant... décevant, certes, mais rassurant. Pas la peine de se trouver victime, ou proie, de cette furie. Enfin... pourquoi avait-elle cette sensation qu'elle était en train de manquer quelque chose ? Ce n'était pas normal. Elle ne devait pas. Eva reçut un regard assassin qui n'avait aucun rapport avec ce qu'il se disait, et que Nix ne suivait plus depuis longtemps, puisque c'était à peine si elle avait compris qu'un pacte se scellait au-dessus d'elle.

En fait elle profitait d'une vue assez particulière, vu la position d'Eva, et le pouvoir qu'elle possédait. L'enfant grogna, mécontente : elle avait été ensorcelée, un truc comme ça. C'était totalement irréel qu'elle réagisse ainsi. La Luxure l'avait fait perdre pied, pas question de la laisser profiter plus que cela de la situation.

Elle soupira, se redressa, sans sentir d'opposition de la part de son père, cette fois-ci. L'oeil bleu-nuit de la demoiselle fixa le regard d'Eva, alors qu'elle plissait les lèvres. Ouais, mieux valait qu'elle s'en aille, cette pétasse, avant qu'elle ne finisse par perdre une case, si ce n'était pas déjà fait.

La jeune fille se leva, prit la femme par le poignet, pour l'accompagner en la tirant quelque peu jusqu'à la porte d'entrée des appartements de son père. Nix trébucha quelque peu, manquant d'équilibre, mais il valait mieux ne pas se moquer d'elle pour cela. Arrivée à bon port, elle se tourna vivement, dans un éclair blond, le regard assassin.


-Je ne sais pas si vous parvenez à utiliser votre pouvoir sans colorer vos yeux, mais si c'est le cas, je vous trouve... rha...

Bon, pas de suite à la phrase. La jeune fille s'approcha de la professeur de la Luxure, plongeant son regard dans le sien.

-Comme si je n'avais pas assez de problèmes.

Et sans plus prévenir, elle pressa ses lèvres contre la blessure qu'elle avait provoqué chez la jeune femme dans une tentative de défense. Vaine, la tentative, mais c'était toujours cela. Sur la pointe des pieds, la jeune fille sentait qu'elle était en train de faire une connerie, mais bon... elle n'arrivait pas à aller contre cette envie. Nix cessa rapidement son baiser, en passant sa langue sur ses lèvres, puis ajouta :

-Saloperie.
Revenir en haut Aller en bas
Eva Eden
Luxure ~ Professeur

Luxure ~ Professeur
Eva Eden


Nombre de messages : 804
Age : 36
Localisation : Dans un coin sombre de l'infirmerie... ou des douches communes !
Métier ou année d'étude : Professeur - Responsable de la Luxure
Date d'inscription : 04/01/2008

Après la bataille Empty
MessageSujet: Re: Après la bataille   Après la bataille EmptyJeu 3 Avr - 1:54

Une vive douleur se fit sentir dans la main de la Luxure, qui ne broncha pas réellement, autrement qu’en fronçant vaguement les sourcils, signe extérieur qu’elle ressentait effectivement quelque chose. Mais quant à savoir si cela lui était agréable ou désagréable… c’était une autre histoire. Son regard vert se plissa en direction du père et de la fille, en pleine scène de tendresse depuis que la petite furie avait repris ses esprits. Eva eut un petit signe de tête entendu, comme si la brève souffrance que lui avait fait ressentir Caliban au creux de sa paume, venait précisément confirmer ce qu’elle venait de dire. Ou ce qu’elle pensait, plus précisément… Elle ajouta à cela un haussement d’épaule impuissant, du genre « bon, et bien je vous aurais prévenu, de toute façon… » puis ferma et ouvrit sa main dans un geste distrait, tout en murmurant, de façon tellement inaudible qu’elle semblait se parler à elle-même. Ce qui était peut-être le cas…

- Oui… C’est bien ce qu’il me semblait, en effet…

Phrase on ne pouvait plus énigmatique, puisqu’on ignorait ce à quoi Eva faisait référence. A la réflexion de Caliban concernant le fait de mordre lors d’un duel ? Fort peu probable, elle n’en avait pas grand-chose à faire… Alors de la douleur due à l’agacement du Directeur, dans sa main ? Etait-ce à cela qu’elle répondait de façon si ambiguë ? Peut-être que oui… ou non. La jeune femme poussa un infime soupir encore plus incompréhensible que le murmure qui l’avait précédé, puis cligna gracieusement des yeux, de façon machinale, tout en serrant doucement la main que Caliban venait de lui tendre.

Certes, elle n’avait nullement oublié les pensées déplacées qui l’avaient traversée… et qui la traversaient encore, envers le Directeur. D’ailleurs, ce contact physique, si simple et si dénué de toute interprétation, la fit se mordre sensuellement la lèvre, tandis qu’elle retirait sa main, et qu’il lui précisait qu’il n’oublierait pas une telle proposition. La Luxure hocha légèrement la tête, son regard obnubilant passant de l’homme à sa fille, avec un indomptable mouvement aléatoire. Impossible de deviner ce qui pouvait bien se passer dans la tête d’Eva à cet instant précis… Même si son sourire en coin en disait long, en réalité.


- Et je saurais vous le rappeler, si besoin était…

Sur ces bonnes paroles, certaines remplies de sous-entendus – ou pas -, Eva hocha presque docilement la tête, avec une politesse qui mettait quasiment mal à l’aise, venant d’elle, tout en commençant à pivoter sur elle-même, nullement vexée de se faire purement et simplement congédiée. Et après tout, il n’y avait pas de quoi être vexée… Au contraire, peut-être aurait-elle dû être heureuse de sortir de ces appartements indemne, en un seul morceau. Eva, elle, semblait trouver cela tout à fait normal… Elle tourna la tête en direction de la sortie, que Caliban venait de gentiment lui indiquer, et ses lèvres dessinèrent une petite moue approbatrice. D’accord, d’accord… Tout concordait. Tout venait confirmer ce qu’elle supposait déjà… Elle savait que Caliban avait compris son message implicite, par ce regard appuyé qu’elle avait eu sur lui. Et pourtant, il ne bronchait pas… Il lui demandait même, poliment, de s’en aller… Les soupçons d’Eva étaient confirmés. En tant normal, le Directeur n’aurait jamais réagit de la sorte. Il était indéniablement perturbé par quelque chose de grave.

Et Eva brûlait de savoir quoi… Tout comme elle se retenait de poser la question. Elle n’avait à aucun moment remarqué le regard de Nix, étrange, posé sur elle, ni l’attitude peu commune que la jeune fille arborait. Un contre coup du choc ? Oui, peut-être. Et la Luxure s’en moquait pas mal, quand bien même elle s’en serait véritablement aperçue. C’était tout de même un comble, pour la maîtresse de la Séduction, de ne même pas remarquer que ses charmes ne laissaient pas indifférente… la fille du Directeur elle-même. Celle qui était censée la détester.

Donc la jeune femme ignorait plus ou moins Nix, du début à la fin, même si son regard ambigu, planant du père à la fille, pouvait nettement prêter à confusion… Juste avant de faire demi-tour, Eva ne put s’en empêcher, et déclara soudain, d’une voix mi-sérieuse, mi-amusée, sur le ton de la confidence :


- Dîtes… Si vous vouliez cacher que quelque chose vous tracasse, c’est raté… Mais ne vous inquiétez pas, je serais muette comme une tombe.

L’expression était particulièrement adéquate à la situation. Mais avant qu’Eva ait seulement eu le temps de se rendre compte de ce qu’il se passait, Nix s’était déjà levée, et lui avait saisi le poignet, pour la mener elle-même jusqu’à la sortie. Tiens donc ? Etait-elle si impatiente que cela de la voir partir ? Cela n’avait rien de surprenant, après tout… Mais ce n’était pas très poli, comme manière de faire. Ceci étant, Eva s’attendait plus vraisemblablement à ce qu’elle lui saute à nouveau à la gorge, dès qu’elle serait en état de tenir sur ses jambes. Or, ce n’était pas le cas.

D’une part, la jeune fille ne tenait qu’à moitié sur ses jambes, vu la façon plutôt précaire qu’elle avait de marcher, de plus, elle ne semblait pas tout à fait prête à essayer une nouvelle tentative de meurtre. Eva stoppa devant la porte en même temps que Nix, perplexe, s’étant jusqu’ici retenue de réflexions désobligeantes concernant la façon de marcher de la jeune fille. Dans les appartements du père, se moquer de la fille n’était pas recommandé… Et cependant, Eva sentait poindre la plus grande interrogation de la journée. Qu’est-ce qui arrivait à Nix, au juste ? Elle avait tapé trop fort ?

Mademoiselle Eden sembla presque satisfaite de croiser à nouveau un regard assassin de la part de l’élève de l’Orgueil. Ah non, visiblement elle allait plutôt bien… Etait-ce une raison de s’en réjouir ? Eva fronça les sourcils lorsque Nix suggéra le fait qu’elle puisse être en train d’utiliser ses pouvoirs sans qu’elle le sache… La phrase n’eut pas de fin, ce qui la laissa encore plus perplexe. Quelque chose ne tournait décidément pas rond… La jeune femme plissa légèrement ses lèvres blessées, en une moue songeuse. Mais qu’est-ce qui lui arrivait encore, à celle-là ? Eva n’avait nullement utilisé son pouvoir, et n’avait fait qu’éprouver certains désirs pulsionnels de l’instant envers Caliban… Rien à voir avec le regard de Nix qui plongea dans le sien, alors que la jeune fille rapprochait son visage.

Oulà, qu’est-ce que… ? La question silencieuse d’Eva n’eut même pas le temps d’être formulée, qu’elle se transforma en réponse, lorsque les lèvres inattendues de Nix se déposèrent sur celles d’une Luxure déconcertée, qui ne trouva rien d’autre à faire que de demeurer immobile, à réfléchir intensément à ce qui était en train de se produire. Il y avait quelque chose qui lui échappait, là, plus aucun doute possible… Nix avait perdu la tête. Traumatisme crânien ? Caliban n’apprécierait que modérément.

En parlant de lui, tiens… Lorsque Nix termina son baiser, la jeune femme jeta un regard en direction du salon, pour se rendre compte que le Directeur ne pouvait pas les apercevoir, d’où elles se trouvaient. Tant mieux, ce n’était pas plus mal… Mais cela ne changeait en rien le problème. A supposer que cela soit un problème… Eva reçu l’ultime insulte de la jeune fille avec un vague sourire perplexe, tout en l’observant passer sa langue sur ses lèvres, geste qui était en total désaccord avec ses paroles.

Un paradoxe, cette fille… Eva n’était plus très sûre de bien comprendre. A quel moment, précisément, sa rivale de toujours s’était littéralement transformée en… prétendante ? Elle avait dû louper un épisode… Ou ne pas se rendre compte de quelque chose. L’effet de son pouvoir était terminé, à présent… et elle savait parfaitement ne pas l’utiliser. Alors Nix ne devrait pas être encore sous son charme, et se trouver incapable d’aller contre cette envie…

Faute de réponse à sa question, la jeune femme fixa encore quelques secondes, interdite, le regard assassin de Nix, puis leva légèrement la main, comme pour interrompre la situation et se donner le temps de comprendre. Et tout ce qu’elle parvint à dire, ce fut :


- Alors là… Y a un truc que j’ai pas bien saisi…

Murmure qui fut accompagné d’une moue terriblement irrésistible, bien que tout à fait involontaire. Eva choisit judicieusement – pour une fois – de ne pas s’attarder, et après un regard infiniment perplexe en direction de Nix, elle ouvrit la porte, et la referma derrière elle, disparaissant dans les couloirs, sans un mot de plus… Les Leviaz avaient quelque chose qui tournait de travers, aujourd’hui… l’un comme l’autre. Et la jeune femme ne savait pas si elle devait se réjouir de ces imprévus, ou au contraire se frustrer de ne pas les comprendre.

Tout en déambulant sans but au travers des couloirs, elle finit par se demander ce qu’il convenait de faire à présent… Retourner dans ses appartements en continuant à se goinfrer de bonbons acidulés, comme si de rien était, ou bien aller retrouver Duncan, fourré dans la salle informatique et qui s’amusait à lui parler sur msn – comme s’il ne pouvait pas tout simplement la rejoindre chez elle -, pour lui raconter ce qui venait de se passer ? Eva glissa un doigt sur sa lèvre douloureuse, perplexe… La deuxième solution lui parut la plus alléchante. Peut-être Duncan aurait-il des lumières à apporter à ce qui venait de se produire. Hum, vraiment ?
Revenir en haut Aller en bas
Nix Leviaz
Orgueil

Orgueil
Nix Leviaz


Nombre de messages : 128
Localisation : En cours, au labo ou à la bibliothèque. Si, si, elle bosse !
Métier ou année d'étude : 4e année
Date d'inscription : 06/01/2008

Après la bataille Empty
MessageSujet: Re: Après la bataille   Après la bataille EmptyJeu 3 Avr - 13:49

[HRP : je vais clore le sujet, mais pour cela, je vais utiliser mes deux persos dans le même message. ]

Un regard sombre sur la porte qui venait de se terminer. Nix ne supportait décidément pas cette femme, qui avait la capacité bien étrange de lui taper sur les nerfs. Rien à faire, elle ne comprenait pas elle-même pourquoi elle se laissait aller à ce genre de pulsions. Cela ne lui ressemblait pas. Surtout avec cette femme. Déjà que les filles ne l'intéressaient pas, à la base, se tourner vers sa rivale avait quelque chose de fortement irréel.

Il lui fallait du temps pour capter ce qu'il se passait, du temps qu'elle n'avait pas, pour l'instant. Elle pensait à sa mère, qui était certainement en danger, à cet instant précis. Ils mettaient décidément trop de temps pour aller la chercher. Et même si elle ne connaissait que cette femme que très peu, cela ne l'empêchait pas de ressentir quelque chose pour elle : Margaret lui avait donné la vie. Elles étaient très différentes, oui, mais elle l'aimait. Peut-être pas autant que n'importe quelle fille aimerait sa mère. Peut-être pas comme n'importe qui. Il y avait l'absence, qui jouait beaucoup, dans leur relation ; leurs absences, d'ailleurs, puisqu'elles étaient tout aussi fautives.

La jeune fille devait rattraper sa faute, d'ailleurs. Aider cette femme qu'elle ne connaissait qu'à peine. Chassant dans un recoin de sa mémoire ses gestes imprévisibles avec la professeur de la Luxure, elle s'avança de nouveau vers le salon, où son père l'attendait avec un regard bien particulier. Il ne ressemblait plus au Directeur, mais à Caliban Leviaz. C'était d'ailleurs à cet homme-là qu'elle vouait une adoration sans borne. C'était lui qu'elle aimait.


-Elle est partie. Des nouvelles de Maman ?
-Ta mère refuse mon aide. Mais j'irai quand même.

La jeune fille plissa les lèvres. Pourquoi leur famille mettait-elle plus de temps à se briser, à se détruire, qu'à prendre les mains qu'ils se tendaient les uns les autres.

-Je viens avec toi.
-Non, Nix.

Elle prit place dans le fauteuil où se trouvait, quelques instants auparavant, la professeur de la Luxure. Sa tête lui tournait encore un peu. Elle avait besoin de repos plus qu'autre chose. De calme. D'oublier les événements de la journée, et de se concentrer sur le problème de la F.I.

-Tu ne vas pas partir seul, non ?
-Il y aura bien des gens pour me soutenir. Et, au pire, je me suffit à moi-même.
-Ton pouvoir ne fonctionne que sur des infectés.
-Je sais, mais mes armes fonctionnent très bien sur toutes les cibles. Et puis, ton pouvoir, à toi, n'est pas agressif.
-C'est trop dangereux. Et puis qu'est-ce qu'on va faire, à l'Ecole, sans toi ?
-Tu vas la diriger.

Elle ne sut pas si elle devait se réjouir de la situation, ou se montrer fortement perplexe. A défaut, elle se contenta de hausser les épaules, en se frottant machinalement les mains.

-Je ne peux pas.

Ce fut, peut-être, la première fois qu'elle était aussi clairvoyante à ce sujet.

-Et pourquoi ?
-Je ne suis qu'une enfant. Et je n'ai pas suffisamment d'autorité sur des gens plus âges que moi. Enfin, ce serait bien sûr plus juste que j'en aie, mais dans les faits, ils ne me respectent pas assez pour me prendre en Directrice.
-Ils n'auront pas le choix. Et puis Calypso t'aidera. Je lui en parlerai.

Le regard de la demoiselle s'illumina quelque peu. D'accord, si Calypso venait à son aide, cela serait probablement plus simple. Elles se conseilleraient mutuellement. La jeune fille se leva, un peu difficilement, toujours.

-Bon. Pars vite, alors. Plus tôt tu seras de retour, mieux ce sera. J'vais me reposer.
-Bien, on reparlera de ta punition à ton réveil. Sache, par avance, que tu ne passeras pas tes vacances avec ta mère.

Elle fronça les sourcils, mais ne montra pas plus si elle était gênée ou non par cela. Et Nix alla s'installer dans le lit de son père, pour sombrer dans le sommeil. Il était rare qu'elle se plie aussi facilement aux désirs de Caliban.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Après la bataille Empty
MessageSujet: Re: Après la bataille   Après la bataille Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Après la bataille
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Val des Ombres :: L'Ecole du Flux :: Tour Est :: Appartements de Caliban Leviaz-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser