Le Val des Ombres
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 Besoin de lui parler.

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Nix Leviaz
Orgueil

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Nix Leviaz


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MessageSujet: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyJeu 6 Mar - 23:24

[HRP : en théorie, sujet privé avec Eva]

Bon, c'était décidé, elle ne pouvait plus laisser cette femme détruire son père. Et quand Nix était décidée à parler à quelqu'un, elle ne passait pas par quatre chemins. Le meilleur moyen d'avoir une discussion privée avec Eva Eden, c'était pas de lui demander si elle voulait bien lui accorder quelques minutes - elle aurait été un garçon, peut-être, mais c'était pas le cas - , c'était pas de la trouver dans la salle des professeurs - la professeur de la Luxure connaissait-elle seulement un tel lieu ? -, de manger avec elle, ou de la trouver dans les couloirs. Non, c'était d'aller directement dans ses appartements.

Elle remonta un peu la lanière de son sac en bandoulière, surchargé de bouquins. Elle avait à peine pris le temps de manger un truc pour son goûter, avant de filer jusqu'à la tour de la Luxure, et à ses appartements. Avec un peu de chance, la plupart des élèves étant en train de manger ou de terminer les cours, Eva serait seule. La jeune fille s'accorda le droit de vérifier grâce à son Flux. Les paupières plissées, elle put constater qu'Eva était en effet seule. Peut-être attendait-elle que quelqu'un termine ses cours pour venir jusqu'à elle. Bof, Nix n'en avait strictement rien à foutre de risquer de gêner cette prof. Mieux encore, elle aurait beaucoup aimé la couper en pleine action.

Elle frappa de deux coups brefs, mais déterminés. Ce serait la première fois qu'elle entrerait ici. En Enfer chez le professeur Eden.


-Mademoiselle Eden, c'est Nix... Nix Leviaz. J'aurais besoin de vous parler, s'il vous plaît.

Oui, elle était relativement de bonne humeur, ou assez concentrée sur le sujet qui l'intéressait, pour ne pas insulter la professeur, et se montrer polie.

-Je ne suis pas armée, si ça peut vous rassurer. Je n'ai que mon uniforme et mon sac de cours.

Et c'était vrai. Vêtue d'une jupe noire, d'un chemisier blanc, d'une veste assortie à la jupe et de sa cravate jaune d'or, elle ne ressemblait pas à une gamine armée jusqu'aux dents. Elle venait pour parler, pas encore pour faire un meurtre. Chaque chose en son temps... et puis, au fond d'elle, elle espérait que les mots suffiraient.


-Laissez-moi rentrer, je vous en prie, j'essayerai d'être sage.

Bien sûr elle ne pouvait pas le promettre, elle allait être face à une des personnes qu'elle pouvait les moins supporter. Si ce n'était sa rivale. Mais, pour son père, elle devait parler à cette femme détestable. Pour sauver son père. S'il n'était pas capable de se rendre compte du mal qu'elle lui faisait, elle pouvait essayer de l'arrêter, elle. Elle avait suffisamment de victimes chez les élèves, pour ne pas s'attaquer au Directeur. Il fallait l'espérer, en tous cas. Ou alors, il fallait qu'elle comprenne s'il y avait quelque chose de plus fort qu'une simple histoire de cul entre son père et cette femme.

Cela ne lui plairait pas, bien sûr, mais... elle saurait faire comme si de rien n'était. Par respect pour son père.

Les lèvres plissées, elle chassa sa natte qui lui chatouillait le cou en glissant sur son épaule. Des mèches lui encadraient savamment et merveilleusement bien le visage. Si Eva séduisait en montrant ses armes, Nix se servait d'un charisme presque princier qu'elle possédait depuis son plus jeune âge. Charisme qui avait peut-être perdu de la puissance quand elle s'était séparé d'un de ses yeux, mais la jeune fille ne le regrettait pas. Elle remerciait même la chance de voir son oeil sur son père.
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Eva Eden
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyVen 7 Mar - 16:56

A cette heure de la journée, Eva était seule, oui… Peut-être pas pour très longtemps, à vrai dire, car elle avait une franche tendance à rechercher de la compagnie dès que l’ennui la prenait… ce qui arrivait souvent. Mais en l’occurrence, pour l’heure, elle n’avait encore trouvé aucune victime. Ou peut-être attendait-elle simplement qu’une victime vienne à elle. La plupart du temps, c’était ce qu’il se produisait.
En attendant, elle était allongée à plat ventre sur son lit, balançant ses pieds en l’air au rythme d’une musique qui résonnait dans ses oreilles à travers des écouteurs branchés via un ordinateur portable posé nonchalamment sur le drap, juste en face d’elle. Un ordinateur sur lequel elle pianotait rapidement, tout en chantonnant légèrement. Eva Eden ressemblait d’avantage à une adolescente, élève de l’Ecole du Flux, qu’à l’un des membres de l’équipe pédagogique…. Et elle s’en fichait pas mal.

Elle appuya sur le bouton « entrée » de son clavier, pour valider les quelques mots qu’elle venait de taper, et qui vinrent rejoindre sur l’écran la suite d’une conversation via msn… Puis la jeune femme saisit l’un des bonbons acidulés qui traînait non loin d’elle, de long fils sucrés de toutes les couleurs, qu’elle s’appliqua à engloutir nonchalammant, les enroulant autour de son index avec une sorte de malice qui ne la quittait guère, même lorsqu’elle se retrouvait seule. Signe qu’il s’agissait d’un état permanent, quasiment naturel… Sa conversation semblait l’amuser au plus haut point, vu la lueur pétillante de son regard fixé résolument sur l’écran…

Tandis qu’elle faisait disparaître un autre bonbon bleu derrière ses lèvres, deux coups secs frappés à la porte interrompirent sa concentration. Eva redressa aussitôt la tête, un sourire satisfait ancré au coin des lèvres… Tiens donc. Une nouvelle victime venait à elle, encore… Cela avait été plus rapide, aujourd’hui. D’habitude, les élèves hardis ou bien qui y avaient été invités cordialement, ne frappait à sa porte que bien plus tard dans la soirée. Pourtant, elle ne fut pas surprise de cette intervention, et commença à se redresser pour aller ouvrir, lorsque la voix qui traversa la porte l’immobilisa momentanément…

Nix Leviaz ? Nix Leviaz qui l’appelle « Mademoiselle Eden »… S’était-elle endormie sans s’en rendre compte ? Etait-elle en train de cauchemarder ? Ou avait-elle peut-être trop insisté sur les bonbons acidulés ? Oui, c’était sans doute ça. Trop de sucre… L’espace de quelques secondes, la jeune femme arbora une expression absolument indescriptible de surprise et d’étonnement le plus complet. Ok… Récapitulons… Nix la petite chouchoute capricieuse et insupportable est en train de frapper à sa porte, lui annonce qu’elle a « besoin » de lui parler, dit « s’il vous plaît », et… et promet d’essayer d’être sage.

Conclusion : il y avait forcément anguille sous roche. Eva resta encore un petit instant interdite, son mouvement pour se lever suspendu momentanément, de sorte qu’elle était à moitié assise, à moitié debout, un bonbon dans la main, la bouche entre ouverte de stupeur. Elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils, tout en s’exclamant avec une étonnante sincérité :


- De… Hein ?… Quoi ?

Eva cligna des yeux. Aucun changement… Elle se pinça le bras. Cela ne modifia pas non plus la situation, si ce n’était qu’elle grimaça légèrement. Bien… Où était le piège ? Car il y en avait forcément un. Eva n’était pas dupe. La personne qui demandait à entrer avait pour seule véritable désir celui de la voir disparaître. Elle en avait des bonnes, la Nix, avec son « je ne suis pas armée »… La professeur esquissa une moue. Elle non plus, ne l’était pas, à vrai dire. Et cela ne lui plaisait pas vraiment. Mais après mûre réflexion… armée, elle l’était toujours, grâce au Flux que lui avait injecté Caliban, et qui lui conférait un pouvoir on ne pouvait plus pratique.

Et puis… ce qui était surtout insupportable, c’était cette franche curiosité qui s’empara d’elle, à l’idée de savoir la raison qui poussait la fille du Directeur à venir rendre visite à sa plus grande « rivale »… Oui, de la pure curiosité. Nix ne s’était jamais aventurée jusqu’ici… Il y avait forcément une explication, valable ou non. Alors Eva se leva finalement, s’avança lentement jusqu’à la porte, et l’ouvrit en grand, pour découvrir qu’elle ne rêvait décidément pas… C’était bel et bien la fille de Caliban qui se tenait sur le seuil de la porte. Et qui ne l’avait pas encore agressée. Etrange… suspect… très louche comme attitude. Eva croisa les bras, tout en adressant à la jeune fille un sourire entre l’amusement et la politesse, ce qui semblait être un énorme effort de sa part.


- Bonjour Nix.

La jeune femme n’était pas plus vêtue qu’à l’ordinaire… et ne s’en souciait guère, comme à l’ordinaire. Puisqu’elle était jusqu’à présent seule dans ses appartements, elle n’avait pas pris la peine de s’habiller véritablement, et arborait en face de l’élève de l’Orgueil un simple débardeur orange sous lequel elle n’avait pas pris la peine de mettre de sous-vêtement… et une culotte, tout de même, qui n’était pas si superflue, après tout, vu la situation.

Eva fit mine de se racler la gorge, observa un instant le visage de sa visiteuse, puis se mit à tourner la tête à droite et à gauche, en se penchant en direction du couloir, l’air à la fois suspicieuse et profondément amusée :


- Ok, qu’est-ce qu’il se passe au juste ?… Un pari ? Un défi quelconque ? Un piège ?… Tu as bu un coup de trop ? Tu es sûre que tu vas bien ?… A quel moment au juste vas-tu me sauter dessus pour me lapider ? Nan parce que autant que je sois prévenue, on ne sait jamais… Les poignards dans la figure, je commence à être habituée, mais jusque dans ma chambre c’est… une nouveauté.

Et après son petit discours dont il était difficile de discerner le vrai du faux, Eva fit une sorte de clin d’œil amusé en direction de Nix. Quoi qu’il puisse se passer, elle n’avait pas l’air plus inquiète que cela, au final, concernant la présence de la jeune fille juste devant elle. La suite dirait si elle avait tort ou raison… Après un instant de silence perplexe, Eva se décala de quelques pas gracieux pour laisser sa visiteuse pénétrer dans son antre, refermant la porte derrière elle. Elle se rassit nonchalamment sur son lit, et tapota sur les draps, pour intimer Nix à venir s’y installer à son tour. Derrière la jeune professeur, l’écran de son ordinateur affichait encore une conversation entre Eva et un dénommé Duncan, son fameux cousin.

L’ordinateur émit une petite musique limite débile, pour faire comprendre à la jeune femme qu’elle avait une réponse, mais celle-ci se contenta de lever les yeux au ciel, puis de les poser à nouveau sur le visage de Nix, à qui elle demandait, en adoptant le ton léger de la conversation :


- Tu as besoin de me parler, dis-tu ? A quel propos ?

Curiosité, quand tu nous tiens… Eva connaissait sans doute déjà la réponse à cette question. D'ailleurs, elle n'attendit pas immédiatement que la jeune fille accède à sa requête, et lui tendit sans plus prévenir l'un des bonbons apétissants dont elle se goinfrait jusqu'ici, pour demander innocemment :

- Un bonbon ?

[bon, pas pu relire, j'ai un cours dans 4 minutes. Ca doit être bourré de fautes, je relirais ce soir, dès que je pourrais^^]
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Nix Leviaz
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyVen 7 Mar - 19:54

Bon, si elle ne se dépêchait pas un peu plus, cette femme, Nix finirait pas repartir. Elle n'avait pas non plus trois heures à passer ici, elle devait aider son père, elle devait faire deux ou trois devoirs, et elle voulait lire un truc à la bibliothèque. Bref, si Eva ne voulait pas lui ouvrir cette porte, elle aurait de quoi faire pour le reste de la journée.

Cependant, au moment fatidique où la jeune fille allait décider de faire demi-tour, la porte s'ouvrit, pour laisser voir une professeur de la Luxure... et bien, comme d'habitude. Nix savait qu'elle ne devrait pas juger les gens par leur façon de s'habiller - généralement, elle ne le faisait pas - , mais Eva avait bien l'air de ce qu'elle était : une nymphomane en culotte. Et, une bouffée de haine prit la demoiselle à la gorge - peut-être une allergie due à la vue de nymphomane en culotte ? - , luisant un court instant dans son regard, avant de s'éteindre tout aussi brusquement. Ce n'était pas la peine.


-Bonjour mademoiselle.

Hop, encore un peu de politesse. Elle suivit le moindre mouvement de la professeur, l'accompagna pour observer ce qu'il y avait dans le couloir - sauf qu'elle le faisait mieux que la prof, puisqu'elle en profita pour observer à travers les murs - . Quand elle se rendit compte qu'en fait, la professeur se demandait ce qu'elle venait faire ici, tout en se moquant un peu d'elle par la même occasion, elle fronça les sourcils et se retourna vivement vers Eva. Son regard disait purement et simplement "je ne partage pas votre humour quand vous vous foutez de ma gueule, à bon entendeur...".

-Je ne tiens pas l'alcool, donc je ne bois quasiment jamais. Et je vous ai dit que je n'étais pas armée.

Elle entra.

-Merci de m'accueillir...

... dans la pièce de perversion de cette Ecole ? ...

-... ici.

Du regard, elle suivait les déplacements de sa rivale. Rivale qui prit place sur le lit, et l'invita à faire de même. Combien de personnes ont fait l'amour là-dessus ? Beurk, c'en était presque dégoûtant... elle hésitait sincèrement à s'asseoir, mais bon, pour ne pas commencer à embêter cette prof, elle posa son postérieur sur les draps défaits. Son oeil curieux se posa sur l'écran. Elle sourit.

-Vous passerez le bonjour de ma part à votre cousin... à moins que cela ne soit un autre Duncan.

Comment savait-elle ? Et bien parce qu'il n'y avait pas que les élèves qu'elle étudiait, dans cette Ecole... Nix Leviaz jeta un coup d'oeil inquisiteur au bonbon. Etait-il empoisonné ? La question se lisait dans son oeil de nuit. Elle sembla juger que non, puisqu'elle le prit, en se demandant vaguement par quel bout l'entamer. Pour se simplifier la tâche, elle en prit un petit bout, puis le mit dans sa bouche, pensive.

-Merci.

Oui, merci de lui avoir donné un bonbon.

-Je pense que vous savez déjà de qui je peux vouloir vous parler...

Sagement assise sur le lit, droite comme un piquet, les pieds encore à terre, elle avait l'air un peu coincée, comme jeune fille. Il fallait dire qu'elle n'était pas dans son élément, ici. Et qu'elle s'attendait à un sale coup de la part de la professeur.

-... de mon père. J'avais des questions à vous poser.

Nix Leviaz déglutit. Peut-être que le sujet, lui aussi, était compliqué. Peut-être que son air embêté n'était pas seulement le résultat de sa venue dans l'antre du démon.

-Si vous voulez bien y répondre, bien sûr. C'est... important.

Bravo, magnifique, elle avait réussi à installer la raison de sa venue ici, sans insulter une seule fois la personne en face d'elle. Cela tenait du miracle...
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyDim 9 Mar - 2:16

Que Nix la déteste, Eva n’avait pas besoin qu’on lui fasse un dessin pour qu’elle en soit parfaitement consciente… Elle n’avait pas besoin non plus de prêter attention à l’éclat de haine qui avait traversé les yeux de la jeune fille, ni à ce regard noir qu’elle lui avait lancé pour lui signifier qu’elle ne partageait pas son humour. Non, tout cela, elle n’en avait absolument pas besoin pour comprendre parfaitement à quoi s’en tenir… Ce qui ne l’empêchait nullement d’agir comme bon lui semblait. Paradoxalement, en faisant entrer Nix dans ses appartements, Eva arborait une attitude incroyablement légère et naturelle. D’apparence, elle n’était visiblement pas à l’affût d’un piège, ou d’un coup bas… Même en face d’une ennemie jurée ?

Il ne fallait pas s’y fier. Derrière son regard taquin et malicieux, Eva avait déjà certainement examiné toutes les possibilités envisageables, et la moindre parade à chacune d’entre elles… Son détachement et son désintérêt le plus total semblait à la fois involontaire, et vaguement dangereux… Parce qu’on ne fait décemment pas entrer une fille qui a juré à toute l’Ecole qu’elle la tuerait, au cœur même de ses appartements, à moins d’être suicidaire, trop sûre de soi ou…. Ou Eva Eden.

La jeune femme se contenta donc d’arquer un sourcil vaguement surpris lorsque Nix lui répondit qu’elle ne tenait pas l’alcool, et rangea cette information bien à l’abri dans un coin de son cerveau, en attendant peut-être que ce détail lui serve un jour. On ne savait jamais… Elle eut l’envie forte de répliquer un « c’est bon à savoir », mais l’intervention n’aurait pas été très judicieuse, et il fallait croire que la jeune femme était capable de se taire quand il le fallait. Elle demeura donc silencieuse, toisant sans la moindre gêne l’élève de l’Orgueil qui continuait à faire preuve envers elle d’une politesse infiniment louche.

Il y avait décidément quelque chose qui clochait, quelque part… Un « s’il vous plaît », un « merci », et entre temps un « bonjour mademoiselle » plutôt que « pétasse » ? Le monde venait subitement de s’inverser, sans même qu’elle s’en rende compte, tandis qu’elle discutait sur msn… La fille du Directeur devenait polie, et lui rendait visite pour entamer une conversation. Il y avait de quoi demeurer profondément perplexe.

Mais Eva, au-delà de ces considérations, connaissait assez bien cette petite capricieuse pour deviner ses intentions… La politesse, certes, c’était nouveau, et fortement déstabilisant… Mais cela avait un but précis. Celui, sans doute, d’engager une discussion qui ne commence pas aussitôt en guerre ouverte. Même si cela pouvait éventuellement venir… Et de quoi donc pouvaient-elles discuter toutes deux ?... Réponse trop simple.

Eva capta un regard quasiment dégoûté de la part de Nix, lorsque celle-ci hésita à s’asseoir sur son lit. Ce que l’on pouvait tout à fait comprendre, au fond… La professeur esquissa une petite moue amusée, et secoua légèrement la tête, d’une manière étrangement condescendante, pour préciser d’un ton malicieux, tout en remettant vaguement les draps de soie en ordre :


- Je les change régulièrement… Ceux-là viennent tout droit de mon armoire, à l’instant. Ils ne sont pas encore « souillés », tu ne risques pas la contamination…

Encore une moquerie ? Envers Nix, ou envers elle-même ? Eva semblait traiter avec une étrange dérision ses propres faits et gestes au sein de l’Ecole, ce qui en devenait rapidement déroutant. Les yeux verts de la jeune femme suivirent le regard que Nix posa un court instant sur l’écran de son ordinateur portable, avant de faire un commentaire qui se voulait certainement désobligeant concernant son interlocuteur… mais qui n’eut pas l’air de l’être.

Si la fille de Caliban avait voulu déconcerter Eva en lui montrant à quel point elle était renseignée et connaissait tout de sa vie… elle devait être déçue de constater que cela ne faisait ni chaud ni froid à la principale intéressée. La professeur de la Luxure se contenta d’hausser vaguement les épaules, tout en clignant les yeux de manière charmante et terriblement naturelle. C’en était presque agaçant… Eva laissa échapper un petit rire simple, puis fit un vague signe de la main, comme pour signifier que cela lui était bien égal, après tout. Peut-être n’y avait-il que quelques privilégiés à connaître les véritables rapports qu’elle entretenait avec son cousin… et peu importait que Nix en fasse partie. Et encore… Nix ne devait connaître, elle en était certaine, que la partie immergée de l’iceberg. Le prénom du cousin, point final.

Alors, tandis que la jeune invitée se demandait si elle devait entamer le bonbon, ou vérifier d’abord s’il n’était pas empoisonné, Eva se retourna vers son ordinateur, et lança simplement, pour toute réponse :


- Cela va de soi… Je m’en vais le lui transmettre de ce pas…

Ce qu’elle fit, tapant rapidement quelques mots qui s’affichèrent sur son écran, pour former une phrase tout à fait neutre, et légèrement hors de propos au milieu d’une conversation un peu spéciale entre cousins : « Tu as le bonjour de Nix Leviaz, ‘Can. » La jeune femme se retourna pour adresser à sa visiteuse un nouveau clin d’œil en guise de conclusion, et à peine quelques secondes plus tard, la sonnerie agaçante retentit, accompagnée d’une phrase du fameux cousin : « La gamine aux chevilles enflées et au complexe d’Œdipe légèrement tardif ? Dis lui bonjour également ! »
Visiblement, Eva n’avait pas parlé de Nix en très bons termes à son cousin, mais ce n’était pas bien surprenant… et la jeune femme ne prit pas la peine de lire la réponse tout de suite, même si l’élève eut tout le temps de s’en rendre compte, elle, puisqu’elle était précisément en face de l’écran. La professeur haussa les épaules, comme pour chasser ce petit intermède, et s’installa en tailleur sur son lit, faisant plus ou moins face à Nix avec un visage des plus attentifs.

Effectivement, oui… Elle savait déjà quel serait le sujet de la conversation. Qui, plus précisément… Elle dessina un sourire entendu et convenable en direction de la jeune fille, pour lui faire comprendre implicitement que tout était clair. Compte tenu de l’effort fourni par Nix, qu’elle essayait d’imaginer, Eva semblait faire de même… Ou du moins, du mieux qu’elle pouvait pour ne pas, déjà, taper sur les nerfs de la jeune fille, quand bien même c’était une activité tout à fait plaisante.
Malgré elle, une petite lueur amusée dansait dans son regard… Indéniablement, Nix n’avait pas l’air précisément à l’aise. Etait-ce parce qu’elle faisait un effort pour retenir ses insultes qui lui brûlaient les lèvres ? Ou bien était-ce parce que l’atmosphère des appartements d’Eva n’était pas ce qui lui était le plus familier ? Peut-être les deux… Mais la jeune femme trouvait à la situation un côté incroyablement comique. Mal à l’aise ?... Nix Leviaz, mal à l’aise et polie, devant elle ? Elle devait avoir quelque chose de très important à lui dire. Quelque chose qui lui tenait vraiment à cœur…

Eva pensait déjà savoir quoi… mais la curiosité d’en apprendre davantage l’incitait à se montrer condescendante. Nix demandait même la permission de lui poser quelques questions… et précisait que c’était important. La situation n’en était que plus irréelle. Et plus intéressante… L’ennui qui la guettait quelques instants plus tôt s’en était allé, au moment précis où Nix avait frappé à sa porte. Eva avait l’étrange intuition qu’il se passait quelque chose de plus important encore qu’elle ne l’avait songé au départ.

Et pourtant, elle persistait à garder cet air détaché mais accueillant, enfantin et lucide tout à la fois. D’un geste nonchalant, elle saisit un bonbon, qu’elle enroula machinalement autour de son index, avant de l’engloutir d’un simple mouvement de lèvres. Son regard d’émeraude vint se poser un peu plus intensément sur le visage de Nix, tandis qu’elle mâchait allègrement… Eva se cala un peu plus confortablement sur son lit, posant ses mains sur ses genoux, puis avala rapidement, avant de répondre enfin, le plus simplement du monde :


- Je t’écoute, vas-y… Et j’essaierais d’y répondre du mieux que je pourrais, dans la mesure du possible. Envoie, je suis prête…
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyDim 9 Mar - 23:55

Nix avait laissé son regard errer sur les draps, quand elle apprit que ceux-ci venaient de sortir du placard. Elle aurait aimé faire celle qui n'en avait rien à faire, mais bon, une lueur rassurée passa dans son regard. Voilà une expression qu'elle aurait voulu ne pas montrer. Mais elle était dans un endroit qui lui semblait totalement inconnu, même si elle avait plusieurs fois jeté son étrange regard à travers ces murs. Jamais elle n'y était entrée, jamais elle n'avait pu poser les pieds dans la demeure d'Eden. Simplement parce que, pour la jeune Leviaz, ici se passaient tous les vices, toutes les pertes de conscience. Dans une Ecole où chaque élève était encouragé à faire sortir son Péché, il y en avait un qu'elle ne supportait que peu, c'était la Luxure... enfin, ce que les gens appelaient en premier, en parlant de Luxure. Le sexe, l'inconscience, la perte de la réalité. Elle détestait cela. Elle détestait imaginer son père dans ces draps.

Pourtant elle n'était pas bête, elle savait qu'il y avait pris place, plus d'une fois, qu'il avait touché cette femme, qu'il avait découvert ce corps - dont elle n'avait pas grand chose à imaginer, vu la tenue d'Eva - . Elle ne le supportait pas. il fallait être honnête, elle n'aimait pas cela. Elle haïssait la simple idée de la voir détruire son père, et, pour un peu, elle se serait jetée à la gorge de cette femme. Et quand bien même personne ne l'aurait approuvée, quand bien même elle se ferait virer de l'Ecole, ou même tuer par un des nombreux fans d'Eva, Nix avait une assurance, celle qu'elle agirait pour la sauvegarde de son père, et que, pour cela, elle était prête à perdre la vie. Mais bon, il y avait peut-être encore une chance de parler à Eva sans chercher à la tuer. Sans s'énerver, si possible, d'ailleurs.

Ceci dit, ce n'était pas simple. Même le fameux 'Can décidait de lui taper sur les nerfs. Le regard bleu-nuit de Nix en dit long à ce sujet, quand il osa insinuer qu'elle était une malade mentale obsédée par elle-même. Elle ? Alors cette pétasse, en face d'elle, ne savait même pas ce qui était juste ou non. Elle, au moins, elle n'avait pas une légère tendance à faire tourner le monde autour de son cul ! Nix savait très bien que ce n'était pas elle que les gens regardaient - et ok, très bien, elle s'en foutait totalement -, c'était Eva. Seulement, il y avait une légère différence entre les deux, et elle ne comptait pas sur une femme comme celle qui se trouvait en face d'elle pour changer le monde. Là était toute l'intelligence. Entre l'inconstante de service et la surdouée, à qui pouvait-on faire confiance ? Vers qui les gens les plus censés se tournaient-ils, hein ? Et puis même, elle savait bien qu'elle n'était pas spécialement surdouée, mais son père lui avait appris ce qu'elle n'avait pas compris, et, sans en avoir l'air, elle apprenait depuis son plus jeune âge. Eva Eden, elle, avait montré son cul au Directeur et avait obtenu sa place. Magnifique ! Ca c'était professionnel. Alors que ce connard de " 'Can" ne vienne pas lui sortir qu'elle était imbue de sa personne. Lui aussi, probablement, il tournait autour du cul d'Eva. Et de toutes manières, rien à foutre, il ne servait pas son père.

Halala, elle allait finir par s'énerver si ça continuait, et elle n'était pas là pour parler de l'influence des fesses d'une nymphomane.

Elle prit un morceau de bonbon en forme de fil, le déposa délicatement dans sa bouche, et ferma les yeux pour essayer de retrouver son calme. Si elle balançait toutes ses pensées à cette femme, la discussion n'aurait pas lieu, cela n'avancerait en rien la situation, et elle ne pourrait pas sauver son père. Alors même si Nix sentait son ventre se retourner à cette simple pensée, elle devait être sympathique avec cette femme. Continuer de l'être, en tous cas.


-Voilà, vous n'êtes pas sans savoir que je n'approuve pas la relation que vous avez avec mon père.

Non, ça, si elle l'avait oublié, c'était vraiment qu'elle était... euh... il n'y avait pas de mot pour qualifier une telle débilité.

-Alors avant que je me fatigue à essayer de faire entendre ma voix à ce sujet, je voudrais... Je voudrais savoir si votre relation avec lui est au-delà de ce que vous faites avec la plupart des mâles de votre entourage... Je crois que vous avez remarqué qu'il n'était pas comme les autres. Ou pas. Enfin bon, si vous ne l'avez pas vu, mon père est malade, et je crois que ce que vous faites avec lui, que la façon dont vous le traitez, ne le poussera pas vers une éventuelle guérison.

Nix commençait à avoir son regard fuyant, qui s'accrochait à tous les détails qu'elle pouvait apercevoir dans cette chambre. L'ordinateur, les bonbons, Eva... il y avait même de fortes chances que son oeil s'occupait de ce qu'il y avait au-delà de la chambre, à travers les murs, partout. Normalement, elle était en mouvement, et sa tendance à ne pas fixer son regard ne se voyait que très peu. Mais là, assise avec un malaise évident, il était fort visible de la voir tout observer... et ce n'était plus de la curiosité, c'était de l'habitude, une forme, presque, de paranoïa.

-Je vous avouerais que quelle que soit votre réponse, qu'elle traduise une inconscience et un désintérêt du poids de vos actes, ou que vous en soyez parfaitement consciente et que vous soyez plus attachée que vous n'en avez l'air à mon père ; je risque de mal le prendre. Mais je respecterai votre potentielle honnêteté. Je voudrais juste savoir à quoi m'en tenir. Et quelle est la véritable nature de vos rapports avec lui.
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyMar 11 Mar - 11:49

Le sourire à la fois sérieux et amusé d’Eva prit une tournure profondément ironique lorsque la jeune fille en face d’elle entamait la discussion en rappelant qu’elle n’appréciait pas la relation entre elle et son père. Non ? Vraiment ? Même un aveugle sourd aurait pu s’en rendre compte… C’en était presque viscéral. Presque normal. Cela faisait, en quelque sorte, partie du jeu… Eh oui, s’il n’y avait pas la fille meurtrière prête à tout pour éliminer sa rivale, il manquerait un petit quelque chose, n’est-ce pas ? Un soupçon de danger ou d’excitation… Peut-être Eva voyait-elle les choses de cette manière. Comme un jeu dangereux auquel elle se risquait toujours à jouer, car il lui procurait la sensation délicieuse d’être en vie…

Bref, non, elle n’était pas stupide au point de n’avoir pas remarqué que Nix frôlait la syncope chaque fois qu’elle imaginait simplement la professeur de la Luxure en plein échange avec son Directeur de père. Très bien, oui… et alors ? Pour que l’élève de l’Orgueil commence par une déclaration aussi basique et aussi… comment dire… évidente, il fallait qu’elle choisisse vraiment ses mots. Qu’elle ait à dire une chose infiniment importante. Et intéressante ? Quoi qu’il en fût, la curiosité d’Eva en fut vaguement attisée. Elle refoula donc rapidement la remarque cinglante qui menaçait de franchir ses lèvres, et à la place, saisit un autre bonbon, bleu, avec lequel elle s’amusa machinalement, avant d’y faire glisser sa langue avec malice… et un détachement agaçant, mais faussé.

Car si Eva semblait davantage intéressée par les bonbons de différentes couleurs, que par le discours de Nix, c’était une impression qui n’avait pas lieu d’être, quand on savait à peu près comment elle fonctionnait… Derrière ses allures de gamine effrontée, la jeune femme portait toute son attention aux paroles de la fille du Directeur. D’autant plus d’intérêt, d’ailleurs, qu’il n’y avait pas encore eu d’insultes… D’où le fait que cela lui parût louche. Et l’incita à écouter plus encore, les yeux mi-clos, le regard perdu dans le vide, une petite moue charmante ornant ses lèvres, tandis qu’elle mordillait son bonbon.

Nulle surprise, nulle stupeur… Si Eva venait effectivement d’apprendre que son attitude vis-à-vis de Caliban détruisait le Directeur plus qu’elle ne l’aidait, la jeune femme n’en montra pas grand-chose, puisqu’elle n’en cessa pas moins de sourire doucement. Ce n’était plus un air satisfait, pourtant, qui ornait son visage séduisant, mais davantage songeur… de sorte qu’il s’écoula un petit silence à la fin des paroles de Nix. Petit silence, qui, finalement s’éternisa… La professeur de la Luxure captait les regards fuyants de la fille du Directeur, et s’en amusait intérieurement… même si elle avait l’étrange tact, cette fois-ci, de ne pas chercher à provoquer sa fureur… pas encore. Les hostilités n’étaient pas lancées. Peut-être n’auraient-elles pas lieu, après tout. Allez savoir…

Enfin, Eva finit par donner de nouveau un signe de vie et probable intelligence, en clignant des yeux, puis en esquissant un faible mouvement de tête entendu. Sa voix sembla presque plus basse, mais aussi plus chaude, alors qu’elle adoptait le ton des confidences, après avoir englouti un autre bonbon, nonchalamment :


- Ok… Attends, ça ne te dérange pas si je fais la traduction, d’abord ?… En gros, le message c’est : « Ne t’approche pas de mon père »…

Le regard pétillant d’Eva se posa sur le visage de sa rivale, et elle pencha légèrement la tête sur le côté, l’air perplexe. Oh, certes, il ne faisait aucun doute qu’elle s’amusait encore… Eva s’amusait toujours. Mais il n’y avait pas seulement qu’une envie de légèreté et un je m’en foutisme total, dans son regard. Elle comprenait… elle comprenait parfaitement tous les enjeux d’une question, d’une conversation comme celle-ci. Elle était consciente de ce que chacun de ses mots pouvait engendrer… Et cela ne l’empêchait pas le moins du monde de plaisanter.

La jeune femme esquissa une petite grimace maligne, puis se corrigea elle-même :


- Non, pas tout à fait… Correction : « Ne t’approche pas de mon père, pétasse »… Parce que c’est comme ça que je suis, n’est-ce pas ?... Allez, nous sommes entre nous, tu peux bien le dire… Eva la pétasse, la nymphomane… quoi d’autre encore ?

La professeur souligna ses paroles profondément amusées d’un clin d’œil entendu, puis elle se pencha pour saisir son ordinateur, et le poser à même le sol, de sorte qu’elle venait de se dégager une place suffisante, sur son grand lit, pour s’y allonger consciencieusement, rivant son visage en direction du plafond, et des reflets du ciel de lit. Son attitude laissait penser qu’elle ignorait jusqu’à la présence de Nix, ce qui était absolument faux, bien sûr… Car c’était encore et toujours à elle qu’Eva s’adressait, tournant sa propre existence en dérision :

- Faisons un rapide bilan, tu veux bien ?... Donc je suis une nymphomane débridée et reconnue, certes, tout le monde est au courant d’un truc aussi évident… Je suis Eva Eden, la mangeuse d’hommes, qui les prend et les recrache quand ils ne sont plus utilisables. Comme des kleenex, en somme… La légende veut que j’aie déjà couché avec tous les êtres vivants du sexe masculin et âgés de plus de 15 ans de cette Ecole… Légende, qui, je l’avoue, n’est pas si loin de la réalité… Parfait. Et toi, j’imagine déjà très bien ce à quoi tu penses… « Eva n’est pas pourvue de grand-chose à part de sa capacité à faire tourner le monde autour de ses fesses »… Voui, ce n’est pas faux…

Le regard de la jeune femme, qui durant son monologue, était resté figé au plafond, dériva lentement vers son interlocutrice, comme pour chercher son approbation dans tout ce qu’elle venait de dire. Eva était en train de peindre un portrait fort peu flatteur de sa propre personne, et le faisait avec un sourire nonchalant, et une incroyable sincérité.

- Je suis donc, s’il faut aller jusqu’au bout de ta pensée, juste une paire de fesses et de seins dépourvue de toute intelligence quelle qu’elle soit… Eh oui, après tout, j’ai bien obtenu ce poste en couchant avec le boss, non ?... Non…

Eva esquissa un sourire malicieux, tout en levant l’une de ses longues jambes en direction du plafond, s’amusant à frôler le tissu aérien du ciel de lit, comme si elle était parfaitement détachée des paroles qu’elle prononçait. Paroles qui semblaient pourtant arriver dans le vif du sujet, au final…

- Ce serait insulter ton père, je pense, que de laisser penser qu’il a pu seulement choisir quelqu’un de son corps enseignant simplement parce qu’il a éprouvé du plaisir avec, n’est-ce pas ?... Nous n’irons donc pas jusque là… Même toi tu en conviendras, j’en suis sûre… Cela étant… Toute la question est : la nymphomane à l’intelligence frôlant le zéro absolu peut-elle éprouver un quelconque sentiment ? Ah, sait-elle seulement ce que c’est ?

Après avoir fait balancer gracieusement ses jambes, dans un ballet à la fois hypnotique et agaçant, Eva se redressa brusquement, sans plus prévenir, pour se retrouver de nouveau en tailleur devant Nix, à qui elle adressa un regard étrange… Eva portait envers elle-même un jugement on ne pouvait plus détaché, qui la laissait visiblement de marbre, mais qui traduisait plus ou moins bien des sentiments probables de la fille du Directeur à cet égard. La jeune femme haussa donc les épaules, puis reprit :

- Excellente question ! Car c’est bien là ta question, n’est-ce pas ?... Et que feras-tu donc, si la pétasse en puissance éprouve effectivement des sentiments ?... De toutes les solutions envisageables, je suis sûre que tu commencerais par préférer la version où je te réponds que je me fiche de ton père comme de n’importe quel homme… cela te donnerais l’excellente occasion de pouvoir me tuer en toute impunité… Oh, je pourrais te répondre ça, si je voulais te faire plaisir… Mais tu m’as dit d’être honnête, vois-tu… Alors il faut l’être…

La professeur poussa un petit soupir indescriptible, puis son visage de dérision se transforma sensiblement, en une expression qui laissait place à un sérieux indiscutable, mais fondamentalement déstabilisant. Les yeux de la jeune femme n’en devenaient que plus vivaces, plus allumés d’un feu dangereux. Son sourire lui-même, constant, avait cette nuance d’intelligibilité qui faisait presque froid dans le dos. Non… Eva était loin d’être bête. Elle se plaisait simplement à le laisser penser… pour s’en amuser à ses propres dépends.

Et là… ce n’était plus l’heure de jouer tout à fait. Elle pencha légèrement la tête, certaines mèches sombres venant barrer momentanément son regard précieux qui fixait Nix, étrangement sans aucune animosité.


- Oui, Nix… J’ai vu ce qu’il en est de ton père. Peut-être même plus que tu ne peux te l’imaginer, cela je l’ignore… Je sais parfaitement ce qu’il en est, pour l’avoir senti bien des fois… cette envie de se détruire. C’est justement cette envie-là qui le rend différent des autres… En bien ou en mal, je ne saurais le dire… Et je t’épargnerai les détails de ce que je peux ressentir dans ces moments-là… Je répondrai donc simplement à ta question : je ne sais pas de quel ordre est cette relation, entre ton père et moi. Mais je sais qu’il y en a une, bien particulière… Je peux coucher avec n’importe qui, cela ne veut pas dire pour autant que j’aurais une « relation » avec chacun de ceux qui m’ont vu nue…

La jeune femme esquissa un vague geste de la main, comme pour souligner le peu d’importance des personnes qui auraient justement eu la « chance » de se glisser jusqu’à son lit. Puis elle esquissa une petite moue vaguement embêtée, avant de se rallonger sur son lit, en concluant :

- Mais avec ton père, c’est ce que tu as dit toi-même… Une relation… que je n’ai pas encore bien définie… Si j’y reviens sans cesse… si lui, y replonge également… C’est bien qu’il y a quelque part une raison, non ?...
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyMar 11 Mar - 18:22

L'oeil de nuit de la jeune fille continuait son manège, tandis que, tendue, elle ne faisait aucun geste. Seul son regard trahissait encore la vie, et montrait qu'il n'y avait pas qu'Eva et sa chambre maudite dans ce monde. Ceci dit, elle était réellement sur ses gardes, puisqu'il pouvait toujours, de la part de la professeur de la Luxure, y avoir un coup fourré quelque part. Elle pourrait se moquer ouvertement d'elle, l'avoir empoisonnée avec des bonbons - quoique, elle les mangeait avec une certaine gourmandise, donc les bonbons n'étaient pas forcément mauvais, contrairement à la personne qui les proposait - , ou attendre le bon moment pour l'étriper. Eva Eden était quelqu'un de plutôt imprévisible.

Bien sûr, elle écouta le portrait peu flatteur que la professeur faisait d'elle-même, avec, là encore, une sorte de détachement particulier. Comme si le fait qu'Eva savait par coeur la façon dont elle la voyait n'avait aucune valeur, aucun poids pour elle. Comme si on lui parlait de la pluie et du beau temps. Nix Leviaz était suffisamment troublée par les lieux pour ne pas sembler plus gênée qu'il le fallait. Et puis cela aurait fait plaisir à la professeur en face d'elle... et cela aurait été faux. Qu'elle ait raison ou non, l'adolescente assumait parfaitement l'idée qu'elle avait de cette femme, et la jugeait on ne pouvait plus réaliste.

Le monologue se poursuivait, et cela devenait difficile de savoir ce à quoi pensait la jeune fille. Se sentait-elle insultée, approuvait-elle ? Il était si difficile de croiser son regard, qu'à ce sujet, c'était compliqué de savoir ce à quoi elle pouvait bien penser. même si, soyons honnêtes, elle partageait probablement le point de vue d'Eva à bien des égards... du moins, elle jugeait que la professeur devinait très bien son sentiment sur certaines choses particulières.

Eva se redressa, et parvint - enfin - à capter le regard sombre de la demoiselle aux cheveux d'or. Sa rivale avait l'air d'autant plus redoutable, qu'elle montrait un tout autre visage. Et là, Nix semblait prête à lui sauter dessus. pour ce qu'elle disait, pour la folie qui se glissait aussi dans les paroles de cette femme si dangereuse. Comment pourrait-elle aider son père si une femme comme Eva demeurait dans leur entourage ? Que pouvait-elle réellement faire ?

La demoiselle laissa la professeur s'allonger de nouveau, laissa un nouveau silence entre elles, et plissa ses lèvres si douces. Elle cherchait les mots, peut-être... peut-être.


-Alors, si je peux me permettre une traduction, moi aussi, vous venez de me dire sensiblement "je sais que ton père est au bord du suicide, je m'en fous et c'est peut-être ce qui m'excite chez lui". Ouais, c'est sensiblement de ce genre de choses que vient le "pétasse". Pardon d'avoir utilisé ce terme que je m'interdisais, mais là, ça me brûlait les lèvres.

Et hop, sourire aussi ironique que cruel, que son père affichait si volontiers, et qui rendait la ressemblance entre les Leviaz encore plus frappante. Et elle reprit un air parfaitement innocent, avant d'ajouter :

-C'est aussi une bonne raison, je pense, pour me permettre de vous tuer.

La jeune fille se pencha un peu au-dessus de sa professeur, el regard entre l'inquisition et l'envie de meurtre. Ce qu'avait dit Eva avait le mérite d'être sincère, mais voilà, ce n'était pas plaisant pour Nix. Elle s'y était attendu, ceci dit.

-Lui avez-vous seulement fait comprendre qu'il y avait quelque chose de particulier entre vous ? Ou jouez-vous consciencieusement avec ce mal qui le ronge ? Je sais que j'attends beaucoup de votre part, là, mais voyez-vous, si vous voulez le garder en vie, si vous voulez que votre "relation" - le mot avait des consonances presque insultantes entre les lèvres de Nix - dure, sachez qu'il faudrait que vous lui parliez, que vous lui expliquiez ce genre de choses. Je m'en fous que vous ne soyez pas capable de mettre un nom sur ce que vous partagez avec lui, je m'en fous que vous me preniez pour une capricieuse en plein complexe d'Oedipe, mais s'il y a une chose que je ne supporte pas, c'est de savoir que quelqu'un se sert de mon père comme vous. Et je vous déteste pour la relation que vous avez avec lui. Je vous tuerai pour ça, si vous ne faites pas l'effort de l'aider, plutôt que de vous amuser à le faire plonger !

Le message était clair, net, précis, et dit avec un détachement méprisant. Elle aurait tout aussi bien pu s'énerver, et lui dire tout cela en criant. Mais non, la demoiselle avait laissé filer ses mots avec une voix encore calme.

Elle serra son poing sur les draps, non loin du visage d'Eva, en fronçant les sourcils. Finalement, elle était probablement plus énervée que sa voix voulait bien le faire entendre.


-Je vous en prie, faites un effort pour lui, si vous ne voulez pas me faire plaisir en disparaissant de la surface de cette planète.
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyJeu 13 Mar - 16:46

L’ironie la plus pure, mais aussi la plus désespérément charmante vint à nouveau prendre place sur les lèvres sensuelles d’Eva Eden, qui esquissa une moue magnifiquement approbatrice, lorsque la fille du Directeur traduisit en termes plus crus et tout aussi justes, ce qu’elle venait de lui répondre. La jeune femme arqua un sourcil perplexe, tout en se permettant un petit haussement d’épaule affreusement négligent, et un murmure pour toute réponse affirmative :

- Oui… C’est sensiblement ça, effectivement… Mais ne gaspille pas les efforts de tes jolies lèvres pour t’excuser d’une chose que tu assumes parfaitement… Le « pétasse » est tout à fait à propos, cela va de soit…

Et l’idée même qu’elle méritait en effet cette appellation, dans le contexte présent, ou en général, ne semblait ni la chagriner, ni l’atteindre. Elle était au courant, voilà… Et elle assumait à merveille sa propre nature. Ou du moins, la vision qu’on pouvait avoir d’elle, de ses sentiments et de ses actions. Peu importait le regard des autres, quand elle ne souffrait aucun interdit… L’interdit, pourtant, allait bientôt s’installer, elle s’en doutait bien. C’était le sens même de la venue d’une telle visiteuse dans les appartements du « mal ». Mais Eva n’était ni inquiète de ce détail, ni même ennuyée… Tout au contraire, on eût dit qu’elle avait depuis bien longtemps prévu une confrontation telle que celle-ci. A moins qu’elle n’improvisât en tout point… Les deux hypothèses pouvaient se vérifier.

La jeune professeur se permit de plisser légèrement son regard d’émeraude face au sourire d’ironie cruelle qui vint envahir les lèvres de Nix. Une expression comme celle-ci, Eva la connaissait très bien, pour l’avoir déjà croisée, à de nombreuses reprises, sur le visage du Directeur en personne. Eh oui… Toute gamine capricieuse qu’elle était, il fallait bien lui reconnaître une étroite ressemblance, parfois, avec son père… Mais cette remarque subite ne dérangea pas plus Eva. Simple constat, intéressant après tout, mais sans plus… Normal, qu’une fille ressemble à son père, non ? Là où le normal disparaissait, c’était dans la jalousie maladive que Nix développait vis à vis des relations dudit père. Jalousie… Oui, c’était de la pure jalousie. Ce n’était pas si surprenant, d’ailleurs, pour une fille unique, qui plus est privée de sa mère… Mais Nix dépassait tous les stades de la rationalité.

Et après tout, c’était son problème, pas celui d’Eva. La jeune femme en était justement à cette admirable conclusion lorsque Nix se pencha vers elle après avoir annoncé qu’elle allait devoir la tuer. Pas un frisson ne parcourut le corps d’Eva sous le regard meurtrier de la jeune fille. Pas un cillement, ni un battement de cil… même pas un haussement d’épaule, cette fois-ci. L’indifférence royale qu’elle affichait à l’égard d’une élève qui pouvait sensiblement la tuer d’un moment à l’autre, vu la position de supériorité dans laquelle elle se trouvait, ne la dérangeait pas outre mesure.

Bien au contraire… Eva paraissait maîtriser parfaitement la situation, ce que son sourire calme et narquois attestait tout à fait. Elle garda les lèvres résolument scellées durant tout le monologue de Nix, qu’elle semblait écouter de manière horriblement distraite, alors même qu’elle ne devait pas en perdre une miette, en réalité. Bien sûr qu’Eva avait l’intention de garder Caliban en vie… personne n’aurait pu en douter, à dire vrai. Mais les paroles de Nix avaient quelque chose d’infiniment vague… La jeune fille jonglait entre le verbe détruire, et le verbe aider, sans expliquer le moins du monde ce qu’elle entendait par là… Qui donc disait que la Luxure n’était pas déjà en mesure d’aider l’Envie ? Peut-être une partie de la jalousie de Nix aveuglait-elle son jugement, aussi légitime fût-il, concernant la santé de son père ?

Qu’y avait-il donc à expliquer ? Caliban n’était pas stupide… Malade, certes, mais pas bête au point de ne pas être conscient de tout ceci. Lui parler, lui expliquer… quoi ? Cette perspective apparaissait à Eva comme une pure et simple perte de temps. Et puis… et puis Nix commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs, à présent, même si elle ne le montrait nullement.

Sa façon de lui donner des leçons, de se croire infiniment supérieure à elle, ne serait-ce qu’en jugement et en grandeur d’âme c’était… Oh, Eva s’en fichait pas mal, après tout, qu’elle l’insulte… Mais cette jeune fille avait une fâcheuse tendance, au bout de quelques minutes, à se croire plus adulte qu’elle. Ce qui pouvait se comprendre, après tout… Oh oui, quel sentiment louable que le sien, de vouloir préserver et guérir son père, quelle fille modèle, quelle personne responsable… Et gavante. Nix devenait un obstacle fondamentalement ennuyant. Et qui méritait bien qu’on la remette à sa place. Qu’elle redescende quelque peu de son piedestale sur lequel elle montait elle-même… sans même s’en apercevoir, d’ailleurs.

Nix était persuadée d’avoir raison. Persuadée que tout ce qu’elle disait ne pouvait être que la vérité. Bien, qu’elle fasse, ce n’était pas Eva qui allait l’en dissuader… Sauf quand il s’agissait d’interdits la concernant.
Alors la jeune femme esquissa une petite grimace lassée lorsque sa rivale en termina en rappelant sa promesse d’en finir avec elle. Oui, certes… Ce refrain-là, elle le connaissait par cœur. Et elle ne semblait pas franchement s’en inquiéter. Même pas en sentant le poing de Nix se refermer sur le drap, non loin de son visage, comme pour souligner une menace qu’Eva trouva parfaitement dérisoire.

Alors la professeur haussa les épaules, et poussa un petit soupir volontairement agacé, qui prit une tournure quasiment moqueuse, quand elle se mit à répliquer finalement :


- Je ne voudrais surtout pas avoir l’air de critiquer, mais j’ai comme l’impression que tu radotes, ma grande… Parce que bon, tu es bien gentille, mais à ta place j’arrêterais de me fatiguer à répéter partout que tu veux me tuer… Je pense que l’idée est bien ancrée dans tous les esprits maintenant, c’est même devenu un mythe. Alors laisse tomber, sincèrement ça devient lourd… Ou alors change de refrain, je sais pas… Mais le « je veux te tuer », à la longue, c’est un petit peu lassant… Tu connais l’histoire du garçon qui criait au loup ?

La jeune femme, toujours allongée en-dessous de Nix, comme si elle était véritablement à sa merci, lui décocha un sourire amusé qui pourrait avoir une fâcheuse tendance à énerver même des gens plus calmes que la fille du Directeur, mais ne sembla pas attendre la moindre réponse à cette question qui n’en était pas vraiment une. Elle soupira encore, mimant un faux agacement :

- Enfin bref, il y a tout de même une chose que tu n’as pas dû bien comprendre… C’est marrant, je croyais que tu me connaissais mieux que ça, à force… Je ne fais rien qui ne m’apporte quelque chose en échange… Alors oui, effectivement, je t’avoue que cela m’ennuierait fortement d’être privée des exploits de ton cher papa, mais vois-tu, j’ai du mal à saisir ce que tu attends de moi exactement… Aider ton père… Ah, c’est une notion très noble, je dois bien l’admettre… mais dans la pratique, cela consiste en quoi exactement qui puisse devenir intéressant ?… Lui refuser mon lit, un truc dans le genre ?… Je n’y vois absolument aucune satisfaction personnelle…

Eva parut un instant songeuse, comme si elle cherchait encore où serait le point positif dans le fait de cesser toute relation suflureuse avec le Maître de l’Envie… sans rien trouver. La jeune femme prit un air fataliste, tout en redressant son regard en direction de Nix, pour ajouter d’un ton faussement dramatique, mais qui prouvait bien qu’elle était on ne pouvait plus lucide quant à sa propre façon d’être :

- Ah la la… Egoïsme quand tu nous tiens…

La jeune femme laissa glisser entre elles un moment de silence pesant, durant lequel elle sembla analyser chacun des traits du visage menaçant qui se tenait au-dessus d’elle, et qui pouvait à tout instant, sur un coup de folie ou de rage, tenter d’en finir avec elle. Cela ne la déstaliblisa pas le moins du monde, et ce pour une raison qu’elle énonça enfin, d’un ton qui parut ironique, mais qui n’avait jamais été aussi sérieux :

- Oh, une dernière petite chose, tant que j’y pense… Je voulais te prévenir que si jamais tu prenais encore une fois la peine de me menacer, je me verrais dans l’obligation de coucher avec toi.

Menace ? Oui, sans aucun doute possible… Menace très originale, mais menace tout de même. D’autres, à la place de Nix, auraient compris cette dernière phrase comme la plus belle chance qu’ils pourraient jamais avoir. Mais pour la fille du Directeur, pour la rivale d’Eva Eden, cela pouvait avoir quelque chose d’infiniment inquiétant… Parce que la Luxure en était parfaitement capable. Et si elle le voulait, Nix ne pourrait rien y faire… elle en était d’ailleurs entièrement consciente.

Ce fut donc un regard acéré, profond et terrifiant de sensualité et de défi qui se releva vers la fille du Directeur. Dans les iris purs de la jeune femme, quelques petites étincelles d’une inquiétante couleur orange vacillaient, puis s’évanouissaient aussi vite…
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyJeu 13 Mar - 20:04

Nix n'avait pas l'air franchement contente de la réponse d'Eva. Et si, jusqu'ici, elle semblait vaguement capable de se retenir, il était terminé, le temps où elle cherchait à s'expliquer. Elle ne souriait déjà plus, et son unique oeil, qui pouvait être doux ou indifférent, ne laissait refléter qu'une haine certaine. Si Eva Eden voulait embêter son interlocutrice, et la pousser à bout, elle s'y prenait à la perfection.

Peut-être, d'ailleurs, que la Professeur de la Luxure faisait exprès. Après tout, la situation était parfaitement simple : pour que Nix perde patience, il fallait coucher avec son père, le faire plusieurs fois, s'en vanter ou seulement le montrer, et ne pas le faire qu'avec lui. Eva parlait avec perfection du mal qu'elle pouvait faire, simplement pour son propre plaisir, au Directeur. Et la jeune fille ne supportait pas cela. Elle ne voulait pas que son père se détruise - et elle ne savait pas si elle devait bien prendre le terme "noble" au sujet de ses envies - , et surtout pas dans les bras d'une telle pétasse.

Ses petites lèvres n'avaient plus rien d'un sourire. Un vague rictus pouvait se voir, entre l'ironie et la cruauté pure. Elle était au bord de la conscience de ce qu'elle faisait. Elle peinait même à ouvrir la bouche pour répondre aux affronts, divers et nombreux, qui lui avaient été lancés. La princesse du Val avait désormais des vagues airs de sorcière... charmante, certes, mais démoniaque.


-Vous... je ne vous demande pas forcément de lui fermer votre lit, mais de le fermer aux autres, et vous...

Elle laissa sa phrase se perdre dans son propre silence. Finalement, elle sembla ravaler sa pensée, ou tout du moins oublier de l'énoncer. Ses doigts se serrèrent un peu plus contre les draps, de plus en plus menaçants, jusqu'à ce qu'elle cesse son étreinte, en se mordillant la lèvre inférieure. Une certaine sensualité, paradoxale, s'échappait de ses traits. Elle avait l'air plus dangereuse, plus décidée aussi, plus mature... en quelque sorte.

Le reste des paroles d'Eva n'eut pas de réponse, au début. Seulement un silence pesant, un visage déformé par la rage certaine d'une enfant qui se trouvait face à celle qu'elle jugeait être l'assassin de son père. Nix ne comptait pas se laisser faire ainsi. Elle ne comptait pas devenir une idiote incapable. Elle sauverait son père des bras d'une salope.


-Je ne vais plus vous menacer, n'ayez crainte... Et puis, de toutes manières, vous n'oserez jamais. Pensez seulement à la réaction de mon père, si vous vous êtes trop approchée de moi.

Peut-être que les mots d'Eva avaient fait un quelconque effet... ou peut-être pas, finalement, puisque la demoiselle plongea vivement ses doigts vers la gorge de la professeur, qu'elle chercha immédiatement à étrangler. Ne jamais rater une occasion pareille... L'étreinte de ses doigts, à peine tremblante, suffisait à sentir toute la détermination qu'elle possédait. Eva devait mourir. Elle allait la tuer. Maintenant.

Et son père pourrait enfin songer à vivre heureux.

Décidément, ce futur, cet avenir qu'elle allait leur offrir serait parfait. Nix trouverait bien quelqu'un pour remplacer cette pétasse. Elle saurait conseiller son père pour quelqu'un de plus juste. Arabelle n'était probablement pas la plus intéressée, mais il y avait d'autres anciens élèves de la Luxure pour s'en occuper. Des élèves qui ne seraient pas forcément des pétasses.

Tout le monde sauf elle, de toutes manières. Tout le monde sauf cette égoïste, sauf cet assassin. Quelle crève. Vite, resserrer l'étreinte de ses doigts fins, pour qu'elle meure. Nix en avait assez d'attendre, assez de la voir bouger son cul devant les autres. Il fallait mettre fin à ce carnage, et elle le ferait à la perfection.


[HRP : C'est pas long, mais tu ne vas pas tarder à arriver, et je ne voudrais pas te faire attendre, ma Petite Mousse chérie Razz. Et puis j'avoue qu'à part faire ce que j'ai fait, je voyais mal quoi ajouter XD]
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyDim 16 Mar - 1:43

Situation fortement inconfortable. Eva s’en rendait-elle seulement compte, ou son insouciance allait jusqu’à ne pas remarquer qu’elle se trouvait présentement à la merci d’une rivale dont les yeux brûlaient d’une rage meurtrière ? Peut-être était-elle tout bonnement stupide, après tout… Peut-être les suppositions de Nix étaient-elle tout à fait justes et justifiées… La jeune femme ne parut pas remarquer qu’une menace d’autant plus perceptible planait au-dessus d’elle, et se rapprochait dangereusement. C’était elle-même, qui la faisait se rapprocher… volontairement ?

Il fallait bien admettre que si stratégie il y avait, celle de la Luxure avait quelque chose de fondamentalement paradoxal… Ou bien, décidément, Eva était purement aveuglée par son besoin de se sentir vivante. Aveuglée par une résolution simplement égoïste, celle de ne pas se laisser dicter sa conduite par qui que ce fût. Et laisser libre court à ses pulsions, à n’importe quel prix… Se mettait-elle donc sciemment en danger ?

Le danger avait un goût infiniment délicieux sur les lèvres d’Eva, et plus encore après qu’elle eût prononcé sa propre menace détachée… Son regard brillait d’autant plus, traversé de flammes orangées qui n’étaient encore que des illusions éphémères. Mais d’où venait vraiment le danger ?… de cette jeune fille aux yeux terrifiants de rage et d’envies assassines, ou de celle qui s’étirait langoureusement sous elle, apparemment inoffensive ? Oh, apparemment… Juste, « apparemment » inoffensive. Car la jeune femme n’avait jamais été si dangereuse et inquiétante qu’en cet instant précis.

Une moue comique lui vint, qui n’en terrifia que davantage. Fermer son lit à tout le monde, sauf Caliban ? L’idée en elle-même avait quelque chose de… d’incongru. De contre-nature… Nix le faisait-elle exprès, ou était-elle définitivement stupide ? La fille du Directeur était venue dans les appartements de la Luxure pour… pour lui apprendre la notion de fidélité ? Rien qu’à cette pensée ridicule, Eva sentit une forte envie de rire la prendre, et affleurer jusqu’à ses lèvres… Son rire silencieux se dessina dans son regard affreusement charmeur, juste au moment où sa rivale ajoutait qu’elle n’avait plus l’intention de la menacer… et qu’elle suggérait qu’elle était intouchable.

Et cette fois-ci, Eva ne retint nullement l’éclat de rire qui franchit sa bouche, aussi léger et envoûtant qu’il était ironique et presque cruel… Nix croyait donc qu’elle n’oserait pas ? Alors cette jeune personne la connaissait encore plus mal qu’il n’y paraissait… Oui, vraiment. Pas d’interdit, pas de limite… Pourquoi y en aurait-il eu ? Elle ne craignait pas Caliban… peut-être même n’avait-elle pas véritablement la notion de la mort. Brûler de passion, c’est se croire immortelle, n’est-ce pas ?

A peine le rire de la jeune femme avait-il franchi ses lèvres, que les mains de Nix se refermèrent sur la gorge de la Luxure, sans que celle-ci s’en montre surprise le moins du monde… ou ne fasse simplement mine de se débattre. Son regard se fit plus acéré, plus profond et plus hypnotique encore, alors que son rire s’étouffait dans sa gorge, et que son souffle se faisait nettement plus saccadé… Saccadé parce qu’on l’empêchait d’atteindre ses poumons, bien sûr, et non pas sous l’effet d’une peur quelconque. Parce que la peur, elle n’y était pas… Mais alors pas du tout. Eva arborait toujours son sourire charmeur, même maintenant… Même alors que sa vie ne tenait peut-être à plus grand-chose d’autre qu’une pression de doigts… De doigts meurtriers qui n’hésiteraient pas, c’était une certitude.

Mais il y avait une petite chose que Nix n’avait pas dû calculer, avant de perdre son sang-froid… Elle n’avait que quinze ans. Et elle s’opposait à une femme de presque trente ans… Une femme, en quelque sorte dans la force de l’âge. Et qui n’hésiterait pas, elle non plus, à se servir de cet avantage. Intouchable, la petite chouchoute ? Non, c’était un cas de légitime défense… C’était à cela que songeait paisiblement Eva, sans bouger le moins du monde, tandis que de petits poings rouges se mettaient à danser devant ses yeux.

Elle prit cela comme le signe qu’il fallait peut-être faire quelque chose, tout de même… Alors, sans plus prévenir, ni perdre seulement son sourire calme et ironique de circonstance, elle posa ses deux mains sur les poignets de Nix, qui continuait d’enserrer son cou, et enfonça profondément ses ongles dans sa peau, jusqu’à la faire saigner. Lui faire sentir la douleur, même si elle savait que cela ne la ferait pas lâcher prise… En revanche, ce qui pouvait la faire lâcher prise, ce fut le coup de genoux qu’elle envoya sans se retenir, dans les côtes de son adversaire, avant de faire basculer la jeune fille par-dessus elle, en profitant du moment de surprise… En deux ou trois secondes maximum, Nix dégringola donc du lit, et fut rejoint par une Eva toute souriante, qui se positionna à califourchon au-dessus d’elle, pour l’empêcher de faire le moindre mouvement, et qui saisit ses poignets, pour les poser de chaque côté du visage de la jeune fille, les plaquant au sol.

Des marques rouges striaient son cou aux courbes enjôleuses, signe que Nix n’était probablement pas si loin du but que cela. La respiration qui filtrait à travers les lèvres pulpeuses d’Eva était sifflante, certes, et vaguement irrégulière, mais le reste de son visage respirait la maîtrise. Nulle terreur, nulle hésitation… Mais qu’avait-elle l’intention de faire, à présent ? Mettre sa menace à exécution ?... Il s’écoula un moment de silence et d’immobilité relative, durant lequel le regard de pierre précieuse d’Eva s’appliqua à sonder celui de la jeune fille qu’elle maintenait plaquée au sol… et qui la détestait de toute la violence de son être.

Peu lui importait. Mais l’évènement avait une teinte d’inconnu, de danger et de fièvre qui lui plaisait beaucoup… Elle pouvait faire de Nix précisément ce qu’elle voulait… A ses risques et périls. Et il fallait croire qu’Eva n’était pas le genre de personne à se laisser impressionner par le titre « la petite protégée du Directeur », bien loin de là… La jeune femme passa sa langue sur ses propres lèvres, sensuellement, et la lueur orange de son regard s’accentua progressivement, alors qu’elle murmurait enfin :


- Pour que je ferme mon lit aux autres… il faudrait que ton père en fasse bien plus que ce qu’il fait déjà, et je doute que cela te plaise davantage… Et puis… Lui-même ouvre bien le sien à d’autres encore… les plateaux de la balance sont parfaitement bien équilibrés, tu ne crois pas ?

Imperceptiblement, le pouvoir d’Eva commença à se faire sentir, de sorte que Nix aurait presque pu sentir le besoin de répondre "oui" à la jeune femme, simplement parce qu’elle ne pouvait pas faire autrement qu’être d’accord avec une créature dont les charmes se dévoilaient pleinement à elle, avec une soudaineté et une netteté incroyable. Le Flux, dans les veines de la Luxure, modifiait peu à peu le degré de phéromones entre elles, de sorte que la fille du Directeur se trouva tout bonnement incapable de ne pas ressentir un désir violent pour celle qui la plaquait toujours au sol.

Eva approcha langoureusement son visage de celui de Nix, et plongea son regard à mi-chemin ente le vert et le orange, obnubilant, dans celui de la jeune fille, pour murmurer, son souffle tiède et délicieusement attirant caressant la joue de l’élève :


- Ne me sous-estime jamais, Nix Leviaz… J’ose tout ce que je désire…

Le mot « désire », prononcé par cette bouche sulfureuse, résonna aux oreilles de la victime comme le plus irrésistible des appels. Eva poussa un vague soupir tentateur, puis se redressa légèrement, sans pour autant bouger réellement de sa position. Elle usait de son pouvoir, certes, mais elle ne le faisait pas entièrement… Elle pouvait faire bien pire que cela. Nix, même si elle ressentait un fort et incontrôlable désir pour la femme en face d’elle, avait encore une certaine lucidité qu’Eva lui laissait volontairement… Une lucidité qui lui permettait de se rendre compte jusqu’où pouvait aller la Luxure… Une lucidité qui lui permettrait d’être sûre qu’Eva oserait.
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyLun 17 Mar - 1:05

Non, ce n'était pas son propre sang qui la calmerait dans sa fureur meurtrière. Même si elle devait perdre une partie de son corps, elle n'en aurait rien à faire. Cela serait pour son père, et son âme toute entière appartenait à cet homme. Peu lui importait si elle devait souffrir pour arriver à son but. Peu lui importait son corps de princesse qui s'effritait durant ses batailles et son adoration.

Ceci dit, si elle ne desserra pas tout de suite ses poignets, elle lâcha prise quand elle reçut un coup dans les côtes. Le souffle coupé, ses doigts quittèrent la peau si souvent touchée, rouge sous sa rage. Salope. Nix atterrit dos contre le sol, sans avoir le temps de réagir, les poumons de nouveau vides. Et là encore, l'effet de surprise fut tel qu'elle ne put pas empêcher la maîtresse de la Luxure de la bloquer contre le sol.

Le regard de la jeune fille ne bougeait plus, fixant les yeux d'Eva qui devenaient dangereusement oranges. Alors elle était là, la raison qui faisait qu'elle était prof de la Luxure ? Elle empêchait les gens de bouger et les poussait, en quelque sorte, à un viol mental ? Elle n'en avait rien à foutre, de sa question. Elle savait qu'entre deux maux, elle avait choisi, et même si elle détestait cette femme, elle préfèrerait encore qu'il n'ait de rapports qu'avec elle, et qu'elle fasse de même de son côté.

Malheureusement, Eva faisait en sorte de la pousser à répondre ce qu'elle ne pensait pas. Et il fallait avouer que son père était doué, et que, du coup, elle ne pouvait pas vraiment se battre contre un tel pouvoir. Merde, cette pétasse commençait à jouer avec ses phéromones, et elle, elle la voyait de plus en plus attirante. Nix ferma les yeux rapidement, mais cela n'arrangeait en rien la situation. Elle pouvait simplement s'empêcher de regarder... ou non. Elle n'avait aucun problème pour voir les paupières fermées.


-Oui... non.

Voilà, elle n'avait pas réussi à empêcher ce oui de franchir ses lèvres, elle n'avait pas réussi à retenir ses paupières. Son oeil bleu-nuit fixait dangereusement les volutes orangées des yeux de la Luxure. La demoiselle rageait, et désirait tout autant. Elle haïssait cette femme capable d'arriver jusque là. Elle la haïssait parce qu'elle savait qu'aucune d'entre elles ne lâcherait prise. Elle la haïssait, enfin, parce qu'elles allaient probablement aller, l'une comme l'autre, plus loin.

Déjà, Nix ne savait pas trop comment empêcher son corps de s'approcher de celui d'Eva. En quelque sorte, elle la remerciait de la retenir. Sinon, nul ne sait où elle en serait. Son souffle était déjà dangereusement saccadé. Elle ne supportait pas se sentir ainsi. Jusqu'ici, cela ne lui était jamais arrivé. Jamais aussi fort, en tous cas. La fille du Directeur fuyait un peu ce genre de relation. Parce que cela ne lui ressemblait pas, parce qu'elle ne voulait pas perdre sa pureté.

Seulement, si elle écoutait son instinct, à cet instant précis, sa pureté, elle la jetterait bien loin. Eva utilisait son pouvoir sur elle, comme si de rien n'était. Salope. Elle n'était pas un objet. Elle avait envie d'elle, mais... bordel. Son oeil lui offrait déjà les courbes de la professeur de la Luxure, oubliant la présence de ses vêtements. Bien sûr, elle voulait les toucher. Bien sûr, elle voulait les prendre, en profiter, comme n'importe qui. Mais elle n'était pas n'importe qui, et, dans le paradoxe de la situation, il lui était hors de question d'approcher cette poufiasse. A mort. Elle devait la tuer. Elle devait mettre fin à cette attirance, une bonne fois pour toute. Peut-être en la frôlant avant... ? Non.

Eva exerçait, probablement en son âme et conscience, une torture radicale sur l'esprit de la demoiselle. Elle scindait à la perfection les désirs physiques et spirituels, en poussant Nix à haïr autant qu'à aimer, et, c'en était douloureux pour la jeune fille. Le souffle chaud de la jeune femme sur sa joue lui fit verser une larme de désespoir, tant il lui était doux et sensuel. Son soupir était encore pire, si merveilleux qu'il méritait d'être le dernier. L'élève cherchait à calmer sa respiration trop rauque, et ce vague sentiment de viol. Elle devait reprendre ses marques, maintenant, et vaincre cette poufiasse.

Elle redressa légèrement le visage. Bon, elle ne savait pas trop pourquoi. C'était instinctif, comme si elle était obligée de le faire. Une part de son cerveau hurla, la mettant en garde. Ce qu'elle ne contrôlait pas, c'était ce que cette femme qu'elle voyait nue lui imposait, en quelque sorte. Le jeu des phéromones. Ce pouvoir que son père avait créé. Malheureusement, elle n'arrivait pas à aller contre cet instinct. Un murmure franchit ses lèvres, sensuel et haineux.


-Crève... tu ne m'auras pas, grosse truie*...


Ouais, bon, ce qui suivit était plutôt contradictoire avec ses paroles, puisqu'elle déposa ses lèvres encore jeunes sur celles de la professeur de la Luxure. Son cerveau bouillonnait de jurons, tout en les effaçant au même moment, dans le chaos qui devenait le sien. Qu'Eva crève, et tout irait bien mieux. Et pourtant, son baiser était terriblement calme, doux, tendre aussi. Le charme princier de la demoiselle se sentait dans ses gestes, et, il fallait l'avouer, elle embrassait d'une manière plutôt agréable. Enfin, agréable, pas pour elle, parce qu'elle aurait préféré ne pas le faire. Tant pis, le mal était fait, et, les gracieux mouvements de ses lèvres ne parvenaient pas à se calmer.

... enfin, pas tout de suite, bien sûr. Mais quand elle réussit à faire un effort suffisant de volonté pour diriger comme il le fallait son corps, elle planta avec rage ses dents dans la lèvre inférieure d'Eva, jusqu'à en sentir le sang couler dans sa bouche... et encore, le mot était faible, car le goût métallique qui glissait sur sa langue ne la fit que resserrer son étau. Elle voulait percer la chair, faire en sorte que ses canines se rejoignent, et entendre la douleur de cette salope. De cette magnifique salope, certes, mais il fallait qu'elle meurt, il fallait qu'elle la fasse souffrir.

Sans desserrer les dents, les lèvres frôlant sensuellement celles d'Eva alors qu'elle parlait, Nix dit quelques mots :


-Tu ne m'auras jamais si tu ne viens pas me chercher... mon amour... Merde. Salope.

Maintenant, restait à se séparer d'elle... ou à s'en approcher un peu plus. Mince, elle ne savait déjà plus ce qu'elle voulait le plus, entre ces deux solutions. Entre la mort, et le corps de cette femme, en face d'elle. Si son oeil voulait bien arrêter de littéralement dévêtir sa professeur, peut-être qu'elle s'en sortirait bien mieux, aussi. Dans un sursaut de conscience, elle se promit de parler de ce pouvoir à son père... de ces pouvoirs, d'ailleurs. Cela n'allait pas du tout.

Ou plus exactement, cela allait beaucoup trop bien. Elle gémit, et le ton était bien proche d'un appel d'amour.


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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyMar 18 Mar - 18:15

Le sourire charmeur et dangereux de la jeune femme s’agrandit légèrement, en une expression de pure satisfaction… Satisfaction qui ressembla presque à la tentation la plus délicieuse… et la plus inaccessible. Eva cligna de ses yeux de plus en plus orangés, sans desserrer le moins du monde son étreinte autour des poignets de sa victime. La victime en question venait de prouver, bien malgré elle, que la Luxure remportait en partie la bataille… Nix n’avait pas pu s’en empêcher. Elle avait répondu « oui », avant de se reprendre… Et c’était plus qu’il n’en fallait à Eva. La jeune femme savait-elle que la fille du Directeur ne pourrait pas résister à ce terrible pouvoir que Caliban lui avait offert ? Peut-être que oui, peut-être que non… Personne ne le saura jamais…

… Mais à présent, elle savait. Elle était on ne pouvait plus consciente des troubles qui agitaient Nix, pour la simple et bonne raison qu’elle avait voulu les causer. En tout état de conscience… Utiliser le flux pour jouer sur les phéromones de ses victimes, cela avait, certes, un charme certain, et cela donnait une facilité presque désespérante pour séduire n’importe qui. Mais Eva n’en avait pas véritablement besoin… Elle ne s’en servait pas pour attirer les gens jusqu’à ses draps de soie… Elle ne l’utilisait que pour mieux les torturer. Un désir sadique, qui ne se devinait pas forcément au premier regard… mais que Nix pouvait aisément lire dans les yeux de flammes de la jeune femme qui la surplombait.

Irrémédiablement, Eva commençait très sérieusement à trouver la situation actuelle digne d’être… davantage développée. Si son geste de départ avait été simplement celui de défendre de sa vie, voir même de donner une leçon à cette petite peste, son intention, à présent, offrait des horizons plus larges… ce qui n’était pas un excellent présage. Ce n’était pas véritablement le fait d’être en partie maître de la situation, qui la grisait à ce point, mais plutôt l’idée de la torture physique et mentale dont elle était l’auteur, et qu’elle lisait dans les yeux de la jeune fille… Elle s’en rassasiait avidement, son visage aux traits douloureusement sensuels orné de cette expression terrifiante, alliant désir enivrant et danger inévitable.

Son regard hypnotique, à faire frissonner d’envie ou d’appréhension, s’accrocha à cette larme qui glissa lentement le long de la joue de la jeune fille, lui offrant un sentiment d’autant plus grisant de sensualité que de cruauté plaisante… La jeune femme esquissa une petite moue que Nix ne put que trouver irrésistible, lorsque l’élève de l’Orgueil redressa son visage vers elle. Eva savait que ce geste était de son fait… que la jeune fille, toute lucide qu’elle la laissait être, ressentait un désir réprouvé pour elle… Le regard de Nix, courant sur les courbes de son corps, l’attestait plus encore.

Impitoyable, Eva approcha elle aussi son visage de celui de Nix, glissant sa langue sur ses propres lèvres, avec l’indifférence la plus totale envers le murmure haineux qui parvint jusqu’à elle. L’insulte aurait pu la faire hausser un sourcil, tant elle était inconvenante… Grosse truie ?… C’était bien la première fois qu’elle obtenait une appellation de la sorte… Cela eut tendance à l’amuser profondément, et peut-être aurait-elle laissé échapper son rire terriblement sensuel, si elle n’avait pas eu l’intense satisfaction victorieuse de sentir les lèvres douces de Nix se déposer sur les siennes.

Eva ferma les yeux, gardant les poignets de la jeune fille étroitement serrés entre ses doigts… Son pouvoir ne parut pas tout à fait rassasié de cette victoire. Tout au contraire, le Flux dans les veines de la jeune femme, sembla accentuer son effet sur sa victime… La Luxure se délectait purement de la situation, comme d’un plaisir rare qu’elle devait saisir. Mais un plaisir bien particulier… presque cuel. Car elle ne répondit pas au baiser de la jeune fille… Elle la laissa l’embrasser, et fondre bien malgré elle dans ce léger goût sucré que la bouche d’Eva gardait constamment… Sans réponse… Frustration d’autant plus forte, pour Nix, puisque l’élève éprouvait à la fois le besoin de sentir la Luxure réagir à ses mouvements, et la haine accentuée envers Eva.

La scène avait d’autant plus cet air de torture insupportable que la jeune femme profitait pourtant bel et bien d’un baiser qu’elle trouvait, il fallait bien l’avouer, plutôt agréable, empreint d’une douceur et d’une grâce qu’il fallait bien qu’elle reconnaisse à Nix… Oh, mais elle le lui reconnaissait sans conteste… Après tout, elle n’avait rien contre elle… à partir du moment où elle cessait de lui mettre des bâtons dans les roues. Nix n’avait pas eu l’air d’avoir compris ce principe… et il fallait bien qu’elle en assumât les conséquences.

Et puis l’élève eut un sursaut de conscience, qui ne sembla par surprendre Eva… Peut-être s’y était-elle attendue, puisqu’elle savait pertinemment qu’elle laissait une légère marge de conscience à sa victime… Elle ne cilla pas, ne réagit pas le moins du monde lorsque le baiser tendre se transforma en morsure violente… Tout au contraire, la jeune femme sembla frémir légèrement, et laissa échapper un vague soupir tentateur, alors que le goût métallique et amer du sang… de son sang, glissait le long de ses lèvres, et jusque dans sa bouche. Ce vague éclat de fer, acide et terriblement sensuel, la fit rouvrir des yeux d’une couleur orange pure… si pure qu’ils ne laissaient plus rien présager de bon. Le Flux qui agitait les veines de la jeune femme brouilla encore plus confusément les sens de Nix, activant les phéromones autour d’elles avec une intensité qui aurait peut-être dû ne pas exister…

La fille du Directeur ne desserra pas les dents, seule marque de cette haine qu’Eva la laissait encore libre d’avoir… Eva, qui visiblement, n’en était que plus satisfaite, et n’affichait aucunement les marques d’une souffrance qui devait cependant se faire ressentir, à l’image du liquide rouge qui glissait le long de son menton. Une douleur, certes… Lancinante, sans doute… Mais incroyablement grisante. La Luxure se cambra légèrement, au-dessus de Nix, tandis qu’elle lui murmurait encore des mots contradictoires… Eva joignit volontairement un gémissement à celui de sa victime, puis fit glisser une langue sensuelle sur les lèvres de la jeune fille, qui s’évertuait à la mordre, encore et encore…

Cependant, l’attirance pour Eva se fit plus forte, si bien que le mouvement avide de la langue de la Luxure réveilla en Nix des pulsions d’autant plus désirées qu’elles étaient haïes… et la força progressivement à desserrer l’étreinte de sa morsure, jusqu’à permettre à Eva d’éloigner de seulement quelques millimètres ses lèvres ensanglantées. La jeune femme rattrapa gracieusement le sang qui coulait de sa bouche, de sa blessure, et jusque sur son menton, en un geste absolument terrible de volupté, avec le bout de sa langue, puis esquissa une petite moue malicieuse, en baissant la tête vers Nix, ses cheveux sombres encadrant un regard de braise :


- Tututut… Reste polie, voyons, ma belle…

Ses lèvres rouges revinrent s’approcher lentement de la peau douce de la jeune fille, la frôlant simplement, xour laisser sur sa joue une marque ensanglantée… Délicieusement ensanglantée. Les yeux d’Eva se rivèrent dans ceux de sa rivale, luisant d’un feu infiniment dangereux, soudainement… Sans limite… Comme son pouvoir tendait à devenir, sur Nix. Lucidité… elle devait la lui laisser, certes… mais pas jusqu’à un certain point. Et plus les minutes s’écoulaient, moins les pensées de Nix devenaient intelligibles et nettes. La voix de la jeune femme, au-dessus d’elle, semblait avoir la tonalité même du désir non-assouvi. Inaccessible… mais qu’on ne peut éviter.

- Venir te chercher ?… Non, Nix… C’est toi qui va venir à moi… Crois-moi… Je te l’ai dit… Quand je désire… j’obtiens tout…Tout…

Eva se pencha soudainement, offrant non seulement à sa victime une vue plongeante sur sa poitrine, que Nix ne pouvait que grandement apprécier, mais surtout, approchant ses lèvres du poignet droit de la jeune fille, qui saignait lui aussi, strié de marques d’ongles… La jeune femme adressa à Nix un clin d’œil malicieux empreint d’une lueur malsaine, puis entreprit de lécher précautionneusement le sang sur la peau de l’élève, d’une manière qui incitait à la démence… Elle s’humecta les lèvres avec délectation, puis frôla le visage de Nix, pour tracer de nouveau des courbes languissantes sur le second poignet blessé de la jeune fille.

Puis, sans plus de préambule, elle se redressa encore, s’éloignant volontairement d’une Nix qu’elle poussait malgré elle au désir… Désir incontrôlable. D’autant plus incontrôlable qu’Eva prenait grand soin de ne pas le satisfaire. Elle s’éloigna sensiblement, desserrant vaguement son étreinte autour de ses poignets, comme pour l’inciter à se débattre pour qu’elle la lâche entièrement… ou pour une autre raison encore plus malsaine.

Le visage d’Eva dévoilait des charmes dangereux… presque trop. La Luxure accédait à un tout autre plaisir. Celui de torturer par le désir une jeune fille qui la haïssait de toute son âme… Qu’y avait-il de pire que de désirer quelqu’un que l’on déteste ?… Oh, il y avait quelque chose de pire. Et Eva le mit en pratique… Désirer quelqu’un que l’on déteste… et ne pas pouvoir assouvir son désir. Car la Luxure ne vint pas chercher Nix… elle attendit que la jeune fille vienne à elle… pour mieux la repousser. Pour mieux briser la frontière devenue infime, entre la haine et le désir…
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyMar 18 Mar - 19:56

Nix avait cela de particulier qu'aucune blessure physique ne semblait pouvoir l'arrêter. La torture n'avait que peu d'effets sur elle, et même, lorsqu'elle était essentiellement mentale, la jeune fille avait un caractère suffisamment étrange pour n'en souffrir que rarement. Briser les défenses de Nix Leviaz, s'était s'attaquer à une forteresse inexpugnable. Ou presque.

Parce que, après tout, elle était encore humaine. Et elle pouvait, à son grand regret, désirer. Le problème, c'était qu'Eva Eden avait le pouvoir de motiver les désirs. Oh, d'habitude, elle ne s'en servait pas. Du moins, Nix pensait bien que la professeur n'avait pas besoin de plus d'artifices que sa propre science, en temps normal. Se retrouver face à sa rivale, par contre, pouvait justifier l'apparition de ces yeux délicieusement orangés.

Elle n'avait pas besoin qu'on lui dise ce qu'il se passait. Elle se sentait parfaitement sombrer dans un désir forcé, qui la poussait, petit à petit, à se laisser faire... à attendre que l'on réponde à des gestes qu'elle ne dirigeait qu'à peine. Eva la rendait fébrile, faible, la poussait à relâcher l'étreinte de ses dents. Nix le regretta : l'odeur et le goût métalliques avaient une tendance à déplacer sa concentration sur autre chose. Sur la douleur et non sur le plaisir. Elle aurait préféré que cela dure encore bien longtemps... Mais avec Eva, le sang qui était encore quelques instants avant son allié, devenait une meilleure façon de l'attirer. En vain, elle chercha à quitter la danse de cette langue face à elle. Et elle se contenta de répondre par un grognement à l'incitation à demeurer polie. Bien sûr, toutes les victimes de viol devraient être polies, non ? Poufiasse.

Décidément, l'odeur métallique n'était plus son allié. Le liquide chaud qui glissait sur sa joue était désirable. Eva la rendait de plus en plus folle, et Nix commençait à vouloir se laisser aller. Ce serait un mauvais moment à passer, certes, mais elle se réveillerait avec le sentiment que le mal serait fait. là, le subir, rester consciente qu'elle ne pouvait plus rien faire, c'était pire que tout. Et cette salope, au-dessus d'elle, en était parfaitement consciente. Nix aurait voulu insulter la jeune femme, mais elle ne put que lui répondre par un gémissement des plus agréables. Elle s'en voulut pour cela, et la détesta.

Le sort qu'Eva lui lançait était bien loin de s'arrêter, pourtant. La langue de cette démone prenait soin de mêler leurs sangs, tout en la faisant trembler d'envie d'aller plus loin. Nix s'accrochait avec peine à la conscience qu'elle voulait lâcher. Des bribes de pensées, à peine arrivées qu'elles étaient chassées, lui murmuraient qu'elle s'était promis de ne jamais offrir un tel moment avant d'être parfaitement consciente de contrôler la situation, et des sentiments de la personne qui partageait cette intimité. Bon, d'un côté, oui, elle savait très bien qu'Eva la haïssait, il n'y avait pas de problème. Mais elle ne contrôlait plus rien, elle. Elle ne savait plus comment repousser la professeur, et sentait que plus le temps passait, plus Eva frôlait son corps, plus elle observait cette poitrine en face d'elle - saleté de pouvoir qui voyait au travers des choses - , moins elle contrôlait son corps. Si elle ne pouvait pas faire autrement, alors, qu'elle perde vite la fleur de sa virginité, que cette salope arrête. Avant qu'elle n'en vienne à oublier ce qu'elle désirait pour son père.


-Papa...

L'enfant chercha à s'attacher au visage de son père, pour oublier la situation. Ne plus voir cette professeur dont le corps s'offrait trop bien à son oeil bleu-nuit. Elle regretta tout autant qu'elle apprécia qu'elle s'éloigne d'elle. Voilà, maintenant, qu'elle s'en aille... ou qu'elle revienne. Elle ne savait déjà plus. Donc, elle devait bien se rendre compte que la situation était désastreuse. Un temps d'immobilité accueillit l'idée que ses poignets étaient un tout petit peu plus libres.

Bon. Il fallait visualiser ce qu'elle ressentait réellement... du désir, oui, certes, mais normalement, elle devait haïr cette femme. Elle la haïssait, oui. Elle voulait continuer dans son élan, la tuer. Elle voulait la posséder... frôler cette peau qu'elle pouvait déjà observer... la faire souffrir, et frémir tout à la fois. Qu'elle réponde à ses gestes, quels qu'ils soient...

Une larme s'écrasa à côté de son poignet gauche. Elle ne pouvait rien faire. ni la tuer, ni la toucher, ni recevoir l'aide qui lui aurait été si bénéfique, de son père. Et peu importait s'il l'aurait engueulée, s'il aurait utilisé ses pouvoirs sur elle pour la punir. Cela serait toujours mieux que cet instant précis, toujours mieux que de vouloir partager l'intimité de cette femme... si belle. Le Flux d'Eva était de plus en plus fort, la rendant démente... se perdre entre deux désirs contradictoires lui était douloureux...


-Eva, ma douce...

C'était très rare qu'elle l'appelle ainsi, par son prénom - si cela lui était jamais arrivé -, et le "ma douce" était parfaitement irréel venant de Nix. Le ton de sa voix trahissait l'avancée dans le désir dans lequel elle était déjà partie. La jeune fille ne se contrôlait déjà plus. Son corps n'appelait que la professeur...

-Si... tu ne me lâches pas... je ne pourrai rien... faire. Alors viens, je t'en prie...

Elle prenait encore la peine de la contredire dans une telle situation, cela en devenait presque héroïque. La jeune fille tenta de bouger ses poignets, mais sans grande conviction. Si la professeur avait vraiment désiré qu'elle vienne à elle, elle l'aurait lâchée complètement. Alors, heureusement... non, malheureusement, elle ne l'avait pas fait, et Nix jugeait qu'Eva n'avait pas plus envie d'elle que cela.

Ce regret, ce désir que cette idée emmenait en son coeur lui étaient haïssables. Elle voulut marquer sa désapprobation, mais ne put laisser échapper qu'un soupir d'envie. Sa respiration désordonnée devenait de plus en plus rauque, et son corps n'attendait que celui de sa rivale. Elle voulait un autre baiser, elle voulait le goût métallique des lèvres de la professeur de la Luxure. Le peu de conscience qu'il lui restait poussa un hurlement de désespoir dans sa tête, mais ce peu en question était déjà trop loin. Il ne pouvait rien faire face à ce désir que son corps tout entier ressentait, cette attente, ce besoin de voir la femme en face d'elle, de parcourir son corps de son oeil... en attendant qu'elle vienne assouvir ses sensations impérieuses...
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Eva Eden
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyJeu 20 Mar - 1:58

Il y eut quelque chose, à travers la folie dangereuse qui gagnait la Luxure, qui fit cligner des yeux la jeune femme… Quelque chose de tout simple, qui sembla soit la surprendre, soit simplement la déconcentrer momentanément. Ce fut l’appel de Nix à son père… Le sourire d’Eva ne s’en fit que plus sadique, et son regard de flammes glissa aussitôt en direction de la porte close de ses appartements. C’était par là que devait venir un peu d’aide, n’est-ce pas ? La supplique de l’élève de l’Orgueil n’avait fait qu’amplifier le besoin de la Luxure, qui consistait en une torture mentale qu’elle-même trouvait infiniment délicieuse. Oh bien sûr, elle n’en perdait pas sa lucidité, elle… Si Nix sombrait peu à peu dans la folie, sous le pouvoir du Flux de la jeune femme, Eva savait pertinemment ce qu’elle faisait. Ce qui, justement, était encore pire. Non, elle n’en était pas à se laisser sombrer dans une démence cruelle, celle de savourer cette sorte de revanche fort satisfaisante.

… Car après tout… elle n’avait pas véritablement besoin de revanche. Nix était persuadée qu’Eva la détestait. C’était faux… Eva détestait qu’on lui fixe des limites qu’elle n’avait pas envie de tenir. Encore moins lorsque c’était une gamine orgueilleuse qui s’en chargeait… que ce soit elle ou une autre n’aurait strictement rien changé. Mais voilà, c’était-elle… Un caractère bien trempé, face à un autre qu’il l’était tout autant. De quoi faire naître des étincelles… ou une situation comme celle-ci. Dans un sens, Eva n’avait pas eu le choix, si elle voulait seulement rester en vie… Quoique…

Mais à présent, au-delà du plaisir malsain qu’elle ressentait à faire souffrir Nix d’une façon si particulière, elle voulait surtout lui montrer quelque chose… Faire enfin entrer dans sa petite tête d’enfant autoritaire et gâtée, qu’elle ne menait pas tout le monde par le bout du nez. Et surtout pas Eva… Lui montrer de quoi elle était capable. Et la mention de Caliban n’arrêta nullement la jeune femme dans ce but. Fille du Directeur, ou du président lui-même, cela ne changeait rien à l’histoire. Lui monter simplement qu’elle ne pouvait pas tout maîtriser… Oui mais, jusqu’à quel point ?

Le murmure de Nix, aussi surprenant fût-il, ne déstabilisa pas Eva, comme il aurait pu le faire en temps normal… Peut-être s’attendait-elle à une appellation du genre de « ma douce », sans compter son prénom, qui jamais ne sortait de la bouche de la fille du Directeur… La jeune femme était on ne pouvait plus consciente de l’effet qu’elle produisait sur sa victime, pour la simple et bonne raison qu’elle en dirigeait chaque mouvance. Le ton de voix de Nix lui parut infiniment prometteur… Tout comme la suite de ses paroles.

« Je t’en prie… » Après avoir supplié son père de lui venir en aide, Nix venait de murmurer une supplique d’un autre genre, à l’attention d’Eva… L’une des seules choses que la Luxure attendait véritablement. Une occasion de dire « non », pour mieux frustrer une jeune fille dont elle attisait le moindre désir, sans plus vouloir s’arrêter… Pas encore. Alors Eva secoua gracieusement la tête, tandis qu’elle sentait sous ses doigts les poignets de la jeune fille bouger légèrement, sans témoigner d’une réelle conviction. La professeur ne s’en étonna pas, mais desserra encore un peu plus ses doigts, dans un geste terriblement lent, tandis qu’elle souriait à Nix.

Sourire on ne pouvait plus engageant, qui semblait tout bonnement inviter la jeune fille à se laisser faire… et qui pouvait presque paraître de bonne augure, et prêt à satisfaire les désirs forcés que Nix ressentait de plus en plus violemment. Mais la jeune femme avait-elle seulement l’intention de permettre d’assouvir quoi que ce soit ? Rien n’était moins sûr… Les flammes de son regard se firent encore plus vives, signe qu’elle augmentait quelque peu encore l’effet du Flux sur sa victime… lui enlevant ainsi davantage une part de la conscience qui lui restait, mais aussi, certainement dans le but de pourvoir à toute éventuelle protestation dont Nix pourrait être capable… Même s’il était fort peu probable qu’elle puisse tenter quoi que ce fût à présent…

Eva se redressa plus encore, et murmura doucement, d’une voix suave qui frôla agréablement les oreilles de Nix, de son timbre sonore et irréel. Haïssable et adorable.


- Non, ma grande… Je ne crois pas… Je crois plutôt que tu vas venir chercher ce que tu veux… Si tu le peux…

Un défi ? Oui, c’était peut-être un défi, après tout, mais qu’il aurait mieux fallu ne pas tenir… Un défi dont il était plutôt bénéfique d’ignorer l’existence. Ce dont Nix était tout bonnement incapable vu l’effet qu’Eva se forçait à avoir sur elle. La jeune femme se pencha de nouveau, pour approcher ses lèvres de la jeune fille, mimant le fait de vouloir l’embrasser à nouveau, sensuellement, pour assouvir cette envie qu’elle sentait en elle, celle de goûter encore au fruit défendu de sa bouche. Mais la belle était tout aussi délicieuse que cruelle… et ses lèvres charnelles ne firent que frôler celles d’innocence de Nix, avant de s’en éloigner tout aussitôt, avec un petit sourire taquin… Insupportable. Et douloureux de perfection.

Et puis soudainement, sans plus prévenir, les mains qui tenaient étroitement serrés les poignets de l’élève s’éloignèrent simplement, laissant la jeune fille plus ou moins libre de se redresser en partie… pour l’étrangler à nouveau peut-être ? Non, Nix, malgré toute la haine qu’on savait qu’elle ressentait pour Eva, était incapable d’avoir des envies de meurtre, en cet instant précis… Ou si elle en avait, elle était bien impuissante à les mettre en pratique, Eva y veillait. La laisser « libre de tout mouvement »… disons que c’était vrai, seulement en partie…


- Et maintenant, Nix ?...

Le murmure de la jeune femme résonna entre elles comme un appel, un incitation qui n’en était peut-être pas une, après tout… La Luxure, en un mouvement fluide qui ne fit que mieux souligner ses courbes déjà bien assez voluptueuses, dégagea entièrement le corps de Nix de l’étreinte du sien, et, assise à même le sol, elle se laissa glisser sensuellement un peu plus loin… comme pour mimer une distance qui l’attira encore d’avantage. Et maintenant ? Quelles étaient les intentions de la jeune inconstante ? Jusqu’où avait-elle l’intention d’aller ? Il était bien difficile de le savoir, quand bien même on aurait eu toutes les capacités de lucidité qui n’étaient plus permises à Nix, désormais.

Ce qui était certain, c’était qu’Eva semblait savoir précisément ce qu’elle faisait… et où elle se dirigeait. Elle avait parfaitement conscience de ce qui pourrait arriver… Caliban, dans tous les cas, n’apprécierait que guère. Peu importait, du moment que cette gamine comprenne enfin le message… Et cette gamine, justement, essaierait de la tuer, de se venger de cette humiliation dès qu’elle retrouverait ses esprits, Eva en était certaine… La question était de savoir à quel moment précisément…

La Luxure posa son regard couvant un brasier infernal sur le visage de sa victime, et esquissa un ravissant mouvement de tête pour mieux l’inciter à oser s’approcher, ou mieux la repousser par la suite… Advienne que pourra…


- Aurais-tu peur ?...

Non, ce n’était pas une provocation… mais un moyen encore plus commode de briser les dernières défenses de Nix.
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Nix Leviaz
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptyVen 21 Mar - 16:27

Dans une toute autre situation, les joues rougies de Nix auraient été charmantes à l'amant, ou l'amante, qui aurait été face à elle. Son souffle saccadé, poussé par le désir, son oeil mi-clos entre les larmes et le frémissement parfait, n'aurait laissé personne indifférent. Seulement, la situation n'était pas celle de deux personnes qui s'aimaient, seule la haine existait entre ses deux filles. Du moins, du point de vue de Nix, même si elle n'était plus capable du moindre discernement, Eva était l'être à éliminer de cette Ecole.

Bon, sur le coup, elle n'était pas capable de s'en rendre compte. Le Flux d'Eva, qui frémissait magnifiquement dans ses yeux orangés, lui empêchait d'être réellement consciente de ce qu'il se passait. Tout se brouillait avec une étrange volupté. Elle était sans défense face à ce pouvoir, et trop touchée pour s'en rendre compte. Seules les lèvres et les yeux de la professeur comptaient, comme des phares dans une nuit forcée... mais pas n'importe quels phares : ceux-ci l'amenaient directement sur les récifs, traîtres... délicieusement traîtres.

La jeune fille n'était même plus elle-même, et ne savait plus qui appeler à l'aide... En fait, l'envie même d'appeler de l'aide lui était effacée. Il n'y avait rien, strictement rien d'autre qu'Eva. Rien d'autre que cette femme détestable qui pouvait, désormais, faire ce qu'elle voulait d'elle. Comprenez, en temps normal, Nix aurait cherché à se débattre, et peut-être même cédé à la panique. Pas maintenant. Le Flux d'Eva avait la possibilité de la rendre folle et ne se dérangeait pas pour cela. Alors il n'y avait plus ses limites habituelles, plus sa personnalité bien trempée, juste ses instincts. Ce qui ne pouvait être changé par le désir.

Ce désir qui la poussait vers les lèvres de sa professeur, notamment, mais Eva était terrible, et se refusait à elle. Ou, plus exactement, refusait de lui offrir ce qu'elle lui demandait. Un gémissement réprobateur s'échappa des lèvres de la jeune blonde, suite à ce baiser raté. Et puis ses mains furent libérées. Enfin. Et la première chose qu'elle fit, ce fut de se lécher les poignets ensanglantés. Peut-être pour en récupérer le goût des lèvres de la demoiselle.

Et puis Eva s'éloigna. Nix ne sut tout d'abord pas comment réagir. Elle était là, seule, terriblement seule, à la merci de la professeur de la Luxure. Désormais, elle était libre de ses mouvements, bien sûr, mais à quel point ? Incapable de se rendre compte, désormais, que le Flux de sa professeur brouillait la totalité de ses sens, la jeune fille se redressa légèrement sur ses coudes, le corps empli de sensations étrangères. Elle se sentait fiévreuse, atrocement fiévreuse, et son corps tout entier voulait répondre à l'appel d'Eva Eden.

Elle se retrouva à genoux face à sa rivale, les yeux en partie dissimulés derrière ces mèches d'un blond parfait, le visage rougi par le désir. Ses doigts glissèrent sur les boutons de sa chemise, lentement, pour l'ouvrir petit à petit, avec une lenteur qui jurait parfaitement avec l'impatience qu'elle ressentait, entre les battements de son coeur. Lorsqu'enfin sa chemise fut ouverte sur un soutien-gorge noir orné de multiples dentelles, la jeune fille commença à se débarasser de sa cravate.


-Oui, j'ai peur...

Un sursaut de conscience l'aidait à prendre la parole, vague, peut-être dangereux. De toutes manières, ses gestes ne lui répondaient déjà plus, et ses envies meurtrières étaient noyées, comme elle, dans le Flux orangé de la professeur. Nix n'était plus que son ombre, elle n'était plus que sa propre défaite.

-... parce que tout cela, ce n'est pas moi... je le sais.

Elle porta une main sur son coeur, là, glissant ses doigts fins sur sa jeune poitrine, avant de redresser le regard et de planter son oeil bleu-nuit dans le brasier d'Eva. Et, lentement, elle s'approcha de sa professeur, sans pour autant la toucher. Son pouvoir lui offrait la vue de courbes qu'elle n'aurait pas du voir, comme si les vêtements de la professeur n'avaient jamais existé.

Son souffle frôla le cou d'Eva. Nix ne savait pas forcément ce qu'elle faisait, mais il était certain qu'elle avait du charme, même dans une inconscience presque parfaitement de ses actes. Presque. Parce qu'elle pouvait encore parler, au fond. Elle ne s'accorda pas le droit de toucher sa professeur, peut-être consciente du jeu qui la poussait à la torture... ou pas. Peut-être appréciait-elle cela, après tout. Et ses lèvres au souffle chaud et irrégulier frôlèrent la peau d'Eva, pour s'arrêter à quelques millimètres à peine de ses lèvres.


-... je m'en souviens... je te déteste, mon amour...

Ses mots avaient changé, même si le ton trahissait un désir imprenable. Elle n'était plus suffisamment consciente de ce qu'elle faisait pour appeler sa professeur, et lui demander de s'approcher... Mais elle n'en était pas non plus à prendre les décisions. Par arrogance, peut-être, mais il était difficile de la croire encore arrogante dans une telle situation. Non, il s'agissait plutôt d'une raison bien plus simple, au final : elle ne savait pas. Elle n'avait jamais été jusque là dans le désir d'un autre.

Nix recula quelque peu son visage, pour laisser son index glisser le long des lèvres d'Eva, avec une douceur toute particulière, et en récupérer le sang qu'elle avait elle-même fait couler. La jeune fille lécha son index, avec une moue voluptueuse.

Enfin, elle déposa de nouveau ses lèvres sur celles de sa rivale, avec la même douceur et la même tendresse que la dernière fois. Si Nix était impatiente, elle ne le montrait pas dans cet acte, et ne s'offrait aucun autre contact... même si le désir lui était douloureux.
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MessageSujet: Re: Besoin de lui parler.   Besoin de lui parler. EmptySam 22 Mar - 2:03

Ce qu’il y avait sans doute de plus terrible, chez Eva en cet instant précis, c’était son regard… Non pas qu’il était plus beau ou plus attirant qu’un autre. Il était simplement... beaucoup plus enflammé. Une couleur qui n’existait nulle part ailleurs s’y glissait voluptueusement, et surtout… il ne laissait passer aucun détail. Chaque geste de Nix, chaque respiration, chaque frémissement de sa peau… rien ne semblait échapper à Eva, pas plus que ce que la jeune fille ressentait. Parce que c’était elle, la Luxure, qui guidait ses désirs, avec cette facilité qui aurait pu être terrifiante à Nix… mais qui n’en était que plus séduisante. Plus indomptable, peut-être. La jeune femme se contenta de suivre les mouvements de l’élève qui s’empressa, une fois libérée, de lécher ses poignets.

Geste surprenant ? Ou geste auquel Eva s’attendait parfaitement ? Il n’était tout simplement pas possible de le savoir… La jeune femme elle-même l’ignorait peut-être. Elle avait beau avoir l’air particulièrement calme et maîtresse d’elle, quelque chose la grisait, durant ces instants où elle se prit à observer une jeune fille littéralement à sa merci, qui ne savait visiblement plus quoi faire, plongée dans une confusion désireuse… Ce qui était si grisant ? Ce n’était pas précisément le désir qu’elle faisait croître entre elles… parce que ce désir- là, elle le fabriquait, elle en était tout à fait consciente. Incroyablement lucide… Non, ce qui la grisait véritablement, c’était l’idée qu’elle venait de briser encore quelques limites… Y en avait-il jamais eu une seule ?

Il lui apparut que non, alors que Nix se retrouva à genoux devant elle… Oh, la jeune élève n’était plus vraiment en mesure de savoir ce qu’elle faisait, et ses gestes n’en étaient donc plus si jouissifs, puisqu’infiniment forcés par le Flux d’Eva… mais ce n’était qu’un détail. La jeune femme saurait bien lui rappeler cet instant… Instant qu’elle saurait particulièrement humiliant, pour Nix. Ce qui ne fit qu’accentuer le plaisir qu’elle éprouvait à faire durer la scène.

Scène, qui, d’ailleurs, commençait sérieusement à adopter des côtés fortement irréels… Eva ne put s’empêcher d’arquer un sourcil à la fois perplexe et vaguement surpris, lorsqu’elle se permit d’observer simplement, de là où elle se trouvait – impitoyablement immobile – une Nix qui détachait lentement son chemisier, d’une manière qui laissait à la fois penser qu’elle savait parfaitement comment s’y prendre… mais qu’elle était incroyablement novice. Sentiment légèrement contradictoire, qui fit sourire Eva d’une façon que l’élève ne put faire autrement que de trouver irrésistible. La jeune femme, de son côté, semblait s’amuser sincèrement… quand elle aurait peut-être dû être charmée, après tout.

Mais voilà… c’était elle, qui décidait qui devait être charmée, des deux personnes en présence… Elle décidait, oui, mais elle n’en éprouvait pas particulièrement un sentiment de supériorité… Juste une envie de s’amuser encore un petit peu. Elle se mit à observer sans le moindre remord ni la moindre gêne les quelques courbes de la poitrine encore jeune de l’élève, que Nix venait de lui dévoiler, sans pouvoir s’en contrôler… D’un point de vue purement objectif, Eva jugea tout bonnement que la fille du Directeur suivait plutôt bien les cours de Séduction, visiblement… Et elle n’était pas d’assez mauvaise fois pour ne pas constater que Nix avait un charme certain, que ses joues rougies de désir accentuaient…

Mais ces considérations étaient d’ordre purement logique, et n’obéissaient nullement à un désir instinctif de la part de la Luxure. En un sens… c’était plutôt une excellente chose, pour le sort de Nix, qu’Eva ne la désire par autant que ce qu’elle lui faisait éprouver. Dans le cas contraire… il ne faisait aucun doute que la jeune femme n’aurait pas hésité à ravir sa virginité à l’élève. Mais non… le but ne se situait pas à ce degré-ci. Et puis… elle n’était pas assez folle pour dépuceler la fille du Directeur, sans songer à quelques « petites représailles » éventuelles. Non pas qu’elle ait réellement peur de Caliban… mais le suicide, ce n’était pas encore tout à fait son truc.

Une leçon, simplement… Ce fut ce qu’elle s’apprêtait à donner. Avec un sourire terriblement calme, et un regard toujours aussi enflammé, Eva écoutait les quelques mots que Nix parvenait à aligner, avec le peu de conscience qu’elle lui laissait encore… Oui. L’élève était encore lucide quant à ce qui arrivait… mais cette fois-ci, elle ne pouvait même pas aller contre ce désir. Juste dire qu’elle n’était pas d’accord… Le dire, oui… Mais c’était tout. Le verbe détester, en lui-même, sorti tout droit de la bouche de la jeune fille, avait comme une consonance incroyablement méliorative… comme une déclaration d’amour, rendue d’autant plus crédible par le « mon amour » qui suivit.

Eva éprouva soudainement une furieuse envie de rire, réalisant à quel point la situation en devenait comique… Il n’y avait personne au monde – du moins de sa connaissance – qui la détestait autant que cette élève-ci… Et elle venait de l’appeler « ma douce », puis « mon amour » à quelques minutes seulement d’intervalle… Ce pouvoir dont elle ne se servait que si peu, avait décidément un emploi qui lui plaisait d’autant plus qu’il en était fortement original.

La jeune femme, sur cette conclusion, ferma doucement les yeux, d’une manière terriblement calculée, tandis qu’elle demeura immobile sous le souffle chaud de Nix, qui stoppa ses lèvres à quelques millimètres des siennes, sans véritablement la toucher… Eva ne se posa pas la question de savoir d’où venait cette sorte d’hésitation de la part de l’élève. Elle n’en avait pas besoin… d’une part, parce qu’elle s’en contre-fichait, et d’autre part, certainement parce qu’elle connaissait déjà la réponse. Cette jeune fille attendait qu’elle prenne les choses en main… parce qu’elle-même ne savait pas tout à fait comment s’y prendre.

Et tout l’intérêt de la situation résidait dans le fait de ne pas accéder à cette requête… La bouche malicieuse d’Eva s’étira en un fin sourire, sans qu’elle ne parût esquisser le moindre geste en direction de Nix. Ce qu’elle fit en revanche, se fut d’intensifier très vaguement les nuances du Flux orangé qui coulait dans ses veines, tandis que Nix récupérait le sang qui coulait de ses lèvres, sur le bout de son index… La Luxure rouvrit les yeux sous ce geste, et se permit d’observer Nix avec un peu plus d’attention… Oui, décidément, il fallait bien le lui reconnaître… la jeune fille avait un talent évident pour ce genre de choses. Elle aurait même pu être de la Luxure, après tout…

Eva en était à cette réflexion lorsque les lèvres de la fille du Directeur se déposaient à nouveau sur les siennes, avec une douceur et une tendresse qu’elle aurait pu admirer, si seulement elle avait voulu prendre la peine de s’y arrêter… Elle voulut tout d’abord laisser la jeune fille à son désir inavoué, sans réponse, sans réaction ni frémissement… Mais son plaisir sadique avait déjà été bien assez rassasié, et Eva n’était apparemment pas aussi cruelle qu’il n’y paraissait au départ… La leçon avait-elle été suffisante ?... La Luxure jugea que oui. Même si elle se permettrait peut-être de réitérer, si le message n’était pas assez bien passé…

Un court instant, la pensée lui revint de sa discussion qu’elle avait interrompue avec son cousin, et elle rit intérieurement de ce qu’elle savait qu’il penserait de cette scène, si jamais il avait pu en être le témoin… Eva chassa momentanément cette idée de son esprit, pour joindre sans plus prévenir le ballet de ses lèvres, suaves, contre celles de Nix… Non pas pour satisfaire le désir qu’elle suscitait elle-même, mais pour détourner assez bien son attention, le temps de terminer la leçon.

Et comment se termina cette leçon ?... Très simple. Eva déposa ses mains aux doigts agiles sur les hanches de Nix, comme pour la rapprocher un peu plus de son corps, sans cesser un instant l’activité de son pouvoir, puis les glissa progressivement le long du dos de l’élève, dans des gestes enivrant, qui semblaient presque rassurants… Mais qui ne l’étaient pas du tout, au final, puisque le but de la manœuvre, tout en embrassant langoureusement Nix, était de lui asséner un simple coup, net et précis, derrière la nuque, pour la faire s’évanouir tout bonnement… Rien de bien violent, au contraire. Le tout était infiniment propre.

Eva se permit même la délicatesse de retenir le corps frêle de l’adolescente lorsqu’elle retomba sans connaissance, posant doucement la tête de la jeune fille sur ses genoux, pour glisser ses doigts dans ses cheveux, et murmurer, avec une simplicité déconcertante :


- La prochaine fois, tu sauras, ma grande…

La Luxure s’accorda un instant d’immobilité à observer le visage inanimé de l’élève de l’Orgueil, qui l’embrassait encore, quelques secondes seulement auparavant. Elle poussa un faible soupir indescriptible, et ses yeux orangés reprirent bien vite leur couleur de pierre précieuse, tandis que le pouvoir du Flux s’atténuait aussitôt.

- Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?

La question était rhétorique, sans nul doute possible, et chargé d’un monceau d’ironie, qu’accompagna une moue comique et charmante de la part de la jeune femme. Elle jeta un coup d’œil vers son écran d’ordinateur, comme dirigée par un instinct qui la dépassait, mais ne fit aucun geste vers l’appareil… Et elle se redressa péniblement, pour la simple et bonne raison qu’elle portait Nix dans ses bras par la même occasion, puis se dirigea tranquillement vers sa porte, qu’elle ouvrit avec son pied, puisque ses deux mains étaient prises par le corps inerte de l’élève.

Gardant naturellement une attitude nonchalante, comme si tout était parfaitement normal, Eva se mit à déambuler dans les couloirs, transportant Nix de la même manière qu’un marié menant sa promise… La scène n’en devenait que plus surprenante… Peu à peu, elle commença cependant à se fatiguer sérieusement de trimballer la jeune fille ainsi au travers de l’Ecole, et ne fut finalement pas fâchée d’arriver à destination…

Autrement dit, les appartements de Caliban Leviaz, à qui elle venait restituer sa fille. Un peu amochée, certes, mais en vie… Et le sourire d’Eva, tandis qu’elle frappait à la porte, laissait comprendre qu’elle ne craignait nullement une réaction de rage d’un père envers l’état de sa fille…


[==> suite aux appartements de Caliban, bien sûr^^]
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